Cette semaine, la NBA s’est déplacée dans la capitale française pour un évènement désormais presque habituel : les Paris Games. Lors du premier affrontement disputé hier soir, les Spurs se sont imposés 140 à 110 face aux Pacers. Une large victoire presque surprise, acquise face à l’une des meilleures équipes de l’année civile. Que retenir de cet acte 1 des Paris Games ?

San Antonio, une attaque record

Les hommes de Mitch Johnson n’ont pas manqué leur rendez-vous avec 140 points marqués, leur plus haut total cette saison. Le tout avec une réussite qui donne le tournis : plus de 51% à 3pt sur 35 tentatives et un offensive rating de 136, une des performances de l’année, toutes équipes confondues. Ces scores ne sont pas  uniquement dûs à une sur performance derrière l’arc, loin de là. Tous les facteurs d’efficacité ont été poussés au maximum par les Texans.

Un dernier exemple pour l’illustrer : c’est la 3ème fois de l’histoire qu’une équipe cumule +50% à 3pt, 100% aux lancers et 60% au global. Historique.

https://twitter.com/DanWeissPBP/status/1882540502895235430

Une razzia au rebond offensif

Depuis fin octobre et le début de la saison, le Texas abrite la franchise la plus efficace dans le domaine du rebond offensif : les Houston Rockets. Mais hier soir, les homme d’Udoka se sont faits voler la vedette par une ville située un peu plus à l’Ouest, les Spurs. Ils ont récupéré 40% des rebonds offensifs disponibles. En d’autres termes, ils avaient droit à une seconde chance presque une fois sur deux. Récapitulons : les Spurs ont donc été extrêmement efficaces au tir, et lorsqu’ils ne l’étaient pas, ils parvenaient à obtenir une nouvelle chance. Difficile de perdre un match de basket dans ces conditions.

L’un des plus prolifiques dans le domaine était Harrisson Barnes. L’ailier a réalisé une superbe partie, précieux dans son énergie et dans sa capacité à finir près du cercle. En effet, sur ses 4 rebonds offensifs, il en a converti 3 en paniers.

Victor Wembanyama et la menace derrière l’arc

Victor Wembanyama était l’attraction principale de la soirée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le Français a répondu présent. Dès le premier quart, il a multiplié les tentatives lointaines et en a converti deux. On le sait, cette saison Wemby tire à très haut volume puisqu’il tente plus de 9 3pt par rencontre.

Afin de contrer l’arme létale du Français, les Pacers se sont ajustés en deuxième mi-temps en étant très agressifs sur les close-out. Dès qu’il recevait la gonfle derrière l’arc, son vis-à-vis montait rapidement sur lui pour le dissuader de prendre le tir. Wemby n’a eu aucun mal à attaquer ce close out, créant ainsi un décalage que les Pacers ne sont jamais parvenus à combler. Le playmaking du sophomore, toujours en progrès, a permis aux Texans d’exploiter le moindre espace laissé par les Pacers à 3pt.

https://twitter.com/larelevenba/status/1882567910910292059

Un homme a pris feu

Comment parler de cette partie sans mentionner les dernières minutes du troisième quart. En l’espace de deux minutes à peine, Bercy a pu assister à l’incandescence de Wemby. Le Français était dans la fameuse zone, ces instants où les sportifs marchent sur l’eau et sur la concurrence. Il a été décisif sur 6 possessions consécutives, grâce à 3 contres, 2 passes décisives, dont une pour un alley oop, ainsi qu’un panier marqué sur… alley oop.

Quand les médias débattent autour de la notion de potentiel du Français, qu’ils se demandent quel est son plafond, ils imaginent ce type de séquences reproduites à haute fréquence. Wemby l’alien, c’est ça.

https://twitter.com/TheHoopsDigest/status/1882533878306681049

Le small ball efficace de San Antonio

Lorsque Wembanyama était sur le banc, les Spurs affichaient un 5 sans pivot, articulé autour de Jeremy Sochan et Tre Jones notamment. Et ce fut une réussite.

