À l’heure où j’écris ces lignes, les Detroit Pistons affiche un merveilleux bilan de 3-35. Les hommes mentent, pas les chiffres, on peut donc affirmer sans hésiter que le début de saison de cette équipe est catastrophique. Les Pistons possèdent le pire bilan de la Conférence Est et le pire bilan de la ligue. L’absence de résultats positifs devient même inquiétante quand on sait que la franchise a battu le record de défaites consécutives de l’histoire de la NBA, atteignant presque le record tous sports américains confondus.
Avant de trouver un remède afin de garder la face, il faut savoir ce qui ne va pas. Et des choses qui ne vont pas, il y’en a autant que des usines à l’abandon dans le Michigan.
Qu’attendre de cette saison ?
La saison 2023-2024 fait parti d’un processus entamé quatre ans plus tôt. Les Pistons ont dit adieu aux derniers bons joueurs de basket lors de la première saison post COVID avec les départs de Blake Griffin, Derrick Rose, Luke Kennard ou encore Christian Wood. Ces mouvements dévoilent la ligne de directrice qui sera celle de l’équipe lors des saisons suivantes : la reconstruction. Perdre beaucoup de matchs est, à court terme, pas une mauvaise chose si de jeunes joueurs à potentiel se développent et que l’ont obtient de hauts choix de Draft (retenez bien cette phrase, elle va revenir plus tard).
Un an plus tard, les résultats catastrophiques se transforment en 1st pick qui sera utilisé pour sélectionner Cade Cunningham, un guard polyvalent qui ressemble comme deux gouttes d’eau au futur franchise player tant attendu. Lors des mois qui suivent, des nombreux mouvements ont lieu dans le Michigan, avec de nouveaux hauts choix de Draft, pas assez hauts pour obtenir les très gros talents de leur cuvée cependant, et des trades dont découleront l’effectif présent chez les Pistons au début de la saison 2023-2024.
Au soir du premier match de la saison, voilà ce qu’il en est :
– Monty Williams, le coach qui a fait passer les Suns d’une équipe de bas de tableau à une des favorites au titre est arrivé. Ce changement de coach ne peut être que bénéfique tant les choix de Casey ont agacé les fans durant des années.
– Cade Cunningham est de retour. Celui qui doit emmener l’équipe au sommet revient dans le 5 majeur après avoir manqué la quasi intégralité de la saison passée pour cause de blessure.
– L’effectif est plein de jeunes joueurs prometteurs qui n’ont rien d’autre à faire que jouer au basket-ball, gagner des minutes et prouver au nouveau coach qu’ils ont leur place dans l’équipe.
Et surtout, il s’agit de l’année quatre de la reconstruction. La quatrième année et tous les voyants sont au vert pour enfin quitter le fond du classement. Quand on regarde Orlando ou OKC, les fans sont en droit se dire : « ça y est, c’est pour nous, cette année c’est la bonne ». Mais à l’instar des fans du PSG, non, cette année n’est pas la bonne.
Une jeunesse trop jeune
Dans le cadre d’une reconstruction, il faut jouer jeune. La jeunesse crée l’avenir, l’adage ne fonctionne pas que dans le basket, il fonctionne partout. Troy Weaver pense à long terme alors il faut donner les clés de l’équipe à des joueurs à fort potentiel afin qu’ils puissent, en progressant, devenir les cadres d’une équipe de play-off. Cependant, le point clé d’une bonne reconstruction est la progression, et à Detroit, tous ne progressent pas au même rythme.
Le flamboyant sophomore Jaden Ivey est une des pièces maitresses du projet. Il était attendu haut, très haut lors de la Draft, juste un cran en-dessous des trois favoris. Lorsqu’il n’a pas été sélectionné en quatrième position par les Kings, certains ont sorti leur meilleure plume pour préparer d’avides moqueries envers le front office de Sacramento spécialisé dans les choix de Draft farfelus. Marvin Bagley a été choisi devant le plus jeune MVP de l’Euroligue de l’histoire, un petit qui tourne en 30-10 sur sa saison sophomore ou encore un DPOY. Il a dû être difficile de se séparer de lui au vu de la taille du bust.
Aujourd’hui, après une bonne saison rookie, Ivey a connu un début de saison compliqué avec seulement 23 minutes de moyenne sur les 2 premiers mois. De plus, Jaden a manqué quelques matchs en début de saison par choix du coach. Lorsqu’il est sur le terrain, il a moins la balle, 20% d’usage cette saison contre 26% la saison passée, et ne semble pas avoir progressé dans ses choix. Un début de saison compliqué.
