Après avoir parlé des « anciens » du Jazz, il est temps de s’intéresser au présent et au futur avec les jeunes joueurs du Jazz. Nouvelles arrivées et sophomores, quelles évolutions pouvons-nous attendre d’eux ?
John Collins, l’ancien faucon rêve de devenir un aigle
Arrivé cet été via un trade, il débarque dans les montagnes de l’Utah contre un Rudy Gay vieillissant et un second tour de draft. Un braquage à la Danny Ainge. On s’est longtemps demandé quel rôle il allait avoir, mais Will Hardy, lui, n’a pas hésité longtemps. En effet, notre nouveau poste 4 a tout de suite été intégré au 5 majeur. Il reprend goût à jouer chez nos mormons et à une constance assez incroyable pour le moment. Il n’a pas eu un seul match en dessous des 10 points, pour une moyenne de 14.6. Mais c’est surtout l’augmentation de son pourcentage à 3-points qui est assez dingue. Passant de 29.2% l’année dernière à 41.8% cette année, ce qui est d’ailleurs son meilleur pourcentage dans ce domaine depuis le début de sa carrière. Comme une impression qu’il se sent bien chez nous.
Objectif de l’année : Retrouver sa stabilité et oublier sa dernière année à Atlanta. Devenir un joueur sur lequel nous pouvons compter pour reconstruire.
Walker Kessler, la nouvelle tour de défense du Jazz
Après une année rookie exceptionnelle, finissant 3ème de la course au ROY, il va devoir continuer sur sa lancée. Mais attention, les adversaires sont maintenant prévenus. On voit bien que ce début de saison est compliqué pour lui, toutes ses stats sont en chute. Surtout ses pourcentages au tir. Il passe de 72% à 54%. On remarque également dans le jeu qu’il a plus de mal à trouver sa place, suite à l’arrivée de Collins. Notre numéro 24 doit également réussir à prendre un peu plus soin de la balle. Son taux de perte de balle a également augmenté passant de 0.8 à 1.2. Il faut bien sûr prendre en compte, qu’une fois encore cette année le Jazz est en reconstruction. Mais si il n’arrive pas à trouver sa place il risque de perdre des minutes et ça n’est vraiment pas ce que l’on souhaite.
Objectif : Garder ses stats de rookie et montrer qu’il peut s’inscrire sur le long terme dans le projet du Jazz. Prouver qu’il peut devenir un DPOY dans les prochaines années. Améliorer son jeu en pick and roll serait un énorme plus.
Ochai Agbaji, que peut-il nous apporter ?
Avec son mètre 96 de muscle, Ochai a réussi à gagner sa place l’année dernière grâce à quelques bonnes perfs ( 4 matchs à plus de 20 points, dont son career-high à 28 points dans une victoire contre Denver), mais surtout une énergie défensive sur l’homme qui ne passe pas inaperçu. Profil 3&D, il avait un pourcentage à 3-points de 35.5% la saison dernière. Actuellement, celui ci est monté à 37.2%. Notre numéro 30 n’est peut être pas très grand, cependant, il peut défendre du poste de meneur à celui d’ailier fort assez facilement. Il a un physique pour contenir de sacrés joueurs et il n’est que sophomore.
Objectif : Devenir notre principal défenseur extérieur et développer son shoot derrière l’arc.
Simone Fontecchio, l’artilleur du Jazz
Après un été plus que réussi avec son équipe nationale d’Italie, le meilleur joueur italien démarre sa deuxième saison sous les couleurs du Jazz. C’est l’un des rares à se montrer à son avantage. Une certaine envie défensive, mais surtout quelques beaux petits shoots. Joueur qui s’intègre très bien dans un collectif, il pourrait très bien avoir un rôle à la Kyle Korver si son pourcentage à 3-points reste bon. Une amélioration à la passe serait un plus pour garder sa place dans l’équipe.
Objectif : Avoir un pourcentage à 3 points au dessus des 40%.
Omer Yurtseven, réussira-t-il à s’imposer en back up de Kessler ?
Pivot de 2m09, Omer est arrivé cet été de Miami où il n’a jamais réussi à vraiment s’imposer. Pourtant avec de belles stats en G-league, celui-ci n’a joué qu’un petite minute par-ci, 5 minutes par-là lors des derniers playoffs. Engagé pour deux ans dans le froid de l’Utah, il peine à trouver sa place offensivement. À part ce match contre les Lakers où il est monté à 18 points à 8/10 au tir. Il se montre au rebond où il arrive à ne pas être bougé facilement. Un vrai joueur de devoir. Si Coach Hardy lui donne une mission, il va l’accepter sans problème.
