Grand espoir de la formation du BCM Gravelines-Dunkerque, Evan Boisdur se confie sur sa saison entre les espoirs et le groupe pro, ses objectifs, mais aussi la saison d’Euroleague, qu’il observe avec attention.
Arthur Puybertier. Comment te sens-tu au sein du groupe professionnel du BCM ?
Evan Boisdur. Bien ! Après, il y a des hauts et des bas. Je joue encore avec les espoirs sans m’entraîner avec eux car je suis avec les pros. Mais je ne joue pas forcément en Betclic Elite… Il y aura des soirs ou j’aurai du temps de jeu et d’autres où je n’en aurai pas, comme contre Nanterre à la Défense Arena. C’est pas forcément facile à gérer, il y a parfois de la frustration. Mais je garde la tête froide et je continue à bosser, quoi qu’il arrive. Tôt ou tard, j’aurai ce que je mérite !
Si tu devais te décrire pour ceux qui ne te connaissent pas encore, que dirais-tu ?
Je suis un mec rapide, qui court, vif, agressif en défense comme en attaque. Quand je suis en confiance, avec les espoirs, je peux beaucoup mettre dedans à trois points. Après, la confiance va et vient…
Est-ce facile de jouer avec l’équipe espoir, avec laquelle tu ne t’entraînes pas, pour créer des automatismes par exemple ?
L’adaptation n’est pas facile, mais j’essaie de jouer en fonction de qui est à côté de moi. J’essaie de faire la balance entre espoirs et groupe professionnel. C’est pas toujours évident.
Qu’est-ce que le groupe professionnel t’apporte au quotidien ?
Au contact des pros, j’arrive à progresser surtout sur l’intensité. Tout va plus vite. Et le QI basket est beaucoup plus poussé. En espoir, l’environnement me permet de beaucoup plus tenter, essayer des choses, et progresser sur le terrain.
Il y a-t-il un pro qui t’inspire, te conseille davantage que les autres ?
Je regarde beaucoup Glynn Watson. On a un style de jeu assez similaire. Sinon, tous les pros me donnent des conseils. C’est appréciable !
Dans quel secteur as-tu le plus progressé cette année, selon toi ?
EB. Je commence à m’améliorer dans la lecture du jeu, mais il faut que je bosse encore sur ma sélection de tirs. Mais je me sens progresser. J’ai réussi à faire des matchs en jouant très juste, sans en faire trop. C’est un piège à éviter : en revenant du groupe pro, tu peux être tenté d’en faire plus avec les espoirs. Il faut arriver à se canaliser par moment.
Evan Boisdur : « Montrer que je ne suis pas là pour rien »
Tu es vu comme l’un des plus gros prospects de ta génération. Comment est-ce que tu vis cette « étiquette » au quotidien ?
J’essaie de ne pas trop y penser. Quand je rentre en espoir, ça passe par le fait de ne pas me mettre au-dessus des autres. Je me mets toujours une pression pour performer et ne pas tomber dans la facilité. Je veux performer à chaque fois que je suis sur le terrain, que ce soit en espoir ou avec les pros. Je veux montrer que je ne suis pas là pour rien.

Si tu devais te fixer des objectifs à court, moyen et long terme, quels seraient-ils ?
Pourquoi pas l’Equipe de France, en vrai. J’ai déjà été appelé pour du 3×3 mais pas en 5×5. Ça pourrait être bien à court terme.
À long terme, juste me développer encore, et obtenir ce que je mérite à la fin. Je regarde beaucoup d’Euroleague. C’est un niveau qui me plaît énormément. Après, en tant que jeune, on a forcément la NBA en tête. Mais pour le moment, j’essaie de rester réaliste. Il faut d’abord montrer en pro pour avoir une hype. J’essaie de faire étape par étape sans me poser trop de questions, en gravissant les échelons.
Justement, est-ce qu’il y a des équipes que tu regardes plus que d’autres en Euroleague ?
J’aime beaucoup regarder le Paris Basketball et Zalgiris Kaunas. TJ Shorts, c’est très fort… Si je devais m’identifier à un joueur, ce serait Sylvain Francisco, dans le style de jeu. Sinon, j’aime bien Facundo Campazzo. Ça n’est pas mon style de jeu, mais j’essaie de voir ce que je peux prendre de lui.
Vois-tu un club français remporter l’Euroleague cette année ?
Pas cette année. Je pense que ça va coincer à un moment. Quoique… Paris, c’est vraiment fort… L’Olympiakos est vraiment impressionnant, dominant ; et le Pana, c’est compliqué, même sans Mathias Lessort… L’Euroleague est tellement compétitive qu’elle est impossible à prédire.