Tosan Evbuomwan, la nouvelle pépite des Pistons ?
Tosan Evbuomwan, la nouvelle pépite des Pistons ?

Tosan Evbuomwan, le secret le mieux gardé de la ligue

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Par soucis d’honnêteté intellectuelle, je dois reconnaître que je suis fan de Tosan Evbuomwan. Mais il est fort possible que les fans des Pistons le deviennent aussi, ou n’importe quelle équipe qui le signera dans le futur. Ses dernières performances donnent l’occasion de revenir sur le jeu en détail de l’ex-star de Princeton.

Le parcours de Tosan Evbuomwan

Le forward britannique est un joueur qui se fait sa place petit à petit dans le jeu de Mitch Henderson. C’est dans son année junior qu’il explose, devenant le titulaire star aux côtés de scoreur Jaelin Llewellyn et Ethan Wright. Connecteur d’élite, il offre aux Tigers la possibilité de jouer gros autour d’une attaque héliocentrique dans lequel il porte le ballon, attire les défenses grâce à sa finition et sert les joueurs profitant des espaces.

L’année suivante, il continue de performer et Princeton aussi, malgré le départ des deux scoreurs. Tosan Evbuomwan marque plus et devient plus efficace, développant un bout de tir de loin. Il emmène Princeton loin dans la March Madness, enchainant 2 upsets contre l’Arizona de Azuolas Tubelis et le Missouri de Kobe Brown. Malgré un match extraordinaire en demi-finale régionale, un Creighton avec un 5 dominant, ne laissera pas passer Tosan et ses amis.

Cependant, ce parcours ne lui offre pas de places à la Draft 2023, il finit donc non-drafté comme Oscar Tshiebwe, Craig Porter ou Terquavion Smith. A partir de là, Tosan se balade de Detroit à Memphis, avant de revenir aux Pistons. C’est avec ce second passage, lié à des nombreuses absences (Ausar Thomson, Isaiah Stewart, etc.) et trades (Bojan Bogdanovic) qui offrent des minutes, que l’on peut s’intéresser au jeu de Tosan Evbuomwan.

Le bilan statistique de Tosan Evbuomwan

Avec 293 minutes en 13 matchs dont 8 en tant que titulaire, Tosan Evbuomwan a sa chance. Avec les statistiques bruts, rien de brillant mais rien d’inquiétant non plus, les statistiques d’un bon joueur.

Il est temps de plonger en profondeur dans le jeu de Tosan Evbuomwan. En effet, le profil du joueur est complet et fabuleux pour la NBA moderne.

Un scoreur polyvalent

Sur un volume assez faible, 56 tirs avec 25 lancers, il montre une incroyable efficacité. À 3 points, il y avait des doutes sur les véritables capacités du joueur. En effet, durant sa carrière universitaire, il n’a jamais été un sniper. Sur la totalité de sa carrière, on trouve un 25.8% de loin avec un volume inférieur à 1 tir tenté. Si la dernière année montre du mieux (32.4% sur 1.1 tentative), sa faiblesse aux lancers (65.5% sur l’année senior) ne laissait pas forcément présager d’un futur de shooteur.

Sauf que Tosan Evbuomwan a bossé sur son tir avec Marcus Stout, au sein du Motor City Cruise. Ca se voit dans ses statistiques. En G-League, il finit à 40.9% de loin sur plus de 2 tentatives. En NBA, avec 1.8 tentatives, il rentre 41.7% de ses 3s. Sa spécialité est le corner three, qu’il tente énormément. Il tourne à 47% sur ses tirs là, une performance qui le place dans l’élite de cette catégorie.

Au cercle, il pâtit de plusieurs facteurs. Son physique n’est pas idéal si on a pas une technique de finition élite. Autour de 2 mètres et avec un peu moins de 100 kilos, Tosan Evbuomwan n’est pas un monstre physique. De plus, il n’est pas un athlète vif, puissant ou explosif. En revanche, il arrive à scorer au près et arrive à éviter le contre.

Dans la séquence ci-dessous, on voit un drive bien géré avec une maîtrise de sa propre vitesse ainsi que d’une feinte placée ainsi qu’une réponse apportée dans un timing impeccable. Sa compréhension du jeu à chaque instant lui offre un semblant de compensation pour son physique léger et ses qualités athlétiques faiblardes.

Mais le petit bonbon de Tosan Evbuomwan, c’est à mi-distance, où il est un spécialiste. Forcément, et ce même si il est un joueur intelligent, les limites athlétiques l’empêche de drafter trop souvent. Il compense donc par des short mid dont il a le secret et où il tourne à 56%, ce qui le met au 98 centile de la ligue. Certes, le volume est faible (9 tentatives) mais l’efficacité est réelle. En NCAA déjà, on le voyait jouer et être bon dans cette zone (38/83), sachant qu’au vu du jeu de Princeton et de son profil, très peu de ses tirs étaient assistés (seulement 16.7%).

Les joueurs les plus précis sur les mid ranges avec un volume minimum de 83 tentatives en Ivy League en 2022-2023

Là où il excelle également, c’est sur la provocation de faute. Sa manière d’attaquer le cercle de manière crafty le rend dur à défendre, et il en profite. Il est élite en Shooting Fouled Percentage (98 centile avec 19%).

On trouve deux profils de provocations de faute dans les matchs de Tosan Evbuomwan. Le premier est le jeu de cut du forward. Comme on l’a dit, c’est un joueur intelligent, capable de comprendre quand une aide ou un moment d’égarement lui offre un espace de cut pour une finition qui finira soit en lay up facile, soit en faute provoquée par un retard.

