Gabby Williams lors du All-Star Game 2025 attaquant face à Paige Bueckers. Crédit : Christine Tannous/IndyStar / USA TODAY NETWORK

L’aventure de Gabby Williams jusqu’au All-Star Game

Gabby Williams a écrit l’Histoire durant cette saison 2025 en devenant la première française sélectionnée au All-Star Game, le point d’orgue d’une carrière déjà longue de huit ans.

La montée en puissance de Gaby Williams 

Gabby Williams a progressivement gravi les échelons en WNBA depuis son arrivée dans la Grande Ligue féminine. Draftée à la 4ème place en 2018 par le Chicago Sky, elle a su s’imposer au fil des saisons grâce à son énergie, sa polyvalence et son éthique de travail remarquable. 

Dès le début de sa carrière, l’ailière se fait remarquer pour sa défense étant l’une des meilleures interceptrices de la ligue avec 1.6 prises par match de moyenne pour sa saison rookie et un 3.6% de steal pourcentage, le meilleur de la WNBA.

L’année suivante sera plus compliquée pour la joueuse qui verra son temps de jeu relativement diminué passant de 23 à 16 minutes de jeu par match en moyenne. L’arrivée du nouveau coach James Wade à ce moment-là n’a pas aidé la jeune joueuse qui s’est retrouvée dans un rôle plus secondaire. 

Gabrielle Williams sous les couleurs du Chicago Sky en 2018. Lors de sa saison rookie où elle à finit 6ème au titre de DPOY. Crédit : Julio Aguilar/Getty Images
Gabrielle Williams sous les couleurs du Chicago Sky en 2018. Lors de sa saison rookie où elle à finit 6ème au titre de DPOY. Crédit : Julio Aguilar/Getty Images

L’année 2020, marquée par la pandémie, a été la meilleure au niveau statistique pour Gabby Williams sous les couleurs du Sky. La joueuse retrouve les standards de sa saison rookie : 7.7 points, 4.0 rebonds, 2.0 assists, 1.3 steals, tout en s’imposant un peu plus offensivement à 3 points avec 3.2 tentatives par match contre 0.8 et 1.2 les années précédentes. Son équipe se qualifie en playoffs avec un bilan de 12-10 malgré cela elle se fait sortir au premier tour comme l’année précédente.

L’exercice suivant marque un tournant dans sa carrière, la joueuse décide de privilégier son pays en voulant jouer l’Euro et les Jeux Olympiques au détriment de sa saison en WNBA. Cette décision ne passe pas du côté de la direction du Chicago Sky qui décide de mettre fin à l’aventure avec la joueuse en la suspendant. 

“James (Wade) m’a appelée et m’a demandé de ne pas aller avec l’équipe de France […] Malheureusement, il avait trouvé un minuscule point de règlement qui lui permettait de me suspendre sans mon accord. Il savait que j’irais avec les Bleues.” a raconté la joueuse à Swish Swish, déçue que l’aventure se termine comme cela. 

Gabby Williams a été transférée par le Sky à Los Angeles, mais du fait de sa suspension, elle n’a pas pu jouer de la saison. Manque de bol puisque le Chicago Sky est sacré champion de WNBA à la fin de la saison. La joueuse a quand même pu se consoler avec une médaille d’argent à l’Euro et une de bronze aux JO cette année-là. 

La consécration : la première Française sélectionnée au All-Star Game WNBA

Après un nouveau trade en direction du Storm et une première saison à Seattle encourageante, les suivantes vont être marquées par des blessures. La joueuse ne dispute que 24 rencontres les deux dernières saisons cumulées. 

Cependant, cette saison 2025 est celle de son explosion en WNBA. Statistiquement, c’est sa plus prolifique : 13.3 points par match, avec 4.8 rebonds, 4.5 passes décisives et 2.5 interceptions. Là où sa défense n’est plus à prouver, c’est offensivement que la joueuse s’est révélée. 

“C’est maintenant qu’elle a enfin trouvé sa place dans cette ligue, la confiance avec laquelle elle joue, sa façon de scorer, de partager le ballon, et tout ce qu’elle apporte en défense découlent du fait qu’elle ait su saisir son moment ici” analyse la coach Noelle Quinn pour The Seattle Times.