Redevenu titulaire depuis quelques matchs, ça va un peu mieux pour lui même s’il donne souvent l’impression d’avoir oublié ses freins aux vestiaires en faisant des choix trop précipités. Le match contre Boston illustre parfaitement cette dualité. Un match brouillon avec 3 pertes de balles, beaucoup de fautes alors que l’équipe va bien. Puis, dans le money time, il envoie des gros shoots lorsque Cade fait le timide. Très clutch, il permet à Détroit d’aller en overtime avant d’être exclu quelques secondes plus tard.
— Eden Martin (@edenmartin1870) January 9, 2024
Jalen Duren a une saison pour le moment tronquée par les blessures avec 20 matchs joués sur les 36 de son équipe. Par contre, lorsqu’il est présent, Duren assure. Il cumule un double double de moyenne en moins de 30 minutes et est, déjà, le meilleur intérieur de l’effectif. Le plus jeune joueur de la Draft 2022 est un rayon de soleil.
Le début de saison du rookie Ausar Thompson est une réussite, à n’en pas douter. Il joue dur, ne triche pas, est un formidable joueur d’équipe. Sa folle capacitée à prendre des rebonds, surtout offensifs, à déjà fait le tour du monde et des réseaux. Au-delà de ça, on devine déjà ses futures difficultés pour scorer à outrance. Ausar n’est pas un scoreur, encore moins un shooteur.
Même si l’on connait l’adage, ne jamais juger un rookie à son adresse, son 45-14-68 ne laisse pas rêveur. Difficile de l’imaginer devenir un joueur majeur d’une équipe qui joue, à court terme, les Play-Off. Le forward reste néanmoins un formidable joueur de basket. Son évolution est à suivre de près. Depuis quelques matchs et le retour de Bogdanovic, son temps de jeu diminue. Il n’a eu qu’une seule fois plus de douze minutes sur le parquet sur les cinq derniers matchs.
Le meneur de jeu Marcus Sasser a été drafté au fond du premier tour, à la 25ème place. C’est le plus âgé des jeunes de l’effectif puisqu’il vient d’avoir 23 ans. Et cette maturité se traduit dans son jeu : il est prêt. Marcus Sasser n’a pas eu besoin de beaucoup d’adaptation puisqu’il a scoré 26 points à 11/17 au shoot dès son neuvième match dans la ligue. Quand il joue, il est plutôt bon. Mais, il y a un mais. Sasser est un joueur qui a besoin d’avoir la balle pour exister et faire preuve de toute l’étendue de son talent. Et dans ce rôle de ball handler principal, Cade et Killian lui sont préférés, pour le moment. Voilà pourquoi il ne tourne qu’à 17 minutes de moyenne par match.
Le français Killian Hayes est en fin de contrat au moins de juin. Son avenir est flou. Au-delà de sa situation contractuelle, son impact sur le terrain pose toujours question. Son irrégularité l’empêche d’avoir une progression nette et plus le temps passe, plus on imagine que sa bonne période de l’hiver dernier puisse être son plafond. Il a sans doute fait son temps au sein du chantier des Pistons, et pour lui comme pour l’équipe, il serait sans doute bénéfique d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Surtout que l’on a appris récemment que le français a refusé une prolongation de contrat cet été. Cela semble désormais clair : son avenir sera soit dans une autre franchise, soit hors de la NBA. De plus, ces derniers temps, son impact est négatif et son niveau d’il y a un an tout pile semble déjà très loin.
Isaiah Stewart est un soldat. Big Stew entame sa quatrième saison dans la ligue, comme Killian, et contrairement au français, il semble avoir montré tout ce dont il est capable. On n’est pas loin de voir la version finale de Stewart, un poste 4 solide, bon finisseur et rebondeur, qui ajoute petit à petit le 3 point à son arsenal, 37% derrière l’arc cette saison, meilleur pourcentage en carrière. Il n’a pas vocation à devenir une des pièces maîtresses d’une équipe qui gagne.
Récemment, des rumeurs de trade ont fleuri autour de son nom. Certains contenders comme les Mavs seraient intéressés par son profil. En ce moment, il ne joue pas à cause d’une blessure à l’orteille.
Des busts qui bustent
On entame désormais une liste de deux jeunes joueurs qui n’ont pas été drafté par les Pistons, mais qui sont arrivés dans leur effectif par charité (je ne vois aucune autre raison possible).
