Stade Rochelais

Preview LNB 2024-25 : Stade Rochelais, objectif maintien ?

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Pour notre premier épisode des Previews LNB Élite, nous allons nous intéresser à un jeune club. Après une folle épopée de trois ans dont une dernière saison exceptionnelle, le Stade Rochelais va disputer une saison en première division pour la première fois de son histoire. Une montée surprise, qui accélère les choses pour cette équipe tant sur le plan de l’effectif, du budget, mais également des infrastructures. L’objectif est simple pour La Rochelle : éviter la descente dès la première année, mais le Stade Rochelais peut-il réussir à se maintenir dans l’élite ?

2023-24, la saison parfaite du Stade Rochelais

  • 1er de la saison régulière de Pro B : 27 victoires / 7 défaites
  • Playoffs Pro B :
    – Quart de finale contre Alliance Sportive Alsace : 2 victoires à 1.
    – Demi-finale contre Rouen : 2 victoires à 0.
    – Finale contre Boulazac : 2 victoires à 0.
  • MONTÉE EN ÉLITE
  • Coupe de France : Élimination en 32èmes de finale par Rennes (NM1) 71 à 84.

La saison 2023/2024 a été parfaite avec une première place du championnat et un bilan de 27 victoires pour 7 défaites (dont 3 défaites sur les 3 dernières journées). L’un des points marquants de cette saison est la force donnée par le public dans une (petite) salle à guichets fermés pour chaque match à domicile. La montée n’a fait que renforcer l’engouement du grand public de la ville, bien que toujours dans l’ombre du rugby.

Portée offensivement par Tray Buchanan, le MVP du championnat, et par Johan Lofberg un international suédois, l’équipe s’est surtout appuyée sur une défense de plomb. En effet, La Rochelle n’a autorisé que 70 points en moyenne à ses adversaires, la moyenne du championnat étant à 80. Un des autres facteurs clés de cette réussite est Julien Cortey, élu meilleur coach du championnat et récompensé avec une place sur le banc de l’équipe Monde au All-Star Game français.

Et lors des play-offs, dans une année un peu particulière où le premier de la saison régulière ne monte pas directement, l’équipe n’a pas faibli. Elle s’est tout d’abord imposée 2-1 en quarts contre l’Alliance Sportive Alsace, puis 2-0 en demi contre Rouen. Arrivant en finale contre Boulazac, un prétendant annoncé à la montée, l’équipe s’appuie sur ses points forts avec 49 points encaissés au premier match. Pour l’ultime match, les deux équipes sont sous tension et manquent d’adresse. Au bout de la nuit et après une prolongation arrachée par Boulazac, le Stade Rochelais s’impose finalement, remportant la série 2-0 et validant ainsi le billet pour l’Élite.

Le moment fort de la saison est bien évidemment le moment où l’équipe se qualifie. Mais d’un point de vue de supporters et beaucoup plus personnel, il faut citer le moment de partage entre l’équipe et le public pour célébrer un trophée, un projet et des joueurs qui nous auront fait vibrer.

Les départs

  • Tray Buchanan (25 ans, meneur, Le Mans), le MVP de Pro B et meilleur joueur de l’équipe avait déjà acté son départ avant même la montée. Celui à qui il semble désormais difficile de poser des limites amènera à sa nouvelle équipe du MSB ses qualités de scoreur et de shooteur exceptionnelles.
  • Johan Lofberg (28 ans, ailier, Nantes), l’international Suédois et autre pilier offensif de cette équipe, d’une régularité sans faille (13 points de moyenne) rejoint le club de Nantes en Pro B.
  • Cherif Haidara (31 ans, ailier fort, Nantes), l’intérieur et international malien passé de la N2 à la Pro B en 3 ans, va également rejoindre le club de Nantes.
  • Thomas Ville (29 ans, arrière, sans club actuellement), arrivé en renfort après la blessure de Lucas Hergott, il aura dynamité les défenses adverses en sortie de banc pendant cette belle saison.
  • Alexis Tanghe (33 ans, ailier fort, Evreux), qui a vécu sa 5ème montée de la Pro B à la Betclic Elite (un record), va apporter sa qualité de shoot et sa taille au club d’Evreux (pro B) pour essayer de réaliser une 6ème montée.
  • Victor Diallo (23 ans, ailier fort, Boulogne), en recherche de temps de jeu et d’un rôle plus important, il rejoint le club de Boulogne en Nationale 1.
MVP de la finale et de la saison régulière, Tray Buchanan entre dans l'histoire avec La Rochelle - BeBasket
MVP de la finale et de la saison régulière, Tray Buchanan entre dans l’histoire de l’histoire du club (via BeBasket)

