Memphis Grizzlies : l’équipe All-Time

Dans cette série, nous faisons le tour des franchises NBA pour construire la meilleure équipe possible en utilisant tous les joueurs de l’histoire de celles-ci. Pour ce troisième épisode, rendez-vous à Memphis, dans le Tennessee, pour l’équipe All-Time des Grizzlies. Initialement basée au Canada, la franchise a connu des débuts plus que compliqués, les forçant à déménager à Memphis où la situation va progressivement s’améliorer.

Meneur de jeu titulaire : Ja Morant

Malgré une apparence assez maigre, Ja Morant se fait une réputation du côté de l’université de Murray State, où il réalise une deuxième saison époustouflante. Celle-ci lui permet de grimper tout en haut des Mock Draft, et le place juste derrière le phénomène Zion Williamson. Et justement, après l’appel de Zion, les Grizzlies utilisent le deuxième choix de la Draft 2019 pour s’attacher les services du jeune meneur Américain.

Comme évoqué plus haut, Ja n’a pas le physique rêvé pour un joueur NBA, surtout à l’heure actuelle. Mais, s’il est vrai que son apparence frêle peut inquiéter, le jeune prodige a d’autres atouts qui lui permettent de compenser ce déficit physique avec brio. En effet, du fait de sa légèreté (78 kilos), il est plus rapide et plus explosif que la plupart des meneurs qu’ils croisent, et ce dès sa première année lors de laquelle il remporte le trophée de Rookie de l’Année, à un vote de l’unanimité.

Excellent finisseur au panier, il s’impose rapidement comme le meilleur joueur des Grizzlies, et l’un des meilleurs arrières de la conférence Ouest. Un statut qu’il gagne notamment pendant de sa troisième saison en NBA. Lors de celle-ci, il tourne à 27 points de moyenne, à 49% au tir et 34% à 3 points, des stats démentielles, en particulier pour un meneur scoreur. Elles lui valent d’ailleurs d’être sacré MIP cette année-là. Un titre individuel qui vient récompenser la très bonne saison des Grizzlies qui terminent à la deuxième place de la conférence Ouest.

Malheureusement, la marche sera trop haute en play-offs, et malgré de très grosses performances de son meneur, Memphis s’incline au deuxième tour face aux Warriors d’un Curry inarêtable. S’en suivront deux années marquées par des blessures et des soucis extra sportifs largement évitables qui vont ternir son image et sa réputation. Ja Morant semble tout de même avoir retrouvé le droit chemin en ce début de saison où il nous rappelle le joueur de grande classe qu’il est.

Les stats et le palmarès de Ja Morant aux Grizzlies (avant cette saison) : 257 matchs à 22.5 points, 7.4 passes et 4.8 rebonds de moyenne. Rookie de l’année (2020), MIP (2022), All-NBA Second Team (2022) et deux fois All-Star en 2022 et 2023.

Ja Morant célèbre une victoire des Grizzlies en play-offs.
Ja Morant incarne les espoirs des fans des Grizzlies depuis son arrivée dans le Tennessee. Crédits : Joe Murphy – Getty Images.

Arrière titulaire : Tony Allen

Jamais titulaire indiscutable, Tony Allen passe ses premières saisons dans la Grande Ligue du côté de Boston. Là-bas, il se forge une réputation de très bon role player et d’excellent coéquipier au sein d’un effectif taillé pour le titre, qu’il va d’ailleurs remporter en 2008. Après six ans chez les Celtics, il s’engage du côté de Memphis, où son rôle sera rapidement décuplé.

En effet, à l’issue d’un premier exercice encourageant, il gagne une place de titulaire au sein de l’effectif des Griz. Un roster et une équipe qui lui vont d’ailleurs à merveille. Besogneux, Tony Allen est un vrai poison en défense et fait vivre un calvaire à ses vis-à-vis. C’est simple, sur l’homme, c’est une vraie teigne qui ne laisse pas un seul moment de répit aux attaquants adverses, qu’il harcèle jusqu’à forcer une perte de balle ou un tir manqué. De plus, sa lecture du jeu et son intelligence lui permettent de parfaitement couper les lignes de passes, et ainsi de tourner à près de deux interceptions par soir sur son passage dans le Tennessee.

