En 2022, la NBA a introduit les trophées de MVP des Finales de Conférence, nommés après Magic Johnson à l’Ouest et Larry Bird à l’Est. Cela permet de récompenser des joueurs dont les parcours sont cruciaux, car souvent on oublie les performances qui ont mené aux sacres des champions.
Et justement, c’est ce fait qui a inspiré cet article. Qui aurait été nommé MVP des Finales de Conférence si l’honneur avait été créé avant 2022 ? Nous allons remonter ensemble jusqu’en 1947, et voir qui aurait pu voir son travail récompensé par un honneur supplémentaire. Montez dans la DeLorean, on est parti pour un voyage à travers l’histoire de la NBA.
Les MVP des années 40 et 50
Année | Ouest | Est |
1947 | Max Zaslofsky (Chicago Stags) | Joe Fulks (Philadelphia Warriors) |
1948 | Paul Hoffman (Baltimore Bullets) | Joe Fulks (Philadelphia Warriors, x2) |
1949 | George Mikan (Minneapolis Lakers) | Bones McKinney (Washington Capitols) |
1950 | Frankie Brian (Anderson Packers) | Dolph Schayes (Syracuse Nationals) |
1951 | Arnie Rizen (Rochester Royals) | Vince Boryla (New York Knicks) |
1952 | George Mikan (Minneapolis Lakers, x2) | Max Zaslofsky (New York Knicks) |
1953 | George Mikan (Minneapolis Lakers, x3) | Carl Braun (New York Knicks) |
1954 | George Mikan (Minneapolis Lakers, x4) | Dolph Schayes (Syracuse Nationals, x2) |
1955 | George Yardley (Fort Wayne Pistons) | Dolph Schayes (Syracuse Nationals, x3) |
1956 | George Yardley (Fort Wayne Pistons, x2) | Neil Johnston (Philadelphia Warriors) |
1957 | Bob Pettit (St. Louis Hawks) | Bob Cousy (Boston Celtics) |
1958 | Cliff Hagan (St. Louis Hawks) | Bill Russell (Boston Celtics) |
1959 | Elgin Baylor (Minneapolis Lakers) | Bill Russell (Boston Celtics, x2) |
Remonter aussi loin dans l’histoire de la ligue permet de rappeler des informations, ou de les apprendre pour les nouveaux venus. En effet, à une époque, l’équipe de Chicago, qui n’a aucun lien avec les Bulls d’aujourd’hui, jouait à l’Ouest.
Les Warriors étaient autrefois à Philadelphie, l’équipe de Philadelphie actuelle était avant à Syracuse, les Lakers étaient dans le Minnesota, les Pistons à Fort Wayne dans l’Indiana et jouaient aussi à l’Ouest, et n’était pas la seule équipe du coin car la petite ville d’Anderson était aussi représentée. Les Wizards étaient à Baltimore et s’appellaient les Bullets tandis que l’équipe de Washington avait un nom plus logique pour la ville et enfin les Kings ont obtenu leur titre alors qu’ils étaient à Rochester.
Ce tableau permet également de rendre hommage à des pionniers du sport qui ont été oubliés. Si on se rappelle des George Mikan et Bill Russell, des noms comme Joe Fulks, la première légende des Warriors, Max Zaslofsky, le premier homme qui aurait été MVP des Finales des deux conférences, ou George Yardley, la star des premières grandes années des Pistons, méritent aussi du respect.
Années 60, années Bill Russell
Année | Ouest | Est |
1960 | Bob Pettit (St. Louis Hawks, x2) | Bill Russell (Boston Celtics, x3) |
1961 | Bob Pettit (St. Louis Hawks, x3) | Bill Russell (Boston Celtics, x4) |
1962 | Elgin Baylor (Los Angeles Lakers, x2) | Bill Russell (Boston Celtics, x5) |
1963 | Elgin Baylor (Los Angeles Lakers, x3) | Bill Russell (Boston Celtics, x6) |
1964 | Wilt Chamberlain (San Francisco Warriors) | Bill Russell (Boston Celtics, x7) |
1965 | Jerry West (Los Angeles Lakers) | Bill Russell (Boston Celtics, x8) |
1966 | Jerry West (Los Angeles Lakers, x2) | Bill Russell (Boston Celtics, x9) |
1967 | Rick Barry (San Francisco Warriors) | Wilt Chamberlain (Philadelphia 76ers) |
1968 | Jerry West (Los Angeles Lakers, x3) | John Havlicek (Boston Celtics) |
1969 | Jerry West (Los Angeles Lakers, x4) | Bill Russell (Boston Celtics, x10) |
Sans surprise, Bill Russell domine la décennie avec 8 trophées de MVP remportés durant cette période. Les années 60 appartenaient aux Boston Celtics, et il était le meilleur joueur de la plus grande dynastie de l’histoire des sports américains. Ses performances les plus impressionantes ont probablement eu lieu en 1961. 20,6 points, 31 rebonds et 5,2 passes décisives contre les Nationals de Dolph Schayes.