Les arrivées

  • Allen Flanigan (23 ans, arrière, Ole Miss Rebels en NCAA), fraîchement sorti de l’université américaine où il a passé 4 ans – dont 3 à Auburn – on retrouve ici un poste 2 gaucher très complet. D’abord identifié comme un fort défenseur, il a dû adapter son jeu et élargir sa palette offensive. On retrouve des traces de son profil dans certains scootings pour la draft, mais il a subi une rupture du tendon d’Achille en 2022, l’éloignant des parquets pendant de longs mois et donc de ses rêves de NBA. Tous ces éléments portent à croire que Flanigan sera l’une des pièces majeures du nouvel effectif du Stade Rochelais.
  • Ryan Hawkins (27 ans, ailier fort, Estra Pistoia en Italie), passé par la NCAA, la G-League avec les Raptors puis la première division italienne l’année dernière, c’est un ailier fort, avec un grand volume de tirs à 3 points et une réussite assez variable. À première vue, en remplacement de ce qu’apportait Alexis Tanghe.
  • Jakub Niziol (28 ans, ailier, WKS Wroclaw en Pologne), ailier international polonais qui a connu l’Eurocup les deux dernières saisons avec son club de Wroclaw et possédant des grandes qualités athlétiques avec une palette offensive complète.
  • Sam Sessoms (24 ans, meneur, Craiova en Roumanie), le nouveau meneur américain passé par la NCAA et par le championnat roumain, représente un profil très similaire à Tray Buchanan et il aura la lourde tâche de remplacer dans l’apport offensif celui qui tournait à 18 points de moyenne. À noté que Sessoms est un rat de gymnase, passant son été dans les tournois pro AM et sur les playgrounds.
  • Clifton Moore (25 ans, pivot, Caledonia Gladiators), intérieur de 2m08 et dernier Américain, également passé par la NCAA, puis le championnat britannique dans lequel il a été nommé dans la All-Defensive Team. Un profil assez similaire au pivot anglais déjà présent dans l’effectif Jubrile Belo, mais qui vient alors doubler le poste de pivot.
Sam Sessoms, le nouveau meneur américain du Stade Rochelais
Sam Sessoms, le nouveau meneur américain du Stade Rochelais (via PressBoxOnline)

L’effectif 2024-25 du Stade Rochelais Basket

  • Meneurs : Sam Sessoms, Mathéo Leray, Boris Bourichon
  • Arrières : Allen Flanigan, Gaëtan Clerc
  • Ailiers : Jakub Niziol, Lucas Hergott
  • Ailiers forts : Ryan Hawkins, Jérome Sanchez, Sofiane Benragba
  • Pivots : Clifton Moore, Jubrile Belo

Un recrutement avec des joueurs qui ne connaissent pas le championnat français, c’est là le pari que tente le Stade Rochelais. Le club a un budget limité, mais a déjà prouvé qu’il était capable de déceler du talent chez des joueurs assez inconnus du public français. Mais au global, aucun joueur n’a réellement connu la première division française.

Parmi ceux qui ont vécu la montée en Pro B : Jérome Sanchez et Gaëtan Clerc – le capitaine – sont les plus expérimentés du groupe et auront un rôle primordial dans le vestiaire. Mais sur le terrain, il y a des interrogations sur le niveau attendu pour l’élite. Lucas Hergott n’a jamais évolué à ce niveau également et revient d’une très longue blessure. En résumé, les 5 recrues de l’été seront très certainement le nouveau 5 majeur des Jaune et Noir.