Le pivot James Wiseman est encore jeune, il n’a que 22 ans et a été drafté en deuxième position (devant LaMelo, Haliburton, Maxey) il y a trois saisons. En trois ans, il n’a joué que 97 matchs à cause des blessures. Il est arrivé dans l’effectif dans un trade qui a vu Saddiq Bey, meilleur scoreur de l’effectif depuis son arrivée, partir à Atlanta. Aujourd’hui, Wiseman se contente de bout de matchs dans lesquels il n’y a pas grand-chose à retirer. Il devrait rester dans l’effectif jusqu’à la fin de son contrat, la greffe avec les Pistons n’ayant pas prise.
Marvin Bagley est venu dans le Michigan contre Trey Lyles et des seconds tours de draft. Les fans croyaient en lui. On ne devient pas deuxième pick d’une draft sans un gros potentiel, et ce potentiel, les fans voulaient le voir sous les couleurs de Detroit. Il n’en est rien. Bagley ne parvient pas à décrocher une place de titulaire dans la pire équipe de la ligue. Son formidable 16% à 3pts ne lui permet pas d’être une menace en dehors de la raquette, raquette où se trouve déjà Jalen Duren. Pour lui non plus, la greffe n’est pas une réussite. Williams ne semble plus lui faire confiance et son avenir s’inscrira loin du Michigan.
Des vétérans à l’impact mitigé
Il ne faut pas croire pour autant que les jeunes incarnent tous les maux de l’équipe des Detroit Pistons. Les vétérans, les joueurs les plus expérimentés, ne parviennent pas à tirer cette équipe vers le haut.
Qui a donné un contrat à un retraité ? Alec Burks donne l’impression de jouer quand il le souhaite. Pour lui, le basket est devenu un hobby de bourgeois au même titre que le golf ou les croisières. Les récents résultats de l’équipe donnent l’impression de lui faire ni chaud ni froid. On l’a vu plaisanté cinq secondes après la fin du match le soir où les Pistons ont battu le record de défaites consécutives.
Au-delà de ça, son niveau poste question, son pourcentage à 2pt est de 36%. Et même s’il est plus satisfaisant récemment, il a enchaîné les performances cauchemardesques mi-décembre. Lors de 8 matchs consécutifs, ses pourcentages au shoot ont été : 14%, 25%, 0%, 18%, 25%, 25%, 36% et 30%. Et bien entendu, les Pistons ont perdu les 8 matchs.
Joe Harris, c’est comme la drill, c’était génial en 2020 à Brooklyn mais aujourd’hui ça soule tout le monde. RIP Pop Smoke, Bye Joe pain de mie.
Le bosniaque Bojan Bogdanovic a manqué les 20 premiers matchs de la saison pour cause de blessure. Son impact manquait, sa capacité à rentrer des shoots difficiles n’était pas vraiment comblé. Il est revenu avec une place de titulaire qui lui tendait les bras et des filets qui ne demandaient qu’à être effleurés par ses tirs.
Après une quinzaine de matchs, on peut dire que Bojan n’a pas changé : il est le même joueur qu’avant sa blessure. Un gars capable d’apporter du scoring d’à peu près partout, et surtout, derrière l’arc. Il vit et meurt avec son efficacité, et c’est bien ça le problème. Il vieillit et ses pourcentages aussi. La saison dernière, alors qu’il était l’option 1, il frôlait le 50-40-90 club avec un très bon 49-41-88. Cette saison il en est loin : 44-38-75. Troy Weaver serait bien inspiré de l’emmener voir ailleurs tant qu’il a encore une côte sur le marché car son gros contrat est encore garanti pour la saison prochaine.
Le coach le mieux payé de NBA, vraiment ?
Que feriez-vous avec 13 millions de dollars ? Mettre à l’abri les enfants de vos petits-enfants ? Investir dans l’immobilier ? Découvrir les océans sur votre voilier privé ? Et bien les Pistons le Front Office des Pistons à, quant à lui, décidé de les dépenser en offrant le plus gros contrat de la ligue pour un coach un Monty Williams. Sur le papier, comment ne pas y croire ? Il y a moins de deux ans, les Suns coachés par Williams faisaient office de favori au titre. Si on remonte un peu plus loin, son Phoenix a ébloui la planète basket avec une bulle mémorable et atteint les finales NBA en sortant les Lakers, sweepant les Nuggets et éliminant les Clippers.
Alors comment ne pas y croire ? Detroit sort de plusieurs années au coaching très critiqué avec Casey et la nomination de Williams est prometteuse. Il est reconnu pour son aspect défensif et historiquement, quand Detroit va au bout, Detroit joue dur. Trente matchs plus tard, qu’en est-il ?
