Derrick Jones Jr. Crédit : Kevin Jairaj - USA TODAY Sports
Crédit : Kevin Jairaj - USA TODAY Sports

Derrick Jones Jr est-il devenu un titulaire indiscutable chez les Mavs ?

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Après deux années compliqués du côté de l’Illinois et plus précisément à Chicago, Derrick Jones Jr refait surface au Texas. En effet, depuis son arrivée à Dallas, il a su conquérir son coach Jason Kidd notamment d’un point de vue défensif, et est devenu un starter récurent dû notamment à des performances régulières des deux côtés du terrain tout au long de la saison. Un excellent rebond qui lui permet aujourd’hui de jouer plus de 25 minutes par match en playsoffs dans la série face aux Clippers.

Un joueur non-drafté développé par Erik Spoelstra

Derrick Jones Jr. throws down insane alley-oop in loss to Raptors - Yahoo SportsCrédit : Oscar Baldizon/Getty images

La Heat Culture a encore frappé. La méthode de Pat Riley et d’Erik Spoelstra fonctionne toujours aussi bien et permet notamment à des joueurs non promu lors de la Draft d’avoir une chance et de pouvoir démontrer tous leur potentiel aux yeux du monde entier. Mais avant d’étudier l’explosion de Derrick Jones Jr du côté de la Floride, revenons sur son arrivée dans la grande ligue du côté de Phoenix, ainsi que sur son profil athlétique qui a attiré l’œil de la direction du Heat.

Après sa non sélection lors de la Draft 2016, l’enfant de la Pennsylvanie ne désespère pas et se voit offrir un two-way contract par les Phoenix Suns la même année. Il débutera sa carrière assez logiquement en G-league avec les North Arizona Suns. Derrick Jones Jr y réalisera un bon passage avec 14 points; 5,7 rebonds; 1,1 interception, 1,5 contre et quelques posters, tous ça à 53% au shoot. Profitant par la suite d’une saison catastrophique en terme de bilan pour les Phoenix Suns, le tanking devient rapidement une option et Earl Waston, coach de Phoenix durant cette saison, décide d’intégrer des jeunes joueurs de G-league dans l’effectif NBA.

Et un joueur sort du lot en G-League, Derrick Jones Jr, son coach lui fait immédiatement confiance et il disputera une trentaine de matchs durant la fin de saison. Il aura su profiter de cette opportunité pour monter en régime au fil des matchs, au point de finir sa saison avec 5,6 points; 2,4 rebonds ainsi que quelques highlights. Des débuts encourageants qui lui ont permis de s’affirmer dans un effectif NBA. Malheureusement pour lui son parcours à Phoenix va vite prendre fin… Nouveau coach, nouvelle ambiance, en effet après que Jay Triano est pris les rênes de la franchise basée en Arizona, ce dernier affirme ne pas avoir confiance en Derrick Jones Jr, et il se voit coupé en plein mois de décembre sans aucune compassion.

Pat Riley, lui, flaire le bon coup et l’ailier désormais floridien se verra offrir un contrat minimum qui s’étalera sur 3 ans. Mais pourquoi a-t-il autant intéressé le président du Heat ?

Derrick Jones Jr compte de nombreuses qualités mais elles sont surtout athlétique. Offensivement il est logiquement bon près du cercle, capable de postérisé n’importe quel joueur grâce à un jump extraordinaire, il est également un finisseur astucieux et utilise ses longs membres pour contourner les bras adverses afin de finir au panier. Très bon en transition également grâce à une vitesse et des qualités athlétiques excellentes.

Défensivement, il a une très bonne base physique pour être un bon défenseur de périmètre. Derrick Jones Jr a un coffre très intéressant et possède un physique intéressant (grand, long membres, assez maigre) et peut donc s’adapter à une défense de zone, régulièrement utilisé par Erik Spoelstra. Il avait néanmoins des carences sur son physique, manquant de beaucoup de forces surtout pour un poste 3 et a également des lacunes aux shoots, dû notamment à une mauvaise mécanique de tirs.