Le joueur à suivre : Mathéo Leray, meneur, 21 ans

Jeune joueur de 21 ans, Mathéo Leray est issu de la formation choletaise. En 2022, il a réalisé quelques apparitions avec le groupe professionnel en participant à des matchs de Betclic Elite et d’Europe Cup. Dans le même temps, il remporte le championnat Espoir en étant élu MVP du championnat. Pour bien finir l’année 2023 et durant l’été, il remporte le Championnat d’Europe des U20 en étant titulaire de l’équipe de France.

Il débarque à La Rochelle à l’intersaison 2023 et montre tout de suite ses qualités. D’abord, défensivement, il peut suivre les meneurs adverses en pression tout terrain, sans aucun problème. Et avec quelques kilos de muscles en plus, il sera encore plus difficile de marquer sur lui. Du côté offensif, c’est avant tout un meneur avec une vision de jeu nettement supérieure à la moyenne. Capable de trouver n’importe qui sur le terrain, avec des passes parfois spectaculaires, il a tourné à près de 5 passes décisives de moyenne la saison dernière, en 20 minutes de jeu.

Mais s’il est à suivre, c’est qu’il a encore une nette marge de progression. En attaque, son adresse extérieure lui a posé problème avec seulement 20% de réussite à 3 points. De plus, qui dit passeur spectaculaire dit déchets techniques et il devra ajuster son nombre de ballons perdus (2.2 par match).

Au final, c’est un meneur issu de la formation française, qui gravit les échelons petit à petit, en dominant au niveau Espoir et en s’imposant rapidement en pro B. Son adaptation à chaque niveau supérieur se fait à vitesse grand V, et il doit continuer comme ça pour s’épanouir au plus haut niveau, s’imposer dans cette équipe et continuer à progresser. De par tous ces facteurs, Mathéo Leray peut devenir un futur grand meneur du championnat français et a minima un joueur avec une carrière très longue à haut niveau.

Mathéo Leray, meneur du Stade Rochelais Basket
Mathéo Leray, meneur du Stade Rochelais Basket

L’avis du rédacteur

La saison du Stade Rochelais Basket s’annonce compliquée. Après une montée fantastique mais surprenante, les dirigeants ont remplacé, théoriquement, les départs des deux meilleurs scoreurs de l’équipe. L’un des problèmes majeurs de cet effectif est l’inexpérience de la Betclic Elite avec seulement quelques joueurs qui ont joué des matchs à ce niveau mais avec des rôles extrêmement limités.

Et à première vue, le niveau réel de cette équipe semble légèrement en dessous des autres concurrents. La Rochelle a surfé durant 3 ans sur la vague des succès, mais alors comment vont réagir les joueurs, le coach, les supporters dans les moments compliqués et dans les défaites, qui pourraient s’engranger rapidement ?

Cependant, plusieurs points positifs sont à noter. Dans un premier temps, les systèmes défensifs s’adaptent mieux aux changements de joueur et de niveau que les systèmes offensifs. Le Stade Rochelais devrait donc continuer à miser sur son point fort pour gagner quelques matchs, à savoir la défense.

Dans un second temps, l’équipe peut compter sur son public. En effet, l’engouement à l’échelle locale est déjà présent : les demandes d’abonnements ont explosé et dépassent même largement la capacité maximale d’accueil du gymnase Gaston Neveur (1637 places). Mais pour rester compétitif sur le long terme, cette équipe doit exploser à l’échelle supérieure, pour que les investisseurs, qu’ils soient publics ou privés, s’intéressent au projet afin de rester dans l’élite du basket français.

Le public du Stade Rochelais
Le public du Stade Rochelais

Afin d’atteindre son objectif du maintien, le Stade Rochelais doit viser le palier des 13 victoires. Beaucoup d’incertitudes rôdent autour de l’effectif dont aucun joueur n’a vraiment joué à ce niveau de compétition. Le coach qui a montré de formidables choses doit composer avec un 5 majeur tout neuf et doit donc trouver une alchimie assez rapidement, tant sur le terrain qu’en-dehors. Mais la situation d’outsider colle parfaitement bien avec cette équipe. La défense ainsi que le soutien du public vont pousser à gagner quelques matchs, et si les recrues étrangères et Mathéo Leray répondent positivement aux attentes que l’on a placées en eux, alors le Stade Rochelais Basket connaîtra une deuxième saison en Élite.

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