Assurément, les résultats ne sont pas là. L’équipe est rapidement tombée dans une longue et haletante crise dont personne ne voit le bout. Après deux victoires dont personne ne tirera de conclusion, son équipe a sombré dans les profondeurs du classement. Malgré un passage réussi dans l’Arizona, Monty Williams restera pour toujours le coach de la pire série de défaites de l’histoire et son impact sur l’équipe pose question. Au-delà de son incapacité à tirer le meilleur des joueurs présents dans l’effectif déjà évoquée précédemment, certains de ses choix interpellent.
Des rotations douteuses
Il n’est pas rare d’avoir cinq titulaires qui laissent leur place à cinq remplaçants, un joueur en feu qui sort après trois gros shoots consécutifs. Même si l’on sait que les temps de jeu sont réglés pour une question de contrat, de rôle, les rotations de Williams sont parfois en décorrélation totale avec ce qui se passe sur le parquet. Et surtout, le cinq sur le parquet et souvent privé des cadres de l’effectif. Cade, Bogdanovic, Duren et Ivey peuvent se retrouver tous ensemble sur le banc tandis que les remplaçants s’amusent face aux meilleures équipes du monde. L’effectif est un des plus faibles de la ligue, alors si le coach envoie tous les meilleurs joueurs sur le banc en même temps, les séries de défaites n’ont pas fini de s’agrandir dans le Michigan.
Quelques chiffres pour illustrer :
– Le cinq Burks – Livers – Sasser – Thompson – Wiseman possède un formidable net rating par 100 possessions de – 34 lorsqu’ils sont sur le parquet. Ça signifie que quand ces cinq joueurs sont alignés ensemble sur le parquet, ils encaissent 34 points de plus que leur adversaire sur 100 possessions. En voici un autre.
– Le cinq Burks – Hayes – Livers – Thompson – Wiseman a un Net Rating pour 100 posessions de – 23. Et enfin, concluons par un petit dernier.
– Le cinq Cunningham – Hayes – Livers – Stewart – Duren a un Net Rating pour 100 possessions de – 42,5. Il n’y a pas que des remplaçants, certes, on peut en dire une chose : quand Hayes et Cunningham jouent ensemble, ce n’est souvent pas bien. Une possession sur 3, Killian attend dans le corner, comme s’il était une menace à trois points, comment si c’était un spot up shooteur. Encore une démonstration de plus pour prouver que oui, il doit partir.
A contrario, on peut voir qu’avec les lineups suivantes, les dégats sont moindre :
– Le cinq Cade – Ivey – Bogdanovic – Knox – Duren possède un net rating pour 100 possessions de – 4,3. Une lineup avec deux vraies menaces à 3 points autour de Cade, ce n’est pas beaucoup demandé mais au vu de l’effectif, c’est ce que Williams peut faire de mieux sur les ailes.
– Le cinq Cade – Ivey – Thompson – Stewart – Duren possède un net rating pour 100 possessions de – 8,1. Une lineup très jeune, tout le monde a été drafté par les Pistons, c’est 100% reconstruction. Le rating n’est pas bon à l’échelle de la ligue, mais c’est un cinq que l’on n’a pas assez vu, parce qu’Ivey était sur le banc, Duren blessé ou Thompson relégué sur le banc avec le retour de Bogdanovic.
– Terminons par une note positive au sens littéral du terme. Le cinq Cade – Ivey – Bogdanovic – Stewart – Bagley (?) possède un net rating pour 100 possessions positif de 7,8.
Des 4QT en dessous de tout
Autre choix étrange réalisé par Monty Williams : le comportement de l’équipe dans le quatrième quart temps. Aussi étonnant que cela puisse paraître au vu du nombre de défaite, non, Detroit ne subit pas de blow-out chaque soir. Il arrive régulièrement que l’équipe arrive au coude à coude avec son adversaire à la fin du troisième quart temps. L’espoir monte, l’angoisse resserre la gorge : les Pistons vont-ils y arriver ? Et bien, non. Les derniers quarts sont très souvent synonymes de désillusion.
« Et là, même si vous voulez pas dormir, à 3h du matin, et crier « défaite, défaite », sortez le pyjama et allez vous coucher messieurs dames »
Voilà ce qu’aurait dit Omar Da Fonseca s’il remplaçait le fatigué George Blaha.
Même si on a le droit à un Cade Cunningham de gala sur les derniers matchs, le leader de l’équipe n’est pas de tout reproche dans cette histoire de quatrième quart temps. On l’a parfois vu timoré, parfois très maladroit, parfois trop entreprenant. Il est encore jeune, ce n’est que sa deuxième saison complète dans la ligue, alors ne tirons aucune conclusion définitive. Cependant, actuellement, Cade n’est pas encore une valeur sûre dans le money time. En témoigne ses chiffres récoltés sur l’ensemble des quatrième quarts temps joués par le meneur au mois de novembre :
– 32% au shoot, 15% à 3 pts et 1,3 perte de balle (ramené à un match ça donnerait plus de 5).
