Jaylen Brown #7 and Jayson Tatum #0 of the Boston Celtics during the first half of the Eastern Conference Semifinals (Matt Stone/Boston Herald)
Les Jays ont pris la main d'une franchise en chute libre pour les ramener vers le sommet. Crédit: Matt Stone - Boston Herald

La quête des Celtics vers la 18e bannière : Partie 4

//

Un nouveau GM, un nouveau coach, les Celtics doivent se relancer après une saison catastrophique. Pourtant, à l’aube d’une nouvelle ère, il y avait peu de raisons d’espérer que Boston puisse sérieusement jouer le titre. Revenons en arrière sur le chemin qui a mené Boston jusqu’à son retour au sommet.

Un rebondissement inattendu

Brad Stevens succède à Danny Ainge en tant que General Manager des Boston Celtics. Après 8 années passées sur le banc, c’est un nouveau défi qui attend l’ancien coach de Butler. Sa première décision fut de se séparer d’un Kemba Walker déclinant, l’envoyant dans l’Oklahoma contre un visage familier: Al Horford. Si les deux stars sur le périmètre ont progressé, la raquette a laissé à désirer du côté de Boston depuis son départ. Son retour fait donc un grand bien à l’équipe.

Avec lui et un jeune Robert Williams III qui se développe, quelque chose de spécial se préparait dans le Massachusetts. Une troisième place à l’Est derrière les champions en titre à Milwaukee et le Big 3 des Nets semblait être une attente raisonnable, mais difficile de les voir jouer le titre à nouveau. L’équipe a du potentiel, mais des doutes existaient quant à la qualité de l’effectif autour des stars Jayson Tatum et Jaylen Brown.

Avec Ime Udoka qui réalise sa première saison en tant qu’entraîneur, cette saison s’annonçait difficile, et le début de saison l’a bien démontré. 5 défaites lors des 7 premiers matchs. Dès novembre, ça se chamaille dans le vestiaire, avec des mots forts déclarés par Marcus Smart.

Début janvier, les Celtics avaient un bilan négatif, avec un grand nombre de défaites frustrantes où l’équipe craquait régulièrement dans les dernières minutes malgré de grosses avances. Le moment de bascule fut cette défaite de justesse le 8 janvier contre les Knicks. Boston était maintenant à 18-21. Il fallait faire quelque chose, et vite.

On était à la 4e saison du duo des Jays. Juste après une saison ruinée par les blessures et une sortie au premier tour, ils n’étaient maintenant même pas en place pour jouer les playoffs. Combien de temps restait-il à ce duo pour réussir? Avaient-ils gratté le ciel trop tôt? Les discussions auprès des experts et des fans commençaient à tourner autour duquel il fallait construire après que Stevens ait dû s’être séparé de l’autre. Alors avec un bilan de 26-25, Jaylen fait une promesse sur Twitter. « L’énergie est sur le point de basculer ». Et il avait bien raison.

Après 8 victoires d’affilée et des transferts qui verront les Celtics se débarrasser de Josh Richardson, Romeo Langford et Dennis Schröder pour obtenir Derrick White et le retour de Daniel Theis, le groupe est en place. Brad Stevens avait trouvé sa formule. 2 All-Stars dans le périmètre, une menace défensive en Smart, une autre peste défensive qui manie le ballon en Derrick White, une combinaison d’intérieurs défensifs qui permet à Rob Williams d’errer vers les non-tireurs tandis qu’Horford protégeait la raquette et des role players sur le banc. Ça y est. Boston est prêt… enfin presque.

Parce que Boston ces dernières saisons n’avait pas le droit à la chance, Williams III a dû se faire opérer au genou. Un retour était prévu pour les playoffs, mais en tant qu’intérieur jouant beaucoup sur ses qualités athlétiques, cette blessure représentait un oiseau de mauvaise augure. Malgré ce contretemps, l’horloge tournait pour les Celtics, et ils devaient agir vite.

Entre fin janvier et fin mars, les hommes d’Ime Udoka vont réaliser un bilan de 22 victoires pour 3 défaites, les remettant fermement dans la course pour une bonne place en playoffs. Au total, ils ne perdent que 5 matchs après ce fameux tweet. Marcus Smart est nommé défenseur de l’année, le premier Celtic depuis Kevin Garnett, avec Robert Williams pas loin dans les votes.

