Chers Boston Celtics 2023-24, et à tous ceux qui comme nous ont le sang vert,

Cela faisait longtemps… trop longtemps que le trèfle à trois feuilles n’avait pas retrouvé sa vraie place, au sommet de la NBA. Nous sommes des fans depuis l’époque du Big 3 pour certains, depuis l’époque de Paul Pierce, Kevin Garnett et Ray Allen, mais aussi Rajon Rondo, ou depuis la période de la reconstruction, où des magiciens comme Isaiah Thomas, Jae Crowder, Avery Bradley et Marcus Smart nous ont donné espoir en cette équipe.

Que l’on soit arrivé au début ou à la fin de cette épopée, ce sont ces joueurs qui nous ont fait vibrer, ces joueurs qui nous ont fait part de la fameuse Celtic Pride. Ces joueurs qui nous ont fait rêver, et continuer à être supporter, même durant les années galères.

Le « process » a été long pour en arriver là. Ce 18e titre fait ressortir beaucoup de choses en nous. Tout d’abord un soulagement, celui de se dire que cette magnifique génération aura réussi, ne sera pas passée à côté. Vous pouvez détester les Celtics actuels, mais ils sont champions et vous ne pourrez rien y faire.

L’histoire d’un groupe

Les premières années, c’était la dictature du King et les Cavs. On se trouvait toujours être les numéros 2. 2018, on se fait éliminer au Game 7 par ce même cyborg mais sans démériter. Les images du poster de ce rookie de 19 ans de Duke, ce Jayson Tatum, sur le roi, tournent en boucle. Malgré la défaite, un sentiment de fierté, et de fol espoir de bientôt y arriver.

2019, première grosse désillusion. LeBron est parti, les Celtics sont favoris. Kyrie Irving est là, c’est notre star. Et là, tout capote, tout se passe mal, Kyrie fout le bordel, la désillusion est immense.

À partir de là commencent des phases de « montagnes russes ». 2020, finales de conférence, le contre de Bam Adebayo reste en travers de la gorge. 2021, l’équipe passe complètement à côté, Brooklyn nous met 4-1. 2022, un run mythique, des Finals bien négociées, puis night night Chef Stephen Curry et ce sentiment : we will be back. 2023, parmi les favoris, l’équipe se délite en Playoffs, et malgré un quasi come-back de 3-0, on échoue à une cheville près.

Et nous voilà en 2024. Cette équipe, malgré les inquiétudes, a été la plus dominante de la franchise que nous avons pu observer. Un starting 5 absolument incroyable, une machine qui a bien tourné, des circonstances en Playoffs qui nous aident bien, et des Finals face aux Mavs, face à Luka Dončić, face à Kyrie. 3 premiers matchs bien gérés, un 4ème complètement lâché. 

Players of Boston Celtics celebrate after winning Game 5 between Boston Celtics and Dallas Mavericks at the 2023-2024 season NBA Finals in Boston, the United States, June 17, 2024. (Xinhua/Wu Xiaoling)
Une célébration collective, à l’image de l’équipe. Crédit : Wu Xiaoling – Xinhua

Et puis voilà, dans la nuit du 17 au 18 juin, Game 5, après un run exceptionnel, nous voilà titré. On a eu nos propres réactions. Que ça soit sauter de joie, ou dans les bras de ses parents après le buzzer final après avoir pu vivre un moment unique, ou, après avoir eu le temps d’anticiper ce titre, pas une larme ne vient. Juste le sentiment du devoir accompli.

Qu’est-ce que la victoire signifie pour nous ?

Vous pouvez penser que vu cette réaction, ce titre ne signifie pas grand chose pour nous. Pourtant, c’est tout l’inverse. Les Celtics ont pris une grande place dans notre vie. Chaque matin à regarder les résumés, à les commenter entre amis ou sur Twitter. À que notre état de la journée soit conditionné par leur victoire et leur défaite. La NBA a fait apprendre pour certains l’anglais, nous a fait tomber amoureux de la balle orange. La NBA a changé le cours de notre enfance et adolescence. Les Celtics ont changé le cours de notre vie.

En fait, ce titre agit plutôt comme une libération pour certains. Celle d’avoir enfin atteint le but. Car ici, plus qu’ailleurs, on ne joue que pour le titre. Voir les Celtics gagner, c’est comme voir un rêve se réaliser. Un rêve commun, le rêve de toute une communauté. Parce que Boston, c’est aussi et surtout des fans. 

