Derrick Rose MVP
Le MVP de Derrick Rose est-il vraiment surcoté ? (Montage via Nathaniel S. Butler/Getty Images)

Derrick Rose méritait-il son MVP en 2011 ?

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“Why I can’t be the MVP ?” Dans une conférence de presse passée à la postérité, Derrick Rose interrogeait à six reprises les journalistes présents pour savoir pourquoi il ne pouvait pas être le meilleur joueur de la Ligue. Certain de son niveau, il savait qu’il avait les moyens de le devenir. Et huit mois plus tard, le meneur de jeu souleva ce prestigieux trophée devant sa famille. Pourtant, cette récompense est loin d’être unanime. Encore aujourd’hui, les débats continuent d’occuper la place publique afin de déterminer qui aurait réellement mérité de remporter ce titre. Retour sur l’une des courses de MVP les plus discutables de ces dernières années.

L’ascension fulgurante du héros local

À la draft 2008, les Bulls héritent contre toute attente du 1er pick alors qu’ils n’avaient que 1,7 % de chance de l’obtenir. Très logiquement, le front office sélectionne l’enfant de la ville Derrick Rose qui sort d’une saison universitaire réussie avec les Memphis Tigers. De retour sur ses terres natales, l’histoire semble écrite pour le jeune Derrick, qui confirme les attentes placées en lui en dirigeant parfaitement son équipe. Il est logiquement récompensé du titre de Rookie of the Year au vu de sa très bonne saison (16,8 points, 6,3 passes).

Sa réactivité jamais vue auparavant lui octroie une avance sur son vis-à-vis puisqu’à l’aide de ses appuis très vifs, il peut aisément varier son tempo, même lorsqu’il drive vers le cercle. C’est ainsi qu’il parvient sans cesse à se frayer un chemin dans la défense, même si cette dernière se referme sur lui. Insouciant, il devient rapidement une menace difficile à stopper.

En play-offs, il atteint une dimension supérieure puisque pour son premier match, il score 36 points contre Boston, alors champion en titre. Il devient à l’époque le joueur à inscrire le plus de points pour sa première participation à la postseason. Au terme d’une série exceptionnelle, les Bulls s’inclinent au Game 7 au TD Garden. Derrick Rose n’a pas à rougir tant il a regardé les Celtics droit dans les yeux en les faisant douter à de nombreuses reprises.

Mais malgré les espoirs entrevus précédemment, les Bulls ne parviennent pas à s’améliorer. L’année suivante, l’équipe de Derrick Rose – All-Star pour la première fois de sa carrière – conclut encore sa saison avec 41 victoires et une élimination au 1er tour contre le Cleveland de LeBron James.

Joakim Noah Derrick Rose Carlos Boozer
Avec l’arrivée de Carlos Boozer (à droite) et le développement des jeunes, Chicago est annoncée comme une équipe montante dans la conférence Est. Crédit : Chicago Tribune – Getty Images.

Les Bulls opèrent à l’été 2010 des changements majeurs. Exit Vinny del Negro, et bienvenu Tom Thibodeau. L’ancien assistant défensif de Boston arrive dans l’Illinois avec la ferme volonté de proposer un jeu basé sur la défense et le mouvement de balle. Il déclare que « (Chicago) est une équipe défensive, qui prend des rebonds, qui n’est pas égoïste, qui perd peu la balle et qui doit être capable de jouer aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur ».

En plus d’un nouveau coach, les Bulls – en dépit d’autres stars – mettent la main sur Carlos Boozer à la free agency. À cela s’ajoutent également de nombreux rôle-players importants tels que Kyle Korver, Kurt Thomas, ou Omer Asik. Avec un effectif renouvelé à plus de 75 %, les Taureaux sont annoncés comme l’une des équipes surprises pour la saison à venir.

Quant à Derrick Rose, qui sort d’une médaille d’or au Championnat du monde avec Team USA, les objectifs sont élevés. Cette expérience internationale lui a fait prendre conscience de son réel niveau et de ses perspectives pour devenir l’un des meilleurs joueurs de la Ligue. C’est au cours de la conférence de presse d’avant-saison qu’il énoncera son discours mythique.