Malgré leur incroyable dynamique, les Celtics ne sont pas parvenus à arracher la première place de la Conférence Est au Heat et terminent deuxièmes. Qu’importe, les Verts et Blancs étaient la meilleure équipe de NBA depuis plusieurs mois et ils étaient sûrs de leurs forces. De 11e de conférence à la mi-saison, ils étaient maintenant chauds bouillants. Et au premier tour les attendaient des adversaires très familiers, les Nets de Kevin Durant, Kyrie Irving et James… j’ai rien dit. Quoi qu’il en soit, la dynamique s’est inversée depuis l’an dernier. Une équipe en pleine confiance qui vise haut contre une en crise qui a beaucoup déçu.

Mais au vu du talent dont disposait les deux équipes, les experts s’attendaient à une série serrée, voire même pour beaucoup à une victoire des Nets. 4-0 pour les Celtics. Les matchs ont été serrés au score certes, mais comme l’a démontré la fin du match 1, Boston était prêt à faire face à l’adversité. Kevin Durant fera l’une des pires séries de l’histoire pour une superstar à cause d’une défense suffocante, Kyrie Irving après le match 1 n’était plus lui-même. La ligue prit alors note, les C’s sont bels et biens de retour.

Jayson Tatum (left) had to sit with four fouls in the third quarter, and Brook Lopez (right) was dominating the paint, so Grant Williams took things into his own hands. Here, he reacts after sinking one of his seven 3s on the night.
7 tirs à 3 points en un match, une performance que Grant n’oubliera jamais. Crédit: Jim Davis – Boston Globe

Au deuxième tour, les champions en titre attendaient les Celtics. Cependant, les Bucks allaient devoir jouer sans Khris Middleton. Un Giannis Antetokounmpo héroïque donnera tout ce qu’il a, donnant même une avance de 3-2 sur Boston. Mais après un Game 6 magistral de Jayson Tatum, et un match 7 qui est devenu le « Grant Williams Game« , les C’s ont validé leur ticket pour les Finales de Conférence où ils retrouveront qui d’autres que le Heat évidemment.

Les deux meilleures équipes de la Conférence Est se font face pour la 2e fois en 3 saisons à ce stade de la compétition. Un duel moche et physique, où les deux équipes n’ont pas brillé offensivement et qui a surtout été marqué par des victoires écrasantes. Malgré tout, Boston a pris une avance de 3-2 avant de se rendre au TD Garden. Jimmy Butler a marqué 47 points, tout en prenant neuf rebonds et en délivrant huit passes décisives pour aider Miami à forcer la tenue d’un septième match. La performance de Butler a été comparée à celle de LeBron James, qui avait marqué 45 points dix ans plus tôt.

Dans le septième match, le Heat était mené de 11 points à moins de 3 minutes de la fin avant de tenter une dernière remontée. Une série de 9-0, couronnée par un tir à 3 points de Max Strus à 51 secondes de la fin, a permis à Miami de revenir à 98-96. Mené de deux points à moins d’une minute de la fin du match, Butler a tenté un tir à trois points pour donner l’avantage au Heat, mais il l’a raté. Les Celtics battent le Heat 100-96 à l’extérieur dans le septième match, remportant ainsi la série et s’assurant une place dans les Finales 2022.

Il s’agit également de la première victoire de Boston contre Miami en playoffs depuis 2010. Jayson Tatum a marqué 26 points pour les Celtics et a reçu le premier trophée Larry Bird, décerné au meilleur joueur des finales de la Conférence Est. 14 ans après leur dernier titre, 12 ans après leur dernières Finales et 4 ans après que les fans aient commencé à placer de hautes attentes sur ce groupe, ils sont enfin arrivés en Finales.

Malheureusement pour eux, en Finales les attendaient une dynastie en résurgence. Durant est peut-être parti, mais les 3 noms qui ont fait des Warriors une des équipes les plus craintes de l’histoire étaient toujours là, en plus d’un Andrew Wiggins qui semblait enfin avoir atteint son plein potentiel après avoir quitté le Minnesota. 2022 était leur première saison avec une équipe qui n’était pas ravagée par les blessures depuis 2019, et ils ont repris leur rythme habituel. Le trio magique avait beaucoup à prouver mais surtout Stephen Curry, qui depuis 2015 avait constamment été critiqué pour ses performances en Finales.