Erik Spoelstra lui s’était exprimé sur les différentes lacunes de sa nouvelle recrue et avait déclaré qu’il y avait malgré tout un réel potentiel à exploiter:

« Il a des capacités physiques indéniables, un potentiel énorme mais comme tous joueurs il a des lacunes et c’est notre rôle de l’aider à s’améliorer dans ces domaines, de le mettre en confiance pour que tous son travail soit bénéfique à l’équipe. »

Après un début à Miami, en G-League, très convaincant avec notamment 15,4 points; 7,3 rebonds et 1,8 passe,  il se voit laisser une chance par la direction du Heat en NBA, mais Derrick Jones Jr ne fera pas l’unanimité auprès des supporters avec des statistiques revues à la baisse, ainsi que des pourcentages catastrophiques (38,8% au field goal et 18,1% derrière l’arc).

Pour autant le jeune ailier est déjà réputé comme un énorme bosseur, travaillant tout l’été pour réduire ses lacunes, il arrivera prêt pour le début de saison 2018. Des efforts qui ont été très rapidement repéré par Erik Spoelstra en pré-saison, ce qui lui permettra d’obtenir une place de choix dans la rotation du Heat dès les premiers matchs. Des doutes effacés très rapidement par des performances convaincantes qui vont faire le bonheur de ses supporters durant les deux saisons suivantes qu’il passera du côté de la Floride.

Il termine très bien son passage au Heat d’un point de vue statistique, réalisant une saison 2019-2020 complète avec 8,8 points; 4,1 rebonds; 1,1 passe tout ça en 23,8 minutes de temps de jeu qu’il partagera avec Dion Waiters. Il a également augmenté drastiquement ses pourcentage passant à 52% au field goals et 28% à longue distance. Derrière l’arc, il est toujours en difficulté mais en progrès, « on sent que le travail paye » sont les mots de son coach en mi-saison. Si vous rajoutez à ça une victoire au concours de dunk du All star game, et une finale NBA perdu en 6 matchs contre les Lakers durant la bulle, vous obtenez une saison complète autant individuellement que collectivement.

Un passage à Portland puis à Chicago compliqué pour Derrick Jones Jr…

Derrick Jones Jr.'s return to Chicago Bulls fueled by unfinished business - Sports Illustrated Chicago Bulls News, Analysis and MoreCrédit : Jeff Anisch – USA TODAY Sports

Après 3 ans passé à Miami, il est temps pour lui de changer d’air. A l’issue de la saison 2020, il devient agent libre et voit plus grand et avec ses récentes performances qui ont été très satisfaisante , il est normal de vouloir un rôle plus important ainsi qu’un salaire plus imposant. C’est alors que les Blazers tapent à la porte, et proposent un contrat 9,5 millions d’euros sur 2 ans à Derrick Jones Jr pour suppléer Carmelo Anthony. Son nouveau coach, Terry Stotts, a évidemment l’ambition de l’intégrer dans le 5 de départ au fur et à mesure, sachant que son vétéran est sur le déclin, mais son arrivée n’aura malheureusement pas l’effet escompté…

En effet si il avait un temps de jeu plutôt conséquent en début de saison, son rôle et ses opportunités offensives ont été plus que limités tout au long de la saison, n’ayant pas pris une seule fois sur les 58 matchs qu’il a réaliser avec Portland plus de 6 shoots. Cantonné donc à un rôle défensif et n’ayant pas eu d’opportunités de l’autre côté du terrain, il a du mal à s’adapter et ne prendra jamais cette place dans le 5 majeurs qui lui était pourtant destiné en début de saison. Son temps de jeu va progressivement baissé et il ne jouera quasiment pas des playoffs. Il ne s’est jamais senti à son aise dans cette équipe et de l’autre côté la direction n’a jamais trouvé non plus de réel satisfaction, il prendra donc par la suite la direction de Chicago à la suite d’un trade à 3 équipes.

Un trade qui ne fera pas le bonheur de l’ancien ailier du Heat, à qui on donnera encore moins de temps de jeu et de responsabilités, tant il y a de joueurs performants ou prometteurs sur les postes 3 et 4. Car oui, s’imposé comme titulaire sur des postes qu’occupent déjà l’expérimenté Demar Derozan et la jeune étoile montante Patrick Williams est une affaire très difficile voir même impossible pour lui. Il sera assez regrettablement limité à un rôle de back-up de Demar Derozan, qui est en plus l’un des joueurs qui joue le plus en saison régulière de toute la NBA. Tous cela pour dire qu’il ne va jamais réussir à s’imposer et dans la continuité de sa saison à Portland, il va vivre 2 saisons blanches avec les Bulls, avec aucune possibilité de se relancer.