« La façon dont je vois les choses en ce qui me concerne, c’est pourquoi pas ? Pourquoi ne pourrais-je pas être le MVP de la Ligue ? Pourquoi ne pourrais-je pas être le meilleur joueur de la Ligue ? Je ne vois pas pourquoi. Pourquoi ne pourrais-je pas le faire ? Je pense que je travaille dur, que je me consacre au jeu et que je fais beaucoup de sacrifices à un jeune âge ».

Derrick Rose, via YouTube

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le meneur a joint les actes à la parole.

La saison exceptionnelle de D-Rose

Après un début de saison en dent de scie (9 victoires pour 8 défaites), Chicago prend peu à peu la pleine mesure de son potentiel. Et avec le retour de blessure de Carlos Boozer, les Bulls trouvent leur rythme et deviennent rapidement impossibles à contenir. L’équipe se mue en un rempart infranchissable (1er rating défensif) basé sur une défense collective excellente, où tout le monde se bat sur chaque ballon.

Avec un usage percentage de 32,4 %, Derrick Rose s’affirme comme le franchise player de son équipe. Il est l’arme offensive numéro un de sa ville par sa simple présence puisque Chicago inscrit 11 points de plus par 100 possessions lorsqu’il est présent sur le parquet, ce qui le classe dans le 98e centile à son poste. Il démontre alors toutes ses qualités en agressant régulièrement le cercle avec des finitions splendides ou des dunks monstrueux qui ravivent les fans présents. Demandez à Goran Dragic ou à Joel Anthony ce qu’ils en pensent.

Avec sa bonne réussite près du panier (58% ; 67e centile) il représente un danger constant pour les défenses adverses. Ils régalent les fans avec des spin moves, reverses main droite ou main gauche, tous plus spectaculaires les uns que les autres. Même si son shoot n’est pas sa force première (97 à l’eFG+), il reste tout de même intenable grâce à ses qualités athlétiques. Il est également le meilleur contreur parmi les meneurs de jeu.

Malgré ses responsabilités, le meneur ne perd que très peu de ballons puisqu’il est le 10e meilleur joueur à son poste au turnover ratio. On peut bien évidemment lui reprocher un playmaking imparfait, or ce n’était pas son jeu. Car oui, Derrick Rose n’était pas un meneur traditionnel, mais plutôt un combo-guard scoreur. Il tournait certes à 7,7 assists par soir (10e meilleur passeur de la saison), mais il n’était pas non plus un passeur extravagant avec des lectures élites (22e centile au ratio de playmaking). Il réalise tout de même son carrière high à la passe cette année-là en distribuant 17 caviars à ses coéquipiers le 26 mars contre Milwaukee.

Derrick Rose Tom Thibodeau
Pour leur première saison ensemble, Derrick Rose et Tom Thibodeau noue une relation père-fils sûr et en-dehors du terrain. Encore aujourd’hui, les deux hommes sont très proches. (David Sherman via Getty Images)

Mais ce qui impressionne l’ensemble des spectateurs est le leadership dont il fait preuve. Soir après soir, il continue de réaliser des performances toutes plus incroyables les unes que les autres. Contrairement aux différents adversaires de sa conférence, D-Rose n’évolue avec aucun All-Star. Pire que cela, certains joueurs majeurs font face à des soucis de blessures. Ainsi, Joakim Noah ne participe qu’à 48 rencontres, tandis que Carlos Boozer ne joue que 59 matchs.

Sauf que cela ne semble pas influer sur le niveau de Derrick Rose, qui prend de plus en plus d’ampleur au sein des meilleurs joueurs de la ligue. Malgré son jeu spectaculaire, il garde la tête sur les épaules, conscient qu’il doit rapporter un 7e titre à sa ville natale. Après le All-Star Break, les Bulls se montrent intraitables. Sur les 28 rencontres suivantes, l’équipe remporte 24 matchs, ce qui permet à Chicago de finir la saison à la première place de l’Est avec 62 victoires pour la première fois depuis 1998. Le meneur de jeu continue d’impressionner avec quelques énormes performances comme contre San Antonio (42 points, 8 passes et la win).

