Kyrie Irving and Gordon Hayward shared the court for less than six minutes last season for the Celtics. MADDIE MEYER, GETTY IMAGES
Irving et Hayward, des symboles d'espoir, puis de déceptions pour les Celtics. Crédit: Maddie Meyer - Getty Images

La quête des Celtics vers la 18e bannière : Partie 3

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Isaiah Thomas est parti, il est l’heure maintenant pour les Celtics de passer à un cap supérieur. Avec Kyrie Irving et Gordon Hayward, Boston veut maintenant récupérer le trophée NBA qu’ils attendent depuis 2008. Retour sur les 16 années qui ont séparé les C’s de leur dernier titre. 

De nouvelles stars émergent

Pour la première fois depuis 2011, les Celtics avaient de vraies attentes de jouer le titre. Une reconstruction express et magnifiquement menée par Danny Ainge. Kyrie Irving allait être le patron d’une équipe jouant le titre pour la première fois de sa carrière, et il sera accompagné par le néo-All-Star Gordon Hayward. Il vient de signer un contrat sur 4 ans pour 130 millions, et à 26 ans, il allait rentrer dans son prime. Hélas…

Gordon Hayward, gravement blessé à la cheville en NBACrédit : Gregory Shamus / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
La blessure à la jambe gauche de Gordon Hayward en a traumatisé plus d’un. Crédit : Gregory Shamus – Getty Images

La blessure. Celle qui a complètement déraillé la carrière de Gordon, et qui allait dérailler la saison des Celtics. Après seulement 5 minutes de jouées lors du premier match de la saison, dans un match retour des Finales de Conférence, Hayward souffre d’une fracture du tibia et d’une luxation de la cheville de la jambe gauche. Mais les termes médicaux ne rendent pas justice à l’horreur visuelle de cette blessure. Maintenant, l’équipe consistait d’un Kyrie Irving qui devait prouver sa valeur en première option, Al Horford, et un tas de jeunes joueurs. En quelques minutes, les espoirs de jouer le titre se sont évaporés. Les fans ne pouvaient qu’espérer que quand Gordon reviendra, il vaudra l’argent payé.

Après deux défaites pour commencer la saison, les Celtics enchaînent 16 victoires consécutives. Irving semblait s’épanouir en tant qu’option numéro 1, tandis que le sophomore Jaylen Brown et le rookie Jayson Tatum sont montés en puissance pour pallier à l’absence d’Hayward. Terry Rozier aussi a montré un bon potentiel maintenant qu’il avait le droit à plus de responsabilités. Il semblerait que l’équipe était plus profonde qu’on ne s’y attendait. Peut-être que finalement Boston a une chance de jouer le titre?

Hélas, le 24 mars, Uncle Drew est écarté pour trois à six semaines après avoir subi une procédure mini-invasive pour retirer un fil de tension dans son genou gauche. Moins de deux semaines plus tard, il a été exclu pour toutes les playoffs, avec un temps de récupération de quatre à cinq mois, après qu’une autre procédure a été programmée pour retirer deux vis de sa rotule qui avaient été insérées en 2015 pour réparer une fracture dont il avait souffert pendant les Finales NBA de cette année-là.

En d’autres termes, c’est fini. Boston ne va pas jouer le titre cette saison, certainement pas sans les deux stars qu’ils ont recruté à l’intersaison. Il ne restait plus qu’Al Horford et un paquet de jeunes qui ont encore tout à prouver.

Pourtant, les 55 victoires obtenues malgré les difficultés causées par les blessures indiquaient que peut-être, ils pourraient faire du bruit en playoffs. Les Jays ont marqué 17 points de moyenne pour le reste de la saison pour faire en sorte que les Celtics maintiennent la 2e place de la conférence. Au premier tour, les Bucks de Giannis Antetokounmpo les attendent. A 23 ans, le double All-Star était vu comme le futur héritier de l’Est. Mais ce ne fut pas pour cette année-là, car au bout de 7 matchs très tendus, les Celtics sont venus à bout d’eux.