Une mention honorable vient également à Wilt Chamberlain, qui aurait été la deuxième personne à avoir été nommé MVP des Finales des deux conférences, mais aussi à Elgin Baylor qui démontre qu’avant l’arrivée de Jerry West à Los Angeles, il était plus qu’un simple lieutenant.
Années 70, années hétérogènes
Année | Ouest | Est |
1970 | Jerry West (Los Angeles Lakers, x5) | Willis Reed (New York Knicks) |
1971 | Kareem Abdul-Jabbar (Milwaukee Bucks) | Wes Unseld (Baltimore Bullets) |
1972 | Jim McMillian (Los Angeles Lakers) | Dave DeBusschere (New York Knicks) |
1973 | Jerry West (Los Angeles Lakers, x6) | Walt Frazier (New York Knicks) |
1974 | Kareem Abdul-Jabbar (Milwaukee Bucks, x2) | John Havlicek (Boston Celtics, x2) |
1975 | Rick Barry (Golden State Warriors, x2) | Elvin Hayes (Washington Bullets) |
1976 | Paul Westphal (Phoenix Suns) | Dave Cowens (Boston Celtics) |
1977 | Maurice Lucas (Portland Trail Blazers) | Julius Erving (Philadelphia 76ers) |
1978 | Gus Williams (Seattle SuperSonics) | Elvin Hayes (Washington Bullets, x2) |
1979 | Gus Williams (Seattle SuperSonics, x2) | Elvin Hayes (Washington Bullets, x3) |
Après une domination sans partage de Bill Russell, les années 70 voient le trophée de MVP des Finales changer de mains régulièrement. Même les grands Knicks de l’époque avaient un nom différent pour chaque apparition en Finales. Cela dit, un nom se démarque : Jerry West, qui avec 6 trophées au total, aurait très bien pu avoir l’honneur de MVP des Finales de l’Ouest nommé en son honneur, étant donné que Bill Russell a déjà le trophée de MVP des Finales déjà à son nom.
Un nom curieux est aussi notable dans cette liste: Jim McMillian. Jim n’a jamais eu une carrière époustouflante. Pourtant, l’alors sophomore a réalisé la série de sa vie contre les Bucks. 22,7 points et 7 rebonds, dont une explosion à 42 points dans une victoire au match 2 d’un seul point. Alors que l’équipe était sans Elgin Baylor qui était blessé depuis le début de saison, et Wilt était assez calme au tir ce soir-là, les Lakers avaient besoins de tous les points possibles venant de ce héros improbable.
Années 80, un Worthy magique
Année | Ouest | Est |
1980 | Kareem Abdul-Jabbar (Los Angeles Lakers, x2) | Julius Erving (Philadelphia 76ers, x2) |
1981 | Moses Malone (Houston Rockets) | Larry Bird (Boston Celtics) |
1982 | Magic Johnson (Los Angeles Lakers) | Julius Erving (Philadelphia 76ers, x3) |
1983 | Kareem Abdul-Jabbar (Los Angeles Lakers, x3) | Moses Malone (Philadelphia 76ers) |
1984 | Magic Johnson (Los Angeles Lakers, x2) | Larry Bird (Boston Celtics, x2) |
1985 | James Worthy (Los Angeles Lakers) | Kevin McHale (Boston Celtics) |
1986 | Hakeem Olajuwon (Houston Rockets) | Larry Bird (Boston Celtics, x3) |
1987 | James Worthy (Los Angeles Lakers, x2) | Larry Bird (Boston Celtics, x4) |
1988 | James Worthy (Los Angeles Lakers, x3) | Isiah Thomas (Detroit Pistons) |
1989 | Magic Johnson (Los Angeles Lakers, x3) | Isiah Thomas (Detroit Pistons, x2) |
Si les années 80 sont connues aujourd’hui pour la rivalité Magic–Bird, quand il s’agit de distribuer le trophée de MVP de la Conférence, un autre nom se ramène dans la conversation. Les performances de James Worthy lors des Finales 1988 sont bien connues, mais il a également démontré lors des parcours précédents à travers l’Ouest que quand l’équipe avait besoin de lui, il pouvait bel et bien se surpasser.
