Paolo Banchero vient de partir pour Cancún sur ce début du mois de mai après une série contre les Cleveland Cavaliers qui aura duré sept matchs. Le numéro 5 du Magic a réalisé de très grosses performances. Retour sur une première série très prometteuse.
En NBA, peu de moments sont aussi attendus que les débuts en playoffs d’une jeune star. Et ce qu’on peut désormais tous assuré, c’est que Paolo Banchero, avec son talent, sa détermination et son leadership, a su captiver les fans de la NBA dès sa première série de playoffs.
Des performances marquantes
L’américano-italien cumule sur la série une ligne de stats impressionnante avec 27 points, 8.6 rebonds, et 4 passes décisives par match. Autant dire que des gros matchs quand t’es sous le feu des projecteurs, ce n’est pas ce qui manque à Paolo Banchero sur cette série.
Après deux premiers matchs compliqués dans l’Ohio, individuellement certes, mais surtout collectivement, Paolo Banchero était l’homme attendu du Game 3. L’ailier du Magic à su répondre présent avec 31 points, 14 rebonds et une victoire écrasante contre les hommes de J.B. Bickerstaff qui n’ont jamais sû trouver de solution contre lui. Il deviendra, ce soir-là, le deuxième plus jeune joueur de l’histoire à enchaîner trois matchs à +20 points en playoffs, derrière un certain LeBron James.
Le match suivant à Orlando fût une catastrophe pour l’ailier formé à Duke, fort heureusement, Franz Wagner à su répondre présent dans ce coup de moins bien de son coéquipier, s’imposant déjà comme une référence dans les ailes du Magic et comme le lieutenant parfait pour l’ami Paolo.
C’est au Game 5 en revanche qu’on aura la performance la plus iconique de Paolo Banchero sur ces playoffs – ou presque. L’americano-italien plante 39 points à 58% au tir, dont un joli 4/7 derrière l’arc. Ce match sera un beau regret côté Banchero. Dans une franchise où le collectif prime habituellement, Banchero se sera retrouvé trop esseulé sur ce match, s’inclinant d’un seul petit point face à une équipe de Cleveland moyenne.
Le Game 6 sera une belle revanche sur le match précédent, et le collectif du Magic se sera retrouvé, défendant dur, comptant sur Banchero pour fluidifier l’attaque, sans la vampiriser. Un match très efficace de la part du natif de Seattle qui à sû trouver ses coéquipiers. Un match dans la continuité de la régulière après tout.
Quel Game 7. Que dire. Une première mi-temps des plus sensationnelles pour Paolo Banchero qui au retour au vestiaire cumulait déjà 24 points. Les shoots ne rentraient quasiment pas si il n’y avait pas écrit “Banchero” ou “Mitchell” dans le dos. Banchero trop esseulé, oui encore, s’inclinera finalement dans ce Game 7 malgré ses 38 points, non pas sans déchets cela dit.
Ce qu’on retient des playoffs de Paolo Banchero
Sur le terrain, au scoring, Banchero a démontré une efficacité impressionnante (45.6% au tir dont 40% à 3pts), même dans les moments critiques. Sa capacité à scorer malgré une grosse pression, que ce soit dans la peinture ou à trois points, a été un vrai plus pour le Magic.
Son pourcentage au tir est le même que ce soit en régulière ou en playoffs malgré qu’il prenne plus de tirs à 3 points ! Son eFG% passe donc de 49.5% à 51% ce qui est une amélioration très impressionnante.
Son tir extérieur d’ailleurs, quel step-up ! Avec quasiment 2 tentatives de plus par match qu’en régulière Banchero améliore ses pourcentages, passant de 33% sur la saison régulière à 40% sur ces playoffs !
Sa sélection de tirs, presque irréprochable, lui a permis de maintenir un pourcentage plus que correct atteignant même des grandeurs folles. Malgré un Game 7 où tout était trop forcé, il faut le reconnaître.
Athlétiquement, le gamin à déjà le pedigree des plus grands. En allant chatouiller les twins towers de Cleveland aux rebonds offensifs avec 2 OREB/M avec un moteur sans fin, ou encore en allant grappiller des fautes à droite à gauche avec quasiment 5 fautes provoquées par match !
C’est dans “le reste” que Banchero s’est aussi distingué, dans ce qu’il y a en dehors du terrain. Le Magic à trouvé son leader technique et son leader vocal en la même personne, sur cette série de playoffs. Il a su prendre ses responsabilités de “Franchise Player” avec un Usage Rate qui est passé de 29.6% en saison régulière à 34% sur les playoffs ! Nous avons ici un homme qui n’a pas froid aux yeux, les amis.
Mais où est-ce que ça coince ?
Paolo Banchero n’est évidemment pas tout blanc dans cette peine offensive. L’américano-italien a eu la vie dure sur cette série. La défense des hommes de J.B. Bickerstaff l’a totalement cadenassé… Enfin, c’est plus compliqué que ça. Avec de la défense sur l’homme très solide et des prises à deux toutes plus intelligentes les unes que les autres, Paolo Banchero n’a pas su laisser son talent à la création s’exprimer. Le sophomore du Magic se retrouve avec un ratio de 0.88 AST/TO alors qu’en régulière, il frôle les 1.80 AST/TO !
Les lignes de passes étaient intelligemment coupées, et Banchero s’est retrouvé à devoir prendre plus de responsabilités lui-même. Évidemment, il l’a fait avec brio, ce fut même impressionnant par moment, mais on sait que ce n’est pas là-dessus qu’il excelle, et lui enlever sa capacité de création, c’est l’amputer d’une de ses plus grandes forces. Une des grandes forces du Magic d’ailleurs.
Avec un Usage Rate qui n’a cessé de grandir au fur et à mesure de la série pour Banchero, c’est toute l’équipe du Magic qui s’est parfois retrouvée en manque de rythme. Ajoutez à cela les vieux démons de la régulière ; à savoir une attaque stéréotypée par un five out bancal et un manque de shooteurs probant… Le résultat ne pouvait être que difficilement différent… Bien qu’il y ait de quoi être déçu.
La série était prenable, donc les regrets peuvent être de mise. Mais avec ce grand Paolo Banchero, homme qui assume ses responsabilités, l’avenir est radieux en Floride. Quelques ajustements régleront les maux du Magic. Ajoutez un ou deux shooteurs et la mayonnaise prendra… Que devient Jett Howard d’ailleurs ?