En 1993, les Bulls de Michael Jordan et Scottie Pippen sont sur le toit du monde de la NBA. Premier threepeat de leur histoire en poche après les finales NBA face aux Suns du MVP Charles Barkley. Soudain, coup de tonnerre tragique. Son père assassiné, Jordan décide de prendre sa (première) retraite des parquets. Les Chicago Bulls vont alors connaître 528 jours de doute, sans savoir si leur superstar reviendra en NBA. Au milieu de ce doute, Scottie Pippen endosse désormais le rôle de franchise player. Son talent est indéniable. On parle du meilleur lieutenant de l’histoire de cette league. A l’aube de la saison 93-94, Scottie a un des contrats les plus légers de la league vu sa production des deux cotés du terrain. Contrat signé en 1991 et courant jusqu’en 1998…
De leur côté, les Suns entendent bien passer un cap. Jerry Colangelo ne veut pas s’arrêter aux Finales NBA et à cette occasion manquée face aux Bulls. Il faut voir encore plus haut, pour rapporter cette première bague tant attendue dans l’Arizona.
1994-1995 : Les Bulls, les Suns, et le reste de la NBA
En l’absence de His Airness, les Bulls ont un nouveau visage. Pippen est la nouvelle star de l’équipe. Tony Kukoc entame sa deuxième saison et Ron Harper vient d’arriver dans l’Illinois. Scottie Pippen fait une saison de très haut niveau. Il la finira d’ailleurs 7ème des votes pour le MVP, et 2nd pour le DPOY. Il remplit son rôle à merveille. Mais quelque chose manque aux Bulls pour s’afficher en contenders sérieux. Et quelque chose manque à Scottie Pippen pour assouvir sa soif de victoires.
Parce que la league, elle, n’attend pas. Les Rockets ont pris la bague la saison précédente. Bien qu’en dessous des attentes sur la saison 94-95, ils n’en restent pas moins dangereux. Au sommet de l’Ouest, on trouve alors les Spurs, le Jazz et… les Suns, dont on va reparler très vite. A l’Est ? Les Pacers de Reggie Miller, les Knicks de Patrick Ewing et le Magic de Shaq et Penny entendent bien profiter de l’absence de Jordan pour aller glaner une bague eux aussi. Pas question de tout laisser à Olajuwon (lol, c’est raté).
Dans l’Arizona, Jerry Colangelo, proprio iconique des Phoenix Suns, se creuse la tête. Comment se défaire des Houston Rockets, bourreau des cactus en demi-finales de conférence la saison précédente ? La qualité de son effectif lui garantit quelques assets et la présence de Charles Barkley, MVP 1993, est l’assurance pour la cible d’un potentiel trade, que les Suns ont des ambitions nettes. A cette époque, le tampering est, comment-vous dire… un grand n’importe quoi ! Les joueurs et les équipes n’hésitent pas à se draguer ouvertement par voie de presse. On est loin du secret actuel, et des sanctions de la NBA au moindre tweet. A l’approche du All Star Game 1995, la league est en ébullition. Une question est en suspens : Scottie Pippen, frustré par les résultats des Bulls autant que par son contrat, restera-t’il à Chicago ?
All Star Game 1995 : Scottie Pippen est un Suns !! (non)
Le All Star Game 1995 se déroule précisément au cœur des rumeurs : Phoenix, Arizona. Les cactus accueillent le gratin de la league pour le match de gala annuel. L’Ouest dominera l’Est, 139-112. Mais l’actu brûlante du week-end, ce sont clairement les rumeurs d’intérêt mutuel entre la franchise de Phoenix et la star des Bulls, Scottie Pippen. Les Suns ne sont pas les seuls sur le dossier. Mais ils sont clairement les mieux placés à l’approche du All Star break. Les observateurs parlent d’un trade, qui se monterait autour de Dan Majerle, arrière prolifique et adoré de la fanbase des Suns, et de quelques autres assets. Jerry Colangelo y croit. Il a toutes les raisons d’y croire. Toute la league y croit. Surtout Scottie Pippen.
Arrive alors le match des étoiles, et un moment classique de l’histoire de la NBA : l’interview de Scottie Pippen par le légendaire Bob Sager. Le journaliste demande sans détour à l’ailier de Chicago son avis sur Phoenix comme destination en cas de trade.
Scottie Pippen : « Phoenix would be paradise »
La séquence est historique. Un des plus gros what if de cette foutue league qu’on adore. Un crève-cœur pour les fans des Bulls à l’époque. Une écharde encore douloureuse pour les fans des Suns aujourd’hui. Pour moi ? Un manqué pas possible, où j’aurais pu voir mon joueur all time préféré dans la franchise de mon cœur. A la question de Bob Sager sur l’intérêt de Colangelo et la bonne idée que ce serait pour lui de rejoindre les Suns, Scottie répond que oui, en direct devant les US tout entiers. Il ajoute même qu’il est en déplacement depuis deux semaines, et qu’il a déjà plein d’affaires avec lui.
Alors que l’interview redevient très vite sérieuse, Sager demande alors à Pippen s’il croit en un trade d’ici la deadline. La réponse est sans équivoque : Scottie espère un trade. Sa situation contractuelle et la gestion de son cas particulier par Jerry Krause l’ont amené à ce qui semble être un point de non-retour. Devant cette effervescence, Charles Barkley, alors leader et visage des Suns, répondra qu’il prendrait Scottie Pippen chaque jour, et qu’il faudrait être fou pour ne pas le vouloir.
Le retour de Michael Jordan, Scottie Pippen reste
Un mois après le All Star Game, Michael Jordan annonce son retour. I’m back. Les rumeurs de trade concernant Scottie Pippen et impliquant les Suns, mais aussi les Warriors (pour Sprewell) ou les Bucks, éclatent. Les Bulls sont de retour, Pippen retrouve le joueur avec qui il a déjà glané 3 bagues, et sent que le vent tournera en faveur de Chicago à nouveau dans un futur proche. Les Bulls ne parviendront pas à retrouver leur rythme suffisamment rapidement pour choper le titre de 1995, qui reviendra aux Rockets d’Olajuwon une nouvelle fois. Les Suns, eux, perdront à nouveau en demi-finales de conférence face aux futurs champions, sans doute frustrés de n’avoir pu conclure ce deal.
Cette histoire pourtant incroyable n’est finalement que peu racontée. Mais comme c’est l’anniversaire de Scottie Pippen aujourd’hui, il fallait se souvenir et raconter ce what if qui a animé la league et fait rêver les fans des Suns pendant des mois.
Joyeux anniversaire Scottie. L’idée que tu joues pour Phoenix trouve peut-être sa réalité dans un univers parallèle, qui sait !
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