Vincent Collet
8 médailles en 15 ans, l'incroyable palmarès de Vincent Collet à la tête des Bleus Crédits : Icon Sport

Les grands moments de Vincent Collet avec les Bleus

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C’est officiel, Vincent Collet n’est plus à la tête de l’équipe de France après 15 années de bons et loyaux services. Le Roster vous propose de se replonger dans les plus grands moments du meilleur sélectionneur de l’Histoire des Bleus.

La rivalité espagnole

Les prémices d’une rivalité hostile

Si la France et l’Espagne se sont déjà croisées à l’EuroBasket 2009 et à la Coupe du Monde 2010, c’est bien à l’EuroBasket 2011, en Lituanie, qu’a lieu le véritable premier acte de cette rivalité. Après une phase de poule dominante où les Bleus terminent 1er, ils font leur premier faux pas face à l’Espagne avec une défaite cuisante 96-69. À ce moment-là, il n’est pas encore question de rivalité. Les Français se défont de la Grèce en quarts de finale et de la Russie en demi pour retrouver l’Espagne en finale.

Cette rencontre est une véritable opposition générationnelle. D’un côté, la Roja qui est déjà une équipe confirmée avec, entre autres, une victoire au Mondial en 2006. De l’autre, la France de Vincent Collet qui connaît seulement sa troisième compétition à la tête des Bleus. Nation française qu’il cherche à mettre au premier plan du basket européen.

Contrairement au match survenu quelques semaines auparavant, les Bleus de Vincent Collet sont bien plus solides et tiennent tête à leur voisin. Sur un backdoor de Tony Parker, Rudy Fernandez attrape le meneur à la gorge alors qu’il partait au panier. L’action est dangereuse et marque le premier acte d’animosité entre les deux pays. Néanmoins, ce n’est pas cela qui scelle le sort du match et les Espagnols s’imposent 98-85. Cependant, personne n’a oublié ce coup de vice de Rudy Fernandez et clairement pas un certain Nicolas Batum…

Les Jeux olympiques de Londres : La deuxième manche

En quarts de finale des Jeux de Londres, c’est reparti entre les Bleus et la Roja. Alors qu’il reste six secondes à jouer, l’Espagne mène de six points. C’est à ce moment-là que Nicolas Batum décide de péter les plombs et de placer un coup de poing dans les bijoux de famille de Juan Carlo Navarro. Ce coup peut s’expliquer par une frustration accumulée par le français depuis un an entre la défaite au dernier Euro, un nouvel échec à venir contre la même équipe et une formation espagnole qui a fait exprès de perdre en phase de poule afin de pouvoir éviter Team USA.

Quoi qu’il en soit, les graines de la plus grande rivalité du basket FIBA des années 2010 sont bien plantées.

EuroBasket 2013 : Les Bleus sur le toit de l’Europe

Direction la Slovénie pour ce troisième acte entre Français et Espagnols. Cette fois-ci, la Roja ne peut pas compter sur Pau Gasol, mais malgré tout elle ne tremble pas et mène de 14 points à la mi-temps. Les Bleus sont dominés à la fois physiquement, mais aussi dans l’agressivité. C’est ici qu’intervient Tony Parker. Le meneur délivre un véritable discours de patron et peut-être l’un des plus mythiques de tout le sport français pour remettre ses troupes dans le droit chemin.

Revigorés, les hommes de Vincent Collet attaquent la seconde période. Ce nouveau visage leur permet d’arracher la prolongation et de s’imposer 75 à 72. Ça y est, l’ogre espagnol est enfin à terre. Direction la finale pour essayer de ramener la première médaille d’or du basket français. Le plus important à ce moment de la compétition, c’est de garder la tête froide. Mission accomplie pour les Bleus qui surclassent la Lituanie, 80-66. Vincent Collet réussit ce que personne d’autre n’a jamais réussi à accomplir à la tête de la sélection française à savoir ramener une médaille d’or. Il s’agit toujours du plus grand accomplissement du sélectionneur français.