Des Finales très serrées étaient attendues en 2022, avec les experts se penchant plus sur les Warriors et leur noyau avec de multiples titres. Mais les Celtics avaient réalisé un incroyable parcours jusque-là, et il était attendu à ce qu’ils jouent leurs chances jusqu’au bout. Le match 1 fut une preuve de ça, car malgré 15 points de retard, les Celtics ont remporté le après une performance dominante lors du 4e quart. Si les Warriors ont su répondre, après 3 matchs, Boston menait 2-1 et avait une belle opportunité de mener 3-1 après un match 4 à la maison.

MVP Stephen Curry drives past Jayson Tatum of the Celtics in the deciding Game 6 in Boston.
Curry a brillé durant ses finales tandis que Tatum s’est effondré sous la pression. Crédit: Elsa – Getty Images

Hélas, personne n’avait de réponse pour Curry, tandis que Wiggins a su très bien défendre et que le simple plan défensif selon Draymond Green d’envoyer Brown sur la gauche a fonctionné. C’était fini. Boston n’avait pas l’expérience et la préparation que possédait Golden State pour ce niveau. Après un retournement de situation miraculeux, les Celtics s’inclinent en 6 matchs en Finales.

L’impatience monte

Un titre en 36 ans. Plus de titres depuis 2008. 3 Finales de Conférence et 1 Finales NBA depuis 2017. Quand est-ce qu’ils allaient enfin en remporter un nouveau ? La bonne nouvelle était que l’équipe y était presque. L’effectif était adéquat et Ime Udoka a été un succès en tant qu’entraîneur. Le temps et la maturation était tout ce qu’il manquait à prime abord pour cette équipe après les derniers débâcles. L’équipe était prête à repartir au combat… enfin presque.

Newly-acquired point guard Malcolm Brogdon revealed what Boston Celtics interim head coach Joe Mazzulla's biggest strength was during Cs media day Mandatory Credit: Paul Rutherford-USA TODAY Sports
Joe Mazzulla est devenu le 3e coach depuis Doc Rivers, le dernier homme à avoir ramené un titre à Boston. Crédit: Paul Rutherford – USA TODAY Sports

Ime Udoka s’est fait suspendre. Il a violé plusieurs règles de l’équipe, et peu importe comment et pourquoi cela s’est produit, cela signifie que l’équipe est désormais privée du seul entraîneur qui l’a amenée aux Finales depuis Doc Rivers, après une seule saison. Les supporters et surtout les joueurs ont été pris de court par la nouvelle. C’était la dernière chose dont ce groupe avait besoin. A sa place, Joe Mazzulla, déjà membre du staff, prit sa place. Il connaissait bien l’équipe, mais il s’agissait d’une perturbation non souhaitée alors que le temps s’écoulait potentiellement sur la fenêtre du titre.

La transaction qui a permis de faire venir Malcolm Brogdon d’Indiana en échange de 5 joueurs et d’un choix de draft a permis d’apaiser ces inquiétudes. Le problème du maniement de la balle devait être résolu, et avec une main ferme comme celle de Malcolm, ce qui est une bonne chose.

Sur le papier, il ne manquait plus rien à cette équipe mis à part de la sérénité, et beaucoup diront, malgré tout, Udoka. Les Celtics cette saison-là finissent avec 57 victoires, les plaçant deuxième derrière les Bucks. Tatum a progressé et beaucoup le considèrent maintenant comme une superstar. 30,1 points, 8,8 rebonds et 4,6 passes décisives par match, ce qui l’a classé 4e dans la course au MVP. Brown lui n’était pas loin avec 26,6 points, 6,9 rebonds et 3,5 passes décisives. Brogdon pendant ce temps ramène même le trophée de 6e homme de l’année, nommé après John Havlicek.

Robert Williams cependant avait toujours des problèmes de blessures. Il n’a joué que 35 matchs cette saison. L’absence de tir de sa part était déjà assez contraignante, mais le fait qu’il ne soit que rarement en mesure de jouer son rôle défensif allait certainement signer son arrêt de mort à Boston, qui avait besoin d’un gars comme lui qui soit constamment présent.

Au premier tour, les Celtics ont fait face à Atlanta dans ce qui était attendu comme une formalité. Pourtant, les Hawks les ont poussés jusqu’à 6 matchs. Un signal d’alarme de ce qui allait suivre. L’équipe de Géorgie n’était pas atroce, mais n’avait certainement pas les moyens de possiblement aller jusqu’au match 7.

