Ca y est la saison régulière 2022-2023 a pris fin, laissant place à la meilleure partie de la saison : les playoffs ! Néanmoins, pour certaines équipes, une dernière étape appelée play-in doit être surpassée auparavant pour tenter d’atteindre le titre sacré. C’est le cas des Raptors et des Bulls qui ont respectivement fini 9ème et 10ème de la conférence Est et qui devront s’affronter mercredi soir à 1h30 heure française dans la terrible Scotiabank Arena de Toronto ! Il est donc l’heure de passer au crible chaque élément de cet affrontement pour avoir un aperçu complet de cette confrontation qui s’annonce pour le moins palpitante !
La dynamique des deux équipes
En difficulté tout du long de la saison, Raptors et Bulls ont fait partie des grandes déceptions de la ligue et les deux équipes s’attendaient à un bien meilleur classement en ce début d’avril. Entre blessures, manque d’adresse et manque de confiance envers le banc, plusieurs similitudes apparaissent entre Toronto et Chicago. Toutefois, il est intéressant de s’intéresser aux derniers matchs de chaque équipe afin d’évaluer plus ou moins bien leur dynamique à l’aube de ce play-in sanglant.
Tout d’abord, Chicago reste sur 6 victoires sur les 10 derniers matchs avec notamment de belles victoires contre une équipe des Lakers qui retrouvaient des couleurs ou contre Memphis qui avait à coeur de sécuriser sa deuxième place de l’Ouest. Les stars ont répondu présent avec notamment plusieurs matchs à plus de 30 points pour LaVine sur cette période. Néanmoins, la tâche qui assombrit le tableau pour les Bulls est l’absence de Lonzo Ball. En effet, sa blessure au genou gauche a nécessité une nouvelle intervention chirurgicale le rendant indisponible jusqu’à la saison prochaine. Cet aspect va continuer de peser particulièrement sur la défense extérieure de Chicago, même si leur défense sur cette saison régulière reste la 7ème meilleure de toute la NBA.
Du côté canadien, la fin de saison reste à l’image de la saison : en dents de scie. En effet, même si les Raptors affichent 7 victoires sur leurs 10 derniers matchs, on observe, qu’hormis Miami, le reste de ces victoires sont contre des équipes ayant en tête Wembanyama et non le Larry O’Brien Trophy. Toronto a par exemple buté sur les leaders de l’Est comme Philadelphie ou encore Boston à deux reprises alors qu’ils avaient des armes pour les battre, notamment si leur adresse avait été meilleure (18% à 3 points sur la première confrontation contre les Celtics). Ce manque de régularité a fait finir Toronto à la 9ème place alors que l’équipe était complètement capable de terminer 8ème ou d’essayer de grimper un peu plus. Toutefois, la bonne nouvelle reste l’état de santé du collectif, puisqu’avec le retour de blessure de Gary Trent Jr., toute l’équipe est en forme et prête à se battre pour arracher le dernier spot ouvert pour les playoffs à l’Est.
Les affrontements en saison régulière
Ces deux équipes se sont affrontées 3 fois cette saison pour un bilan de 2 victoires à 1 en faveur de Toronto. Les deux premières confrontations se sont déroulées en novembre en back-to-back et ont laissé les équipes avec une victoire chacune. Lors de ces deux premiers matchs, Fred VanVleet a été particulièrement en vue du côté de Toronto avec 30 et 27 points. Pour les Bulls, la marque fut plus répartie même si LaVine a fini avec 30 unités lors de la deuxième rencontre. La troisième et dernière rencontre entre Raptors et Bulls s’est déroulée en mars et a vu les canadiens repartir avec la victoire notamment grâce à 6 joueurs scorant plus de 10 points chacun, et cela malgré un FVV à seulement 3 points.
Sur l’ensemble de ces affrontements, l’attaque et la défense des deux teams sont assez similaires permettant des rencontres serrées et divertissantes. Chicago tire cependant bien mieux que les Raptors avec une réussite globale de 50% sur les 3 matchs (contre 42% pour Toronto). Le banc des Bulls marque également en moyenne plus de points que le banc canadien même si cette statistique s’est équilibrée depuis l’arrivée de Poeltl et le passage de GTJ en 6ème homme. Tout cela met en lumière un certain équilibre apparent entre ces deux effectifs et leurs performances tout du long de la saison.
La force principale de chaque équipe
Chicago : l’efficacité aux shoots
Les Bulls présentent en cette fin de saison régulière le 3ème meilleur pourcentage aux tirs de la ligue avec 49,1% au global. Cela est notamment dû à l’adresse reconnue de DeRozan dans le midrange ou aux travaux de Vucevic dans le secteur intérieur. Pour appuyer cet aspect, ces deux joueurs tirent à plus de 50% et Zach LaVine a un pourcentage tout à fait honnête également (48,6%). A l’inverse, Toronto est une des pires équipes au shoot (4ème pire pourcentage) et la plupart de ses joueurs manquent de régularité, ce qui fait que chaque soir, personne ne sait quelle visage les Raptors vont montrer sur le parquet.
