Après être devenu la saison dernière le troisième joueur de l’histoire à être récompensé du trophée du meilleur 6e homme de l’année en étant non drafté, Naz Reid confirme encore plus son statut de joker deluxe avec les Wolves cette saison.
Une évolution notable par rapport à l’année dernière ?
Fraîchement récompensé du trophée de sixième homme de l’année devant Malik Monk, Naz Reid avait terminé l’exercice 2023-2024 avec des moyennes de 13.5 points, 5.2 rebonds et 1.3 passes pour 59%TS+.
Un impact conséquent en sortie de banc qui aura été tout aussi important lors des playoffs de la même saison, en particulier durant la série contre les Nuggets où il aura donné du fil à retordre à la défense, mais aussi à l’attaque du Colorado. Compilant notamment un magnifique 14 points, 5 rebonds, 4 contres et 4 trois points lors du match 2.

Après une première partie de saison en dent de scie, à l’image des Timberwolves qui participent actuellement à la guerre du play-in, Naz Reid depuis début février est entrain de devenir bien plus qu’un 6e homme, il est entrain de devenir une véritable machine offensive, défensive et physique.
Tournant en 20.4 points, 10 rebonds, 3.6 passes et 1.7 contres sur cette série de 12 matchs, le Big Jelly s’élève comme l’un des chefs de meute d’une équipe qui en a cruellement besoin, lors d’une période décisive pour la suite de la saison.
Un bagage offensif loin d’être « Naz »
Statistiquement parlant cette saison Naz Reid c’est 14.9 points pour 11.5 tirs pris, dont près de la moitié sont à 3 points avec des pourcentages très correct (40% du parking). C’est également 15 matchs à plus de 20 points (12 de plus que l’année dernière) et des performances importantes contre de grosses équipes, contre OKC le 13 fevrier par exemple où il finira à 27 points, 14 rebonds et 7 passes, ou le 17 janvier contre les Knicks, 23 points et 8 rebonds à 73%.
Offensivement, Naz Reid se démarque par sa polyvalence, un véritable couteau suisse capable de s’adapter à différentes situations offensives (pick and pop, post-up, isolation), tout en étant aussi bien en mesure de se créer son propre shoot par le dribble que de jouer sans ballon grâce à des coupes vers le panier ou à des catch and shoot. Le tout avec une efficacité le plaçant (tous tirs et toutes situations confondus) dans l’élite de la ligue (voir graphique ci-dessous).

Il y a deux secteurs de jeu où le Big Jelly domine plus particulièrement. Dans la raquette pour commencer grâce à ses coupes, roll, hook shot et floater. Cette saison il shoot à 64% dans la peinture, ce chiffre augmente à 73% quand c’est sur un roll ou une coupe. Dans cette zone proche du panier, Reid est dans l’excellence de la ligue, en se positionnant dans le 97e percentile en matière de « Paint Shot Making Efficiency ».
Ensuite du parking, Naz Reid est tout aussi impressionnant, en étant l’un des meilleurs shooteurs de la ligue avec 41% de réussite derrière l’arc. En particulier sur Catch and Shoot où il est une vraie menace pour ses adversaires, 40% de ses shoots finissent dans le panier.
Aussi bon Off-Ball que On-Ball, il se crée souvent son propre tir et on peut le voir faire des isolations lors de certaines séquences offensives (il est à 1.40 point par tir sur Isolation). La vidéo ci-dessous regroupe certaines actions où il performe dans la raquette, 3 points, sur des coupes ou des pop.
Un impact défensif à ne pas négliger
Souvent oublié mais Naz Reid a un vrai impact positif sur le jeu défensif des Wolves, tout en ayant une progression constante depuis plusieurs saisons, normal j’ai envie de vous dire quand on est sous les ordres de Chris Finch et que l’on travaille avec un des spécialistes du domaine tel que Rudy Gobert au même poste que lui.
Le Big Jelly n’excelle pas défensivement mais son impact et son utilité restent importants pour les Timberwolves. Mesurant 2m06, il est capable defendre sur les cinq postes en défense (77% de Défensive Positional Versatility), se plaçant au même niveau qu’Amen Thompson (76%), Draymond Green (78%) ou Giannis Antetokounmpo (75%), Naz Reid est un joueur mobile capable de changer de match-up sans compromettre le plan de jeu défensif global.
L’intérieur est également un protecteur de cercle très solide, un parfait second pour le Gobzilla. Reid conteste en moyenne 6 tirs dans la raquette toutes les 75 possessions, tout en infligeant une perte d’efficacité de 5% sur ses vis-à-vis dans la raquette. Naz Reid est aussi dans le 82e percentile en terme de blocks toutes les 75 possessions avec 1.30 blocks. Le pivot de 25 ans a régulièrement un impact positif sur la défense de Minneapolis, que ce soit dans la raquette ou au périmètre, la vidéo ci-dessous le montre très bien.
Véritable game changer depuis deux saisons, Naz Reid ne cesse de progresser des deux côtés du terrain. Si on espère un gros run des Wolves sur cette fin de saison, le Big Jelly sera l’un des éléments à suivre pour la course aux playoffs, ou là, il devra encore montrer qu’il s’est amélioré. Après avoir renoncé à son contrat, nul doute qu’il fera beaucoup parler cet été.