Et le 3 mai 2011, Derrick Rose devient le plus jeune MVP de l’histoire à juste 22 ans. Ce titre vient récompenser une saison incroyable pour le joueur, tant collectivement qu’individuellement (25,0 points, 4,0 rebonds, 7,7 passes).

À première vue, Derrick Rose paraît légitime de gagner ce trophée personnel, tant il a dominé sur la régulière. Or, au fil des années et avec son déclin physique, cette récompense est de plus en plus remise en cause, au point d’être considéré aujourd’hui comme l’un des MVP les plus contestables de toute l’histoire, la faute à la présence d’un autre shérif en ville.

LeBron James méritait-il le titre de MVP ?

Il est important de remettre dans le contexte. À l’été 2010, et après 7 excellentes années à Cleveland qu’il mène jusqu’en finale NBA, LeBron James doit prendre une décision majeure. Le natif d’Akron annonce sur le plateau d’ESPN qu’il rejoint ses amis Dwyane Wade et Chris Bosh à Miami pour former un Big Three d’anthologie.

À la suite de The Decision, les critiques ne tardent pas à se faire entendre. La fan base de Cleveland qui a autrefois adulé son héros local se retrouve à détester l’enfant de la ville. C’est dans un climat austère que les Three Amigos de Miami abordent la saison 2010-2011. LeBron James le sait, il ne peut pas finir avec autre chose qu’une bague, sous peine d’être brûlé en place publique le jour même de sa chute. Sauf que depuis son plus jeune âge, LeBron fait brillamment face à la pression.

Après un début d’exercice délicat à tous les niveaux (9 victoires et 8 défaites), Miami trouve son rythme de croisière. En s’appuyant sur son Big Three (70,9 points par match), l’équipe enchaîne 12 succès consécutifs pour s’installer dans les hauteurs de l’Est.

Au sein de la franchise de Dwayne Wade, LeBron James s’affirme comme le leader technique de l’équipe. Il réalise une saison de calibre MVP (26,7 points, 7,5 rebonds, 7,0 passes) grâce à son QI Basket et ses qualités athlétiques légendaires. Il bonifie le jeu du Heat par sa présence en alliant actions spectaculaires et efficaces, et permet à Miami de finir à la 2e place de l’Est avec 56 victoires. Lorsqu’il est sur le parquet, l’équipe est à la fois élite offensivement et défensivement, ce qui permet au Heat de finir avec le meilleur net rating de la ligue, juste devant Chicago.

LeBron James Miami
LeBron James s’acclimate parfaitement à la météo de South Beach, et dirige d’une main de maître sa toute nouvelle équipe. Crédit : Mike Ehrmann – Getty Images.

Dans un système établi, il affiche de nouvelles perspectives défensives incroyables. Il se montre capable de défendre (presque) tous les postes et n’hésite pas à s’occuper du meilleur joueur adversaire chaque soir. À l’aide de sa science du jeu, il anticipe toutes les stratégies des coachs face à lui afin de les déjouer habilement et ainsi offrir de splendides contre-attaques à Miami. Et au côté de joueurs All-Star, il passe un réel cap et semble en contrôle. Il est à ce moment-là à l’apogée de son niveau athlétique, qu’il combine parfaitement à son intelligence de jeu (110 de TS+).

Même si les statistiques All-In-One sont assez imparfaites, elles traduisent parfaitement le sentiment de domination qu’affiche LeBron James sur toute la ligue. Il finit cette saison-là avec le meilleur box plus/minus (+8,1 points par 100 possessions) ; le meilleur offensive win shares (10,3 rencontres remportées grâce à ses exploits offensifs) et le troisième defensive win shares (5,3 matchs gagnés grâce à son niveau défensif).

À première vue, il paraît évident que cette saison-là, LeBron James était non seulement le meilleur joueur de son équipe, mais aussi le meilleur joueur de la ligue. Or la narration a également son rôle à jouer dans cette récompense.

Qui était le plus valuable pour son équipe ?

En tant que double MVP en titre, LeBron James sort alors de deux saisons formidables personnelles qui l’ont vu s’emparer des commandes de la ligue. Mais collectivement, cela ne se traduit pas par des titres. LeBron est considéré à ce moment-là comme un joueur intergénérationnel pourtant incapable d’amener son groupe jusqu’au Saint Graal. Sa décision de rejoindre Miami est pour de nombreux fans un aveu de faiblesse terrible de la part du King.