L’équipe suivante était Philly, que Boston avait battu lors des 3 dernières séries de playoffs opposant les deux, et deux fois depuis le début de l’ère des Jays. Autant dire qu’ils n’avaient aucun avantage mental sur les Celtics. De plus, Joel Embiid était une fois de plus blessé. On s’attendait donc à ce que le match se termine en 6 matchs. Et pourtant, dans le premier match, James Harden réussit à mener son équipe à la victoire sans le pivot MVP. C’était le deuxième signal d’alarme.

Pire, Philadelphie était sur le point de retourner en Finales de la Conférence Est pour la première fois depuis 2001 lors du match 6. Ils venaient de combler un déficit de 16 points et contrôlaient le troisième quart-temps, alors que Tatum passait une soirée épouvantable. Il a manqué 14 de ses 15 premiers tirs – et ses six premiers tirs à trois points – et son inefficacité pendant trois quarts-temps et demi a été l’une des causes de l’effondrement de son équipe.

Et puis, le numéro 0 s’est réveillé. Il a surpassé les 76ers à lui tout seul dans le quatrième quart-temps par une marge de 16-13. Il les a dépassés de 12 à 3 au cours des quatre dernières minutes. Malgré son poignet blessé, il n’allait pas laisser tomber son équipe. Il a ensuite poursuivi sur sa lancée lors d’un match 7 emblématique où il a marqué 51 points pour aider les Celtics à atteindre les finales de la Conférence Est pour la cinquième fois en sept saisons. Un virage a peut-être enfin été pris.

Cela leur a donné l’élan nécessaire avant leur troisième Finales de la Conférence Est contre Miami en 4 ans. C’est en tout cas ce que l’on espérait. En réalité, le Heat a pris une avance de 3 à 0, et ce, tout en titillant l’équipe des Celtics en pleine implosion. Un nouvel effondrement, cette fois face à une huitième tête de série en laquelle personne ne croyait avant le début des playoffs. Non seulement il s’agissait de leur cinquième parcours sans bannière de champion à la fin, mais se faire brutalement balayer par un rival supposé que vous n’avez battu qu’une seule fois depuis 2010 ? Le front office devrait faire quelque chose si cela se produisait.

Derrick White scores on a putback at the buzzer to lead the Celtics to a 104-103 win over the Heat in Game 6 in Miami, forcing a Game 7 Monday night in Boston.
Le buzzer beater légendaire de Derrick White. Crédit: Getty Images

Non seulement il n’y a pas eu de balayage, mais Boston a réussi à forcer un match 7, avec notamment ce buzzer-beater de Derrick White dans le match 6. Le septième match ne pouvait qu’entrer dans l’histoire. Pour la deuxième fois de l’histoire, une huitième tête de série atteindrait les finales de la NBA, ou pour la première fois, une remontée de 3-0 serait complète. Hélas, malgré les efforts déployés, les Celtics dirigés par Tatum et Brown échouent une fois de plus. Tatum s’est blessé au début du septième match, et la faiblesse de la main gauche de Brown a été exposée une fois de plus. Toute cette fanfare, toutes ces attentes, mais une seule apparition en Finales.

La délivrance des Celtics

La perception du groupe est devenue si mauvaise que la ligue a regardé en riant Brad Stevens débourser plus de 300 millions de dollars pour Brown. Une star qui semblait présenter les mêmes limites que l’année précédente. Beaucoup de gens, y compris les fans des Celtics, se demandaient ce que faisait Stevens. La prolongation de Tatum interviendrait à l’été 2024, bloquant une petite fortune entre les deux tout en rendant le casting autour d’eux discutable. En parlant de ça…

Au cours de l’été 2023, Stevens a décidé de prendre des mesures drastiques pour que le groupe puisse enfin franchir le cap. Marcus Smart aurait pu devenir un Celtic à vie, mais aurait-il pu être le joueur de soutien dont l’équipe avait besoin ? Brad ne le pensait pas et a conclu une transaction qui a permis de recruter Kristaps Porziņģis, qui sortait tranquillement de l’une de ses meilleures saisons.

Robert Williams a joué un rôle important au cours des deux dernières années, mais les restrictions de minutes et les longues périodes d’absence ont contribué aux dernières éliminations. Stevens l’a envoyé, ainsi qu’un Malcolm Brogdon mécontent, à Portland en échange de Jrue Holiday, qui a été envoyé là-bas à la suite de l’échange contre Damian Lillard, bien qu’il ait exprimé sa volonté de jouer à Milwaukee pour toujours après avoir contribué à leur apporter un titre. Si on pouvait questionner ses performances en playoffs récemment, son expérience et son style de jeu faisaient de lui non seulement un bon remplaçant de Smart, mais aussi une amélioration.

