Les années 2000 se sont conclues avec l’Espagne remportant enfin l’EuroBasket pour la première fois de son histoire. Mais le plus dur dans le sport professionnel n’est pas d’atteindre le sommet, c’est d’y rester. La Roja peut-elle conserver son titre en 2011?
EuroBasket 2011, le premier à 24

72 ans après, la Lituanie organise l’EuroBasket pour la 2e fois de son histoire. Pour la première fois, 24 équipes se sont affrontées entre le 31 août et le 18 septembre dans 6 villes différentes : à l’Alytus Arena, pouvant accueillir jusqu’à 5 500 personnes, à Kaunas, dans la Žalgirio Arena, disposant d’une capacité de 15 442 places, à Klaipėda, dans la Švyturio Arena, prévue pour 5 486 personnes, à Panevėžys, dans la Cido Arena, pouvant contenir 5 656 personnes, à la Šiaulių Arena, ayant une capacité maximale de 5 700, et à Vilnius dans la Siemens Arena, avec 11 000 places.
Au cours de la première phase de l’EuroBasket 2011, chaque équipe devait affronter toutes les autres équipes de son groupe. Cela représentait cinq matchs par équipe. Groupe A à Panevėžys, groupe B à Šiauliai, groupe C à Alytus et groupe D à Klaipėda.
Les trois meilleures équipes de chaque groupe se qualifiaient pour la deuxième phase à Vilnius, tandis que les trois dernières étaient éliminées. Au cours de la deuxième phase, deux nouveaux groupes furent formés. Les trois meilleures équipes des groupes A et B étaient réunies pour former le groupe E, tandis que les trois meilleures équipes des groupes C et D étaient réunies pour former le groupe F.
Dans ces deux nouveaux groupes de la deuxième phase, seules les équipes qui ne s’étaient pas encore affrontées devaient jouer. Les résultats des matchs déjà disputés lors de la première phase comptaient également pour la deuxième phase. Ainsi, chaque équipe a disputé trois matchs et douze équipes ont participé à la deuxième phase.
À l’issue de la deuxième phase, les 4 meilleures équipes de chacun des deux groupes se sont qualifiées pour les quarts de finale à Kaunas, tandis que les 2 pires équipes ont été éliminées de l’EuroBasket 2011. Les finalistes se sont qualifiés automatiquement pour les Jeux Olympiques de 2012, tandis que les demi-finalistes et les deux meilleures équipes des quarts de finale se sont qualifiées pour le tournoi de qualification olympique de 2012.
Champion d’Europe en titre, l’Espagne fait partie des favoris pour conserver le trophée de l’EuroBasket, et veut se rattraper après une 6e place au Championnat du Monde 2010 sans Pau Gasol. Le MVP en titre de l’EuroBasket est bien là en 2011, et il peut compter sur Rudy Fernández, nommé dans le 5 majeur en 2009 et meilleur joueur espagnol au Mondial. Également, José Calderón est de retour après avoir raté le précédent Championnat d’Europe.
Finaliste en 2009 et demi-finaliste en 2010, la Serbie veut obtenir son premier titre depuis la désintégration de la Yougoslavie. Miloš Teodosić, nommé dans le 5 majeur au dernier EuroBasket et à la Coupe du Monde est la pierre angulaire de l’équipe et sera incontournable en 2011.
Médaillée de bronze au dernier Championnat d’Europe, la Grèce veut se rattraper après une 11e place décevante au Championnat du Monde. Mais sans Vassilis Spanoulis ou Dimitris Diamantidis, joueurs clés lors des derniers tournois, les ambitions sont revues à la baisse en 2011 pour l’EuroBasket. Spanoulis doit être opéré, tandis que Diamantidis a pris sa retraite internationale.
La Turquie a le don de briller devant son public. Après l’EuroBasket 2001, elle a réitéré l’exploit d’atteindre la finale, cette fois-ci du Mondial 2010 où elle s’est inclinée face à la Team USA. Est-ce que l’équipe peut enfin briller loin de ses fans? Hedo Türkoğlu, nommé dans l’équipe type du Championnat du Monde, est toujours là et veut guider son pays le plus loin possible en 2011.