Sur le plan collectif, là aussi l’analyse est assez facile, son passage coïncide avec la meilleure période de la franchise. D’ailleurs, celle-ci ne va jamais manquer les play-off avec Tony Allen sur les lignes extérieures. L’arrière est comme un poisson dans l’eau au sein du système « Grit & Grind » prôné par Lionel Hollins puis Dave Joerger. Il est clairement l’âme de cette équipe qui va atteindre les finales de conférence pour la première et seule fois de son histoire en 2012, où elle se fera sweeper par les Spurs.

Memphis devient alors une des équipes « poil à gratter » d’une conférence Ouest redoutable. Personne ne veut les jouer, que ce soit les Spurs, le Thunder, ou bien les Warriors, toutes les grosses écuries se font bousculer par Tony Allen et sa bande en play-offs. Mais Memphis ne parviendra jamais à franchir ce cap et à se muer en vrai contender. Face à cela, le vétéran quitte le navire après sept années de bons et loyaux services en filant à la Nouvelle-Orléans à l’été 2017. À peine un mois après son départ, les Grizzlies annoncent qu’ils retireront son numéro 9 à son départ à la retraite.

Les stats et le palmarès de Tony Allen aux Grizzlies : 462 matchs à 8.9 points, 4.3 rebonds et 1.7 interception de moyenne. Trois fois All-NBA Defensive Second Team (2011, 2016 et 2017) et trois fois All-NBA Defensive First Team (2012, 2013 et 2015). Son numéro 9 est retiré à Memphis.

Tony Allen volant un ballon à Tony Parker.
Tony Allen était une vraie peste du côté de Memphis. Crédits : Kevin C. Cox – Getty Images.

Ailier titulaire : Shareef Abdur-Rahim

Parmi les joueurs sélectionnés lors de la Draft 1996, on se rappelle de beaucoup de noms comme ceux de Kobe Bryant ou encore Steve Nash, pourtant, il y a un joueur qui a été choisi bien avant eux, et dont peu de gens parlent. Effectivement, Shareef Abdur-Rahim, choisit en troisième position par les Vancouver Grizzlies, faisait partie des prospects les plus attendus avant cette fameuse soirée.

Au moment de son arrivée, les Grizzlies n’existent que depuis un an, et sortent naturellement d’une saison moribonde. Dès sa saison rookie, Shareef Abdur-Rahim montre qu’il a de quoi devenir la première star de la franchise. Avec 19 points de moyenne, il soigne son entrée et s’offre une place sur le podium de la course au Rookie de l’année. Très bon attaquant, il parfait sa ligne de stats et va dépasser la barre des 20 points de moyenne chaque année, mais il n’aide pas vraiment l’équipe à s’améliorer.

Celle-ci continue de squatter les dernières places et est toujours à des années-lumière d’atteindre les play-offs. Le passage d’Abdur-Rahim, première star de l’histoire de l’équipe, n’y fait rien. Les coachs s’enchaînent (cinq entraîneurs en autant de saisons) et les Canadiens ne parviennent jamais à atteindre les 25 victoires. Si les statistiques de l’ailier sont celles d’un potentiel All-Star, il ne lui manque que le succès collectif pour pouvoir prétendre à une sélection au match des étoiles.

Une situation qui commence sérieusement à agacer le franchise player des Griz qui va demander à être transféré à l’été 2001, au moment du déménagement de l’équipe dans le Tennessee. Son souhait est exaucé, et le poste 3 de 25 ans est envoyé aux Hawks où il sera All-Star dès sa première saison. S’il n’a jamais apporté de vrai succès aux Grizzlies, Shareef Abdur-Rahim reste le premier (et seul) joueur à s’être vraiment démarqué dans tout le marasme de Vancouver.

Les stats et le palmarès de Shareef Abdur-Rahim aux Grizzlies : 375 matchs à 20.8 points, 8.2 rebonds et 2.9 passes décisives de moyenne. Troisième au Rookie de l’année en 1997.

Shareef Abdur-Rahim le soir de sa Draft chez les Grizzlies.
Shareef Abdur-Rahim, première star des Grizzlies. Crédits : Ray Amati – Getty Images.

Ailier fort titulaire : Pau Gasol

Alors que Shareef Abdur-Rahim prend la direction d’Atlanta, et voit les Grizzlies perdre leur seule star, ces derniers récupèrent dans le même échange le joueur qui va les placer sur la carte. Alors que la franchise vient de déménager dans le Tennessee, son avenir est plus qu’incertain et inquiète les fans. C’est dans ce contexte que Pau Gasol, troisième choix de la Draft 2001, débarque, et va mettre tout le monde d’accord dès ses débuts.