Années 90, Jordan Rules the World
Année | Ouest | Est |
1990 | Clyde Drexler (Portland Trail Blazers) | Isiah Thomas (Detroit Pistons, x3) |
1991 | Magic Johnson (Los Angeles Lakers, x4) | Michael Jordan (Chicago Bulls) |
1992 | Terry Porter (Portland Trail Blazers) | Michael Jordan (Chicago Bulls, x2) |
1993 | Charles Barkley (Phoenix Suns) | Michael Jordan (Chicago Bulls, x3) |
1994 | Hakeem Olajuwon (Houston Rockets, x2) | Patrick Ewing (New York Knicks) |
1995 | Hakeem Olajuwon (Houston Rockets, x3) | Shaquille O’Neal (Orlando Magic) |
1996 | Shawn Kemp (Seattle SuperSonics) | Michael Jordan (Chicago Bulls, x4) |
1997 | John Stockton (Utah Jazz) | Michael Jordan (Chicago Bulls, x5) |
1998 | Karl Malone (Utah Jazz) | Michael Jordan (Chicago Bulls, x6) |
1999 | David Robinson (San Antonio Spurs) | Marcus Camby (New York Knicks) |
Tout comme Bill Russell est synonyme avec les années 60, Michael Jordan est synonyme avec les années 90. Il n’est donc pas étonnant qu’en plus de ses 6 trophées de MVP des Finales, il aurait aussi été 6 fois MVP des Finales de Conférence. On retrouve quelques noms surprenants durant cette décennie.
À l’Ouest, Terry Porter s’est surpassé en 1992, avec 26 points et 8,3 passes décisives face à de jeunes Jazz. En 1996, Shawn Kemp sera sorti de son rôle de lieutenant pour dominer Karl Malone. 20 points, 9,7 rebonds et 1,3 contre pour le Reign Man. Enfin en 1999, si Tim Duncan est le MVP des Finales 1999, c’est David Robinson, l’Amiral des Spurs, qui aura mené son équipe au tour précédent : 17,5 points, 9 rebonds, 2,3 interceptions, 3,3 contres.
À l’Est, la grosse surprise est Marcus Camby. Répondant présent après la blessure de Patrick Ewing, Camby a affiché des moyennes de 14,3 points, 10,7 rebonds, 2,2 interceptions et 3 contres en tant que 6e homme. Avec lui, les Knicks sont devenus les premiers 8e tête de série à atteindre les Finales NBA.
Années 2000, les années Shaq & Kobe… et Duncan
Année | Ouest | Est |
2000 | Shaquille O’Neal (Los Angeles Lakers) | Reggie Miller (Indiana Pacers) |
2001 | Kobe Bryant (Los Angeles Lakers) | Dikembe Mutombo (Philadelphia 76ers) |
2002 | Shaquille O’Neal (Los Angeles Lakers, x2) | Jason Kidd (New Jersey Nets) |
2003 | Tim Duncan (San Antonio Spurs) | Jason Kidd (New Jersey Nets, x2) |
2004 | Shaquille O’Neal (Los Angeles Lakers, x3) | Richard Hamilton (Detroit Pistons) |
2005 | Tim Duncan (San Antonio Spurs, x2) | Richard Hamilton (Detroit Pistons, x2) |
2006 | Dirk Nowitzki (Dallas Mavericks) | Dwyane Wade (Miami Heat) |
2007 | Tim Duncan (San Antonio Spurs, x3) | LeBron James (Cleveland Cavaliers) |
2008 | Kobe Bryant (Los Angeles Lakers, x2) | Kevin Garnett (Boston Celtics) |
2009 | Kobe Bryant (Los Angeles Lakers, x3) | Dwight Howard (Orlando Magic) |
Shaquille O’Neal était peut-être le joueur le plus dominant de l’histoire à son apogée. Il n’est donc pas surprenant de le voir ici à plusieurs reprises avec la distinction de MVP. Cela dit, l’incroyable performance de Kobe Bryant en 2001, avec 33 points, 7 rebonds, 7 passes décisives et 1,5 interception contre les Spurs, sert de rappel que même à l’époque, Kobe n’était pas qu’un simple lieutenant. Il était tout à fait capable d’être le patron. Également nommé à 3 reprises, Tim Duncan mérite du respect pour sa constance à l’époque.