Enfin, la Lituanie, médaillée de bronze à Istanbul, est également une équipe à surveiller. Linas Kleiza a bien pris la relève, lui qui était dans l’équipe type du Mondial. Problème, il n’est pas là en 2011. Il a subi une arthroscopie afin de traiter une déchirure du ménisque et une lésion chondrale au genou droit survenues en février. Šarūnas Jasikevičius est de retour, et il va avoir la pression de guider son équipe qui jouera devant son public.
L’Espagne reste au sommet

La génération dorée du basket espagnol n’a pas fini d’impressionner. En 2011, l’Espagne devient le 4e pays à réussir à conserver son titre, après la Lituanie, l’Union Soviétique et la Yougoslavie. Un exploit de grande classe. Mais comme en 2009, le début d’EuroBasket n’était pas très rassurant.
Placée dans le groupe A, l’Espagne affronte d’abord la Pologne. Malgré une performance médiocre de la plupart des joueurs, les Espagnols ont battu de justesse les Polonais 83 à 78. Pau Gasol a marqué 29 points sur 8-12, 7 rebonds, 2 interceptions et 2 contres, tandis que Juan Carlos Navarro a marqué 23 points avec 11-12 depuis la ligne des lancers francs.
L’équipe polonaise a tenu les Espagnols en échec pendant le quatrième quart-temps, grâce à une défense formidable sur tout le terrain de Thomas Kelati, qui a réalisé 3 interceptions d’un côté, et marqué 18 points sur 6-11 et 7 passes décisives de l’autre. José Calderón a minimisé l’importance de la victoire serrée contre la Pologne, affirmant que “l’important était de gagner”.
Les premiers matchs sont toujours compliqués. Nous avons de l’expérience, et l’important est que ce soit terminé et que nous ayons gagné, ce qui était notre objectif. On ne peut pas gagner par 20 points tous les jours. La Pologne a bien joué et a marqué des points, nous faisant souffrir plus que prévu.”
L’Espagne a battu le Portugal 87-73 dans un match globalement maîtrisé, mais marqué par une utilisation excessive des titulaires face à un adversaire faible. Après un début équilibré, le Portugal menant même jusqu’à la 3e minute, les Espagnols ont creusé l’écart progressivement pour atteindre la mi-temps avec le score de 36-53. Pau Gasol, Marc Gasol, Navarro et Calderón ont joué près de 20 minutes en première période, révélant une faible contribution du banc, qui n’a inscrit que 6 points en 20 minutes.
En deuxième mi-temps, avec les remplaçants aux commandes dès la 25e minute, l’écart a culminé à +25 (52-77). Le Portugal a tenté une défense de zone, causant quelques difficultés, mais l’Espagne a géré tranquillement. L’écart s’est réduit en fin de match, offrant aux Portugais une défaite honorable.
Encore une fois, c’est le duo Pau-Navarro qui a dominé les débats. 20 points à 8-9 et 5 rebonds pour le grand frère Gasol, 17 points à 6-11 dont 5-7 à 3 points, 5 passes décisives et 3 interceptions pour Juan Carlos. Le collectif démarre lentement cet EuroBasket, mais reste confiant qu’il fera mieux par la suite.
L’Espagne a ensuite remporté une victoire convaincante 86-69 contre la Grande-Bretagne, portée par les frères Gasol. Pau avec 21 points à 9-13, 6 rebonds et 2 contres, Marc avec 18 points à 5-10, 11 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions. Après un début équilibré, les Espagnols ont pris l’avantage grâce à Fernández, Navarro et Calderón, menant 19-16 après le premier quart-temps. La Grande-Bretagne a brièvement pris l’avantage au deuxième quart, mais l’Espagne a réagi, atteignant la mi-temps avec 38-32.
En deuxième période, le duo des frères Gasol a dominé à l’intérieur, creusant l’écart à +16 (54-38). Les Britanniques, nerveux, multipliaient les erreurs tandis que Ricky Rubio, Fernando San Emeterio et Felipe Reyes contribuaient à maintenir l’écart. Dans le dernier quart, l’Espagne a confirmé sa supériorité avec une défense solide et une attaque collective efficace, portant la marque à +23 (81-58) avant quelques paniers britanniques sans conséquence. Cette victoire marque une montée en puissance de la Familia dans l’EuroBasket 2011.