Durant la blessure de Walker, il porte la défense dans le 5 majeur. Dans la logique, il reprendra sa place sur le banc. Mais il sera possible de le voir dans le 5 à certains moments. Il finira également des matchs selon les besoins de l’équipe. Il s’est magnifiquement montré durant les deux matchs contre les Pélicans où il a su défendre comme il le faut face à Valanciunas.
Objectifs : Assurer sa place dans la rotation. Travailler son jeu offensif, principalement son jeu dos au panier et les picks and roll. Avec son physique il peut enfoncer plus d’un joueur.
Keyonte George, Taylor Hendricks, Brice Sensabaugh, 3 rookies qui vont devoir se faire une place
Drafté cet été en 16ème position, notre nouveau numéro 3 veut clairement montrer qu’il est capable de beaucoup de choses. Keyonte George est celui qui a le plus de minutes dans l’équipe. Bon, c’est sûr qu’à son poste, il n’y a pas grand monde. Mais il montre de l’envie. Notre coach lui fait confiance en ce début de saison et ça fait plaisir. Gros point négatif, son pourcentage au shoot. Il faut se dire que ça va se régler avec le temps, nous ne visons clairement rien cette année, alors, il a le feu vert pour vendanger. Point positif, il a déjà une vision de jeu très intéressante, il a déjà quelques highlights à son actif avec des passes venues d’un peu nulle part.
Passons à Taylor Hendricks. Drafté en 9ème position par le Jazz c’est peut être LE joueur dont on attend le plus de voir quel va être son niveau, vu le potentiel de dingue affiché avant la draft. Mais John Collins ne faisait pas encore parti de l’effectif. Cependant l’arrivée de ce dernier a remis un peu en question l’utilité de Hendricks. Pour l’instant, notre numéro 0 se retrouve à jouer principalement en G-league. Il s’y est montré plus qu’intéressant, en défense il s’amuse à bloquer plus d’un joueur. Et en attaque il nous montre de belles choses aussi, un joli pourcentage de 38% à trois points mais 43% en général. Il a eu le loisir de jouer dans les deux derniers matchs en NBA et a su se montrer, avec même un match à 10 points à 66.7% au shoot. Bon, dans un match à sens unique contre les Mavericks, mais on ne cherche pas vraiment à ce qu’il fasse gagner l’équipe.
Le dernier rookie, Brice Sensabaugh, a un potentiel offensif assez incroyable. Il a une vitesse d’exécution au tir assez rapide. Reconnu comme un fort scoreur avant la draft, il montre en effet dans la G-League tout le panel dont il est doté. Shoot derrière l’arc, pénétration, mid-range, il peut clairement tout faire. On voit également un jeu de passe assez prometteur. Maintenant, on attend de voir ce qu’il pourrait donner en NBA. Mesurant 1m97 et pesant 107 kilos (données d’il y a 6 mois), il pourrait faire exploser quelques raquettes. Le problème c’est qu’au Jazz, c’est un peu bouché au rayon des ailiers. Alors pour l’instant, à part continuer ses grosses perfs (4 matchs à plus de 20 points et un à 21 points) et s’améliorer dans le secteur défensif (son gros point faible), il ne peut pas faire grand chose. Espérons qu’Hardy le fera jouer pour qu’il puisse montrer un peu plus de quoi il est capable.
Objectifs de nos rookies : Pour Brice et Keyonte, c’est surtout développer leurs choix de shoots. Keyonte devra également pouvoir jouer tous les matchs de l’année, ce qui est plutôt bien parti. Tandis que pour Brice, ça sera d’enfin avoir des minutes avec l’équipe 1. Pour Taylor c’est un peu plus différent. Son objectif sera surtout de ne plus aller du tout en G-League au fur et à mesure de l’année, ce que je ne doute pas. Pour cela, il devra essayer de rester constant au shoot, car c’est sa force principale en tant que 3&D. Enfin, il devra également apprivoiser les attaques adverses pour défendre au mieux.
La saison est déjà un minimum avancé et nous pouvons y voir certaines tendances se dessiner. Coach Hardy a du pain sur la planche et même si il y a certains matchs où l’on sort de mauvais « chef d’oeuvre » on peut voir des choses où l’on peut se réjouir. Maintenant à lui de jouer au mieux la partition.