Joueur NBA sans titre

Est-ce qu’un joueur NBA qui ne remporte pas de titre est forcément un loser ?

Profitons-nous assez des joueurs NBA ? Ces acteurs qui animent et divertissent nos nuits tout au long de notre vie, tout au long de leurs carrières. Est-ce que l’histoire peut tout de même être reconnue comme belle malgré la non-obtention de la bague ? J’ai envie d’alerter sur le fait d’arguments bien trop virulents que je vois circuler ces dernières années sur certains joueurs. Certaines carrières sont bafouées parce qu’un tel ou un tel n’est pas arrivé à soulever le trophée Larry O’Brien. Comme si cela était si évident, si facile à obtenir…

Cet article a été écrit par Anthony Giannini.

Alors bien évidemment que lorsqu’on s’amuse à faire un top 100 all-time, gagner un titre permet de gravir les échelons au sein de ce classement mais arrêtons ce jugement injuste et essayons de prendre du recul sur la situation. Ce que je veux dire c’est de ne pas arrêter la critique, bien au contraire elle est primordiale mais utilisons les mots justes et évitons de dramatiser le Lore qu’il peut avoir autour des athlètes.

J’ai envie de prendre quelques cas précis que j’ai en tête et de leur rendre hommage. Certains ont leur carrière derrière eux, d’autres la fin est proche. J’ai envie de parler avec mon cœur, mes émotions sans pour autant tout ramener à des statistiques pures et dures. Merci Carmelooooo Annnnthonyyy ! (Excusez-moi j’ai la voix du speaker en tête) Merci pour la feinte tête de raquette, merci pour ton fameux tir à mi-distance, merci pour tes coups de chaud, merci pour ta palette offensive. Merci d’avoir mis Denver sur la carte NBA.

Le cas Carmelo Anthony

Oui Monsieur Melo n’a pas remporté la bagouse mais pour autant est-ce qu’il doit porter l’étiquette de looser ? Eh bien non, je ne suis pas son plus grand défenseur, j’ai été très dur avec lui compte tenu de toutes ces qualités. J’ai appris à prendre du recul, à regarder dans mon rétroviseur, à l’apprécier, à admirer son jeu. C’est un joueur qui revient très vite dans les bouches des défenseurs qui ont dû se le « coltiner ».

Voici les propos de Nicolas Batum pas plus tard que cet été : « Le Melo de Denver, c’était fou, surtout au début de ma carrière. J’étais jeune, j’étais maigre et mon rôle, même si je commençais à peine, c’était de défendre sur le meilleur joueur adverse. Et le Melo de Denver, je l’ai toujours dit, il avait tout. D’abord la puissance, mais aussi le jeu poste bas, les drives, le tir à trois points, le pull-up, l’iso, le jab step, le turnaround, le jeu de corps… absolument tout. Je le dis toujours : c’est le joueur le plus difficile que j’ai eu à défendre dans ma carrière. »

Tu as tenté un défi énorme avec ta venue aux Knicks. Je suis certain que les fans de New York ont de merveilleux souvenirs au Madison Square Garden. J’ai en tête ce match exceptionnel contre les Chicago Bulls en 2012 avec 2 daggers assassins, il m’arrive de retomber sur ces images et d’être captiver par l’aisance de Carmelo.

Je n’oublie pas le carton contre les Charlotte Bobcats, ce 24 janvier 2014 avec un record en carrière de 62pts à domicile. Bluffant de fluidité, le basket-ball semble simple ce jour-là pour le numéro 7 des Knicks. Tout amoureux de la balle orange, quel que soit son niveau, doit s’inspirer de son bagage offensif.

Je vais même rajouter une anecdote personnelle, lorsque j’allais jouer sur le playground, j’ai adoré l’imiter en tête de raquette avec sa feinte de départ et la rapidité de déclenchement du tir à mi-distance (j’étais très loin de sa vitesse). Merci de m’avoir fait aimer le mid-range.

Et allez voir les fans des Blazers et de ce qu’ils pensent du passage d’Anthony dans l’Oregon. Il n’était plus dans son prime mais a laissé une trace inéluctable à Portland. Voici une déclaration de Damian Lillard peu de temps après l’arrivée de son nouveau coéquipier qui avait traversé deux années compliquées : « Je lui ai demandé comment étaient ces deux dernières années.