Par la suite, l’Espagne a signé une victoire éclatante 91-79 contre la Lituanie. Après un début équilibré, les hommes de Sergio Scariolo ont réussi un 16-0 grâce à une défense intense et une adresse exceptionnelle à trois points. Navarro, en grande forme (15 points dans le premier quart, 4-6 à longue distance), a mené un collectif brillant, soutenu par Calderón, Pau Gasol et Fernández.
À la mi-temps, l’Espagne menait déjà 62-36 avec 10 tirs primés réussis sur 16 tentés. La deuxième période a servi à gérer l’avance, Scariolo faisant tourner son effectif et préservant ses cadres pour la suite de l’EuroBasket, tout en maintenant l’écart au-dessus des 20 points. Serge Ibaka a profité de cette occasion pour inscrire 15 points à 7-9, 9 rebonds et 3 contres.
La Lituanie a réduit l’écart en fin de match, mais la supériorité espagnole ne s’est jamais démentie. Ce succès, bâti sur une première mi-temps magistrale, confirme que l’Espagne, à ce niveau, est quasiment imbattable. Mais le dernier match du groupe A a montré que l’Espagne ne pouvait pas se reposer sur ses lauriers.

L’Espagne s’est inclinée 65-57 face à la Turquie pour conclure la première phase de groupe. Lors de la défaite contre la Lituanie, Pau Gasol s’est blessé à la cheville. Selon certaines sources, la blessure était mineure, mais suffisamment préoccupante pour que Gasol ne joue pas contre la Turquie. La Roja a mené la majeure partie du match grâce à un Marc Gasol impliqué et quelques éclairs de Fernández et Navarro. Rudy a terminé la rencontre avec 11 points à 4-6, tandis qu’Ibaka, profitant de l’absence de Pau, s’est encore une fois illustré. 9 points et 8 rebonds pour le joueur du Thunder.
La première mi-temps, peu intense, s’est achevée sur un score de 35-35. En deuxième période, l’Espagne a brièvement creusé l’écart à 55-49 grâce à Felipe Reyes, auteur d’actions décisives. Mais dans le dernier quart, l’attaque espagnole s’est complètement effondrée, ne marquant que 2 points alors que la Turquie en plante 16. Les Turcs, portés par Ömer Asik et Emir Preldžič, ont profité des erreurs espagnoles, notamment aux rebonds, pour inverser le score et creuser l’écart en fin de match.
Physiquement et mentalement émoussée, l’Espagne termine néanmoins en tête de son groupe avec un bilan de 4-1 mais laisse planer le doute sur sa régularité avant la suite de l’EuroBasket. La performance sans Pau Gasol n’a pas été rassurante du tout. Il faut que le collectif sache se débrouiller sans le double champion NBA qui risque de ne pas être à 100% pour le reste de la compétition.
L’Espagne a souffert pour son entrée dans la deuxième phase de l’EuroBasket 2011. Pau Gasol, gêné par une cheville fragile, est resté muet en première mi-temps, laissant à son frère Marc la responsabilité offensive. Ce dernier a inscrit 24 points à 6-10 et 12-14 aux lancers francs et 5 rebonds.
Calderón a peiné à diriger le jeu, tandis que Rubio a brillé par son intensité défensive. San Emeterio, décisif à trois points, a permis à l’Espagne de mener de 8 points à la pause. En seconde période, Dirk Nowitzki s’est réveillé, engageant un duel avec Pau Gasol. Pau a terminé la rencontre avec 19 points à 6-13 dont 6-7 aux lancers francs, 7 rebonds, 2 interceptions et 2 contres.
L’Allemagne est revenue au score et le match est resté serré. Le score était de 63-66 à 4 minutes de la fin. C’est Navarro qui fait basculer la rencontre avec un tir clé, coupant l’élan allemand. L’Espagne a ensuite assuré sa victoire 68-77 sur la ligne des lancers francs, faisant un pas important vers les quarts de finale.