Spooky G a livré plusieurs matchs de haut niveau cette saison contre des équipes du haut de tableau comme contre le Phoenix Mercury avec 21 points ou le Minnesota Lynx avec 20 points. L’ailière a également battu de nombreux records personnels : 8 interceptions contre le Sparks, 10 passes décisives contre le Liberty, 12 rebonds contre Las Vegas. 

Défensivement, la joueuse est une référence,  elle est une nouvelle fois la meilleure interceptrice de la ligue avec 2.5 steals de moyenne. Maintenant, elle défend systématiquement sur la meilleure joueuses adverse.

“C’est une joueuse qui aime défendre, et tout le monde sait ce que je pense de la défense. Grâce à elle, c’est fun, c’est facile. Elle défend intelligemment, et on peut s’ajuster rapidement à plein de choses à cause de ça” explique sa coéquipière  Alysha Clark.

Prenons l’exemple du match face à Minnesota du 27 mai dernier. Gabby Williams a défendu sur Napheesa Collier, la favorite pour le titre de MVP et la meilleure scoreuse de la ligue. La joueuse phare des Lynx a été limitée à 16 points à 38.9% au tir, bien loin de ses standards de 23 points de moyenne à 51.7%. Malgré la défaite de Seattle, Gabby Williams a montré qu’elle était capable de défendre sur l’une des meilleures joueuses de la ligue efficacement. 

Toutes ses prouesses ont permis à la joueuse d’être sélectionnée au All-Star Game, une première pour une Française. Même si on peut remettre en question l’enjeu de ce match, Gabby Williams a délivré une performance de haut niveau. Bien qu’elle ait démarré sur le banc, la vice-championne olympique a disputé 24 minutes lors de ce match avec des statistiques remarquables : 16 points, 7 passes à 45.5% au tir dont 40% à longue distance, là où les tirs forcés sont monnaie courante. 

Une première étoile pour l’histoire 

Spooky G doit désormais assumer un nouveau statut de “star” en WNBA. Cette année, la joueuse a fait le choix de rester aux Etats-Unis plutôt que d’aller à l’Euro au risque de se faire suspendre comme en 2021 : “C’est un choix personnel que je n’ai pas pris à la légère, et je resterai la première supportrice de l’équipe de France” avait-elle déclaré sur Instagram. 

Malgré cela, plusieurs autres joueuses Françaises en WNBA ont fait le choix de ne pas rejoindre les tricolores pour les mêmes raisons. Pour l’ailière, cette décision lui permet de réaliser une saison XXL. Au-delà de sa sélection en tant que All-Star, la joueuse est en course pour deux distinctions individuelles majeures : le DPOY et le MIP. 

Gabby Williams pourrait potentiellement aller chercher un titre en WNBA après Sabrina Palie, Sandrine Gruda, Iliana Rupert et pourquoi pas devenir la quatrième française baguée. De plus, aucune d’entre-elle ne l’a fait en ayant un rôle majeur. 

Sa coéquipière, Ogwumike, lui a d’ailleurs fait des éloges laissant entrevoir plus pour la suite :

“Son parcours dans la W a été long. Mais le fait d’avoir enfin trouvé un endroit où elle se sent chez elle, où elle peut être elle-même, lui permet de s’épanouir sur et en dehors du terrain. Ce n’est que le début de son apogée.”

Malgré un léger coup de mou en sortie de All-Star Break, le Storm devrait accéder aux playoffs, sans trop de soucis. En plus de la Française, l’équipe compte deux autres All-Star cette saison : Nneka Ogwumike et Skylar Diggins. De quoi avoir une chance cette année pour le titre même s’il y a d’autres gros morceaux comme le Minnesota Lynx qui roulent sur tout le monde depuis le début de saison. 

Au-delà de ses performances remarquables sur le terrain, Gabby Williams s’impose aussi comme un modèle d’engagement et de résilience pour la nouvelle génération de basketteuses françaises. Sa carrière, marquée par des choix audacieux et parfois difficiles, illustre sa capacité à surmonter les obstacles et à saisir pleinement ses opportunités.

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