Car oui, contrairement à ce que son nom pourrait laisser penser, Gasol est du genre à démarrer fort. Sa saison rookie est sensationnelle. L’ancien du Barça envoie 18 points, 9 rebonds et 2 contres tout en devenant le premier européen à remporter le trophée de Rookie de l’année en NBA. Avec l’Espagnol au poste 4, meilleur joueur de l’équipe des deux côtés du terrain, celle-ci ne cesse de progresser, et atteint même les play-offs pour la première fois de son histoire à l’issue de la saison 2003/04.

Néanmoins, l’accession aux play-offs ne rime pas toujours avec le succès, et les Grizzlies vont se casser les dents dès le premier tour cette année-là. Alors que l’intérieur Ibérique ne se décourage pas et continue de gagner en expérience, notamment avec une sélection au All-Star Game en 2006, l’équipe ne parvient pas à remporter une série de play-offs. Pire, après trois échecs consécutifs au premier tour, les Griz retrouvent le bas du classement, et Pau n’arrive pas à mener de nouveau l’équipe dans le top 8.

L’aîné de la fratrie Gasol va même finir par avoir du mal à rester en bonne santé, et n’atteint pas la barre des 70 matchs joués pour ses deux dernières saisons complètes avec la franchise de ses débuts. Voyant que l’équipe a besoin de changement, le Front Office s’active pour lui trouver une porte de sortie. Ce qui sera chose faite au beau milieu de la saison 2007/08, lors de laquelle Pau Gasol s’en va pour rejoindre les Lakers de Kobe Bryant.

Les stats et le palmarès de Pau Gasol aux Grizzlies : 476 matchs à 18.8 points, 8.6 rebonds et 3.1 passes décisives de moyenne. Rookie de l’année en 2002 et All-Star en 2006.

Pau Gasol fait le bonheur de jeunes fans des Grizzlies.
Pau Gasol était le chouchou des fans des Grizzlies pendant son passage. Crédits : Joe Murphy – Getty Images.

Pivot titulaire : Marc Gasol

S’il y a une règle bien connue désormais à Memphis, c’est qu’un Gasol peut en cacher un autre. Car oui, pendant que Pau fait ses valises pour la cité des anges, son frère, Marc, fait le chemin inverse. Si son nom donne évidemment beaucoup d’enthousiasme aux fans des Grizzlies, ils vont vite comprendre qu’ils n’ont pas vraiment perdu au change en récupérant le petit frère.

Mais tout d’abord, il faut savoir qu’employer le mot « petit » quand on parle de Marc Gasol relève de l’oxymore. Effectivement, on parle là d’un beau bébé de 2m11 pour 115 kilos. On est plus proche des dimensions d’un Grizzly que d’un « petit frère » comme on l’imagine. Et sur le terrain aussi, l’Espagnol a tout d’une bête féroce. S’il n’est, certes, pas le plus rapide, c’est souvent lui le plus intelligent sur le parquet. Toujours bien placé, en attaque comme en défense, il est la pierre angulaire du collectif léché qui va voir le jour à Memphis sur près d’une décennie entière.

Dans son sillage, les Grizzlies se font une place parmi les équipes que personne ne veut croiser à l’Ouest. Encore plus particulièrement lors de la saison 2012/13. À l’issue de celle-ci, Marc Gasol est élu Défenseur de l’Année et la franchise réalise le meilleur bilan de son histoire (56 victoires pour 26 défaites). Une dynamique que l’équipe va conserver en play-offs, où elle élimine successivement les Clippers, puis les finalistes sortant du Thunder.

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, et un sweep cinglant des Spurs va venir mettre un terme au parcours de Memphis en finale de conférence, stade que les Griz n’ont toujours pas réatteint à ce jour. De son côté, Marc Gasol va continuer à s’épanouir, mais face à un noyau de joueurs qui vieillit, les dirigeants de la franchise se séparent de l’Espagnol qu’ils envoient aux Raptors en plein milieu de la saison 2018/19. Avec le recul, on peut se dire que c’est un bien beau cadeau d’adieu offert au meilleur joueur de l’histoire de la franchise.