Maintenant, les Sixers les attendaient au deuxième tour. L’équipe du futur à l’Est, avec Ben Simmons et Joel Embiid. S’il leur a fallu 7 matchs pour juste battre les Bucks, quelles chances avaient-ils contre Philadelphie? 5 matchs plus tard, et les revoilà en Finales de Conférence. Incroyable mais vrai, Boston, sans ses deux stars, était de retour en Finales de Conférence.

Maintenant, se tient seulement devant eux la pire équipe de LeBron James depuis 2007. S’ils pouvaient les battre, les premières Finales en 8 ans les attendaient. Alors oui, ils se feraient probablement battre par les Warriors de Stephen Curry et Kevin Durant, mais cela représenterait un moment très important et une expérience cruciale pour cette bande de jeunes… et Horford. Mais, avec LeBron, rien n’est jamais facile.

Si les Celtics étaient à 100%, ils pourraient probablement battre Cleveland sans problème. Mais en l’état actuel? Difficile de voir Boston aller jusqu’au bout. Pourtant, Boston prend une avance de 2-0 dans la série. Il était donc possible pour eux de conclure le job. Mais c’est là que l’expérience de James a fait la différence. Il ramène les équipes à égalité.

Boston gagne ensuite un match 5 crucial, mais le LeBron de 2018 était tout simplement inarrêtable à l’Est. Deux performances historiques plus tard, Cleveland bat Boston au TD Garden pour retourner en Finales. Ce fut la 5e fois consécutive que LeBron a battu Boston en playoffs. Fin de saison décevante, mais l’avenir semblait radieux. Sans leurs deux stars, Boston a poussé Cleveland jusqu’au match 7 des Finales de Conférence. Que pourraient-ils faire avec eux?

La Grande Déception des Celtics

Il n’y avait pas grand chose à faire cet été là. Les choix de draft ont été quasiment parfait pour Boston ces derniers temps et les signatures étaient bonnes. Il fallait maintenant que les jeunes se développent et espérer que les blessures ne soient plus un problème.  Qu’est-ce qui allait les empêcher de bien jouer au basket-ball? Peut-être le fait qu’il y en a qu’une… Pendant les playoffs, Brown, Tatum et Rozier ont été habitué à jouer un rôle plus important, et ce avec de bons résultats car ils ont failli atteindre les Finales. Si sur le papier, rajouter Irving et Hayward a cette équipe semble en faire une imbattable, dans les faits, cela a causé un déséquilibre colossal.

La promesse faite par Irving auprès des fans des Celtics

Mais au début, tout allait bien. Avant la reprise, Uncle Drew se tenait au milieu du Garden et avait promis à tout le monde présent dans la salle qu’il prolongerait son contrat. Un détail qu’on a tendance à oublier était le risque qu’Irving s’en aille rapidement, et donc avoir échangé Thomas pour une location de deux ans. Mais avec les Celtics qui montent en puissance, cela semblait ne pas être un problème.

Les attentes étaient 60 victoires pour Boston cette saison. Le résultat? 49. Leur plus bas total depuis le début de l’ère Isaiah. La saison fut marquée par des défaites déchirantes, des commentaires terriblement peu engageants de Kyrie Irving, l’attente et l’espoir qu’Hayward, et les Celtics de manière générale, retrouvent leurs meilleures formes, des espoirs qui ne se réaliseront jamais.

Avant le début des playoffs, avec le talent dont les Celtics disposaient, mais aussi le manque de cohésion affiché par cette équipe, les prédictions pour cette équipe allait d’au mieux, pousser les Warriors de Curry, Durant… et DeMarcus Cousins jusqu’à 7 matchs, au pire une élimination au deuxième tour. Finalement, ce sera ce deuxième scénario qui aura lieu.

Après une victoire au match 1, Boston s’est fait écrasé par des Bucks qui montaient en puissance à ce moment-là, tandis que les C’s semblaient sur le point de couler. Pendant cette série, Irving semblait la tête ailleurs, pensant déjà au départ. Toute personne qui ne le voyait pas déjà partir après la vidéo avec Durant dans le tunnel pendant le All-Star Week-End était juste dans le déni à ce stade.