Des statistiques catastrophiques qui ne peuvent que s’améliorer mais qui donne un indice clair sur pourquoi les Pistons s’effondrent toujours en fin de match cette saison.
Si on prend les statistiques de l’équipe sur cette période, on a des chiffres en dessous de leur moyenne d’équipe globale.
– 46 % au shoot, 33 % à 3pt, 80% aux lancers.
Autrement dit, dans les 12 dernières minutes d’un match, les Pistons shootent moins bien que la pire équipe de la ligue qui se trouve être les Pistons. Et ce problème, le coach peut le régler. S’il y a bien un moment où il faut ajuster les rotations, c’est le money time. Certains joueurs ne doivent plus fouler le parquet dans ces moments et ceux qui ont la balle en main doivent être mieux orientés. Trop peu de systèmes sont réutilisés pour avoir des points faciles. Bogdanovic est trop souvent obligé de forcer des shoots compliqués, Cade de prendre des 3’s qu’il ne devrait pas prendre ou de kick out sur des joueurs qui ne sont pas menaçant au shoot.
Le meilleur exemple de cette incapacité à gagner des matchs, c’est contre Boston. Les Pistons ont mené jusqu’à 20 points d’avance avant de voir leur avance fondre tranquillement. Boston mène de deux points à moins de huit secondes du terme. Temps mort. Et en sortie de temps mort, la balle va dans les mains de Cade qui n’a pas rentré un tir du quart temps. Il prend un tir qu’il ne prend jamais dans le corner, bien défendu par Holiday, ça ne rentre pas. Heureusement, Bogdanovic suit bien derrière.
— Eden Martin (@edenmartin1870) January 9, 2024
Certains diront que c’est le jeu, que le tir n’est pas rentré mais qu’il avait un peu d’espace. La réponse est non, mauvais tir, mauvais choix, mauvais système. On l’a vu plus haut, au mois de novembre, Cunningham tournait à 15% à 3pt dans le dernier quart. Il faut changer ça.
Qu’attendre de la fin de saison ?
Nous sommes début janvier, la saison des Pistons n’est pas prête de se terminer. Les joueurs et les fans vont devoir pousser encore quatre mois, jusque mi-avril dans le marasme du Michigan. Ces quatre mois doivent servir à remonter la pente, sauver ce qu’il y a à sauver et créer un semblant de dynamique pour sortir de la torpeur au plus vite possible dès la saison prochaine.
L’une des premières échéances importantes, c’est la trade deadline qui arrive dans un mois. Une fois passée cette date, les franchises ne pourront plus échanger aucun de leurs joueurs. Il sera compliqué pour les Pistons d’être actif sur le marché des transferts au vu des résultats de l’équipe. Une équipe qui perd c’est une équipe dont les joueurs ne performent pas, et personne ne veut de joueurs qui ne performent pas. Heureusement, certains d’entre eux réussissent à tirer leur épingle du jeu et pourraient, au vu de leur situation, finir la saison avec un nouveau maillot sur les épaule.
Bojan Bogdanovic est un joueur expérimenté avec un gros salaire, 20M jusqu’en 2025, qui peut intéresser un contender. L’ailier est l’assurance d’une grosse dizaine de points par match et peut sortir du banc.
Par ailleurs, certaines franchises sont intéressées par le profil dur sur l’homme d’Isaiah Stewart, rebondeur et bon défenseur dans la raquette. Il n’a que 22 ans et un contrat garanti jusqu’en 2027.
Le reste de l’effectif est soit intransférable (Cade, Duren, Thompson, Ivey ?) soit sans rumeur ou intérêt déclaré pour le moment. L’idéal serait de trouver un shooteur fiable, un vrai titulaire de NBA capable de marquer de façon régulière.
La série de défaites consécutives est désormais terminée, mais pas la saison régulière, plus de quarante matchs sont encore à jouer. Et les Pistons n’affichent que 3 victoires au compteur. L’urgence principale est de gagner des matchs pour ne pas devenir la pire équipe de l’histoire. La série de novembre-décembre a fait beaucoup de bruits dans les médias spécialisés, mais qu’en serait-il de la pire saison de l’histoire ? Tout le monde connaît les Bobcats post lock-out ou les Sixers du Process. Personne ne connaissait les pires séries, tout le monde connaît les pires équipes.
Et tout le monde, que ce soit les joueurs, le staff, le front office ou les fans, souhaite que cette saison reste dans l’anonymat.