Les stats et le palmarès de Marc Gasol aux Grizzlies : 769 matchs à 15.2 points, 7.7 rebonds et 3.4 passes décisives de moyenne. Deuxième au MIP (2010), All-NBA Defensive Second Team (2013), trois fois All-Star (2012, 2015 et 2017), All-NBA First Team (2015) et Défenseur de l’année en 2013. Il est également le meilleur rebondeur et contreur de l’histoire des Grizzlies. Son numéro 33 est retiré à Memphis.

Marc Gasol célèbre un panier marqué.
Marc Gasol, la preuve vivante qu’il reste des ours en Espagne. Crédits : Brent Lewis – Getty Images.

Meneur back-up : Mike Conley

Alors que Mike Conley est choisi en quatrième position de la Draft 2007 par les Memphis Grizzlies, il ne va pas tout de suite bénéficier du temps de jeu auquel il pourrait s’attendre. En concurrence avec le jeune Kyle Lowry, il doit attendre le transfert de ce dernier aux Rockets pour enfin obtenir régulièrement une place de titulaire en NBA, au milieu de son année de sophomore.

Après avoir patienté pour se faire un nom, Conley va montrer toutes ses qualités. Grâce à son énorme QI basket, le jeune meneur est bon dans tous les compartiments du jeu. Capable de scorer quand il le faut, c’est surtout un très bon créateur et un défenseur extérieur qui fait un bien fou aux lignes extérieures des Grizzlies. Avec Marc Gasol, ils sont les bases du superbe collectif qui va naître dans le Tennessee sur les années qui suivent.

Le meneur fait évidemment partie de cette équipe du système « Grint & Grind » et est le chef d’orchestre de la franchise en attaque. Grâce, entre autres, à son apport, les Grizzlies atteignent les play-offs sept fois d’affilée. Exemplaire, il continue de tout donner, même lorsque ses coéquipiers se font vieux. En effet, lors du premier tour des play-offs 2017, pendant que les productions de Marc Gasol et Zach Randolph baissent, Conley se démène et enregistre la meilleure série individuelle de sa carrière (25 points et 7 passes). Ce qui n’a malheureusement pas été suffisant pour prendre le meilleur sur les Spurs.

Si le terme « sous-côté » a tendance à être galvaudé, ce n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de Mike Conley. Coéquipier modèle, il s’est toujours mis au service du collectif à Memphis, et est un des grands artisans du succès de l’équipe lors de son passage. Après 12 saisons lors desquelles il se fait constamment snober du All-Star Game, Mike Conley quitte le navire peu après ses frères d’armes et est échangé au Utah Jazz à l’été 2019.

Les stats et le palmarès de Mike Conley aux Grizzlies : 788 matchs à 14.7 points, 5.7 passes décisives et 3 rebonds de moyenne. All-NBA Defensive Second Team en 2013. Il est également le meilleur marqueur, passeur et intercepteur de l’histoire des Grizzlies.

Mike Conley balle en main.
Éternel sous-estimé, Mike Conley est reconnu à sa juste valeur à Memphis. Crédits : Andy Lyons – Getty Images.

Arrière back-up : Mike Miller

Rookie de l’Année en 2001 avec le Magic d’Orlando, Mike Miller n’a aucun mal à se faire un nom dès son arrivée en NBA. Ses débuts prometteurs ne vont pourtant pas empêcher le Front Office Floridien de se séparer de l’arrière au beau milieu de la saison 2002/03. En l’échangeant aux Grizzlies contre deux rookies : Drew Gooden et Gordan Giricek.

Ce trade fait largement l’affaire des Griz qui récupèrent une jeune gâchette prometteuse pour épauler Pau Gasol. Il n’aura d’ailleurs aucun mal à s’acclimater à cette nouvelle équipe et va lui permettre de passer un cap dès sa première saison complète dans le Tennessee. Grâce à son apport, le spacing de Memphis se métamorphose et la franchise se qualifie pour sa première campagne de post season, performance que les Grizzlies réitèreront lors des trois saisons suivantes.

Malheureusement, l’équipe ne va jamais parvenir à remporter une série de play-offs sur cette période. Pire, ils retrouvent même les bas-fonds de la conférence Ouest à partir de la saison 2006/07. Un retour à la réalité qui va pousser les dirigeants à changer des choses dans l’effectif. Et c’est Mike Miller qui va en faire les frais en étant envoyé à Minnesota. Le temps pour lui de jouer pour trois franchises différentes et de remporter deux titres avec les Heatles, avant de faire son retour à Memphis à l’été 2013.

