Ce jeudi 23 novembre 2023, l’ASVEL avait le privilège d’inaugurer sa nouvelle salle, la LDLC Arena, à deux pas du somptueux Groupama Stadium. Devant 11 354 spectateurs, la formation de Gianmarco Pozzecco avait à coeur de faire bonne impression dans cette immense salle aux airs de NBA. Pour cela, les villeurbannais n’accueillaient pas un des plus gros clients d’Euroleague, le Bayern Munich.
En effet, les Allemands ont du mal en ce début de saison et affichaient un petit bilan de 3 victoires pour 6 défaites à l’aube de cette rencontre tandis que l’ASVEL était en 2/7. Au coup d’envoi de cette rencontre, personne ne savait que celle-ci allait s’inscrire parmi les matchs d’anthologie de la compétition !
Une première mi-temps timide dans les deux camps
Après un discours de Tony Parker et avoir présenté toutes les célébrités présentes en courtside (Tsonga, M Pokora, Cherki, Marine Johannès, Wendy Renard, etc), les arbitres ont donné le coup d’envoi de ce match dans une LDLC Arena calme et peu bruyante. TLC inscrit peu après les premiers points de ce match et donc de cette arène. Malgré l’absence de Nando de Colo, l’ASVEL tient bon dans ce début de match avec un Joffrey Lauvergne appliqué et un avantage de taille conséquent de Youssoupha Fall dans la raquette. Du côté du Bayern, Leandro Bolmaro mène la danse avec à ses côtés un Serge Ibaka plus tout jeune mais toujours très adroit derrière l’arc. Après les 10 premières minutes, le Bayern est devant de 4 points sans réellement dominer son adversaire du soir.
En effet, les hommes de Gianmarco Pozzecco sont rapidement revenus dans le second quart temps, notamment grâce à l’impulsion d’Edwin Jackson et des merveilleux fondamentaux de Lauvergne. L’ASVEL passe même devant avant la mi-temps en restant focus et en s’appuyant sur le métronome Paris Lee, présent à la fois au scoring et à la distribution. Malgré tous ces efforts, l’équipe à domicile ne mène que de 3 petits points au moment de rentrer aux vestiaires. Le Bayern a pu tenir grâce à de bonnes pénétrations pour chercher des lancers et à certains beaux shoots de Devin Booker (non, pas celui de Phoenix). 40/37, tout reste à faire dans les 20 minutes restantes, ou plus si affinités…
Une seconde mi-temps bouillante mais indécise
Alors que les supporters sont encore en train de découvrir les différents bar de cette étincelante LDLC Arena, l’ASVEL retourne au charbon dès son retour sur le terrain en accentuant son avance jusqu’à 8 points d’avance dans les pas d’un Timothé Luwawu Cabarrot adroit et agressif. Toutefois, ils n’arrivent pas à créer un écart très important puisque les Munichois grapillent au fur et à mesure des points passant notamment par les joueurs allemands tels que Isaac Bonga, Giffey ou encore Obst. Dans le même temps, l’ancien champion NBA 2019 avec Toronto, Serge Ibaka, fait douter les intérieurs villeurbannais et rend la vie difficile à la tour de contrôle Fall.
A l’entame des 10 dernières minutes, les locaux pensent avoir fait le plus dur en menant de 9 points, n’ayant plus qu’à ainsi bien gérer leur fin de match. Cependant, l’éclaircie fut de courte durée puisque le Bayern a montré un tout autre visage dans ce dernier quart temps ! Même si Mike Scott ne ratait plus un tir du côté de l’ASVEL, chez les Munichois, c’est toute l’équipe qui était en feu. Chacun leur tour, Obst, Giffey, Bolmaro ou encore Booker ont ramené leur équipe à une petite possession (69/67, 4min restantes).
C’est à partir de cet instant que le cours du match s’est tout d’un coup emballé ! Tout d’abord, sur une action anodine, Andreas Obst a vu sa cheville droite tourner assez violemment puisqu’il ne pourra plus rejouer du reste de la rencontre. Galvanisant toute l’équipe, le Bayern reprend les rênes de la rencontre par la suite en inscrivant deux énormes shoots à 3 points. Toutefois, l’ASVEL souhaite faire honneur à tous les spectateurs présents et ne lâche rien. A 28 secondes du temps réglementaire, Lighty pense être le héros de la soirée en rentrant un énorme tir du parking replaçant l’ASVEL en tête, 74/73. Les visiteurs, qui n’ont pas non plus l’intention de lâcher ce match, ont l’occasion de plier le match avec deux lancers francs cruciaux de Bolmaro à 7 secondes du terme. Sous la pression de la LDLC Arena, soudainement réveillée, il loupe le deuxième et envoie tout le monde en prolongations !
