Cette saison, rares sont les fans des Hawks qui n’ont pas eu un mal de tête en regardant les statistiques à 3 points de Saddiq Bey. Jusqu’alors catégorisé comme un shooteur fiable, son adresse s’est écroulée. Mais que s’est-il passé ?
Des statistiques affolantes
À chaque match la même rengaine, aucun tir ne rentre. Mais quand on dit rien, c’est vraiment rien. Depuis le 8 décembre, c’est 176 tirs de loin tentés pour 44 de marqués. Un joli pourcentage de 25% qui témoigne d’un manque d’adresse criant. Sur cette même période, il est tout aussi affreux au global : 118/334, soit 35,3%. Oui oui vous avez bien lu. Le point d’orgue de cette série noire est survenu le 20 janvier face au Cleveland Cavaliers. Dans une large défaite (116-95), Saddiq Bey a aligné un 0/12 au tir, dont 0/6 à trois points. En 30 minutes, il n’a point marqué et son impact sur le match est déterminable à partir de son plus minus : -24.
Depuis ce mois de janvier, de nombreuses statistiques sortent sur les réseaux sociaux. Une des plus citées est celle de Saddiq Bey dans les corners à 3 points. Si il est le joueur qui en prend le plus de grand ouvert, il est aussi celui qui a le moins bon pourcentage. Selon Cleaning The Glass, il figure dans le 3ème centile dans les tirs depuis les corners. Autrement dit, 97% des joueurs NBA ont un meilleur pourcentage de réussite depuis cette zone que lui. Pour rappel, c’est lui qui en tente le plus…
La comparaison avec ses 15 premiers matchs de la saison, où il n’avait débuté que 3 match comme titulaire est flagrante. Sur cette période, il tournait à 49,3 % au shoot, dont 36% de loin. C’est à dire qu’il rentrait à peu de choses près autant de tirs, tout en en prenant 3 de moins que depuis début décembre. Comment se fait-il que Saddiq Bey ait connu une aussi grande chute ?
Manque de confiance ou changement d’habitudes ?
Ce n’est pas la première fois dans sa carrière que Saddiq Bey connait une méforme au tir. En effet, la saison dernière, alors encore à Détroit, Bey tirait à seulement 30% de loin sur les 31 premiers matchs, alors qu’il sortait de deux années à respectivement 38% et 35% à 3 points. Sur le reste de la saison, son pourcentage depuis derrière l’arc a augmenté de 10 points, pour frôler les 40% sur 46 matchs. On a donc vu un Saddiq Bey recadrer son adresse en cours de saison. Il a d’ailleurs terminé les playoffs à 38,9% de loin, signe d’une réussite qui s’inscrit dans la durée.
C’est dans cette continuité que Saddiq Bey a abordé cette saison 2023-2024. Une présaison réussie (45,5% à 3 points) et une quinzaine de très bon matchs en régulière. L’écroulement a débuté lorsque Jalen Johnson s’est blessé, ce qui a complètement changé son rôle, lui qui a été intronisé comme titulaire au poste 4. Avec la blessure de DeAndre Hunter qui a suivi quelques semaines plus tard, sa place a donc été cimentée dans le cinq.
On observe notamment le début d’une chute à partir du début du mois de décembre. L’effective field goal percentage ou eFG% de Saddiq Bey a notamment suivi ce schéma : de 70% à l’entame du mois de décembre à une moyenne autour des 40% depuis la mi-janvier.
Malgré tout, ce n’est pas le seul paramètre qui peut affecter sa réussite. On note un changement dans ses choix de tirs par rapport aux saisons précédentes. Moins de drives, moins de cuts, moins de pick and roll. On retrouve souvent Bey dans le corner à attendre le ballon. Cette année, 50% de ses trois points sont pris depuis les corners, contre 27,4% lors de ses 3 premières saisons. Est-ce donc ce que Snyder attend de lui ? Depuis l’arrivée du technicien à Atlanta, les habitudes de tirs de plusieurs joueurs ont changé (Onyeka Okongwu par exemple). C’est donc un véritable changement d’habitude pour Saddiq Bey qui est opéré.
Que faire pour retrouver son adresse ?
Afin de retrouver son adresse, ou du moins un peu de réussite, Saddiq Bey devra se focaliser sur des aspects de son jeu où il est plus à l’aise. Essayer de proposer plus de solutions en course. Des cuts ligne de fond, qui lui permettrait de se rapprocher du cercle, un peu plus de jeu balle en main, toujours vers le panier. Dans les situations en demi-terrain, Bey ne devra pas simplement planter les pieds dans les corners, mais tenter plus depuis les ailes et face au panier où il est plus à l’aise cette saison. Se mettre en confort lui permettra de trouver des séries, et pourquoi pas de désenrayer le moteur.
Le retour de DeAndre Hunter devrait aussi alléger son rôle, lui qui retrouvera sa place dans la second unit, avec Bogdan Bogdanovic et Onyeka Okongwu. Dans ce rôle, il aura plus de liberté dans son jeu, et aura plus le ballon dans les mains. Il ne devrait plus simplement se cantonner à son rôle de shooteur, qu’il n’arrive pas à assumer. Il ne peut pas rester derrière la ligne des 3 points, il a besoin d’aller au cercle.
Toutefois, si il n’arrive pas à se remettre en ordre, il faudra se séparer de lui. Les Hawks ne peuvent pas se permettre d’avoir un tel poids mort, surtout dans la configuration actuelle des choses. Un trade doit être envisagé, et pourquoi pas couplé à Clint Capela pour aller chercher des soldats, ou un lieutenant pour Trae en cas de départ de Murray.
En tout cas, si tu ne retrouves pas ton adresse et ta régularité, ta place n’est plus à Atlanta, Saddiq Bey.