L’autre profil de drive est un jeu où il porte la balle vers le cercle par et pour lui-même, notamment après un hand off. Là, on retrouve sa maitrise de sa vitesse, son côté crafty mais aussi un physique pas énorme mais quand même capable de prendre du contact, ce qu’il fait magnifiquement bien.

En somme, le scoring de Tosan est un scoring qui montre un joueur intelligent, technique et qui a conscience de ses lacunes physiques/athlétiques. Evidemment, il est possible, voire probable, que certaines des statistiques présentées vont baisser avec le temps et peut être pas de rester élite. En revanche, on voit un joueur qui a des flashs à beaucoup de niveaux de scoring.

Tosan Evbuomwan, un bon défenseur ?

Forcément, une telle compréhension du jeu donne des bases intéressantes en défense. En effet, si on est capable de faire une bonne lecture pour anticiper la défense, on peut faire de même pour anticiper l’attaque, et vice versa. Si on couple ça avec une grande envergure de 2m16, le potentiel défensive est réelle.

Sur l’homme, Tosan Evbuomwan a montré de très bonnes qualités sur un nombre varié de profil. Avec sa longue envergure, son énergie et un physique réactif aux mouvements des adversaires, il s’est montré précieux à bien des égards.

Face à un athlète qui a déjà montré de vraies qualités de pénétration comme Jaylen Brown, Tosan Evbuomwan gère très bien le physique et reste accroché sur Brown, malgré l’écran du Kristaps Porzingis.

Sur des profils plus petits mais plus toniques comme Jalen Brunson, Tosan Evbuomwan s’en sort très bien. Sa polyvalence est évidente en défense, elle qui lui permet de défendre sur énormément de postes mais surtout énormément de profils.

Sa longueur et son sens du timing lui offre aussi de belles actions pour gérer des attaques en transition. On a vu notamment une belle séquence de chase down face aux Pelicans, ou encore une belle gestion de contre-attaque pour empêcher ce diable de Josh Hart de finir.

Tosan Evbuomwan est globalement un ailier type parfait pour défendre en NBA. Grand sans être limité par une mobilité absence et avec une incroyable envergure, Tosan offre une certaine variété de profils défendables, que ce soit en aide ou sur l’homme. Des petits explosifs à des ailiers costauds, il peut proposer une value défensive qui peut devenir une pépite à aller chercher pour beaucoup de franchises.

Ce qui fait la valeur de Tosan : le passing

Ce qui faisait et fait toujours la valeur de Tosan Evbuomwan est son passing. À l’université, l’apport de à la passe était déjà présent. Sauf que forcément, la NCAA et la NBA ne sont pas les mêmes mondes.

A Princeton, il était une star de la Ivy League, l’héliocentrisme de son jeu qui attirait les défenses était très facile à exploiter, vu que la prise à deux était récurrente sur lui. À Detroit, même si l’équipe est globalement mauvaise, Tosan Evbuomwan n’en est pas la star. Si y’a une équipe adverse qui double, c’est sur Cade Cunningham, pourquoi pas Jaden Ivey, Jalen Duren par séquence à la rigueur. Mais en revanche jamais, ou quasiment jamais, ce sera sur Tosan Evbuomwan.

Et d’ailleurs, nous n’avons que 10 passes pour 13 matchs, un volume plutôt faible. En revanche, on continue de voir des flashs et des séquences qui le rendent intéressant, notamment dans le connecting.

Tosan Evbuomwan anticipe les mouvements et voit les espaces. Issus de l’école Princeton, on retrouve le savoir issu d’une école qui a su, au fil des décennies, s’est distingué en NCAA par un jeu mettant en avant un jeu collectif avec un mouvement constant du ballon. Un jeu « créé » par Franklin Cappon puis perfectionné par Pete Carrill, avant de voir des équipes actuels comme Sacramento reprendre les forces principales de la Princeton Offense.

Mais évidemment, la création de Tosan Evbuomwan ne s’est pas envolée. On en voit encore des flashs sur quelques séquences où Monty Williams, coach des Pistons, décide de responsabiliser son ailier.

On voit même certaines passes réussies malgré un vrai degré de difficulté. Ses longs bras couplés à sa vision et sa technique lui offrent la possibilité de réussir une passe tout en contournant un ou plusieurs défenseurs qui se mettent sur lui en situation de création balle en main.

Quel avenir pour Tosan Evbuomwan ?

Si le volume est trop faible pour qu’il soit vraiment pertinent de parler d’assurance, la réussite offensive comme défensive de Tosan Evbuomwan dans le jeu NBA, et ce malgré l’horrible jeu des Pistons, permet d’espérer que les défauts affichés par Tosan en NCAA ne soit plus si rédhibitoire.

Tosan Evbuomwan a toujours un two-way contract aux Pistons pour l’an prochain et il y a une sensation qu’il aura toujours un rôle à jouer dans la prochaine saison. Et même si ce n’est pas le cas, le profil de Tosan Evbuomwan pourrait intéresser en NBA pour récupérer un role player de luxe qui va remplir pas mal de rôle dans un jeu NBA où l’on demande toujours plus de polyvalence en NBA.

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Sapphire Monteil

19 ans - Charlotte Hornets - rédactrice -
Je parle des frelons de Caroline du Nord à mon grand désarroi. Tu seras jamais la première dans mon coeur si tu ne t'appelles pas Kemba Walker ou Cody Zeller. Pratique l'hormonothérapie en club depuis 2007.

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