EuroBasket 2015 : L’accident de Villeneuve d’Ascq

Pour les quarts de finale de la Coupe du Monde 2014, les Tricolores croisent encore la route de l’Espagne et malgré un groupe amoindri, les Bleus créent l’exploit de renverser la Roja chez elle, 65-52. Les Français finiront par décrocher le bronze, la première médaille obtenue lors d’une Coupe du Monde. Encore un accomplissement à mettre à l’actif de la carrière de Vincent Collet. Cependant, l’Espagne n’oublie clairement pas qu’elle a perdu face aux Bleus chez elle et compte bien prendre sa revanche.

Ainsi, en 2015, l’EuroBasket élit domicile en France. C’est dans l’Hexagone que le nouvel épisode de la série préférée de tous les fans du basket FIBA, à savoir la rivalité France – Espagne, va avoir lieu. Après deux victoires contre la Roja, les Bleus sont en pleine confiance d’autant plus qu’ils jouent à domicile. Franchement, qu’est ce qui pourrait mal tourner ? Direction Villeneuve d’Ascq donc pour défier une équipe espagnole bien remontée et un homme en particulier : Pau Gasol. C’est lui, la source de l’un des plus grands cauchemars du basket français.

À lui seul, il refait l’écart espagnol qui était grimpé jusqu’à 10 points dans le dernier acte. La France résiste encore grâce à un gros collectif et le match part en prolongation. Néanmoins, le basket est un sport collectif. Pau Gasol ne peut pas renverser un pays entier alors que celui-ci joue à domicile ? Eh bien si. Le pivot domine la prolongation et l’Espagne s’impose 80-75 grâce aux 40 points de leur intérieur. C’est une terrible désillusion pour les Bleus et Vincent Collet qui pensaient déjà faire le doublé. Néanmoins, le sélectionneur va continuer de remplir son palmarès sur les 9 prochaines années.

La Coupe du Monde 2019 : Une médaille au goût amer

Pour cette Coupe du Monde 2019, les Bleus de Vincent Collet finissent 2e de leur poule et doivent croiser dès les quarts de finale Team USA. Même si on est loin de la Dream Team ou de la Redeem Team, cela reste quand même Team USA. Un adversaire coriace donc. Pourtant, en première mi-temps, les Américains ne sont pas convaincants et la France mène de six points à la mi-temps.

Une avance qui s’écroule au retour des vestiaires pour compter trois longueurs de retard avant le dernier acte. Les Bleus peuvent compter sur un fort collectif emmené par Frank Ntilikina pour s’imposer 89-79 au terme d’un money time de folie. C’est l’euphorie dans le paysage du basket français, mais la route est encore longue. Il reste deux matchs à jouer pour devenir champions du monde. Et ça, les Bleus vont légèrement l’oublier tant cette victoire contre Team USA est belle.

En demi-finale, l’Argentine attend la France de pied ferme. Le vendredi 13 septembre 2019 est bel et bien un jour de malchance pour les Bleus. C’est simple, les hommes de Vincent Collet ne voient pas le jour sur cette demi-finale et s’inclinent 80-66. Les Français finissent par ramener le bronze après une victoire contre l’Australie, mais celle-ci a clairement un goût amer tant il y avait la place pour l’or.

Jeux Olympiques 2021 : De l’argent qui vaut de l’or

Au-delà des médailles et de son palmarès, l’un des plus grands exploits de Vincent Collet réside dans le fait qu’il a réussi à faire de la France, une place force dans le paysage du basket international. Les Bleus s’affichent comme des favoris à une médaille pour les Jeux olympiques de 2021 à Tokyo.

Les Français sont mis dans le bain dès le premier match avec une rencontre contre Team USA. Cette équipe est bien différente de celle de 2019. Le meilleur joueur de cette équipe n’est plus Donovan Mitchell, mais Kevin Durant et c’est une grosse différence, sans manquer de respect au joueur des Cavaliers.

Encore une fois, la France brille par son collectif et s’impose 83-76 et inflige la première défaite de Team USA depuis 2004. Même si ce n’est que le premier match, la médaille d’or est clairement devenue un objectif.

Après avoir éliminé l’Italie en quarts, les Bleus défient la Slovénie de Luka Doncic. Tous les fans de basket qui étaient devant ce match peuvent encore dire précisément où ils étaient ce 5 août 2021. Cette rencontre est serrée de bout en bout. Lors de la dernière possession, les Bleus ont seulement un point d’avance et la balle est Slovène et surtout elle est dans les mains de Luka Doncic. Autant vous dire que cela sue à grosses gouttes dans l’Hexagone et ce n’est pas seulement à cause des températures estivales de ce mois d’août.