Fans react during a watch party for Game 4 of the NBA Finals in TD Garden on Friday.
Fans de longue dates ou nouveaux venus, la communion fut exceptionnelle. Crédit : Erin Clark – Boston Globe

On peut dire ce qu’on veut de cette communauté, mais elle est soudée derrière son équipe. Critiques, mais toujours fiers de leur franchise, toujours présents pour la défendre, elle et son histoire. Devant les allégations de racisme qui sont devenues monnaie courante, les fans étaient tout de suite là pour nous défendre.

Cette communauté, elle m’a fait rencontrer des gens incroyables, qui sont de véritables potes désormais. D’autres qui nous liront se reconnaîtront. Vivre le titre ensemble a été, de tous les cadeaux, le plus beau auquel on aurait pu rêver. Les émotions que l’on a vécues ensemble sont les plus belles.

On dit souvent que le plus important n’est pas la destination, mais la route prise pour atteindre l’objectif. Je suis d’accord. Depuis ces 16 années, à force d’échecs, de « chokes », on s’est encore plus attaché à Boston. À cette franchise, à son histoire, à la ville.

Merci coach

Ce titre est aussi l’aboutissement d’une saison quasi parfaite, des standards statistiques mirobolants, mais surtout une ode au Celtics Basketball. Joe Mazzulla et ses gars auront proposé un jeu collectif presque aux antipodes de ce qui se fait actuellement dans la Grande Ligue, et ce jusqu’en finales NBA. Tous les joueurs ayant foulé les parquets ont eu un rôle dans l’obtention de ce graal.

Joe Mazzulla a été qualifié de bizarre. On l’a traité de malade. On l’a traité de fou. Ces commentaires ne provenaient pas de critiques ou de détracteurs qui adressent des insultes anonymes à l’entraîneur des Boston Celtics. Ils émanent publiquement de ses propres joueurs qui, de l’avis général, l’adorent. Et ces commentaires sont faits avec tout le respect possible, surtout maintenant que ces joueurs, et tous les autres, doivent appeler Mazzulla quelque chose d’autre. Un champion.

Un homme de 35 ans dont la seule expérience en tant qu’entraîneur avant de prendre en charge les Celtics à l’automne 2022 était au niveau de la division II de la NCAA est aujourd’hui à la tête de la meilleure équipe du monde de la NBA. Rien ne chez lui est normal, ses méthodes et ses conférences de presse sont uniques, mais c’est pour ça qu’on l’aime bien. On a eu nos doutes avec lui au début, on a questionné sa manière de faire, mais il a fait ses preuves, il a su obtenir la confiance d’un groupe qui l’a laissé coacher comme il voulait et ça a porté ses fruits.

Merci les joueurs

Nous avons forcément une pensée pour JT et JB, un duo de superstars/franchise players pas comme les autres. Nombreuses ont été les tentatives de les séparer, même au sein de la fanbase, mais jamais nous n’avons pu être témoins d’une quelconque animosité entre ces deux-là. Ce qui témoigne d’une autre chose dont nous avons envie de parler : l’intelligence des Jays.

Boston Celtics forward Jayson Tatum (0) lifts his son Deuce as he celebrates with the team after the Celtics won the NBA championship with a Game 5 victory over Dallas Mavericks, Monday, June 17, 2024, in Boston. (AP Photo/Charles Krupa)AP
Que vous aimez ou non Jayson Tatum, l’image d’un père et d’un fils heureux ensemble réchauffe le cœur de chacun. Crédit : Charles Krupa – AP Photo

Nous avons une certaine fierté de pouvoir dire que ces Tatum et Brown sont d’excellents joueurs qui semblent également être d’excellentes personnes dans la vie de tous les jours. Loin de tout drama extra-sportif, voir Jayson Tatum fêter son titre avec son fils est une très belle image et restera un excellent souvenir. Jaylen Brown, habitué à se battre et à s’engager pour les autres, a prodigieusement mené les siens dans un combat sportif où beaucoup voyaient notre équipe perdre.

Tous deux méritaient le titre de meilleur joueur des finales. Ni l’un ni l’autre ne s’en est soucié. La croissance et la maturation du duo d’ailiers éblouissants des Boston Celtics ont permis à la franchise de remporter son 18e titre NBA et ont prouvé que parfois, le meilleur échange est celui que l’on ne fait pas. Comme l’a dit Jaylen Brown,

« C’était un travail d’équipe, et je le partage avec mes frères et mon complice Jayson Tatum. Il a été à mes côtés tout au long du parcours, et nous l’avons fait ensemble ».

