La recette du choke Suns

Phoenix Suns : la recette du choke

Surnommés il y a seulement deux ans les « Phoenix Clutch », les Suns sont désormais parmi les pires équipes dans ce domaine. Tentative d’analyse de cette mauvaise tendance.

Tout d’abord, le clutch, c’est quoi ? C’est savoir faire la différence lors de la fin d’un match serré. Plus factuellement, lorsqu’il y a un écart de cinq points ou moins dans les cinq dernières minutes. Pour en apprendre davantage.

Cette saison, Phoenix a disputé 6 matchs dans ces conditions, pour un total de 2 victoires et 4 défaites. Certes l’échantillon est faible, mais c’est tout de même révélateur d’une nette baisse depuis deux ans. En effet, en 2021-2022, lors de la saison historique des Suns à 64 victoires, Phoenix avait 78,6% de victoires dans le clutch, contre 65,6% pour la deuxième meilleure équipe. C’était d’ailleurs le meilleur bilan depuis les Warriors de 2015-2016. L’année passée, les money time étaient déjà moins favorables à Phoenix, avec un bilan de 17 victoires pour 19 défaites, soit le 17e meilleur bilan de la ligue.

6 matchs sur 9 se sont donc terminés sur des fins de matchs tendues, ce qui peut être un bon signe que l’équipe ne lâche rien. Sauf que dans le cas de Phoenix, c’est davantage l’équipe adverse qui revient dans le quatrième quart-temps. Les Suns sont derniers en terme de points marqués dans le quatrième quart-temps, avec seulement 22.8 points, domaine où Phoenix était également premier il ya deux saisons. Ils sont même avant-dernier en terme de net rating sur ce dernier quart-temps, avec-4,8. Autre stat qui montre que Phoenix ne sait plus tenir une victoire qui semblait acquise : 

Quelles sont les principales failles ? 

  • Les pertes de balle : 

C’est l’un des plus gros problème de Phoenix cette saison, qui se retranscrit logiquement dans le money time. Troisième équipe avec le plus de pertes de balle par rencontre avec 16.8, les Suns ont également le troisième pire rendement dans cette statistique dans le clutch, avec 2.2 pertes de balles.

Le manque de Chris Paul et plus généralement de meneur organisateur se fait clairement ressentir dans ce domaine, et principalement dans le clutch. Surtout avec les blessures de Devin Booker et de Bradley Beal, Kevin Durant se retrouve à tout faire, ce dont il est moins capable de faire que par le passé. Ça va être l’un des domaines où Devin Booker sera particulièrement observé cette saison, la capacité à gérer et organiser le jeu de l’équipe. Chose qu’il avait parfaitement fait lors du match de contre les Warriors, avec 3 passes décisives dans les 70 dernières secondes du match. 

  • Le manque d’efficacité à 3 points : 

Phoenix a le 17e meilleur pourcentage derrière la ligne à 3 points dans le clutch, avec 30,4% de réussite. Ici, moins de choses à ajuster, simplement la sélection de tirs. Cela devrait aller mieux avec le récent retour de Bradley Beal et le retour proche de Devin Booker. Si ces trois joueurs sont épargnés par les blessures, Phoenix doit être l’une, si ce n’est la meilleure équipe dans ce domaine. D’une, la gravité de ces trois joueurs libérera une quantité d’espaces folle pour les coéquipiers. De l’autre, ces joueurs sont tout simplement exceptionnels, et on attend d’eux de réussir ce genre de tir, encore plus dans ces fins de matchs serrés. 

  • Le manque d’automatisme : 

Avec seulement cinq joueurs présents de l’année passée (dont seulement trois qui jouent réellement) et un nouveau coach, toute l’animation et les habitudes sont à refaire. Et on le voit, dans un début de saison tronqué par les blessures, les rotations changent souvent, et notamment dans les dernières minutes. Kevin Durant et Grayson Allen sont les seuls joueurs ayant disputé l’intégralité des fins de match. Frank Vogel alterne entre les séquences de small ball et avec Jusuf Nurkić. Eric Gordon semble payer son manque de défense et ne semble jouer les dernières minutes que lorsqu’il est en feu total au tir. Keita Bates-Diop montre de belles choses et devrait avoir pas mal de temps de jeu, apportant taille, défense et du shoot. Josh Okogie est trop limité offensivement pour être une valeur sûre. 

En attendant le retour de tout le monde, mais la rotation finale des dernières minutes devrait se composer bien sûr du trio Devin Booker, Bradley Beal et Kevin Durant, accompagnés par deux joueurs parmi Grayson Allen – Keita Bates-Diop et Jusuf Nurkić, préférence personnelle (et je pense dans l’esprit de Vogel) pour KBD et Nurkić. 

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