L’Espagne s’est qualifiée pour la phase à élimination directe de l’EuroBasket 2011 en écrasant la Serbie 84-59, portée par l’énorme performance des frères Gasol qui ont vengé leurs compatriotes après l’élimination en Turquie. Pau a inscrit 26 points à 9-11, 8 rebonds et 2 contres tandis que Marc a eu un double-double avec 20 points à 8-15 et 10 rebonds, dominant des Serbes dépassés. Dès les premières minutes, Pau a ouvert le score et imposé le ton, tandis que Fernández multipliait les interceptions.
Après un départ difficile, la Serbie a réduit l’écart à 39-29 grâce à Milenko Tepić, puis à 43-32 à la mi-temps après un tir à trois points de Duško Savanović. Mais un 14-0 espagnol au début du troisième quart-temps a scellé l’issue du match. Malgré les 12 points à 5-7 et 7 rebonds du capitaine Nenad Krstić, les Serbes n’ont jamais trouvé la solution face à la défense espagnole, particulièrement efficace sur Miloš Teodosić.
Dans un match inhabituel, où l’Espagne est venue pour jouer et la France pour spéculer, les Espagnols ont battu les Français 96-69 et se sont qualifiés à la première place du groupe E pour les quarts de finale de l’EuroBasket 2011. Cette fois-ci, Juan Carlos Navarro et Rudy Fernández ont été les meilleurs marqueurs de la Roja. Rudy en particulier a fini avec 15 points à 6-8 dont 3-4 à 3 points, 6 passes décisives et 3 interceptions. L’Espagne a joué comme une équipe qui n’a peur de personne.
La défaite de la France a été surprenante, car même si elle était qualifiée, elle était l’une des deux équipes invaincues de l’EuroBasket. Cependant, l’entraîneur Vincent Collet a préféré laisser ses deux stars, Tony Parker et Joakim Noah, sur le banc, pensant davantage au quart de finale contre la Grèce. En l’absence de ses 2 joueurs, Kevin Séraphin s’est le mieux débrouillé avec 18 points à 8-11 en 19 minutes.
L’Espagne s’est qualifiée pour la demi-finale de l’EuroBasket 2011 en battant largement la Slovénie 86-64. Après un premier quart-temps brouillon, marqué par un Navarro discret, quatre pertes de balle et un jeu intérieur étouffé par Erazem Lorbek et Mirza Begić, la Roja était menée de sept points. La réaction a été immédiate : intensification défensive, accélération du jeu et domination dans la raquette. L’Espagne a pris l’avantage à la 18e minute et n’a plus été inquiétée.
Navarro, revigoré, inscrit le premier tir à trois points espagnol avant la mi-temps, puis enchaîne après la pause pour totaliser 26 points à 11-16 dont 4-8 derrière l’arc. Pau Gasol a ajouté 19 points, 16 rebonds, 2 interceptions et 3 contres écrasant toute opposition à l’intérieur. Les Slovènes, dépassés, n’ont trouvé aucune réponse. Malgré la blessure de Calderón en fin de match, l’Espagne a confirmé sa montée en puissance et est un candidat sérieux au titre.
Dans le dernier carré, c’est un adversaire surprise qui attend l’Espagne : la Macédoine du Nord. Il ne faut pas prendre cette équipe à la légère cependant, Navarro le sait bien, et dans un match crucial, a livré l’une de ses plus grandes performances en équipe nationale. Déjà auteur de prestations marquantes, comme ses 20 points en finale de la Coupe du monde 2006 sans Pau Gasol, “La Bomba” a cette fois pris les commandes dans un match piégeux.
L’Espagne a bien démarré, menant 26-18 au premier quart-temps, mais la Macédoine est revenue pour mener 45-44 à la mi-temps, portée par Bo McCalebb et Pero Antić. Le début du troisième quart-temps a vu un échange de paniers, avant que Navarro ne commence son récital : pénétrations, tirs à mi-distance et adresse extérieure impeccable. Il était tout simplement inarrêtable
À 52-52, il a enchaîné les actions décisives, portant rapidement son total à 18 points. Après un panier de Marc Gasol qui menait le score à 60-58, il inscrit un tir à trois points, puis un autre au buzzer du quart-temps, galvanisant l’équipe et le public. Dans cette seule période, Navarro a marqué 19 de ses 35 points, dépassant à lui seul le total de l’adversaire dans le quart-temps. La Macédoine s’est bien battue, mais l’élan espagnol était irrésistible. L’Espagne s’est imposée 92-80, se qualifiant pour la finale, sa 3e consécutive.
