Rafael Stone semble satisfaire tout le monde. Avec 19 victoires de plus que l’année passée, les Rockets de Ime Udoka ont bien tourné cette saison, et c’est grâce au travail de Rafael Stone. Près de quatre ans après sa nomination en tant que General Manager des Houston Rockets, un bilan sur l’aventure texane de Rafael Stone s’impose.
Allô Houston ? On a un problème
La mission de Rafael Stone n’était pas des plus aisées. Arrivé le 13 octobre 2020, le general manager avait l’énorme responsabilité de récupérer le poste de Daryl Morey.
Une fin de cycle planait dans le ciel de Houston. James Harden, joueur historique de la franchise, était en partance, tout comme son compère Russell Westbrook. L’heure était désormais à la reconstruction. Bémol ? Les Houston Rockets n’avaient aucun picks de draft, quasiment tout était parti dans le trade monté par Morey pour avoir Westbrook en échange de CP3. Les Rockets n’étaient pas non plus un vivier de jeunes, loin de là même. Les Texans n’avaient pas drafté au premier tour depuis plus de cinq ans lorsque Rafael Stone a enfilé la casquette de General Manager.
En faisant le gros ménage dès son arrivée, Stone a directement récupéré une flopée de picks aux Nets dans un trade de James Harden. Il s’est également débarrassé de Westbrook et de Robert Covington, ramenant deux nouveaux first round pick dans le Texas. L’ère Rafael Stone était officiellement lancée. Avec Stephen Silas comme Head Coach, les nouveaux Rockets étaient bien pâlots. Pas étonnant pour l’année 0.5 de leur reconstruction. Le trio WOW (Wall, Oladipo, Wood) à quand même réussi à faire vibrer les fans texans une poignée de matchs, c’est dire le désespoir et le fanatisme de cette fanbase.
Ce soir.
Wall — Oladipo — Wood 🚀
Nouvelle époque "WOW", nouvelle ère. pic.twitter.com/4nSGY9yZRe
— Rockets Nation France (@RocketsnationFr) January 28, 2021
Une saison dans le vide, ou presque. L’arrivée de Kevin Porter Jr. pour trois clopinettes était un rayon de soleil. Enfin un jeune à développer, enfin un espoir. Contre un choix de draft protégé Top-55, KPJ posait ses valises dans le Texas. L’aventure de Porter Jr. ne sera pas plus commentée au vu des problèmes extra-sportifs qu’il a rencontrés. Il semblait tout de même important de notifier son arrivée. L’arrivée du premier jeune joueur chez ces nouveaux Rockets – le début de la reconstruction.

Le lancement de la fusée
Quelle merveille que la Draft 2021 des Houston Rockets. Dès l’année 1 de la reconstruction texane, Rafael Stone s’offre le luxe d’avoir quatre choix de premier tour. Jalen Green en tant que tête du projet et Alperen Sengun en tant que grand espoir. La reconstruction ne pouvait mieux commencer avec deux énormes talents. Josh Christopher et Usman Garuba paraphent cette draft, encore deux autres talents à développer. A la Free Agency, les deux seules actions notables de Rafael Stone sont de signer David Nwaba et Daniel Theis, deux vieux briscards pour entourer ces jeunes. Je pense que tous les fans des Rockets remercient encore Theis pour les services rendus.
Avec cette superbe intersaison de Stone, la reconstruction vient d’être officiellement lancée. Tout commence avec l’officialisation du départ de John Wall, qui ne jouera pas un match cette saison-là. Place aux jeunes. Un groupe bourré de talents va fouler le parquet tous les soirs. Alors comme ça, on pourrait croire que c’est excitant, et ça l’est, à moindre mesure. Mais le contenu n’y est pas. Quatre ou cinq jeunes comme têtes d’affiche du projet, c’est beaucoup d’apprentissage, de conneries et de blowouts.
Voyant que la sauce ne prend pas, que tu ne peux rien construire de sérieux avec Christian Wood, Rafael Stone l’envoie aux Mavs contre une poignée de contrats finissants et du spacing. Quelques semaines plus tard, à la trade deadline, c’est Daniel Theis qui s’envole pour Boston contre une jolie contrepartie, dont Dennis Schroder et Bruno Fernando. Encore un très bon mouvement de Rafael Stone, ramenant un excellent pivot remplaçant pour suppléer Sengun et un meneur qui apprendra le métier à KPJ.