Le seul point positif de cette saison était l’arrivée de Robert Williams III, drafté en 27e position. Ses contributions seront anecdotiques cette saison, mais il deviendra rapidement un membre clé de l’effectif dans les années à suivre.

Au revoir Irving, bonjour Walker

Boston Celtics guard Kemba Walker stands on the court during a stoppage in play in the second half of the team's NBA basketball game against the Brooklyn Nets, Tuesday, March 3, 2020, in Boston. (AP Photo/Mary Schwalm)AP
Kemba Walker, le symbole d’un nouveau départ pour les Celtics. Crédit : Mary Schwalm – AP Photo

Après que World B. Flat soit parti à la surprise de personne, beaucoup se demandaient comment Boston allait pouvoir se relancer alors que l’avenir s’annonçait sombre. A sa place, Kemba Walker arrive en provenance de Charlotte en échange de Rozier. Ressortant de sa meilleure saison avec 25,6 points, 5,9 passes décisives et 1,2 interceptions, Walker restait donc un très bon joueur. Est-ce qu’il était aussi bon qu’Irving? Non. Mais l’espoir était que le triple All-Star s’accorde mieux avec l’effectif, sur le terrain et en dehors.

Dans un développement choquant mais aussi incompréhensible, Al Horford a refusé d’étendre son contrat avec les Celtics pour rejoindre les Sixers avec un contrat de 4 ans… qui avaient déjà Joel Embiid à sa position. Maintenant au poste de pivot, on retrouve Enes Kanter et Daniel Theis. Heureusement, le duo sur le périmètre montait en puissance tandis que Gordon avait retrouvé un niveau acceptable. 17,5 points de moyenne avec de bons pourcentages, 6,7 rebonds et 4,1 passes décisives.

Marcus Smart pendant ce temps commençait à s’établir comme le coeur et l’âme de l’équipe tandis que le 22e choix de la draft, Grant Williams, s’avouera être un nouveau coup de génie de la part de Ainge. Kemba quant à lui fut à nouveau un All-Star, en compagnie de Tatum pour la première fois de sa carrière.

Malgré l’échec que fut l’échange pour Irving, Boston était à nouveau dans la course pour aller chercher un titre. L’équipe avait le niveau pour atteindre les Finales, mais probablement pas assez pour les gagner. Cependant, les plans des Celtics furent interrompus, comme pour tout le monde.

La Bulle relance la saison NBA après plusieurs mois d’interruption. 48-24 à la fin de la saison régulière abrégée, Boston finit 3e de la Conférence. Mais dans cet environnement unique à Disney World, tout pouvait arriver. Après un sweep des Sixers sans Simmons, il aura fallu 7 matchs très tendus pour les Celtics pour en venir à terme des Raptors champions en titre mais sans Kawhi Leonard qui était parti à Los Angeles. Une véritable bataille entre deux tacticiens en Brad Stevens et Nick Nurse, mais au final, il ne pouvait y avoir qu’un seul vainqueur.

Pour la 3e fois en 4 saisons, les Celtics étaient en Finales de Conférence. Mais pour la première fois, il semblait que Boston avait les moyens d’aller jusqu’au bout s’ils passaient ce cap. Ca demanderait un exploit, mais c’était possible maintenant que Durant n’était plus à Golden State. Hélas, les C’s sont revenus dans la course au même moment qu’un rival du passé. Le Heat, maintenant mené par Jimmy Butler. Une série en 6 matchs a vu Miami l’emporter, leur 3e victoire consécutive sur Boston depuis 2011. Si proche, mais si loin est ce titre NBA.

Depuis 2008, les Los Angeles Lakers ont remporté le titre à 3 reprises. Désormais, la franchise de Californie est passée à égalité avec Boston au nombre de championnats remportés avec 17. Les Celtics doivent gagner plus que jamais maintenant pour retrouver leur supériorité.

