5eme journée JO 2024: Grèce miraculée, Espagne éliminée

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Les groupes A et B des JO 2024 se concluent aujourd’hui, le tableau des quarts de finale s’éclaircit. Alors que le Canada, l’Allemagne et la France avaient déjà leurs places pour le prochain tour, le Brésil, le Japon, l’Australie, la Grèce et l’Espagne jouent encore leur avenir dans ces Jeux Olympiques. Qui s’en est sorti? Retour sur cette 5e journée des JO de Paris.

Japon – Brésil: 84-102

Match important pour ces deux équipes qui jouaient leurs places dans le tournoi. Il était capital pour eux de non seulement gagner, mais gagner avec une marge suffisante pour avoir une chance de finir parmi les meilleurs 3e du tournoi. Tâche très difficile pour le Japon sans leur star Rui Hachimura, mais l’équipe asiatique allait tout donner.

Nous savions que ces deux équipes adoraient les rencontres à haut tempo et avec des tirs lointains. Elles n’ont pas déçu, totalisant 186 points et 69 tentatives de 3 points en 40 minutes d’action effrénée. Le Brésil s’est enflammé dès le début du match, marquant 31 points dans le premier quart-temps.

Pour le Japon, Yuta Watanabe et Yuki Kawamura ont eu du mal à prendre le relais en l’absence de l’ailier des Lakers, avec des résultats combinés de 13 sur 36 et 6 sur 17 de loin. Mais c’est en grande partie grâce au grand Josh Hawkinson, qui a marqué 16 points et quatre paniers dans le troisième quart-temps, et qui a marqué 26 points (8-13), pris 10 rebonds et effectué 2 contres pendant tout le match, que le Japon est resté en vie pendant la plus grande partie de la rencontre.

Bruno Caboclo, Brésil vs Japon, JO 2024
Ce contre de Bruno Caboclo à 6 minutes de la fin du match est l’une des actions les plus importantes du basket brésilien moderne. Crédit: FIBA

Malheureusement, l’AKATSUKI JAPAN a manqué d’énergie en fin de match. Les 4 points marqués dans les 7 dernières minutes n’ont pas suffi à assurer la remontée. Pendant ce temps, sous l’impulsion de Bruno Caboclo, qui a réalisé l’un des meilleurs matchs du tournoi masculin jusqu’à présent, en inscrivant 33 points à 13 sur 19 au tir dont 4-4 à 3 points et en prenant 16 rebonds, le Brésil a terminé le match en force, creusant un déficit suffisant pour améliorer son différentiel de points et espérer terminer parmi les meilleures équipes du 3e rang. Victoire 84-102.

L’adresse japonaise n’a pas pu rivaliser face à celle du Brésil, qui a d’ailleurs également dominée au rebond, privant les occasions supplémentaires à une équipe asiatique qui en avait besoin, d’autant plus qu’ils savaient bien convertir les rebonds offensifs quand ils en avaient (29 points sur rebond offensif contre 17). De plus, les sud-américains ont pu compter sur une rotation plus profonde, contrairement au Japon, ce qui a été décisif en fin de match.

Le parcours du Japon à Paris s’achève sur un 0-3, ce qui est dommage car les Japonais ont impressionné le monde entier par leur refus d’abandonner, ont produit des matches divertissants et ont failli réussir une incroyable surprise contre la France.

Australie – Grèce: 71-77

Si la Grèce perd, elle est éliminée du tournoi. Si elle gagne, elle n’est pas à coup sûr qualifiée. Cela dépend de la marge de leur victoire, du résultat de Canada-Espagne plus tard dans la journée, et de Serbie-Soudan du Sud le lendemain. Mais cette équipe avait clairement plus à perdre que l’Australie, et a joué comme tel.

Pendant un moment, la Grèce a semblé en position de démolir leur adversaire. Giannis Antetokounmpo a démarré rapidement avec quatre paniers en début de match, et la défense féroce de l’équipe a poussé Josh Giddey et Patty Mills à réaliser leur pire match de la compétition jusqu’à présent. L’Australie n’a réussi à marquer que 12 points et a perdu cinq fois le ballon dans le deuxième quart-temps, tandis que la Grèce prenait une avance considérable de 53-36 à la mi-temps. Pire encore, Dyson Daniels semblait s’être gravement blessé dans le deuxième quart-temps, transformant ce match en un véritable cauchemar pour les Boomers. Daniels finit par revenir et est un contributeur important. 11 points à 4-7, 6 rebonds, 8 passes décisives.

Si ces Jeux nous ont appris quelque chose, c’est qu’aucune avance n’est sûre, et c’est ainsi que l’Australie a commencé à réduire l’écart. Un run de 14-3 a réduit l’écart à sept points au début du quatrième quart-temps, et après un 3 de Giannis pour stopper l’hémorragie, les Australiens ont réalisé une autre série de 14-4 pour revenir à deux points à 3:18 de la fin du quatrième quart-temps. Comme souvent durant ce tournoi, c’est Jock Landale qui a mené l’équipe en avant, avec 17 points à 7-10, 8 rebonds et 2 interceptions.