En Floride, il évolue aux côtés de deux All-Stars qui sont tout comme lui dans le prime de leur carrière. Au contraire, Derrick Rose est cette saison-là le seul All-Star de sa team. Preuve étant, avant que ne commence la saison, les Bulls sont annoncés à la 4e place de leur conférence par Bleacher Report avec 49 victoires. À l’inverse, Miami est vu comme le favori pour prendre la tête de l’Est avec 65 wins.

 « Quiconque pense que Miami ne va pas dominer la saison régulière est un “bouffon” total uniquement motivé par sa haine de la façon dont la conception de l’équipe s’est déroulée. Miami est construit pour dominer la saison régulière ».

Tyler Conway, via Bleacher Report

Miami a maîtrisé la saison régulière en terminant avec le troisième meilleur bilan de la ligue, cependant c’est bien Chicago qui a dominé en finissant avec le total de victoires le plus élevé. Derrick Rose a été le meilleur joueur de la meilleure équipe. Il a permis à Chicago de largement dépasser les attentes que l’on plaçait en eux au début de la saison.

LeBron James Derrick Rose
Malgré leurs oppositions sur le terrains, les deux joueurs se respectent mutuellement, conscient du niveau auquel ils évoluent. Crédit : Gregory Shamus – Getty Images.

Le guard de Englewood est un joueur beaucoup moins all-around que LeBron James, et il en pâtit donc au moment où les deux joueurs sont comparés. Par nature, D-Rose (190 cm et 90 kilos) est enclin à prendre moins de rebonds que le King (206 cm pour 113 kilos). Et à la création, les deux joueurs possèdent des moyennes similaires, alors même que LeBron n’évolue pas au poste de meneur de jeu. Mais c’est bien ce dernier qui est meilleur, lui qui finit avec le 3e meilleur ratio de playmaking à son poste.

Ainsi, d’un point de vue statistique, LeBron James mérite de remporter le MVP de la saison régulière. Il affirme à l’époque que « Statistiquement, c’est probablement l’une des meilleures années que j’ai eues ». Mais il sait que ce trophée ne se résume pas qu’à des chiffres puisque « Les médias le contrôlent ».

Avec le meilleur bilan de la ligue et des actions d’éclat, Derrick Rose a impressionné l’ensemble des observateurs, car il n’était pas – encore – attendu à ce niveau-là. À l’avènement de YouTube, les actions du meneur finissent régulièrement en haut du top 10 de la nuit, et beaucoup de compilations envahissent alors Internet. Il représente alors à merveille le futur de la ligue, lui qui semble prêt à prendre la relève de Michael Jordan dans l’Illinois.

Mais surtout, c’est sa capacité à résister à toutes les tempêtes de Windy City qui a définitivement convaincu les votants. D’ailleurs, LeBron James est à ce moment-là enclin à accepter sa défaite lorsqu’il déclare que « Je pense que c’est Derrick Rose (le MVP) ». Il pousse même sa réflexion en expliquant qu’il le mérite au vu de « ce qu’il a fait pour cette équipe, avec toutes les blessures qu’ils ont et le fait qu’ils soient premiers de la Conférence Est. Ils jouent du très bon basket ».

Mais un autre joueur a réalisé cette année-là une grande saison à la fois collectivement et individuellement en Floride.

Dwight Howard aurait-il pu être dans la discussion ?

Dwight Howard est à cette période l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Au sein d’une équipe spécialement construite pour lui, le pivot d’Orlando domine toutes les raquettes de la ligue (22,9 points, 14,1 rebonds, 2,4 contres). « Superman » ne désire qu’une seule chose : se venger des finales perdues face aux Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol en 2009 pour rapporter le premier titre de l’hsitoire à sa franchise.

En attaque, il est tout simplement injouable. Entouré de shooteurs pouvant artiller partout sur le terrain, Howard dispose de tout l’espace dont il souhaite pour maltraiter les défenses adverses. Que ce soit sur rebonds offensifs (4,0 par rencontre) ou en alley-oop, aucun pivot ne semble en mesure de rivaliser face à lui.