Un collectif ultra dominant au cours de la saison régulière. Crédit: Brian Fluharty – Getty Images

C’est ainsi que sont nés les Boston Celtics de 2024. 16 ans après 2008, et plusieurs décennies après la dernière dynastie de Boston. Au début de la saison, elle était la meilleure équipe de la ligue sur le papier, et elle s’est occupée de ses affaires pendant la saison régulière, avec la meilleure net rating de toutes les équipes de la NBA depuis les Bulls de Chicago de 1996-97, tout en réalisant un bilan de 64-18, le meilleur de toute la ligue.

Les Jays ont vu leurs contributions statistiques se réduire, mais Tatum était toujours dans la course au MVP pendant la majeure partie de la saison, même s’il était un concurrent éloigné. Porziņģis s’est imposé comme un joueur crucial pour la rotation des Celtics, tandis que White et Holiday ont formé un duo qui effrayait les adversaires chaque soir, étant potentiellement un des meilleurs backcourts défensifs de l’histoire de la ligue.

Même Al Horford, entrant dans sa 17e saison dans la ligue, avait de beaux restes et était encore impactant. En d’autres termes, quand ça clique, Boston est un ensemble de stars plutôt qu’une superstar singulière. Lorsqu’ils sont au meilleur de leur forme, tous les leaders de Boston peuvent jouer le rôle de marqueur, de shooteur ou de passeur, en fonction de la défense et des besoins de l’équipe à ce moment-là. Et en défense, les joueurs majeurs peuvent défendre plusieurs positions tout en perturbant leurs adversaires dans les situations d’aide.

Sur le banc, on retrouvait Sam Hauser et Payton Pritchard, ce dernier avait par le passé exprimé son mécontentement par rapport à un manque de temps de jeu la saison précédente, et avec un rôle plus important à sa disposition, avait répondu présent cette saison. En plus d’eux, Stevens ramènera Xavier Tillman en provenance de Memphis afin de renforcer la rotation au cas où les intérieurs principaux seraient absents. Avec un effectif aussi complet, c’était titre ou rien pour Boston.

Pourtant, Boston a connu de nombreux doutes tout au long de son parcours, que ce soit durant la saison régulière ou en playoffs. Des doutes sur le régime de tir, car jamais une équipe n’avait autant dépendu du tir à 3 points que les Celtics de cette saison. Des doutes sur la capacité des joueurs à s’imposer en playoffs, après des échecs cuisants récents et le manque d’efficacité par moments des Celtics lorsque cela devient difficile. Des doutes sur la santé des joueurs, notamment Porziņģis. Cette équipe visait le titre, mais pouvaient-ils y arriver?

Le premier tour servait de défi important pour ce groupe des Celtics, car c’était Miami qui les attendait. Pour la 4e fois en 5 saisons, les deux équipes allaient se faire face. Il était annoncé, pour que Boston aille jusqu’au bout, il fallait passer par le Heat, alors autant en finir le plus tôt possible. Cela dit cette fois-ci, pas de Jimmy Butler. Ca s’annonce donc être une série simple… peut-être trop simple, attention à ne pas rentrer dans le piège. Boston s’est fait peur lors des deux premiers matchs, mais a conclu de façon dominante la série lors des trois derniers matchs, même sans Porziņģis qui s’est blessé lors du match 4.

Au deuxième tour, ce sont les Cavaliers de Donovan Mitchell qui les attendent. Les fans ont dit qu’ils voulaient Boston, et c’est ce qu’ils ont obtenu. Une nouvelle performance dominante, avec seulement un faux pas au match 2. Certes, les blessures de Cleveland ont bien aidé, mais Boston a su jouer à un très bon niveau encore une fois, et ce sans leur letton à l’intérieur. Une nouvelle série remportée en 5.