Navarro est un artiste du basket-ball”, a déclaré Sergio Scariolo après le match, “une personne qui mérite tout le succès qu’il a. C’est le seul joueur de ma vie à qui j’ai dit qu’il avait la liberté de tirer dès qu’il se sentait inspiré.”
Pour remporter sa deuxième médaille d’or consécutive après celle de 2009 en Pologne, l’Espagne devait passer face à un adversaire qu’elle a déjà affronté : la France. Cette fois-ci, Noah et Parker sont de la partie, et ce match, la première finale d’EuroBasket pour les Bleus, devrait être plus compliqué. Malgré un départ difficile, marqué par quatre paniers français consécutifs, un tir à trois points de Navarro et deux points de Pau Gasol ont calmé les esprits. Calderón a ensuite donné l’avantage à l’Espagne, qui ne l’a plus perdu.

Le premier quart-temps s’est conclu sur un duel de tirs primés, poussant le score à 25-20. Au deuxième, l’entrée de Serge Ibaka, en remplacement de Pau sanctionné de deux fautes, a changé la donne. Le pivot a infligé cinq contres, tandis que Rudy Fernández, avec six points d’affilée, porte l’avance à +12… quand il ne porte pas la nuque de Parker alors qu’il est en plein air. À la pause, l’Espagne menait 50-41.
La seconde mi-temps a vu la France durcir le jeu, mais l’Espagne a répondu par technique et créativité. Un enchaînement spectaculaire entre Navarro, Marc et Pau Gasol a abouti à un dunk monumental de Pau. 60-49, la Familia contrôle toujours le match. Malgré une tentative de retour français, Navarro a maintenu l’écart. Le troisième quart s’est conclu à 75-62 après un alley-oop Rudy-Sergio Llull.
En dernier quart, la France, touchée moralement, a subi la pression défensive espagnole, notamment grâce à la dissuasion d’Ibaka et Pau. L’Espagne a porté l’écart à 84-68 à la 33e minute et a ensuite parfaitement géré la fin de match, combinant défense, vitesse et concentration. Victoire 98-85 des Espagnols.
Navarro a terminé avec 27 points dont 12-12 aux lancers francs et 5 passes décisives. Gasol lui a eu un double-double avec 17 points à 6-12, 10 rebonds et 3 contres. Parker est le meilleur français avec 26 points, 5 rebonds, 5 passes décisives. L’Espagne a ainsi signé une victoire historique, marquée par sa maîtrise collective, son intensité défensive et sa virtuosité offensive. 2 EuroBaskets consécutifs, 2 médailles d’argents aux Jeux Olympiques, 1 Championnat du Monde remporté, l’Espagne s’inscrit parmi les plus grandes nations de l’histoire du sport.
Juan Carlos Navarro a été nommé MVP du tournoi, et a été rejoint dans l’équipe type du tournoi par son compatriote Pau Gasol, ainsi que par le Français Tony Parker, le Russie Andrei Kirilenko et le Macédonien Bo McCalebb. En parlant de lui…
Le beau parcours de la Macédoine
Depuis son indépendance de la Yougoslavie, la Macédoine (du Nord officiellement plus tard) a participé à 2 EuroBaskets et n’a jamais atteint la phase à élimination directe. Mais en 2011, elle a choqué l’Europe et a fait ce qui reste encore aujourd’hui son meilleur parcours, toutes compétitions confondues. Cela dit, les ambitions avant le tournoi étaient modestes.
Nous espérons remporter quelques victoires et nous qualifier pour le deuxième tour, même si cela sera très difficile. Je promets que les joueurs donneront le meilleur d’eux-mêmes. J’espère qu’avec un peu de chance et sans problèmes de santé, nous atteindrons notre objectif », a déclaré l’entraîneur Marin Dokuzovski.