Quand il n’a pas à faire une mission solo, la vie est directement plus simple pour Antetokounmpo. Crédit: FIBA

C’est alors que, pour la première fois du tournoi, Giannis a reçu l’aide dont il avait besoin. Sous les yeux de toute la défense, Giannis a fait des passes décisives à Thomas Walkup et Vasileios Toliopoulos sur des tirs à 3 points consécutifs qui ont sauvé le match. Victoire 71-77. Giannis a terminé le match avec 20 points à 8-11, sept rebonds et six passes décisives, et Walkup a réalisé le meilleur match d’un joueur non surnommé le Greek Freak. 18 points à 7-14 et 2 interceptions.

L’Australie n’a réussi que 40 % de ses tirs et 10 sur 21 aux lancers francs, Giddey et Mills n’ayant réussi qu’un 7 sur 22 et neuf pertes de balle. Dans un match qui s’est joué à peu de choses, ces détails et le manque d’application des porteurs de balle ont fait mal à l’équipe d’Océanie.

Cette victoire plonge le Groupe A dans un véritable chaos, la Grèce étant à égalité de points avec l’Australie, mais en tête du classement grâce à la différence de points entre les deux équipes. Mais la Grèce a déjà perdu contre l’Espagne, ce qui signifie qu’en cas d’égalité entre les Grecs, les Espagnols et les Australiens, la différence de points dans les confrontations directes deviendrait le critère de départage.

Canada – Espagne: 88-85

Si l’Espagne gagne, elle est qualifiée et passe même première du groupe. Mais si elle perd, l’élimination est garantie à cause de la différence de points dans les confrontations directes. Avant le match de vendredi, le Canada avait déjà décroché une place pour le tour à élimination directe des huit équipes, mais une victoire lui assurait la couronne du groupe A, et finir parmi les 2 meilleurs premiers de groupe permettait d’avoir un adversaire plus simple au tour suivant.

Les deux équipes ont joué avec l’urgence de l’enjeu, et les deux équipes étaient à égalité à 19-19 à la fin du premier quart-temps avant que le Canada ne prenne le dessus dans le deuxième quart-temps, grâce notamment aux huit points de Shai Gilgeous-Alexander, et les Canadiens ont pris une avance de 49-38 à la mi-temps.

La feuille de statistiques ne rend pas justice à Dillon Brooks. Sa sélection de tirs peut parfois être discutable. Sa nature expressive ne convient certainement pas à tout le monde. Mais son intensité est rarement mise en doute. Vendredi, Santi Aldama, ancien coéquipier de Brooks, l’a rappelé. L’agressivité, le mépris de l’espace personnel. Tout cela a empêché Aldama de suivre le rythme.

On n’est pas obligé de l’aimer, mais on doit respecter ce que Dillon Brooks apporte au Canada. Crédit: FIBA

Aldama a commencé le match avec une moyenne de 23 points. Avec Brooks, Aldama a terminé avec seulement 7 points sur 2 des 8 tirs. Entre le passage sur le périmètre et le temps passé sur le grill d’Aldama, Brooks a été la peste que l’on attendait de lui. Et comme ses paniers sont arrivés au bon moment, plus souvent dans le cadre de l’attaque que grâce à son jeu de héros, Brooks a eu encore plus de valeur vendredi.

Le monstre à trois têtes du Canada, composé de SGA, RJ Barrett et Andrew Nembhard, a mené la charge pour maintenir son équipe aux commandes, mais la poussée tardive de l’Espagne a rendu les choses intéressantes. Darío Brizuela a failli mener son pays à la victoire, s’enflammant avec 16 points dans le seul quatrième quart-temps pour donner une chance à l’Espagne. L’Espagne a réduit l’écart à un seul point à 2,7 secondes de la fin avant que Gilgeous-Alexander ne réussisse deux lancers francs pour sceller le score. Victoire 88-85.

Le Canada a tenu bon dans les dernières secondes pour obtenir l’une des premières places du tableau d’élimination directe, renvoyant l’Espagne à la maison avant les quarts de finale. Il semblerait qu’on assiste bel et bien à la fin de la grande période espagnole, en perte de vitesse depuis sa victoire surprise à l’EuroBasket 2022. Reste à voir si la Roja sera en mesure de défendre son titre en 2025.

France – Allemagne: 71-85

Le match pour la première place du groupe B a vu le champion du monde en titre contre le vice-champion olympique en titre. Affiche alléchante dite comme ça, mais la dynamique entre les deux équipes depuis le début du tournoi pourrait difficilement être plus contrastée. Et ce match fut la démonstration de l’écart entre les deux équipes.