À 33 ans, Miller sort du banc, et son impact va une nouvelle fois se faire ressentir. Il s’installe magnifiquement dans le collectif huilé des Grizzlies, en shootant à 46% de réussite derrière l’arc. Mais l’équipe va une nouvelle fois subir la cruauté de la conférence Ouest en play-offs et sortir dès le premier tour face au Thunder. Après cette nouvelle élimination, Mike Miller va définitivement faire ses adieux aux Grizzlies, mais pas à Memphis. En effet, il a occupé le poste d’assistant coach à l’université de Memphis de 2018 à 2020, cimentant encore davantage son lien avec la ville.

Les stats et le palmarès de Mike Miller aux Grizzlies : 453 matchs à 13.2 points, 4.5 rebonds et 3 passes décisives de moyenne. Sixième homme de l’année en 2006.

Mike Miller sourire aux lèvres avec ses coéquipiers des Grizzlies.
Mike Miller, la pièce qu’il manquait aux Grizzlies dans les années 2000. Crédits : Jesse D. Garrabrant – Getty Images.

Ailier back-up : Rudy Gay

Après de belles années du côté de UConn à l’université, Rudy Gay se présente à la Draft en 2006. Choisi en huitième position, le jeune ailier est échangé par Houston et débarque aux Grizzlies pendant que Shane Battier fait le chemin inverse. Une fois en NBA, son talent est évident, mais il va devoir attendre avant d’obtenir de vraies responsabilités.

En effet, c’est lors de sa saison sophomore qu’il s’installe comme titulaire indiscutable à l’aile, rôle qu’il va occuper pendant l’entièreté de son passage dans le Tennessee. Très utilisé par Marc Iavaroni, il montre rapidement l’étendue de son talent. De toute façon c’est simple, il sait tout faire en attaque. Doté d’une grosse détente, c’est un slasher exceptionnel qui effraie tous les pivots de la ligue, tout en étant capable de sanctionner à 3 points, où il shoote à 34% de réussite durant son passage à Memphis. Ce qui lui permet de tourner à plus de 18 points de moyenne tous les ans.

Malgré son talent individuel indéniable, le collectif ne suit pas, et les Grizzlies vont écumer les fonds de la conférence Ouest pendant plusieurs années. Au sein de cette équipe, l’ailier va devoir attendre la cinquième saison de sa carrière pour enfin goûter à la post season. Mais il n’y rencontrera pas non plus un grand succès. Blessé lors de la première participation des Griz, il enregistre de très mauvais pourcentages face aux Clippers l’année suivante, et voit les siens se faire éliminer en 7 matchs dès le premier tour des play-offs 2012.

Suite à cet échec, le Front Office des Grizzlies sent qu’il faut faire bouger les choses pour espérer viser plus haut. Leurs regards se tournent alors vers Rudy Gay, qui, malgré ses belles performances, ne progresse plus. En effet, ses statistiques et son impact sur le jeu stagnent depuis sa saison sophomore, poussant alors les dirigeants à lui trouver une porte de sortie. Ce qui sera chose faite en janvier 2013, quand le poste 3 est envoyé à Toronto dans un échange à trois équipes.

Les stats et le palmarès de Rudy Gay aux Grizzlies : 479 matchs à 17.9 points, 5.8 rebonds et 2 passes décisives de moyenne. Troisième au rookie de l’année en 2007 et deuxième au MIP en 2008.

Rudy Gay prend son envol au concours de dunk.
Rudy Gay, un des meilleurs athlètes passés par Memphis. Crédits : Nathaniel S. Butler – Getty Images.

Ailier-fort back-up : Zach Randolph

Dernier membre de l’époque Grit & Grind présent dans ce roster, Zach Randolph est le seul joueur qui s’était déjà fait un nom avant d’arriver à Memphis. Après des passages plus ou moins réussis du côté de Portland, New York ou encore Los Angeles, Zach Randolph est envoyé aux Grizzlies à l’été 2009, où il va rapidement avoir la chance de briller, tant individuellement que collectivement.

Après l’échec du passage de Rudy Gay, les Grizzlies voient en Zach Randolph un joueur enfin capable de porter l’équipe en attaque. Et il y a de quoi, s’il n’est effectivement pas le plus grand des intérieurs, il compense son déficit de taille par sa puissance et sa détermination inlassable qui font de lui une arme létale au poste bas. Loin d’être le meilleur défenseur sur le parquet, il se bat comme un mort de faim au rebond et permet de soulager les siens à de nombreuses reprises sous le cercle.