En parlant de mérite, cette victoire finale n’aurait pas été possible sans une armada de role players de luxe. Papy a fait de la résistance jusqu’au bout et aura enfin remporté une bague tellement méritée, merci Al Horford. À 38 ans et 14 jours, Al Horford a enfin réalisé son rêve, qui a mis plus de temps à se concrétiser pour lui que pour tout autre champion de la NBA pour la première fois. Le voir célébrer avec ses filles en agitant des drapeaux de la République dominicaine était une source d’inspiration, non seulement pour ses compatriotes, mais aussi pour tous les téléspectateurs. Une histoire de détermination et de non-abandon.

Deuxième titre, véritable chien de garde de la défense verte, il a atteint son meilleur niveau des deux côtés du terrain au meilleur moment, face à Kyrie Irving en finales NBA, merci Jrue Holiday. Une carrière unique pour un double All-Star, peu orthodoxe, à l’image des Celtics.

Chouchou du TD Garden depuis maintenant un an, le meilleur petit protecteur d’arceau capable également de se muer en tireur d’élite, merci Derrick White. Il aura sacrifier ses dents pour avoir un autre type de bague, et aura prouver le contraire aux sceptiques qui ne croyaient pas en lui à son arrivée.

La licorne lettonne aura rendu de bons services et aura tout donné pour apporter sa pierre à l’édifice, merci Kristaps Porziņģis. Sans lui, on ne serait pas champion, Il avait promis qu’il mourrait sur le terrain, et même si cela ne s’est pas produit, le voir s’acharner contre la douleur après une rare blessure était impressionnant.

Le général, commandant en chef des tireurs d’élite celtes, merci Sam Hauser. Hauser est entré dans la ligue en tant que rookie non drafté. Il savait qu’il avait l’éthique de travail nécessaire pour se faire une place au sein des Celtics, et grâce à son travail acharné, il a gagné cette bague.

Le lutin, ou devrions-nous dire le leprechaun, qui tire des ogives du milieu de terrain, merci Payton Pritchard. Deux fois dans une même série des Finales? Pritchard n’a joué que 1 minute et 23 secondes dans le match 5. Il n’a joué que 62 minutes au total sur l’ensemble de la finale. Pourtant, à entendre Mazzulla et les joueurs des Celtics, on aurait pu croire que c’était lui et non Brown qui avait remporté le titre de meilleur joueur des finales. Ses contributions vont au-delà des simples statistiques.

Merci General Manager

Nous avons également une petite pensée pour le génie Brad Stevens. Un coach qui aurait mérité plus, mais qui en changeant son rôle a démontré, s’il le fallait encore, son immense expertise dans la balle orange. C’est en grande partie grâce à lui si aujourd’hui, fans des C’s, nous avons le sourire.

Bob Myers, analyste NBA d’ESPN, a posé une question aux autres membres du panel. Qui est le MVP des Finales NBA dans la série Dallas Mavericks-Boston Celtics ? Il s’agissait d’une question piège, d’un coup monté par Myers, l’ancien dirigeant de Golden State, pour reconnaître l’une des personnes les plus importantes impliquées dans les finales. Le MVP de Myers ? Le président des opérations basket des Celtics, Brad Stevens.

While his team was partying on the parquet after the buzzer, Brad Stevens took up a position in the tunnel leading to the locker room.
Brad Stevens aura tant apporté à Boston depuis son arrivée dans l’organisation en 2013. Crédit : Danielle Parhizkaran – Boston Globe

Discret et réservé en public, c’est grâce à son travail en coulisses que nous pouvons appeler ce groupe les champions de la NBA. Les acquisitions de Stevens, Kristaps Porziņģis et Jrue Holiday avant la saison 2023-24, et même Derrick White avant la date limite des échanges en 2022, sont trois raisons majeures pour lesquelles les Celtics ont remporté les 64 meilleurs matchs de la ligue pendant la saison régulière et ont ensuite dominé les playoffs. Stevens a également échangé Kemba Walker à Oklahoma City pour ramener notre cher Al Horford à Boston en 2021

Il n’a pas eu peur de prendre des décisions difficiles pour aider le groupe à s’améliorer, le genre de GM que toutes les équipes rêvent d’avoir. Si les choix de Brown et de Tatum sont l’œuvre de Danny Ainge, l’influence de Stevens sur l’équipe est la raison pour laquelle Boston a brisé l’égalité avec les Lakers de Los Angeles pour le plus grand nombre de titres dans l’histoire de la ligue. (Cheh!)