Tout s’accélère à la Draft 2022. Jabari Smith Jr., Tari Eason et TyTy Washington Jr. rejoignent le navire. Encore un sans faute pour Stone dans cette draft, répondant à tous les défauts des Rockets de l’année passée. Jabari Smith Jr. s’installe au poste 4 directement. KPJ continue de s’améliorer et Sengun se développe d’une manière fulgurante. Les Rockets sont dans la bonne direction, l’effectif retrouve de la stabilité grâce à Rafael Stone.
Même si cette saison est pleine de promesses et de développement, les résultats ne suivent pas. Mais on sent néanmoins que ces Rockets sont prêts pour la suite, surtout avec le salary cap qu’ils s’apprêtent à avoir pour la Free Agency 2023. Le contrat de John Wall expirant à la fin de la saison, les Rockets s’apprêtent à être riches. En 3 ans, Rafael Stone aura fait des Rockets une équipe promise à un avenir radieux, eux qui avaient des finances catastrophiques et une équipe vieillissante.
Rafael Stone a construit un avenir radieux
Le 10 avril 2023, trois minutes après la fin du dernier match de la saison, Stephen Silas est renvoyé. C’est officiel. Le Head Coach ne sera plus en poste pour la saison 2023-2024, lui qui n’a cessé de décevoir durant les trois années à la tête de la franchise texane. Rafael Stone se bat avec plusieurs franchises et décroche le gros lot : Ime Udoka sera le nouveau Head Coach de ses Rockets. L’arrivée de l’ancien finaliste NBA est un coup de tonnerre dans la ligue – que ce soit pour les fans ou pour les joueurs.
L’ancien coach adjoint des San Antonio Spurs est un tacticien, rien d’étonnant, école Popovich. Il a ses idées, et a besoin de joueurs pour performer. Ime Udoka demande expressément deux joueurs à Rafael Stone en vue de cette Free Agency 2023 : Fred VanVleet et Dillon Brooks. En tant que General Manager consciencieux, Stone sort le chéquier et ramène les deux loustics dans le Texas. Pas des deals compliqués à négocier, les joueurs veulent jouer sous Ime Udoka. Ce choix est d’ores et déjà un bon mouvement de Stone. VanVleet est un peu surpayé, tout comme Brooks, mais pas vraiment le choix. Houston n’est pas le plus grand des marchés, pas un contender non plus, il faut donc aligner l’oseille.

La Draft 2023 ramène également deux talents sans limites. Amen Thompson et Cam Whitmore sont sélectionnés par les Rockets, respectivement en #4 et #20. Amen Thompson est un joueur encore très brut, le développer prendra du temps, mais ce n’est pas un souci, Fred VanVleet assure la mène. Le gros mouvement de cette draft, c’est Cam Whitmore, choisi en vingtième position, alors qu’il était vu beaucoup plus haut par les analystes. Annoncé dans le Top 5, le jeune scoreur descend énormément à cause de rumeurs entre les front office, Rafael Stone ne se laisse pas avoir. Il l’avait eu en workout pour le quatrième choix, il n’hésite pas une seule seconde quand il voit que Whitmore est toujours disponible en 20. Résultat des courses : Cam Whitmore est le steal de la Draft 2023.
C’est dans ce contexte de nouveauté et de fraîcheur que commence la saison 2023-2024. Les hommes d’Ime Udoka déjouent tous les pronostics, l’équipe est montée avec une cohérence impressionnante. Après trois ans de misère, les Rockets terminent avec un bilan à l’équilibre, 41-41. Alperen Sengun explose totalement sous l’impulsion du meneur de jeu undrafted. Jalen Green finit sa saison en grande pompe malgré quelques doutes. Et c’est sans mentionner la culture défensive qui s’installe dans le Texas grâce à Udoka, Dillon Brooks, Tari Eason et Jabari Smith.
Rafael Stone a construit de toutes pièces l’une des darlings de la NBA en seulement quatre ans. Et cela sans mettre en péril l’avenir de la franchise. Les Rockets ont dernièrement été classés 9e meilleure franchise en termes d’assets à la draft par Sports Illustrated, c’est dire la pérennité qui survole Houston actuellement.
L’avenir semble donc radieux à Houston. C’est incontestablement grâce au travail de Rafael Stone. Cette équipe, qui s’est construite par la Draft et par des jolis coups à la free agency, fait rêver. Au terme de cette saison, Rafael Stone à décroché une prolongation amplement méritée, lui qui vient également d’être élu cinquième meilleur exécutif de l’année. Maintenant, le General Manager Texans à du pain sur la planche, il faut envoyer les fusées en playoffs.