Jaylen Brown (7) hits a game-tying 3-pointer during the fourth quarter in Game 1 of the NBA Eastern Conference Finals. (Barry Chin/Globe Staff)
Le tir incroyable de Jaylen Brown lors du match 1 contre les Pacers restera dans les mémoires. Crédit: Barry Chin – Boston Globe

Certains analystes n’étaient pas convaincus, notamment par le fait que Boston n’ait pas réussi à sweep des équipes atteintes par les blessures. Ce fut le traitement qui était réservé aux Pacers et à leurs fans qui, comme ceux des Cavaliers, n’ont eu que ce qu’ils demandaient. Pour la première fois durant ce parcours de playoffs, les Celtics ont été testé. Même après la blessure de Tyrese Haliburton lors du match 2, Indiana aura été courageux. Lors de 3 matchs, ils étaient proches de l’emporter, mais hélas pour eux se sont effondrés juste à la fin à chaque fois. Pour ses performances décisives, Jaylen Brown est nommé MVP des Finales de conférence.

Malgré leur parcours dominant à l’Est, les Celtics n’étaient pas les favoris auprès de nombreux experts. Pas assez testés face à une conférence faible et remplie de blessures, pas assez convaincant lors de leurs victoires. Face à eux se tenaient les Mavericks de Luka Dončić et… tiens tiens, Kyrie Irving. Ces Mavericks eux ont été testé. Ils ont battu les Clippers, puis le Thunder numéro 1 de conférence, puis les Wolves qui venaient d’éliminer les champions en titre. Ils ont eu un parcours difficile en tant que numéro 5 de conférence, mais ils étaient là.

Ignorant le scénario de 2022 où une équipe des Celtics a aussi eu une route difficile jusqu’en Finales avant de perdre, la notion de ne pas avoir été testée est une assez étrange quand on sait que le noyau de cet équipe a été en Finales de Conférence au minimum 6 fois en 8 saisons. Ainsi, beaucoup étaient en désaccord avec les experts. Maintenant, il était temps aux joueurs de montrer leur valeur.

Kristaps Porziņģis ne voulait pas faire de prédictions sur la façon dont son corps réagirait avant les Finales, après avoir passé plus d’un mois sur la touche en raison d’une blessure au mollet. En fait, tout s’est bien passé. Jaylen Brown a marqué 22 points, Porziņģis a eu un impact immédiat en sortant du banc et a ajouté 20 points en plus de 6 rebonds et 3 contres en 21 minutes. Dès son entrée en jeu dans le premier quart-temps, la dynamique a basculé en faveur des C’s et n’a plus jamais changé. Les Boston Celtics ont battu les Dallas Mavericks 107 à 89 dans le match 1.

Avant le deuxième match, Jason Kidd a déclaré que Jaylen Brown, et non Jayson Tatum, était le meilleur joueur de Boston, dans le but de semer la discorde au sein du groupe. Résultat ? Jrue Holiday a mené la danse avec 26 points et 11 rebonds. Derrick White a marqué 18 points, réalisé 3 interceptions et ajouté un bloc. Jayson Tatum et Jaylen Brown ont également apporté leur contribution, par leurs passes et leur défense. Tatum a compensé une soirée au tir difficile avec 12 passes décisives et 9 rebonds en plus de ses 18 points, tandis que Brown a marqué 21 points et 3 interceptions pour remporter le match 2 105 à 98.

Les Mavericks peuvent arrêter de se demander qui est le meilleur joueur de Boston. Tout le monde contribue à la quête des Celtics d’un 18e championnat NBA sans précédent. Beaucoup de critiques ont pointé les difficultés de Tatum à marquer, ignorant sa bonne défense à tous les postes, mais aussi le fait que ses pénétrations ouvraient la voie pour que ses partenaires aient des paniers faciles. Il n’était plus le même homme qu’en 2022, où si ses tirs ne rentraient pas, il avait du mal à contribuer.

Jayson Tatum's Serious Message To Jaylen Brown After Boston Celtics Take 3-0 NBA Finals Lead
Le progrès des Jays en 2 saisons aura été remarquable. Crédit: Peter Casey – USA TODAY Sports

En parlant d’améliorations, Brown est lui aussi monté en puissance. Critiqué pendant deux ans pour son inefficacité au dribble main gauche, il a travaillé dur et le résultat fut qu’il était un dribbleur très habile, ce qui lui a permis de faire des actions iconiques durant ces Finales.

Dans le troisième match, c’était la victoire ou la mort pour Dallas. Après un troisième quart-temps dominant, Boston a fait ce qu’on lui reprochait depuis longtemps. Ils ont vu une avance de 21 points après 11 minutes de jeu s’envoler point par point. Dallas a répondu par un 22-2 pour revenir à un point à 3 minutes et demie de la fin. S’ils ne parviennent pas à tenir le coup, il s’agira du plus grand effondrement dans un match des Finales depuis au moins 1997.