Mais l’EuroBasket 2011 avait très mal commencé pour la Macédoine. Placée dans le groupe C, les Lions ont affronté une autre ancienne république yougoslave : le Monténégro. Après un départ serré, la Macédoine arrive à la pause avec 7 points d’avance grâce à son meneur Bo McCalebb. Le joueur obtient 17 points et 4 interceptions dans la rencontre.
Mais le Monténégro, poussé par un grand Vladimir Dašić (20 points à 8-13 dont 3-6 à 3 points, 16 rebonds), revient dans la partie dans le troisième quart. Les deux équipes restent au coude à coude et ce match part en prolongations pour déterminer un vainqueur. Problème pour les Macédoniens : Bo sort sur 5 fautes. Sans son leader, l’équipe craque et perd 70-65 au final.
Il faut maintenant se rattraper pour les hommes de Dokuzovski, mais c’est une autre ancienne république yougoslave qui les attend, et pas n’importe laquelle : la Croatie. Vlado Ilievski s’illustre avec 18 points à 5-8 dont 3-4 à 3 points. Avec lui et McCalebb qui finit avec 19 points, la Macédoine mène à la fin du premier quart. Mais le deuxième quart-temps voit la Croatie réagir. Ante Tomić guide les siens avec 10 points à 4-7 et 7 rebonds, et le damier est en tête à la mi-temps, 37-41.
Mais au retour des vestiaires, les Macédoniens luttent dur comme fer pour passer devant, ce qu’ils arrivent à faire dans le 4e quart-temps. Dans les dernières secondes, ils mènent 78-76, mais la Croatie a la balle de match. Le tir de la gagne est raté, et la Macédoine remporte son premier match de l’EuroBasket.
Pour continuer sur cette bonne dynamique, il va falloir maintenant faire face à la Grèce. Certes, il manque des éléments clés, mais cela reste une équipe avec des joueurs comme Antonis Fotsis et Nikos Zisis. Mais la Macédoine ne va pas juste battre la Grèce, elle va la démolir.
Dans un affrontement sous tension entre pays qui ne s’apprécient pas, les Grecs étaient pourtant devant à la fin du premier quart. Le duo de Fotsis et Zisis remplissent leur rôle de leader. Le premier inscrit 16 points durant le match, le second termine avec 9 points et 8 rebonds. Mais la Macédoine réagit et passe devant lors du deuxième quart. Les deux équipes restent au coude à coude jusqu’à un quatrième quart iconique dans le basket macédonien.
Un 11-22 infligé aux anciens champions d’Europe. McCalebb a inscrit 27 points au total, dont un 12-14 aux lancers francs. Todor Gečevski, malgré sa blessure, a contribué avec 11 points et 6 rebonds. Victoire 58-72 pour les Lions. Place maintenant à la Finlande.
Au premier quart-temps, les Finlandais menaient 20-21. Mikko Koivisto a inscrit 11 points à 4-5 et Teemu Rannikko a pris 10 rebonds en tant que meneur. Les joueurs macédoniens ont bien commencé le deuxième quart-temps, mais la Finlande a réalisé une incroyable série de 13-1 et menait 38-40 à la mi-temps.
Le match était incertain au troisième quart-temps, et les deux équipes nationales se sont relayées en tête. Grâce à une bonne série au quatrième quart-temps, la Macédoine a toutefois remporté la victoire 72-70. Pero Antić était inarrêtable à l’intérieur avec 14 points et 19 rebonds à lui tout seul.
Enfin, pour conclure le groupe C, la Macédoine a affronté une troisième ancienne république yougoslave, la Bosnie-Herzégovine. Encore une fois, la Macédoine a eu du mal à se mettre dans le rythme du match. Nihad Đedović a inscrit 15 points à 7-10 et 7 rebonds et Saša Vasiljević a fini avec 9 points à 3-6 dont 2-5 à 3 points, 7 passes décisives et 2 interceptions. Ensemble, ils ont aidé les Bosniens à finir avec 3 points d’avance à la pause.
Mais les Macédoniens ont répondu avec une deuxième période exemplaire, à commencer par un 18-9 dans le 3e quart, guidé par le duo McCalebb-Antić. Le premier a fini avec 22 points à 8-14 dont 3-5 à 3 points, et le deuxième avec un double-double. 15 points et 14 rebonds. Après un 22-16 au 4e quart, la Macédoine a remporté le match 75-63. Premier surprise du groupe C, la Macédoine atteint le deuxième tour de l’EuroBasket pour la deuxième fois de son histoire.