Merci les Celtics

Enfin, nous avons une dernière pensée plus nostalgique pour Marcus Smart. Nous aurions tellement aimé que tu puisses participer à cette fête sous nos couleurs tellement tu m’as fait aimer cette franchise. IT, ce lutin vert, Grant Williams, Robert Williams, Aaron Nesmith, Avery Bradley, Jae Crowder, Kemba Walker, Daniel Theis… nous pensons aussi à vous car vous faites à jamais partie de la famille Celtics. Les échecs nous ont forgé, on s’est attaché à tout ce groupe. C’est à eux, à tous ceux qui ont porté ce maillot, auxquels on a pensé en premier. Surtout à ce lutin vert et à ce DPOY, ces âmes qui auraient, plus que quiconque, mérité la bague.

Former Celtic Bill Walton, left, greets Bill Russell at halftime of Wednesday night's game.
Bill Walton et Bill Russell, deux légendes qui nous ont quitté récemment. Crédit : The Providence Journal

On a pensé à toutes nos légendes, à tous ceux qui nous ont quitté depuis 2008. Sam Jones, KC Jones, Tommy Heinsohn, Bill Russell et Bill Walton qui ont rejoint tout là-haut Red Auerbach, et qui, on en est sûr, étaient fiers de cette équipe. C’est tout ça les Celtics. C’est le passé, le présent, le futur. C’est notre âme, notre identité. Celle qui nous rendra fier d’être vert.

En somme, merci aux joueurs pour leur détermination et leur talent sur le terrain. Vos performances éblouissantes, votre jeu altruiste, vos tirs précis et votre défense implacable ont non seulement inspiré vos fans, mais ont également rappelé à tous ce que signifie jouer un beau sport collectif comme le basket. Chaque victoire a été célébrée avec enthousiasme, et même dans les moments plus difficiles, vous avez montré un courage et une résilience exemplaires.

Merci à l’entraîneur et au staff technique pour votre leadership et votre vision stratégique. Votre capacité à motiver l’équipe et à élaborer des plans de jeu efficaces a été essentielle pour nos succès. Votre travail en coulisses, souvent moins visible, est profondément apprécié et reconnu par tous les supporters.

Merci à l’organisation des Celtics dans son ensemble, y compris les membres du front office et tous ceux qui contribuent au bon fonctionnement de l’équipe. Votre engagement à bâtir une équipe compétitive et à offrir une expérience mémorable aux fans est inestimable.

Merci à tous les fans des Celtics. Votre soutien indéfectible, que ce soit au TD Garden ou devant vos écrans, a été une source d’énergie pour l’équipe. Ensemble, nous avons vibré, célébré et espéré.

En tant que fervent supporters des Boston Celtics, nous sommes fiers de ce que vous avez accompli cette saison. Vous avez écrit une nouvelle page de notre histoire riche en émotions et en exploits. On vous adresse nos remerciements les plus sincères et nos encouragements pour les saisons à venir. Continuez à nous faire rêver et à porter haut les couleurs des Celtics.

Merci d’avoir réalisé des rêves de gamin, pleins d’espoirs ou de doutes, d’adolescents un peu paumés dans leurs vies. Merci pour toutes les émotions procurées, les hauts et les bas, les rencontres que tu m’as permis d’avoir. Merci d’avoir changé la vie de milliers de personnes.

Voilà, c’est fait, les Celtics de Boston sont champions NBA 2023-2024, la 18ème bannière va être au plafond et l’héritage vert se perpétue. Merci Boston. Let’s go C’s !

Maintenant ? Profitons, nous l’avons bien mérité. ☘

Fañch Tessier-Merhand, Kévin Laurent et Lucas Lonchampt

Lucas Lonchampt - The One And Only Cactus

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

Kévin Laurent - The Green Cigar

Ma franchise a plus de titres que les Lakers.
Je te déteste toujours LeBron.

Tient également le compte @TheGreenCigar sur Twitter.
Rédac | Podcaster | Spécialiste du basket FR sur Le Roster

Fañch Tessier-Merhand

Rédacteur de 24 ans, j'ai découvert la NBA en 2008 avec le trio Allen-Pierce-Garnett. Depuis je continue de manger du trèfle. Sur Twitter je parle aussi de beaucoup d'autres sports. Bientôt j'espère obtenir ma carte de presse en tant que journaliste sportif.

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