Victoire importante pour les Warriors qui rejoignent les Wolves au tableau des équipes arrachant l’avantage du terrain. Un match haletant, avec une bataille particulièrement tactique remportée par Steve Kerr face à Ime Udoka (95-85).

Cet article a été écrit par Enzo Lecoq.

Dernier Game 1 de ce premier week-end de playoffs à 3h30 cette nuit, qui a vu s’affronter les Rockets – dauphins du Thunder dans la conférence Ouest (52-30) – et les Warriors, 7e seed à l’Ouest après une victoire au Play-In face aux Grizzlies. Une différence de cinq places au classement, mais seulement 4 victoires d’écart en fin de régulière, et une série parmi les plus attendues de ce premier tour.

Des plus attendues, car malgré l’excellente saison collective des Rockets (qui vaut à Ime Udoka une place de finaliste pour le titre de Coach of the Year), les favoris des bookmakers se trouvaient du côté de San Francisco, notamment grâce à l’excellente dynamique de fin de saison des Warriors due à l’arrivée de Jimmy Butler à la Trade Deadline. Opposition de styles également, avec deux équipes que tout sépare…

D’un côté, une équipe jeune en pleine progression, construite autour d’un pivot dominant en la personne d’Alperen Sengün et d’ailiers/arrières particulièrement athlétiques (Jalen Green, Amen Thompson, Tari Eason…). Une équipe au profil éminemment défensif – en témoigne leur 4e rang au rating défensif cette saison – mais au manque de spacing encore assez évident (Parmi les titulaires, seul Dillon Brooks a dépassé les 36% de loin cette saison) et à l’expérience encore fragile.

De l’autre, des Warriors en quête d’une potentielle “dernière” bague de l’ère Curry, avec un roster au bagage certain pour entourer le meilleur sniper de l’histoire. Une équipe reposant notamment sur un gros volume à 3 points (42 tentatives par match, 2e derrière les Celtics), et un récent duo Curry-Butler cumulant 268 matchs de Playoffs et surfant sur une fin de saison exceptionnelle (23-7 depuis l’arrivée de Buckets).

Les Warriors ont démontré toute leur expérience face aux jeunes Rockets

Et dès le début de ce Game 1 au Toyota Center, l’opposition tactique et l’avantage d’expérience des Warriors est manifeste, à l’image de la faute offensive d’Alperen Sengun provoquée par Draymond Green dans les 30 premières secondes du match… avant de se faire ATOMISER par ce dernier sur un poster qui lui vaut la première place du top 10 de la nuit. Pourtant, c’est bien les Rockets qui prennent les devants avec un 13-5 sur la première moitié du QT1. 3 échecs d’entrée de jeu pour le chef Curry du parking, bien défendu par Jalen Green et Dillon Brooks (spoiler : on ne verra quasiment plus Steph rater par la suite).

En sortie de temps mort, les hommes de Steve Kerr reviennent fort en profitant des échecs des texans de loin (1/6 à trois points dans le premier quart). Curry profite de la défense serrée derrière l’arc pour s’offrir des boulevards en drive, la circulation de balle revient peu à peu côté Warriors, et les Rockets ne terminent la première période qu’avec une possession d’avance (21-18).

C’est dans le deuxième quart que Golden State va mettre un coup d’accélérateur, aidés par un Jimmy Butler énorme en défense (3 interceptions et 4 rebonds dans le QT2). De son côté, le chef trouve la mire et l’écart se creuse rapidement. A l’autre bout du terrain, Alperen Sengun continue de scorer mais la défense des Californiens prend à deux voir trois joueurs le pivot turc, l’obligeant à ressortir la balle sur des coéquipiers bien trop maladroits (8/29 au tir dont 2/11 de loin en première mi-temps). Résultat : net avantage pour les Warriors qui rentrent aux vestiaires avec treize points d’avance (47-34)

Au retour sur le parquet, pas vraiment de changement de dynamique. Jimmy, Steph et compagnie continuent leur run en s’appuyant sur le manque de discipline des Rockets qui les placent dans le bonus avec 10 minutes à jouer. Résultat, 17-7 sur les 5 premières minutes du QT3 pour porter l’avantage à 23 points. Match quasiment plié et victoire sereine à l’extérieur en prévision… vous êtes sûrs ?