Il n’y a pas un seul Macédonien qui ne souvient pas des moments clés de Lester Bo McCalebb lors du duel contre la Géorgie. Le duel s’est déroulé le jour de la fête nationale macédonienne, et les joueurs ont été à la hauteur de l’événement pendant les 30 premières minutes.
Bo était en feu, marquant 27 points sur 10-16 et réalisant également 4 interceptions. Avec lui comme leader, la Macédoine a réalisé un troisième quart-temps impressionnant, avec un score de 18-25 en 10 minutes. Mais ensuite, l’équipe s’est effondrée au quatrième quart-temps.
Zaza Pachulia étant incapable de jouer ce match, Nikoloz Tskitishvili a pris le rôle de leader. Avec 20 points et 10 rebonds, le numéro 15 a guidé son équipe et, grâce à lui, la Géorgie a réussi à égaliser dans les dernières secondes. Il reste 10 secondes à jouer, et Bo décide de prendre ses responsabilités.
Ses coéquipiers s’écartent alors qu’il pénètre, il va jusqu’au panier et rentre un lay-up. « Goooooolsh! » a crié le commentateur Igor Trpevski après le layup de McCalebb. La Géorgie tente un tir désespéré depuis leur moitié de terrain mais il ne rentre pas. C’est fini, victoire 65-63, la Macédoine est en quart de finale pour la première fois de son histoire. Incroyable mais vrai, ce parcours miraculeux continue.
Ne se reposant pas sur ses lauriers, la Macédoine a remporté une victoire relativement tranquille sur la Slovénie. Les basketteurs macédoniens ont très bien démarré le match et menaient 7-0 dès le début. Cependant, Goran Dragić a réussi à égaliser le score grâce à une série de points, après quoi les Macédoniens ont pris l’avantage 19-9 grâce à une autre série de points. Mais les Slovènes sont revenus dans le match avec une série de 12-1 en six minutes et ont pris la tête.
La Macédoine a réussi à faire la différence à nouveau à la fin de la deuxième période grâce à un jeu concentré et à la mi-temps, elle menait de huit points. Au troisième quart-temps, le pivot Todor Gečevski s’est blessé à la main et Pero Antić a également rejoint le banc avec trois fautes personnelles. Les remplaçants Predrag Samardžiski et Gjorgji Čekovski étaient sur le terrain. Mais même avec eux sur le terrain, la Macédoine a réussi à conserver son avantage, passant de 10 points à un maximum de 17.
Ce n’est qu’à la fin du match que la Slovénie a réussi à se rapprocher à six points, mais Vojdan Stojanovski a marqué un tir à trois points et a définitivement tué les espoirs des Slovènes de se qualifier pour les quarts de finale. 68-59, la Macédoine continue sa belle route. Sans surprise, Bo a encore une fois brillé. 19 points à 5-7 et 3 interceptions.
Pour la dernière rencontre du groupe F, la Macédoine a fait face à la Russie. Les deux équipes sont restées au coude à coude toute la rencontre. Alexey Shved (14 points à 6-10, 6 rebonds) a dirigé un collectif qui a compensé un très mauvais match de son leader Kirilenko. Antić était inarrêtable, avec 15 points à 6-9 dont 3-4 à 3 points, 10 rebonds, 5 passes décisives, 2 interceptions. Mais au final, la Russie s’impose 63-61 car à quelques fractions de seconde de la fin, le capitaine de l’équipe russe, Sergei Monia, a marqué les trois points décisifs.
Selon certaines sources, les Macédoniens faisaient la fête tous les deux jours pendant le tournoi. Les joueurs jouaient à des jeux pendant les entraînements au lieu de se préparer pour les matchs, et ils commandaient des pizzas à chaque fois.
Quand on leur demandait s’il était correct de ne pas prêter attention aux entraînements pendant le championnat, ils répondaient qu’ils étaient déjà prêts et qu’ils n’avaient rien à améliorer. Bo McCalebb a été surpris à plusieurs reprises en train de faire la fête jusqu’au petit matin. Mais il va falloir être au top maintenant.