Il m’a expliqué et m’a donné une vision différente des événements. Il ne s’est pas placé en victime. Et je le respecte encore plus pour ça. Quand les gens disaient des choses sur lui, que ce soit à New York, Oklahoma City ou Houston, lui n’a jamais mal parlé de qui que ce soit. Il n’a rien dit. Il est resté silencieux. Et je respecte vraiment ça. »

Le cas Chris Paul

Merci Chris Paul ! Merci The Point God. Merci CP3. Merci pour les passes en sortie d’écran. Merci pour le tir à mi-distance. Merci pour les alley oop. Merci pour Lob City. Merci d’avoir mis la Nouvelle-Orléans sur la carte NBA.

Un énième joueur qui porte l’étiquette de looser. Eh bien je décide de la retirer, c’est un joueur auquel je me suis beaucoup identifié. Un meneur de jeu « à l’ancienne » dépositeur du jeu, qui rend meilleur chacun de ses coéquipiers. On s’amusait à dire tu as CP3, un pivot qui pose un écran, Jacqueline dans le corner droit, Hervé dans le corner gauche, tu as une attaque qui fonctionne. Après six années en Louisiane, il a apporté ses skills du côté de Los Angeles.

Vous savez, les Clippers, cette franchise sans histoire, qui essaie d’exister à côté de son rival citadin. Il va faire des Clippers une équipe sérieuse et reconnue et surtout la meilleure équipe de L.A lors ses six années du côté de la Californie. Il va croiser le chemin de deux grands gaillards et ils vont être une des équipes les plus spectaculaires, le fameux Lob City !

J’espère que Deandre Jordan lui a donné la moitié des salaires qu’il a perçu de la part des Clippers. Une connexion folle avec Blake Griffin, qu’il a envoyé sur orbite plus d’une fois avec une qualité de passes qui ne se font plus vraiment de nos jours. Un chapitre qui malheureusement ne va pas se conclure avec un titre mais merci pour l’histoire raconté. Il est parti rejoindre le fameux numéro 13 de Houston.

Deux petites saisons au Texas mais on n’est pas passé loin d’un énorme tournant dans sa propre histoire. Entouré de la barbe et de joueurs remplissant parfaitement leurs rôles, les Rockets ont connu une saison 2018 historique avec 65 victoires pour 17 défaites. L’ogre Warriors se présentait en face et on y a tous cru, à une cuisse ? C’est une énorme What If de l’histoire récente. Le niveau des ces Rockets avec à la tête El Barburdo et en magnifique lieutenant CP3 reste impressionnant sur toute une saison.

Transféré le temps d’une saison à OKC. En leader, accompagné du jeune Shai Gilgeous-Alexander ainsi que l’ami Dennis la malice, il va fermer des bouches par rapport à son niveau de jeu. Le Thunder va vivre une saison 2019/2020 inattendue sous sa houlette les propulsant en Playoffs. Peu de monde voir personne n’avait prédit une telle aventure pour ce groupe.

Je suis certain que le passage de CP3 a permis à SGA de se développer. C’est une belle histoire à raconter. Voici ce qu’il a confié sur leur relation : « On se parle tout le temps, lui (Chris Paul) et moi sommes super proches, on a vraiment construit une relation fraternelle. […] Il a été un grand coéquipier, un exemple à suivre, particulièrement à ce moment-là de ma carrière. Nous sommes proches au-delà du basket, et c’est probablement la plus grande chose, de pouvoir lui parler de tout. »

The Point God a redoré son image auprès du grand public mais également au sein de la ligue. Il va être transféré dans l’Arizona. On a évoqué le fait qu’à Houston il soit passé très proche de décrocher le graal mais ici ce n’est pas ce qu’on raconte. A Phoenix, il était à deux victoires de toucher le trophée Larry O’Brien en 2021.

Il s’est comporté en lieutenant +++, a contribué au développement de Devin Booker. Alors merci d’avoir fait croire aux fans des Suns qu’ils avaient la capacité de décrocher leur première bannière. Cette équipe a été un rouleau compresseur mais sont tombés sur des Bucks mené par un merveilleux grec.

À la suite de ces deux saisons, il va vivre une année aux Warriors derrière l’épice puis il est parti à San Antonio pour mentorer un groupe de jeunes et notamment notre cher Victor. Il a décidé de boucler la boucle pour certainement son dernier chapitre, un retour au bercail à Los Angeles pour découvrir l’Intuit Dome en tant que maison. Merci pour tous ces récits au cours de ta carrière et je te souhaite de terminer de la plus belle des manières. Quoi qu’il arrive, ça n’enlèvera rien de ton parcours. Merci et BRAVO pour une telle longévité.

Surtout n’oubliez pas : « Le voyage est toujours plus important que la destination ».