Toronto : versatilité et défense
En cette fin de saison, Toronto a enfin retrouvé ce qui caractérise son équipe depuis si longtemps : la versatilité et la défense. Même si leur défense était loin d’être l’une des meilleures en début d’année, Nurse et ses joueurs ont su resserrer les verrous jusqu’à finir la saison avec la 5ème meilleure défense de la ligue. Cela est notamment dû à la versatilité des titulaires comme Barnes, Siakam et Anunoby. Ce dernier a d’ailleurs fini cette saison régulière en tant que steal leader avec 128 interceptions au total et une moyenne de 1,9 interceptions par match. La capacité de ces joueurs à pouvoir switcher du poste 1 à 5 est une force que peu d’équipes ont et dont il faut profiter, notamment pour combler les lacunes de l’autre côté du terrain.
Les failles à exploiter
Chicago : la dépendance LaVine-DeRozan
Reposant sur deux joueurs calibres all-star, l’équipe de Chicago s’est malheureusement trop souvent cette saison reposée sur ces leaders. Même s’ils sont bien évidemment capables de coups de chaud durant un match ou même un quart temps, cette ultra-dépendance leur a joué des tours certains soirs. Si la défense canadienne arrive a canaliser au mieux ces deux joueurs, la balle va devoir arriver dans les mains des autres et ainsi responsabiliser davantage Vucevic, Coby White ou encore Patrick Williams. Cela ne joue pas en la faveur des Bulls puisqu’aucun de ces joueurs sur le papier ne semble être meilleur que Siakam, Poeltl ou FVV qui défendront sur eux. La clé du match pour les Raptors peut donc se jouer sur l’efficacité de leur scouting report et leur plan défensif s’il est bien appliqué.
Toronto : l’irrégularité à 3 points
Toronto est capable du meilleur comme du pire durant un match comme on l’a déjà dit précédemment. Toutefois, même si VanVleet a participé au 3-points contest l’année passée, l’équipe n’est pas réputée pour être une des meilleures derrière l’arc. Elle possède d’ailleurs le 3ème pire pourcentage de la ligue à cet exercice avec un faible 33,5%. Si les shoots ne rentrent pas en début de match et que GTJ n’arrive pas à inverser la tendance en sortie de banc, cela va grandement pénaliser les Raptors et ainsi permettre à Chicago de laisser plus d’ouverture à 3 points et en accentuant la défense dans le périmètre. Cette responsabilité ne repose donc pas sur un seul joueur mais bien sur l’ensemble du collectif qui doit tout donner sur ce match décisif.
Le facteur X
Chicago : Nikola Vucevic
Scorant une moyenne de 18,7 points accompagnés de 10 rebonds sur les 3 matchs face à Toronto cette saison, Vucevic peut s’avérer être le réel facteur X de cette équipe. Lorsqu’il arrive à s’imposer dans la raquette et obtenir des positions de shoot adéquates, le monténégrin peut véritablement être létal et laisser parler sa technique pour rendre une prestation majeure et soignée dans les stats. Le secteur intérieur de Toronto (Poetltl, Achiuwa, Siakam, Boucher) vont devoir être appliqués et venir en aide dans les actions importantes afin d’éviter de se faire manger sous le cercle et de faire trop de fautes bêtes et rapides ce qui laisserait le champ libre à Vucevic pour le restant du match.
Toronto : O.G. Anunoby
13 et 9 points, voici la marque de DeMar DeRozan sur les deux dernières confrontations Raptors-Bulls. La raison ? O.G. Anunoby. Le britannique, véritable symbole de la défense canadienne est le véritable facteur X du côté de Toronto. Il a toutes les capacités pour éteindre DeRozan le temps d’une soirée et lui faire passer un mauvais quart d’heure, l’obligeant à forcer des tirs compliqués et à gâcher certaines belles opportunités. De par son expérience, mais également les années passées à ses côtés, O.G. connaît tous les rouages du jeu de son adversaire et sera envoyé en mission défensive de la première à la dernière minute afin de l’obliger à donner la balle à ses coéquipiers. De plus, si Anunoby commence à rentrer ses shoots et à dunker comme il sait le faire, il va devenir un réel poison pour Chicago, des deux côtés du terrain.
Le pronostic
Ainsi, cette rencontre du play-in s’avère être très intéressante au vu des différents points soulevés durant cette preview. L’équilibre de leurs attaques et de leurs défenses, ainsi que les talents individuels de chaque équipe peut permettre un match serré et qui tient toutes ses promesses. Toutefois, personnellement je mise sur une victoire des Raptors puisque je pense que l’avantage du terrain, l’ambiance de la Scotiabank Arena et la dynamique affichée par les cadres et les responsables du banc sur les derniers matchs sont de bonne augure pour un march couperet comme celui-ci.
Quoi qu’il arrive, le vainqueur de cette rencontre se rendra sur le terrain du perdant de Heat-Hawks dans la nuit de vendredi à samedi afin de tenter de décrocher le 8ème spot des playoffs et donc un premier tour face aux redoutables Milwaukee Bucks !