Rudy Gobert défend bien le prodige Slovène qui est contraint de lâcher la balle à Klemen Prepelic qui pense partir au lay-up tout seul. Sauf que Nicolas Batum surgit de nulle part pour infliger le plus grand contre de l’Histoire du basket français. Les Bleus s’en sortent et filent en finale pour retrouver, une nouvelle fois, Team USA. Les Américains, sous l’impulsion de Kevin Durant, surclassent la France et s’imposent 82-73.

C’est une nouvelle médaille pour Vincent Collet, certes en argent, mais qui a clairement le goût de l’or tant le parcours a été beau.

La grande désillusion

Forte de ses convictions, la France aborde l’EuroBasket 2022 en tant que grande favorite. Cependant, c’est ici que les premières limites du coaching de Vincent Collet vont commencer à se manifester. Les Bleus arrivent sans deux de leurs cadres : Nicolas Batum, le héros de la Slovénie et Nando de Colo. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleus sont loin d’être rayonnants. Ils sont miraculés en huitième après un craquage mental de la Turquie pour pouvoir s’imposer en prolongation.

Même scénario contre l’Italie avant de pouvoir dominer facilement la Pologne. En finale, un adversaire de longue date refait surface : l’Espagne. Sauf que la Roja est bien plus expérimentée et bien plus forte. Elle ne fait pas d’erreur sur cette finale contrairement aux Bleus qui continuent de perdre des ballons à la chaîne. Une nouvelle fois donc, la France s’incline et repart avec l’argent.

Ce qui est pratique avec une médaille, c’est qu’on oublie vite tout ce qu’il y a eu avant. La France de Vincent Collet attaque donc la Coupe du Monde 2023 en tant que vice-championne d’Europe en titre et donc favorite à une médaille. Il faut couper court ici puisque les Bleus sortent leur pire performance en compétition internationale depuis 1936. Ils finissent 17e. Tout commence par une gifle de 30 points reçue d’entrée contre le Canada avant de perdre contre la Lettonie.

Vincent Collet est mis sous le feu des projecteurs à cause de son incapacité à renouveler son effectif et à faire évoluer son schéma de jeu. Il n’est clairement plus en odeur de sainteté en Équipe de France à l’approche des Jeux de Paris.

Les Jeux olympiques 2024 : Une sortie réussie

La France arrive pour ses Jeux à domicile avec des attentes mitigées. Le fiasco de la dernière Coupe du Monde est encore dans toutes les têtes, mais avec une compétition qui se joue à domicile et les débuts de Victor Wembanyama en compétition officielle, sur un malentendu sait-on jamais. Après une victoire face au Brésil, les Bleus se font peur contre le Japon et doivent compter sur un miracle venu de Matthew Strazel pour s’imposer.

Cependant, ils se font largement battre par l’Allemagne et c’est ici que le déclic survient. Après un échange houleux entre le Président de la Fédération, Jean-Pierre Suitat et les joueurs, le groupe Bleu se remobilise. Plus encore, Vincent Collet fait quelque chose qu’il n’a pas fait depuis au moins trois ans : il coache. Exit Rudy Gobert, bienvenue Guerschon Yabusele qui s’impose comme le meilleur joueur tricolore.

La France renverse le Canada, la même équipe qui les avait battus de 30 points un an auparavant. En demi, les Bleus retrouvent l’Allemagne et ils peuvent qu’ils ont un mental solide pour revenir la Mannschaft dans les derniers instants.

Direction la finale pour défier Team USA, comme en 2021. Si l’équipe Américaine de 2019 était moyenne, l’équipe de 2021 une bonne équipe, celle de 2024 est une excellente équipe. C’est une véritable armada d’Avengers qui traversent l’Atlantique avec, à leur tête, Stephen Curry ou encore LeBron James.

Si la France sort l’une des voire sa meilleure performance face à Team USA, la marche est vraiment trop haute et les Bleus croulent sous les bombes à 3 points de Stephen Curry. Score finale : 98-87.

Vincent Collet remporte sa 8e médaille à la tête des Bleus, la deuxième en argent après l’or de 2013. Il part ainsi sur une bonne note et se pose comme le meilleur sélectionneur de l’Histoire de l’équipe de France.

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