Pour son premier quart de finale, la Macédoine, 2e du groupe F, affronte l’hôte de l’EuroBasket 2011 : la Lituanie. Malgré la différence au classement, la Lituanie était considérée comme la grande favorite du match de quart de finale. La Macédoine ne semblait pas constituer une menace pour la grande majorité des fans et des experts de basket-ball. Le match a été serré jusqu’à la dernière minute. À une minute de la fin, la Lituanie menait de 4 points, 65-61. Même si Bo McCalebb a réduit l’écart à seulement deux points, l’équipe locale avait toujours l’avantage.
Lorsque Jasikevičius a glissé et perdu le ballon à 32 secondes de la fin, McCalebb a eu une chance d’égaliser, mais il a raté son lay-up. Darius Songaila a récupéré le rebond, et le match semblait plié, car la Macédoine devait commettre une faute pour avoir une chance de sauver le match, alors qu’il ne restait plus que 22 secondes au chronomètre.
Cependant, l’un des moments les plus célèbres du match s’est produit ensuite. La passe de Songaila à Jasikevičius était loin d’être précise, et Vojdan Stojanovski l’a interceptée pour donner à l’équipe visiteuse une nouvelle chance de remporter la victoire. Cette fois-ci, le coup a été fatal, car Vlado Ilievski a marqué un tir à trois points décisif à 11 secondes de la fin, donnant à la Macédoine un point d’avance, 66-65. Vlado a fait un 5-5 à 3 points en plus de 2 interceptions dans ce match.
À 5 secondes de la fin, la Lituanie avait une réelle chance de reprendre l’avantage. Simas Jasaitis, qui avait jusqu’alors réussi 56 % de ses tirs à 2 points et 65,3 % de ses tirs à 3 points, avait un tir ouvert dans le coin, sans aucun adversaire autour de lui. Cependant, l’ailier a raté son tir, et la Lituanie a subi ce qui est probablement la défaite la plus triste de son histoire récente.
Mais pour la Macédoine, c’est une explosion de joie. Personne n’aurait parié sur eux pour atteindre le dernier carré, et pourtant les voilà, dans le top 4 du basket européen. Face à eux est un adversaire redoutable cependant, le champion en titre espagnol.
Bo McCalebb a été encore une fois incroyable, avec 25 points à 11-19 et 5 passes décisives. Mais face à lui, Navarro était inarrêtable, et il était déterminé à s’assurer que l’Espagne ne rate pas une 3e finale d’EuroBasket consécutive. Malgré un bel effort, la Macédoine s’incline 92-80.
Navarro aurait marqué même s’il avait tiré avec son pied”, a déclaré Predrag Samardžiski après le match.
Suite à cela, la Macédoine s’incline encore contre la Russie, 68-72. Sergei Bykov donne l’avantage à son équipe grâce à un tir précis, 70-68. Les adversaires tentent une dernière attaque, mais Damjan Stojanovski rate son tir. Au même moment, les Macédoniens commettent une faute sur Shved. Sur la ligne des lancers francs, il assure la victoire de son équipe grâce à deux tirs réussis.
Les Russes célèbrent leur victoire dans le match pour la médaille de bronze, tandis que la Macédoine célèbre son parcours inattendu jusqu’en demi-finale. Vojdan Stojanovski s’est souvenu en 2023 des moments les plus marquants de sa carrière en équipe nationale.
Ce n’est qu’aujourd’hui, après tant d’années, que nous réalisons l’ampleur de notre succès. Honnêtement, je ne sais pas si nous pourrons réitérer notre exploit dans le basket-ball dans un avenir proche”, a-t-il déclaré.
Je me souviens de chaque instant de ce mois passé à nous préparer et à disputer le Championnat d’Europe. Chaque année, lorsque nous repensons à cette période, nous réalisons à quel point notre quatrième place en Lituanie, il y a 12 ans, était un immense succès.”
Une première demi-finale pour la Macédoine, une première finale d’EuroBasket pour la France, le premier doublé depuis 1997, l’édition de 2011 a vu des premières historiques dans l’histoire de la compétition. Mais quelles équipes vont continuer sur cette vague positive en 2013?