La ligue féminine américaine est en train de vivre une véritable transformation ces dernières années, se voulant être la ligue la plus compétitive qui soit. Cela passe par l’arrivée de prétendantes des quatre coins du monde, y compris de la France. Il n’y a jamais eu autant de françaises en WNBA, cette année elles sont dix. Entre excellence des centres de formation, adaptation des structures nationales et rayonnement international des joueuses tricolores, plusieurs raisons expliquent cette explosion. 

L’essor du basket féminin français : un vivier de talents reconnu à l’international

La Ligue Féminine de Basket (LFB) s’est imposée comme l’un des championnats les plus compétitifs d’Europe apportant de la visibilité aux joueuses Françaises. Les clubs qui s’y trouvent font partie des meilleurs d’Europe et la plupart des tricolores qui ont rejoint la WNBA récemment sont passées par là : Carla Leite, Janelle Salaün (Villeneuve-d’Ascq), Dominique Malonga (Lyon ASVEL).

“La France possède sans doute le plus important vivier d’excellentes joueuses en Europe et l’un des plus importants au monde.”explique Caroline Aubert, agent de plusieurs joueuses françaises, pour Le Parisien.   

Par ailleurs, Dominique Malonga a été élue deux années de suite Meilleure Jeune du championnat de France avant d’être draftée en 2e position par le Seattle Storm en 2025, un record égalé pour une française. Mais les joueuses expérimentées ont aussi suivi cette méthode de formation. Tout comme Gabby Williams, également passée par la LFB (Lyon ASVEL), qui est aujourd’hui une pièce maîtresse du Seattle Storm. 

Dominique Malonga choisit en deuxième position de la draft 2025 par les Seattle Storm. Crédit : @wnba Instagram 

Les succès des équipes nationales françaises lors des compétitions internationales ont renforcé la réputation du basket féminin français à l’étranger : les résultats en Coupe du monde (quart de finale en 2022), à l’EuroBasket (médaille de bronze en 2023) et aux Jeux olympiques (médaille d’argent en 2024) y contribuent. L’évolution constante dans le classement de chaque compétition montre que l’équipe féminine de basketball a de belles années devant elle.   

Mais pour qu’il y ait autant de Françaises dans la ligue nord-américaine, il fallait que certaines ouvrent la voie. Et avec six saisons dans les jambes, c’est Gaby Williams, en 2018 et, Marine Johannès un an plus tard, qui ont montré que c’était possible pour des Françaises de s’imposer en WNBA. La présence de dix venues de l’Hexagone sous contrat dans la ligue pour la saison 2025, réparties dans cinq franchises, témoigne de cette reconnaissance grandissante du basket féminin tricolore. 

 L’évolution des politiques et des structures facilitant l’accès à la WNBA

La Fédération Française de Basket-Ball (FFBB) a récemment adopté une approche plus souple concernant la participation de ses internationales à la WNBA. La fédé a choisi d’autoriser les joueuses à évoluer dans la ligue nord-américaine avant une grande compétition internationale là où auparavant, elles devaient être présentes dès le premier jour de rassemblement. 

Cette évolution permet aux joueuses de rejoindre plus facilement les franchises américaines, même lorsqu’elles sont engagées dans des compétitions européennes ou nationales. Par exemple, Dominique Malonga, après avoir terminé la saison avec l’ASVEL et disputé les play-offs en France, a pu rejoindre rapidement le Seattle Storm pour débuter la saison WNBA dès le mois de mai 2025. 

Cet enchaînement, rendu possible par l’évolution des politiques de la FFBB, aurait été difficile auparavant, car les clubs et la fédération étaient plus stricts sur la disponibilité des joueuses pour les compétitions nationales et internationales.

L’adaptation des calendriers entre la LFB, les compétitions internationales et la WNBA facilite désormais la double carrière des joueuses françaises. Elles jonglent entre l’Europe, de mi-septembre à mi-mai et les Etats-Unis de mi-mai à mi-septembre. 

Marine Johannès sous les couleur des New-York Liberty avec lesquelles elle a gagné le titre WNBA en 2024. Crédits : Wendell Cruz, SUSA / Icon Sport

Mais cela demeure compliqué lors des compétitions internationales, les joueuses doivent parfois choisir entre l’équipe de France et la WNBA. Plusieurs joueuses ont déjà annoncé qu’elles ne participeront pas à l’Euro 2025 avec les bleues comme :  Marine Johannès, Gabby Williams, Carla Leite ou Dominique Malonga.

“Elles sont perdantes quoi qu’il arrive. Si elles choisissent la WNBA, elles ratent l’Euro et l’équipe de France. Si elles choisissent l’équipe de France, elles ratent la WNBA, alors qu’elles ont travaillé toute leur vie pour y arriver.” souligne Caroline Aubert alors que c’est un rêve pour la plupart d’entre-elles comme pour Dominique Malonga : “quand j’ai vu que les choses se concrétisaient pour moi, j’y ai rêvé bien sûr.” Explique la pivot des Storms pour FIRST TEAM.   

Des facteurs individuels et contextuels qui favorise la présence française

Outre le parcours formateur français apprécié aux Etat-Unis, c’est la différence des profils qui sont aimés. Gabby Williams pour sa polyvalence, son intelligence de jeu et sa défense. Malonga impressionne par sa taille (1,98 m), sa mobilité, sa détente et sa puissance. Elle est aussi capable de dunker, ce qui reste rare dans le basket féminin. 

Pour la plupart de ces joueuses qui arrivent en WNBA, elles ont déjà une solide expérience professionnelle en Europe et en équipe nationale, ce qui leur permet de s’adapter rapidement aux exigences de la ligue américaine. 

La WNBA est aujourd’hui la ligue la plus compétitive et la plus médiatisée au monde, offrant aux joueuses une exposition internationale inégalée et la possibilité de se confronter aux meilleures.  « La WNBA et le basket féminin en Europe ne peuvent pas être comparés. Ici, tout est au-dessus. » explique Rachid Meziane, coach français du Connecticut Sun, pour Le Parisien.

Ce prestige attire naturellement les jeunes talents français, qui voient dans la WNBA un objectif ultime et une étape clé pour leur développement sportif et personnel. Le titre de Marine Johannès au New York Liberty en 2024 contribue d’une certaine manière à renforcer la notoriété du basket féminin français. Cela suscite l’intérêt des fans, ce qui rend la ligue encore plus attractive pour les joueuses tricolores. 

En somme, la présence croissante des Françaises en WNBA s’explique autant par la diversité et la qualité de leurs profils que par leur capacité à s’adapter immédiatement au très haut niveau. La réglementation des différentes ligues évoluent. Le championnat américain offre visibilité et plus de challenge pour les joueuses et l’Europe leur permet de joueur le reste de l’année, apporte la stabilité financière, avec des salaire doublé voir triplé, tout en restant très compétitif. 

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