Vus par beaucoup comme les favoris de l’Ouest au début des Playoffs, les Suns sont désormais dos au mur, menés 2-0 par les Nuggets de Denver. Alors que la série n’est pour autant pas terminée, la marche semble trop haute pour Phoenix.
Des attentes trop élevées ?
Attendus au début de saison après une saison régulière historique (plus grand nombre de victoires sur une saison dans l’histoire de Phoenix), et un choke lors des Playoffs tout autant dans les livres d’histoire, Phoenix a vécu une saison régulière compliquée. Meurtri par les blessures, Phoenix peine et stagne au milieu de la conférence est. Début février, après une mauvaise série, Phoenix envahit l’actualité : Kevin Durant débarque dans l’Arizona (avec TJ Warren) contre Mikal Bridges Cameron Johnson et une flambée de picks. Après ce trade, les ambitions sont claires : le titre chaque saison. Sauf que tout n’est pas si rose. Kevin Durant arrive blessé et fait ses grands débuts deux semaines après son arrivée. Les débuts sont prometteurs, son duo avec Booker fonctionne à merveille et les Suns gagnent. Mais l’opposition n’est pas la meilleure. D’autant plus qu’après 3 matchs, Durant se blesse à l’échauffement et rate près d’un mois de compétition. Les Suns avec Kd avant ces Playoffs c’est seulement 8 matchs. Certes c’est 8 victoires avec des prestations prometteuses, mais l’adversité était loin d’être la meilleure. Sur ces 8 matchs KD feat parfaitement au jeu des Suns, il le laisse venir à lui et le fluidifie davantage. Dans la série contre les Clippers, KD est la cible principale de la défense des Clippers, d’autant plus après la blessure de Kawhi. Compliqué pour lui de performer, d’autant plus que Booker porte suffisamment le navire contre une équipe très affaiblie. Le minimum était acquis, la qualification sans trop forcer et le manque d’automatismes n’est pas encore préjudiciable. C’est dans cette optique, sans avoir tellement tester cette équipe au plus haut niveau que Phoenix entame cette série contre le leader de l’Ouest.
Une opposition de taille
Le niveau de l’opposition augmente clairement avec cette série contre Denver. Rien de méchant envers les Clippers, mais amputés de Kawhi Leonard et de Paul George, ils ne rivalisent pas avec le collectif et le niveau de jeu atteint tout au long de la saison des Nuggets. Nikola Jokic, sans forcer, reste sur des bases de candidat MVP, Jamal Murray est kyriesque, MPJ progresse fortement et Gordon domine désormais des raquettes. La liste est longue et la profondeur dont dispose Moses Malone fait tourner la tête à Monty Williams : KCP, Christian Braun, Jeff Green ou encore Bruce Brown sont très utiles une fois les Playoffs venus. A la tête de tout ça, Moses Malone gère cet effectif d’une main de maître et Denver apparaît comme une machine fluide et régulière. Tout le contraire des Suns en total manque de repères. Au premier tour, Denver assume son statut de premier de conf et domine les tous jeunes Wolves. Contrairement aux idées reçues, Denver n’est pas une simple équipe de régulière et est capable d’élever son niveau au moment opportun, Bubble Murray en tête.
Les Suns en manque de repères
Phoenix arrive en tant que quatrième, qualifié en Playoffs que très peu de temps avant la fin de saison. Le manque d’alchimie de l’équipe est flagrant. Avec son 5 majeur défini, Phoenix n’a joué qu’une vingtaine de matchs (dont 8 avec KD), avant d’entamer les Playoffs. Monty Williams n’a pas eu le temps d’affiner ses rotations et continue à tâtonner match après match. Le plan de jeu n’est pas bien défini, change d’une rencontre à l’autre et perturbe les joueurs, qui n’ont pas de repères stables pour obtenir une régularité. Phoenix se tourne donc vers la facilité et oriente le jeu vers ses stars. Devin Booker répond parfaitement présent. 35 points, 5 rebonds, 6 passes, en ajoutant 2 interceptions et un contre par rencontre, le tout à des pourcentages hallucinants : 57% au tir, 46% à 3 points et 87% aux lancers. Pour Kevin Durant, pas encore utilisé optimalement, c’est plus compliqué. Une première série contre les Clippers où il est constamment doublé, ce qui a contribué à libérer des espaces à Booker, où il peine à être efficace. Sur ces deux premiers matchs contre Denver, KD n’est pas dans le rythme, pas tout le temps servi au bon moment dans la bonne situation. 7 pertes de balle au premier match, 10/27 au tir au Game 2, c’est clairement compliqué pour KD. Durant peine à porter l’équipe mais suit davantage le flow de l’équipe, à l’image d’Ayton. En conclusion, Phoenix peine à se trouver, affrontant une équipe bien rodée, sûre de ses forces. Exemple flagrant, lors du Game 2. Jamal Murray en énorme difficulté au tir a pu s’adapter, connaissant sa zone de repli, qui s’appelait Nikola Jokic. Le canadien l’a servi parfaitement, se mettant davantage en retrait. Le cas contraire pour Kevin Durant, où lorsqu’il est en difficulté avec son tir, il va perpétuer à tenter les mêmes tirs, en espérant s’améliorer.
Suns = outsiders ?
Après ce rapide tour d’horizon, il est désormais logique de placer Phoenix en tant qu’outsider, et non favori de la série. Denver domine la conférence Ouest de la tête et des épaules depuis le début de la saison. La blessure de Chris Paul rabat encore davantage les cartes, donnant à Monty Williams encore plus d’ajustements à faire. Monty doit trouver un nouveau plan de jeu, privé de son organisateur de jeu, en l’espace de 3 jours, Phoenix tente de griller les étapes pour se trouver contre une équipe qui connaît ses forces et ses faiblesses. Phoenix tente de répondre aux points forts de Denver, tandis que Denver se contente de jouer son basket. C’est bien là que l’on reconnaît un outsider selon moi. Après, ne pas être favori n’excuse pas les Suns. Une élimination à ce tour serait forcément une déception. Mais une déception qui a des explications.