Enorme casse-tête pour Ime Udoka, qui voit son équipe enchaîner les briques du parking mais n’a sous la main quasiment aucun joueur capable d’apporter un réel spacing (à l’exception peut-être d’Aaron Holiday). Le coach des Rockets va alors tenter de prendre Golden State à contre pied, en ajoutant non pas des shooters pour punir le surnombre intérieur de la défense des Warriors, mais bel et bien de la taille pour répondre par un défi physique. Une sorte de 5v5 dans la peinture, avec l’entrée d’abord de Tari Eason à la place d’Amen Thompson, puis de Jabari Smith et Steven Adams, qui jouera même quelques minutes à côté d’Alpy.

Choix judicieux visiblement, puisque les Rockets vont faire de leur moitié de terrain une véritable prison pour Golden State, avec Tari Eason dans le rôle de maton en chef (Jimmy Butler s’en souvient encore). Etouffés par la défense de fer de Houston, les Warriors ne marqueront que trois petits points sur la deuxième moitié du QT3 (la légende raconte que la DRH d’Alcatraz a contacté Rafael Stone).

De plus, les Texans vont dominer ce quart-temps sous le panier, et ce des deux côtés du terrain : 10 rebonds offensifs pour les Rockets (merci Steven Adams), soit plus que le total de rebonds des Warriors sur le QT3 (7). Si la réussite n’est toujours pas au rendez-vous (1/9 de loin), l’avantage de possessions va permettre à Houston de faire repasser l’écart sous les dix points.

On attaque donc la dernière période du match sur un score de 69 à 60 en faveur de la Dub Nation, mais sur une dynamique dangereuse pour des Warriors qui ont échoué à tuer le match au quart précédent. Alperen Sengun ramène les Rockets à 7 longueurs, Jabari Smith pose un très gros contre sur Gary Payton II et les fans du Toyota Center se lèvent d’un bond d’espoir…

Mais voilà : les Golden State Warriors comptent parmi eux un extraterrestre nommé Stephen Wardell Curry, et la planète basket sait combien le Baby-faced Assassin aime ces moments. Sur une remise en jeu de Brandin Podziemski avec 5 secondes sur l’horloge des 24, le chef récupère la balle, recule, et décoche une ogive au dessus du Rookie Amen Thompson. Splash. GS reprend dix points d’avance mais c’est la salle entière qui prend la clim.

Le duo Sengun-Adams continue de faire des dégâts sous les arceaux, bien aidé par Jabari Smith, et Houston recolle à une toute petite possession d’écart (73-76). Sur un call litigieux, challengé et perdu par Ime Udoka, Brandin Podziemski repousse les Rockets à 4 unités. Une minute plus tard, c’est encore et toujours le Chef qui vient ASSASSINER Amen Thompson et ses coéquipiers, avec un pull up contesté à 11 mètres sorti de Pluton. 82-75, 5 minutes à jouer, nouveau coup de masque sur les hommes d’Udoka.

C’est finalement Moses Moody qui plantera le dernier clou dans le cercueil des Rockets. Golden State a dominé, Golden State s’est fait peur, mais Golden State remporte ce game 1 (95-85) et reprend l’avantage du terrain dès l’entâme de la série.

Outre la performance de Steph Curry (31 points, 6 rebonds, 3 assists et 3 interceptions à 12/19 dont 5/9 du parking), Jimmy Butler a également dominé la rencontre des deux côtés du terrain (25 unités à 52% au tir, 7 rebonds dont 3 offensifs, 6 assists et 5 steals). On peut tout de même relever la performance individuelle d’Alperen Sengün (26 points), bien aidé au rebond par le Kiwi Steven Adams (21 rebonds pour la paire d’intérieurs)

Les deux équipes reviendront se retrouver au Toyota Center ce mercredi soir pour le Game 2. Victoire obligatoire pour les Rockets sous peine de rejoindre la baie de San Francisco menés 2-0. Pour cela, les joueurs de Houston devront impérativement régler la mire (39% au tir et 21% à 6/29 de loin au Game 1, dont un 2/13 particulièrement laid de Fred Van Vleet). Match à suivre mercredi soir à 3h30, heure française !

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