Une année chez les Mavs pour tout relancer

Il a 1 an pour redonner de l’ambition à sa carrière, 1 an c’est la chance que lui donne Dallas avec ce nouveau contrat pour se refaire un nom dans la grande ligue. Si on connaissait ses envies lors de la free agency, à savoir retrouver la franchise qui avait su développer tout son potentiel, c’est bien dans le Texas qu’il a atterrit finalement. En effet avec les présences de Caleb Martin et Jimmy Butler sur les postes 3 et 4 et l’arrivée du jeune et très intéressant Jaime Jaquez Jr., difficile de lui trouver une place et le Heat n’a donc pas pointé le bout de son nez durant cette Free Agency pour son ancien joueur. Mais il se rabat finalement sur le projet Mavs. En effet, après une pénible 11ème l’an passé, la franchise de Mark Cuban avait besoin d’un second souffle pour afficher un meilleur bilan cette année. Un projet où les bases sont déjà posés mais où on cherche encore de la défense et de l’athlétisation pour entourer ses 2 stars. La direction lui promet déjà un rôle important en espérant retrouver celui qu’on a connu au Heat.

L’ailier débutera donc la saison dans le 5 majeur, ce qui est une bonne surprise quand on connait l’impact qu’a pu avoir Josh Green la saison passée. Mais l’ailier qui a débuté sa saison dans le 5, ne le quittera pas et excelle dans ce qu’il sait faire de mieux à savoir un impact physique et athlétique des deux côtés du terrain. On peut également noter une bonne progression à longue distance où il réalise un pourcentage respectable, 34,3%, son meilleur en carrière. Une progression notamment dû à une confiance omniprésente de son coach ainsi que de ses coéquipiers

« C’est sans doute une des première fois de ma carrière que j’ai le feu vert pour prendre des tirs ouverts. Mon coach me dit, joue le jeu, c’est un jeu simple. Il n’y a pas besoin de se compliquer la vie, vous êtes ouvert, prenez le tir. » déclara Derrick Jones Jr.

En effet l’ailier texan a la confiance de son équipe, il prend presque 2 fois plus de shoots que lorsqu’il était à Chicago, dont 3 fois plus à longue distance. De l’autre côté du terrain il réalise de très bon matchs, si bien que c’est lui qui est désigné par son coach pour les grosses missions défensives sur les postes 1,2 et 3. Au niveau statistique, il réalise la meilleure saison de sa carrière avec 8,6 points; 3,3 rebonds; 1 passe; à 48 % au shoot et en ayant disputé 76 rencontres au total. Il est donc fin prêt pour attaquer la post-season et affronter la bande à Paul George dans ce premier tour qui s’annonçait des plus excitant.

Et le spectacle n’a pas déçu, dans une série remporté 4-2 par les mavs, les deux équipes n’ont pas démérité et se sont rendu coup pour coup. De son côté Derrick Jones Jr a eu un impact très important, certainement bien plus que ce que l’on avait imaginé. Il a su contenir et limité Paul George offensivement et de l’autre côté du terrain, il a su être impactant quand Dallas était au plus mal. Il finira donc cette série avec 8,8 points; 4,3 rebonds; 1,5 block; à 56,5 % au shoot et 38,5% à trois points. Une première série encourageante pour celui qui aura très probablement la lourde tâche de défendre sur Shai Gilgeous Alexander pour ces demis finales de conférence.

Derrick Jones Jr réalise donc une saison où on lui doit du respect, il est performant et les statistiques parlent d’elles même. Son impact collectif n’est vraiment pas à négliger, c’est un élément moteur pour Jason Kidd. On retient également ses progrès derrière l’arc qui même si il revendique que sa confiance vient de son équipe ainsi que de ses 2 stars qui étirent énormément la défense, le shoot ne rentre pas tous seul dans l’arceau et encore moins quand on sait que ça n’a jamais été un point fort dans son jeu. Les choses sérieuses continuent pour lui et sa franchise qui vont tout mettre en œuvre pour aller le plus loin possible dans ses playoffs et nous faire vibrer jusqu’au bout.

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Pol Morin

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