Dès sa deuxième saison dans le Tennessee, en 2011, les Grizzlies retrouvent les play-offs où ils s’apprêtent à affronter des Spurs, premiers de la conférence ouest et ultra favoris. Mais cette série va prendre une tournure que personne n’avait vue venir. Pendant les six matchs de ce premier tour, Randolph prend le meilleur sur Tim Duncan et tourne à 22 points et 9 rebonds de moyenne. Dans son sillage, les Grizzlies remportent la première série de leur histoire au terme d’un match 6 lors duquel Z-Bo inscrit 31 points, dont 17 dans le dernier quart-temps.

Cette performance va être le point de départ de la bonne dynamique qui va suivre à Memphis. Mais le poste 4 est le membre le plus âgé du quatuor magnifique des Griz, et va donc être le premier à voir sa production baisser. En même temps que Tony Allen, Zach Randolph plie ses bagages à l’intersaison 2017 pour rejoindre Sacramento et prend sa retraite l’année suivante. Les Grizzlies lui rendront d’ailleurs un ultime hommage en retirant son désormais mythique numéro 50 deux ans plus tard.

Les stats et le palmarès de Zach Randolph aux Grizzlies : 551 matchs à 16.8 points, 10.2 rebonds et 2 passes décisives de moyenne. All-NBA Third Team (2011), et deux fois All-Star en 2010 et 2013. Numéro 50 retiré à Memphis.

Zach Randolph célèbre la victoire des Grizzlies face aux Spurs en 2011.
Zach Randolph, grand artisan du premier succès des Grizzlies en play-offs. Crédits : Joe Murphy – Getty Images.

Pivot back-up : Jaren Jackson Jr.

Considéré très tôt comme un joueur au potentiel immense, Jaren Jackson Jr. est l’un des prospects les plus prisés en amont de la Draft 2018. Une aubaine pour les Grizzlies qui détiennent le quatrième choix, et utilisent celui-ci pour s’adjuger les services du jeune intérieur de Michigan State.

Directement après son arrivée, le fils de l’ancien joueur Jaren Jackson va montrer qu’il a presque tout de l’intérieur moderne idéal. Capable de shooter de loin, il permet d’étirer la défense adverse en forçant son vis-à-vis à défendre sur lui au périmètre. De plus, malgré de grosses lacunes aux rebonds, JJJ est un des meilleurs protecteurs d’arceau de toute la ligue et est d’ailleurs élu défenseur de l’année à l’issue d’une très grosse saison 2022/23.

Arrivé dans la Grande Ligue un an avant Ja Morant, Jaren Jackson Jr. s’entend très bien avec le meneur sur le parquet. Le duo emmène d’ailleurs Memphis jusqu’à la deuxième place de la conférence ouest en 2022. Une fois en play-offs, le jeune pivot est énorme en défense et tourne à presque trois contres de moyenne sur toute la campagne. Ce qui ne sera malheureusement pas suffisant pour vaincre les Warriors, en route pour leur quatrième titre en huit ans.

Suite à cela, les Grizzlies connaissent deux exercices délicats découlant des déboires de leur franchise player, Ja Morant. Cette situation force Jaren Jackson Jr. à prendre plus de responsabilités, notamment en attaque. Si l’intérieur tournait à plus de 22 points de moyenne la saison dernière, l’absence de Ja s’est avérée trop difficile à surmonter. Les Grizzlies n’ont donc enregistré que 27 succès. Un total auquel il ne faut pas s’habituer, puisque Memphis peut désormais s’appuyer sur son effectif au complet et souhaite de nouveau jouer les premiers rôles en NBA cette saison.

Les stats et le palmarès de Jaren Jackson Jr. aux Grizzlies (avant cette saison) : 333 matchs à 17.6 points, 5.5 rebonds et 2 contres de moyenne. Deux fois All-NBA Defensive First Team (2022 et 2023), deux fois meilleur contreur de la ligue (2022 et 2023), All-Star et Défenseur de l’année en 2023.

Jaren Jackson démarre fort cette saison.
Jaren Jackson Jr. est un des facteurs X des Grizzlies à l’heure actuelle. Crédits : Mitchell Leff – Getty Images.

L’équipe All-Time complète des Grizzlies :

L'équipe All-Time complète des Grizzlies.