Son année 2003 en particulier était remarquable, et les Finales de Conférence ne furent pas une exception. 28 points, 16,7 rebonds, 5,8 passes décisives et 3 contres face à des Mavericks sans défense sans Dirk absent à partir du match 4. La performance de Nowitzki en 2006 est d’ailleurs d’autant plus remarquable, quand on voit la domination de quelques noms à cette période.
Pendant ce temps à l’Est, la présence de Dikembe Mutombo en 2001 peut surprendre. Mais il convient de rappeler que les 76ers avaient leur MVP Allen Iverson qui était en mauvaise forme suite à une blessure, et c’est alors que le défenseur de l’année a su tenir la baraque quand l’équipe avait besoin de stabilité. 16,6 points, 15,6 rebonds et 2,7 contres pour le joueur de 34 ans. Également, si les Pistons étaient connus pour leur force collective, Richard Hamilton était clairement l’homme à suivre lors des Finales de Conférence.
Années 2010 et 20, les années LeBron James
Année | Ouest | Est |
2010 | Kobe Bryant (Los Angeles Lakers, x4) | Paul Pierce (Boston Celtics) |
2011 | Dirk Nowitzki (Dallas Mavericks, x2) | LeBron James (Miami Heat, x2) |
2012 | Kevin Durant (Oklahoma City Thunder) | LeBron James (Miami Heat, x3) |
2013 | Tony Parker (San Antonio Spurs) | LeBron James (Miami Heat, x4) |
2014 | Tim Duncan (San Antonio Spurs, x4) | LeBron James (Miami Heat, x5) |
2015 | Stephen Curry (Golden State Warriors) | LeBron James (Cleveland Cavaliers, x6) |
2016 | Stephen Curry (Golden State Warriors, x2) | LeBron James (Cleveland Cavaliers, x7) |
2017 | Stephen Curry (Golden State Warriors, x3) | LeBron James (Cleveland Cavaliers, x8) |
2018 | Kevin Durant (Golden State Warriors, x2) | LeBron James (Cleveland Cavaliers, x9) |
2019 | Stephen Curry (Golden State Warriors, x4) | Kawhi Leonard (Toronto Raptors) |
2020 | Anthony Davis (Los Angeles Lakers) | Bam Adebayo (Miami Heat) |
2021 | DeAndre Ayton (Phoenix Suns) | Jrue Holiday (Milwaukee Bucks) |
Vous voulez une illustration de la domination de LeBron James à son apogée ? En voici une. Seul Bill Russell pourrait clamer plus de trophées de MVP des Finales de Conférence que lui. À noter d’ailleurs la présence de Stephen Curry Malgré qu’il n’ait qu’un seul trophée de MVP des Finales, il était absolument crucial pour que les Warriors aillent aussi loin régulièrement. 2019 était probablement sa meilleure série. 36,5 points, 8,3 rebonds, 7, 3 passes décisives, ne laissant aucune chance aux Blazers.
On remarque également la présence de noms intéressants vers la fin. Davis et LeBron jouaient le rôle d’option 1-A et 1-B en 2020 face aux Nuggets, mais je donne le léger avantage à Davis. Ayton quant à lui s’était surpassé en 2021, et avait affiché le potentiel que tout le monde voyait de lui à la draft. 17,8 points, 13,7 rebonds et 1,7 contre contre les Clippers.
À l’Est, Bam Adebayo a fait bien plus qu’un contre iconique sur Jayson Tatum en 2020. 21,8 points, 11 rebonds, 5,2 passes décisives et 1,7 interception pour ramener le Heat en Finales NBA. L’année suivante, c’est Jrue Holiday, qui a su maintenir le cap sans Giannis Antetokounmpo pendant 2 matchs pour qualifier les Bucks en Finales NBA. 22 points, 5 rebonds, 10 passes décisives, 1,7 interception et 1 contre par match.
Et voilà donc les joueurs retenus pour être MVP des Finales de Conférence. Êtes-vous d’accord ? N’hésitez pas à partager votre opinion.
[…] Of Fame ainsi que sept joueurs ayant participé au All-Star Game. Parmi ces joueurs, on retrouve Hakeem Olajuwon, le nigérian en provenance de l’université de Houston, choisi en 1ère position par les […]
[…] Miami en playoffs depuis 2010. Jayson Tatum a marqué 26 points pour les Celtics et a reçu le premier trophée Larry Bird, décerné au meilleur joueur des finales de la Conférence Est. 14 ans après leur dernier titre, […]
[…] qui a tout à gagner à être une troisième option. La preuve en est la première année de Kevin Durant à Golden State, où Klay Thompson a réalisé la meilleure moyenne de sa carrière en termes de […]