Il est élu Défenseur de l’année pour la troisième fois de suite. Il devient alors le 1er joueur de l’histoire à réussir cet exploit. C’est une récompense plus que méritée vu sa domination de ce côté-là du terrain. Il permet à Orlando de posséder l’une des meilleures défenses du pays (3e au rating défensif) et de finir à la 4e place de l’Est avec 52 victoires.

Dwight Howard
Avec ce troisième titre consécutif de DPOY, Dwight Howard rejoint le cercle très fermé des triples défenseur de l’année, au côté de Dikembe Mutombo, Ben Wallace et Rudy Gobert. Crédit : Fernando Medina – Getty Images.

Cependant, malgré quelques progrès notables pour se créer ses propres shoots, Dwight Howard n’est toujours pas un joueur solide au poste. Comme en témoigne son peu de nombre de tirs tentés (13,4 par rencontre), il s’appuie davantage sur la création de ses coéquipiers pour conclure ses actions.

Limité techniquement, tant au niveau de son dribble que de son shoot, le pivot floridien a des difficultés pour se créer ses propres tirs. Ainsi, 53 % de ses paniers inscrits provenaient d’une passe de ses coéquipiers, tandis que LeBron James n’était qu’à 32 % et Derrick Rose à 28 %. D’ailleurs, en dehors de la restricted area, le pivot affichait un peu reluisant 40,4 % de réussite, preuve là encore de ses difficultés à être une menace loin du cercle.

Mais le défaut majeur de son jeu se situe avant tout au niveau de ses lancers francs. Pour limiter sa domination physique, les équipes adverses n’hésitent pas à faire faute sur lui et vont même plus loin en faisant du hack-a-Dwight. Ainsi, avec seulement 59,6 % de réussite sur cet exercice, le pivot est un poids pour sa team, surtout lors des fins de matchs.

Pour autant, il ne faut pas oublier qu’il est à ce moment-là le visage de la franchise à seulement 25 ans. Et sans lui, son équipe aurait été l’une des pires de la ligue, puisque lorsqu’il n’était pas sur le parquet, Orlando possédait la 8e moins bonne attaque. Tom Fishel de Bleacher Report déclare même « Aucun joueur n’est plus important pour son attaque que Howard ». D’ailleurs, cela ne trompe pas puisqu’il finira à la deuxième place de la course au MVP malgré une saison collective moins aboutie que LeBron, preuve là encore de son niveau et de son importance pour sa franchise.

Un MVP qui n’a pas fini de faire la discorde

Deux joueurs paraissent avoir le lead dans cette course du MVP : Derrick Rose et LeBron James. Bien évidemment, ils méritent tous deux de remporter ce trophée au vu de leurs résultats collectifs et de leurs dominations individuelles.

Dominant dans tous les compartiments du jeu, LeBron James était sûrement cette saison-là le King de la ligue dans une équipe attendue à remporter le trophée Larry O’Brien au mois de juin. Les progrès techniques qu’il a réalisés l’ont définitivement fait passer dans une dimension supérieure afin de lui permettre d’être encore aujourd’hui un joueur majeur et de remporter quatre bagues.

De toute évidence, Derrick Rose doit son titre à une narration avantageuse, contrairement à LeBron. L’enfant de la ville qui ramène tout en haut de la ligue une armée de taureaux grâce à des actions d’éclat semble avoir fait pencher la balance en sa faveur. Était-il illégitime ? Pas vraiment, puisqu’il était tout de même un joueur qui a porté soir après soir sa team vers le succès.

Au vu des circonstances qui ont suivi ce trophée, que ce soit entre la série de play-offs remportée par Miami et les blessures à répétition du meneur de Chicago, il est tout à fait normal de remettre aujourd’hui en question cette récompense. Mais il ne faut pas oublier que Derrick Rose a réalisé une magnifique saison qui lui a permis d’inscrire son nom parmi les meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA. Il deviendra peut-être le premier MVP à ne pas être intronisé au Hall of Fame, mais pour autant, il nous aura fait vivre un rêve éveillé chaque soir grâce à ses actions extraordinaires. Beaucoup de personnes n’auraient jamais découvert la NBA sans D-Rose, moi y compris. 

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