Une saison en enfer pour les Celtics

A ce stade, les questions sur le succès des Celtics commençaient à prendre de l’ampleur. Quand est-ce qu’ils allaient franchir le cap pour retourner en Finales? Quand est-ce qu’ils allaient remporter un titre? Le Big 3 a rapporté le premier titre depuis les années 80, mais cela restait une déception, et cela faisait maintenant 12 ans que Boston attendait de réatteindre les Finales.

2017 et 2018 étaient des parcours qui ont eu lieu avant que des attentes soient vraiment en place pour le groupe, l’un car l’effectif n’était pas respecté et l’autre parce que les stars étaient blessées. Mais qu’importe, les injures avaient commencé à monter. Comme les Warriors de Durant avaient disparu, aucun prétendant n’avait le droit au pardon pour un échec de remporter un titre.

Une mauvaise nouvelle avant le début de saison: Gordon Hayward, qui s’était plutôt bien remis de ses blessures, a décidé de partir à Charlotte en tant qu’agent libre et Boston n’a pas trouvé de remplaçant adéquat pour pallier à sa production.

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Tatum et Brown jouant ensemble au All-Star Game pour la première fois. Crédit : Kevin C. Cox – Getty Images

La saison 2020-21 était plus étrange que la précédente à bien des égards. Pas de fans dans les arènes, à la place des bruitages pour les imiter. Des joueurs ramenés quand quelqu’un était affecté par la COVID, ce qui fait que Boston aura utilisé 21 joueurs cette saison-là à cause du virus mais aussi des blessures… on y reviendra. Une saison qui d’ailleurs commence en décembre après que la Bulle se soit achevée en octobre, ce qui voulait dire une intersaison plus courte et donc une bataille de survivants. Malgré la promotion de Tatum et Brown, devenant All-Stars ensemble pour la première fois, Walker lui n’a pas survécu.

Kemba a manqué plusieurs matchs au cours de la saison précédente en raison de douleurs au genou. En décembre 2020, les Celtics ont confirmé que Walker avait reçu une injection de cellules souches dans son genou gauche en octobre et avait été placé sur un programme de renforcement de 12 semaines, le mettant sur la touche pour le début de la saison 2020-21. Kemba a débuté la saison le 17 janvier, mais son genou est resté en mauvais état, ce qui fait qu’il ne jouera que 43 matchs sur 72 et il ratera les playoffs. Ce fut le début d’une période de déclin pour lui.

Pour couronner le tout, Jaylen subit une déchirure du ligament scapho-lunaire du poignet gauche à 4 matchs de la fin de la saison régulière. Marcus Smart lui n’aura joué que 48 matchs, Daniel Theis 42 et Tristan Thompson 54. Une saison minée par les blessures a résulté à un bilan de 36-36, une 7e place et un rendez-vous avec les Nets de Durant, James Harden et… Irving. Avec Tatum et… Evan Fournier récupéré en mi-saison pour mener les troupes, Boston n’avait pas beaucoup de chances.

Brooklyn Nets guard Kyrie Irving scrapes his foot on the Boston Celtics logo at mid-court after they defeated the Celtics in Game 4 during an NBA basketball first-round playoff series, Sunday, May 30, 2021, in Boston. (AP Photo/Elise Amendola)AP
Kyrie Irving qui piétine et frotte son pied sur le logo de son ancienne équipe. Le signe ultime du manque de respect. Crédit : Elise Amnedola – AP Photo

Sans surprises, les Celtics se font démolir en 5 matchs, avec en plus Kyrie qui piétine sans respect le logo de Boston, et les C’s se font éliminer au premier tour pour la première fois depuis 2016. Que faire maintenant après ce grand pas en arrière?

A la surprise de tout le monde, Brad Stevens quitte le banc pour prendre la place de Danny Ainge en tant que General Manager des Celtics, tandis qu’Ime Udoka prend le rôle d’entraîneur. Après 18 ans passés à la direction de Boston, l’ancien numéro 44 quitte une équipe en perdition. Comment peut-elle repartir de l’avant après une telle transition qui semble soudaine?

Lucas Lonchampt - The One And Only Cactus

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

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