Le duo Dennis-Franz aura dominé la France. Crédit: FIBA

Pourtant, le match n’a pas débuté comme tel. Les premières minutes étaient très serrées, avec les deux équipes étant très adroites au tir. L’Allemagne était forcée de dépendre de ses options principales. Sur les 18 premiers points de l’Allemagne, seuls Dennis Schröder et Franz Wagner ont marqué, avec 9 points chacun.

Hélas, plus le match avançait, plus l’adresse semblait disparaître pour la France. Et à la fin du deuxième quart-temps, plus rien ne rentrait pour les Bleus tandis que la Mannschaft était inarrêtable. Bien qu’il ait pris cinq rebonds au début du deuxième quart-temps, Victor Wembanyama a manqué ses quatre tirs. Ses premiers points ont été marqués à moins de 7 minutes de la fin de la mi-temps, lorsqu’il a obtenu un rebond offensif et qu’il a dunké ballon.

La France a mis en place une défense de zone 2-3 à deux minutes de la mi-temps, mais Wagner et Schroder ont immédiatement répondu par deux tirs à trois points. Résultat, 9-24 pour les Allemands en 10 minutes et 48-27 à la mi-temps. La France a tenté un sursaut d’orgueil mené par Isaia Cordinier, en deuxième mi-temps, surtout durant le 4e quart, mais ce fut insuffisant. Cependant, la défense de zone durant la dernière période a apporté des résultats positifs. Victoire 71-85 des Allemands.

La domination allemande fut totale, dans pratiquement tous les aspects du jeu. Mais l’une des plus grosses forces allemandes fut la capacité à exploiter les erreurs française pour obtenir des points faciles en transition, tout en jouant de façon plus physique des deux côtés du terrain.

Franz (26 points) et Dennis (26, 9 passes décisives) ont ouvert la voie pour l’Allemagne dans ce qui a été une performance emphatique jusqu’à présent de la part des champions du monde en titre. Si Victor a eu les meilleures statistiques pour la France (14 points, 11 rebonds), sa passivité fut symbolique du jeu français.

Le MVP de la journée: Bruno Caboclo

Jusqu’à aujourd’hui, Bruno Caboclo a eu un très mauvais tournoi. 0 point face à la France pour débuter, suivi 6 points et 5 fautes face à l’Allemagne. Habituellement le meilleur joueur brésilien, l’ancien joueur des Raptors avait besoin d’une grande performance pour sa confiance, mais aussi pour le bien d’une équipe qui dépend de lui. Ce match était cette performance. Les 33 points et 17 rebonds de l’ailier fort constituent statistiquement la meilleure prestation individuelle du tournoi pour l’instant. Il a dominé la rencontre, profitant d’un secteur intérieur fragile chez les adversaires. Pour que le Brésil ait des chances d’aller plus loin, il faut que la pierre angulaire de l’équipe continue sur cette lancée.

Historique est le meilleur mot pour décrire la performance de Bruno Caboclo. Crédit: FIBA

Bruno Caboclo a enregistré un score d’efficacité de 43, ce qui est le deuxième plus élevé depuis que la statistique d’efficacité a commencé en 2016. La seule meilleure marque est celle de Luka Dončić contre l’Argentine en 2021 (49). Les 17 rebonds ont permis à Caboclo d’entrer dans le top 10 de tous les temps dans un seul match, le mettant à égalité avec sept autres joueurs pour la septième place.

Classement à la fin de la journée:

Groupe A:

Pos Équipe V D PM PC DP Points
1 Canada 3 0 267 247 20 6
2 Australie 1 2 246 250 -4 4
3 Grèce 1 2 233 241 -8 4
4 Espagne 1 2 249 257 -8 4

Pos: Position, V: Victoires, D: Défaites, PM: Points Marqués, PC: Points Concédés, DP: Différence de Points, Gras: équipe qualifiée

Différence de points dans les confrontations directes: Australie 3 +6 DP, Grèce 3 Pts; −1 DP; Espagne −5 DP

Groupe B:

Pos Équipe V D PM PC DP Points
1 Allemagne 3 0 268 221 47 6
2 France 2 1 243 241 2 5
3 Brésil 1 2 241 248 -7 4
4 Japon 0 3 251 293 -42 3

Groupe C:

Pos Équipe V D PM PC DP Points
1 États-Unis  2 0 213 170 43 4
2 Serbie 1 1 191 176 15 3
3 Soudan du Sud 1 1 176 182 -6 3
4 Porto Rico 0 2 145 197 -52 2

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Lucas Lonchampt - The One And Only Cactus

2000 - Boston Celtics - rédacteur
Plus qu'un fan des Celtics, j'adore faire des recherches sur le basket et mettre en avant les histoires et nations auxquelles on ne pense pas tout le temps. Un historien amateur qui espère éveiller votre sens de la curiosité dans ce monde intriguant de la balle orange!

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