Et une, et deux, et presque trois prolongations !
Durant ces 5 minutes de tension, l’épuisement commence à se faire ressentir dans les deux camps avec un rythme de jeu beaucoup plus lent et davantage d’attaques placées. Lauvergne et Mike Scott continuent de tirer l’ASVEL vers le haut tandis que les responsabilités sont beaucoup plus partagées au Bayern. Ce collectif va payer puisqu’après un gros tir dans le corner de Giffey, les Allemands mènent de 6 points avec deux minutes restantes.
Tels des lions affamés, la meute de Pozzecco revient encore et toujours devant un public en folie qui ne pouvait rêver mieux pour un match d’inauguration. Plus qu’un simple élan de bravoure, après une balle perdue du Bayern, Lauvergne vient claquer un dunk rageur permettant à son équipe de mener 88/85 avec seulement 11 secondes à jouer ! La salle explose de joie mais est très rapidement climatisée par Nick Weiler-Babb qui rentre un tir à 3 points tellement difficile ! Après un dernier tir loupé de TLC, les deux équipes ne sont toujours pas départagées et se dirigent vers une seconde prolongation avec 88 unités de chaque côté.
𝗡𝗜𝗖𝗞 𝗪𝗘𝗜𝗟𝗘𝗥-𝗕𝗔𝗕𝗕 😱😱😱@FCBBasketball x @EuroLeague#SKWEEKLive #EveryGameMatters pic.twitter.com/QDLdbfRSYm
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Ce nouvel acte démarre mal pour le Bayern puisqu’Ibaka prend sa 5ème faute et rejoint sur le banc Obst ainsi que Bolmaro, qui s’était blessé à la fin du premier overtime. Et vis repetita, les villeurbannais reprennent l’avantage grâce à TLC et Paris Lee qui ne veulent pas lâcher ce match. Certaines erreurs vont malgré tout permettre au Bayern de revenir au score notamment sur une action où 4 (!!) rebonds offensifs sont laissés aux Munichois !
Il reste 1 minute à jouer et l’ASVEL a le match en main, menant 97/94. C’est à ce moment que le véritable héros de la soirée a enfilé sa cape : Sylvain Francisco ! Discret et maladroit tout au long du match (0/4 à 3 points avant ce moment), le français a décidé de se faire haïr par toute la région lyonnaise en rentrant un premier shoot exceptionnel derrière l’arc pour revenir à égalité.
97/97, 45 secondes sur l’horloge.
Paris Lee redonne l’avantage aux locaux avec un tir à 9 mètres mais cela va durer seulement quelques secondes puisque Francisco fait danser Lauvergne et rentre un shoot glacial sur sa tête pour égaliser à nouveau !
SYLVAIN FRANCISCOOOO 😱@FCBBasketball x @EuroLeague#SKWEEKLive #EveryGameMatters pic.twitter.com/51xxDAiMXc
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100/100, 16 secondes sur l’horloge.
Les fans présents dans les gradins étaient déjà prêts pour une troisième prolongation, quand le destin a décidé de gâcher cette magnifique soirée de la formation lyonnaise. En effet, à 2,1 secondes de la fin du match, les arbitres ont sifflé faute à Lauvergne après un passage en force bien présent sur Giffey. Or, comme la balle était en l’air au moment du coup de sifflet, cela a donné deux lancers qui ont été létaux puisque Niels Giffey en a inscrit un des deux et a ainsi scellé cette rencontre d’anthologie sur le score de 101 à 100 pour le Bayern Munich.
THE GAME OF THE SEASON SO FAR❕❕
Two OT needed for @FCBBasketball to grab the W✅#EveryGameMatters pic.twitter.com/Yms74Ar7FT
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Même si la décision arbitrale est justifiée et n’a pas à être remise en cause, beaucoup de débats sont apparus sur la règle en elle-même qui est presque unique en Euroleague et diffère de tous les autres championnats FIBA. Dans n’importe quelle autre compétition, ce passage en force aurait simplement eu pour effet de rendre la balle au Bayern sans leur accorder de lancers, menant ainsi hypothétiquement à une troisième prolongation. Certains joueurs ont d’ailleurs réagi à cette règle à la suite de la rencontre comme Chima Moneke, actuellement au Baskonia, qui l’a décrite comme “une des pires règles en Europe” sur X.
One of the worst rules in Europe
— Chima Moneke (@Chimdogg_) November 23, 2023
Ainsi, l’issue a été malheureusement cruelle pour le club français, crucifié par un joueur de son propre pays, après deux prolongations, pour l’inauguration de sa nouvelle salle…
Néanmoins, ce match aura été un véritable spectacle avec un scénario qui “aurait même paru trop gros dans un film hollywoodien” selon les dires du mythique David Cozette !