Cependant, Luka Dončić a écopé de sa sixième faute à 4:12 de la fin lorsqu’une contestation n’a pas abouti. A travers toute la série, les Celtics ont attaqué Luka, l’ont épuisé, le forçant à tout faire, et sortant ainsi ses partenaires du rythme du match. Kyrie lui, a été misérable à Boston, et même s’il a fait mieux dans ce match 3, ce fut insuffisant. Les Jays se sont ensuite mis au travail et ont tenu Dallas à distance. Tatum a marqué 31 points, Brown 30, et les Celtics ont résisté à une furieuse remontée de Dallas pour se rapprocher d’un 18e championnat, un record, avec une victoire 106-99 sur les Mavericks pour une avance de 3-0.

Après une victoire écrasante de Dallas au match 4, la 3e plus grande de l’histoire des Finales, les doutes sont revenus pour beaucoup. Boston a levé le pied alors qu’il avait l’occasion de mettre fin à la série à ce moment précis. Beaucoup de gens comptaient alors sur Dallas pour réaliser un come-back inédit, pensant que les Celtics étaient retombés dans leurs vieilles habitudes. Mais juste après avoir livré leur pire performance des playoffs, les C’s se sont remis au travail.

Tatum a marqué 31 points, délivré 11 passes décisives et pris 8 rebonds. Jaylen Brown a ajouté 21 points, 8 rebonds et 6 passes. Jrue Holiday a terminé avec 15 points et 11 rebonds. Le pivot Kristaps Porziņģis a également apporté un soutien émotionnel, revenant d’une absence de deux matchs, pour marquer cinq points en 17 minutes. malgré une blessure toujours présente.

Ils ont aidé les Celtics à boucler une post-saison qui leur a permis de réaliser un score de 16-3 et de terminer avec un bilan global de 80-21. Ce pourcentage de victoire de 79,2 est le deuxième dans l’histoire de l’équipe, derrière l’équipe championne des Celtics en 1985-86 qui a terminé avec un score de 82-18 (82%). Victoire 106 à 88 dans le match 5. Le voyage était terminé.

Image
16 ans après, les Celtics retrouvent le sommet de la ligue avec ce groupe. Crédit: @celtics – Twitter

Les Boston Celtics sont à nouveau les seuls au sommet de la NBA. Il s’agit du 18e championnat de la franchise, ce qui brise l’égalité avec les Lakers de Los Angeles pour le plus grand nombre de titres dans l’histoire de la ligue. Boston a remporté son dernier titre à l’occasion du 16e anniversaire de son dernier trophée Larry O’Brien, en 2008. Une fin poétique pour une route longue et sinueuse.

Jaylen Brown a été élu meilleur joueur des Finales après ses très bonnes performances, mais même si l’on peut dire que Tatum aurait dû remporter le trophée, à la fin de la journée, aucun des deux hommes ne s’en est vraiment soucié.

« Je partage cette victoire avec mes frères et mon partenaire Jayson Tatum », a déclaré Brown après le 107e match de playoffs que lui et Tatum ont disputé ensemble en carrière – le plus grand nombre pour un duo avant de remporter un titre.

Les 16 années qui se sont écoulées entre le titre des Celtics en 2008 et celui de 2024 ont été marquées par des hauts et des bas, des espoirs renouvelés et des défis persistants. Après leur triomphe en 2008, l’équipe a traversé des périodes de reconstruction et de redéfinition, cherchant à retrouver la gloire d’antan. Malgré des saisons ponctuées par des blessures, des changements de staff et des départs de joueurs emblématiques, les Celtics ont su maintenir une culture de combativité et d’excellence.

L’arrivée de jeunes talents, devenus leaders, alliée à une stratégie de jeu efficace, prônant un jeu collectif, a progressivement reconstruit l’équipe. Le couronnement de leurs efforts en 2024, avec un nouveau titre de champion, représente non seulement un retour au sommet pour cette franchise historique, mais aussi une récompense pour leur résilience et leur détermination à perpétuer l’héritage de l’excellence à Boston. La mission est accomplie. La 18e bannière arrive.

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

1 Comment

Laisser un commentaire

Your email address will not be published.