Sochan est un très bon poseur d’écran et contrairement à un intérieur lambda, il est bien plus vif, mobile, agile. Ses progrès à la finition acquis cette saison lui permettent d’être une vraie menace en tant que roll man, surtout lorsqu’on combine le tout avec son passing plus que fonctionnel. Les Pacers en ont fait les frais, notamment lorsque Myles Turner était sur le banc. En effet, Thomas Bryant, son remplaçant, est un piètre protecteur de cercle qui n’a pas su gérer l’activité on et off ball du Polonais. Résultat, un match plein de la part de l’ailier fort qui continue d’occuper tous les postes disponibles sur un terrain de basket.

https://twitter.com/larelevenba/status/1882574152714035700

Indiana, une défense extérieure en lambeaux

L’autre remplaçant qui a particulièrement brillé côté San Antonio, c’est Tre Jones. Le meneur a réalisé un formidable match, incarnant un danger constant grâce à sa qualité de passe sur drive. Le tout, grandement facilité par les défenseurs adverses.

Indiana s’est fait harceler de drives, encore et encore. L’une des causes étant le rôle de Wembanyama. Défendu par Myles Turner et véritable danger à 3pt, le Français permettait d’attirer le principal protecteur de cercle adverse hors de la raquette. Ainsi, l’accès au panier était facilité pour ses coéquipiers.

L’autre raison, c’est le duo Haliburton-McConnell. Les deux meneurs ont des tas de qualités mais aussi un grand défaut : la défense du périmètre. Le premier n’a jamais été un défenseur remarquable, le second excelle dans l’énergie et l’activité sans ballon mais souffre à cause de son petit gabarit. Lorsque les 2 étaient alignés ensemble, les Spurs s’en sont donnés à cœur joie pour les cibler, parfois même sans écran.

Exemple ci-dessous, où les Spurs obtiennent le switch afin que Vassell soit défendu par McConnell. Le Texan peut ensuite driver et efface son vis-à-vis sans la moindre difficulté avant de servir Sochan dans le dunker spot.

https://twitter.com/larelevenba/status/1882579755767361806

Victor Wembanyama, l’atout en transition

Une des qualités que l’on entend rarement à propos de Wemby, c’est sa gravité en transition offensive. En effet, il cumule tous les avantages dans cet aspect du jeu : il peut porter la balle, il peut shooter, il peut voir et servir un coéquipier marqué, il peut offrir et recevoir un alley oop. Et surtout, il aime courir et jouer les contre-attaques. Le français est un spécialiste pour anticiper le jeu rapide et partir vers le panier adverse à peine le rebond capté par un coéquipier.

Cette menace qu’il incarne en transition s’est retranscrite hier soir. Les Spurs ont été particulièrement efficace dans cet exercice, 92ème centile en offensive rating sur transition offensive. Défendre sur le Français quand la défense n’est pas en place, c’est accepter de subir un missmatch inévitable.

Et même lorsque ce n’est pas le cas, lorsque le repli offensif est bon et que Myles Turner parvient à rester sur Wemby en transition, il peut sanctionner. Aberrant.

 

https://twitter.com/larelevenba/status/1882582689787810182

La variété défensive des Pacers

Avant la rencontre, Indiana avait la faveur les statistiques. Les hommes de Rick Carlisle ont effectué un début d’année 2025 canon, s’inclinant uniquement face aux quasi invincibles Cavs de Cleveland. L’une des clés majeures de cette superbe forme est leur défense. En effet, même s’ils sont catégorisés comme une équipe offensive, les Pacers ont le 7ème meilleur rating défensif depuis le début d’année. Alors, même si leur performance globale fut mauvaise hier soir, certaines possessions défensives ne sont pas à jeter.

Mention spéciale à la press tout terrain proposée par Rick Carlisle en seconde mi-temps. Ce pressing agressif a provoqué plusieurs pertes de balle, notamment lorsque Paul et Jones n’étaient pas sur le parquet. De plus, ce n’est pas la première fois que l’ont voit ça dans l’Indiana, la franchise est coutumière de cette agressivité défensive. Cette press est permise grâce à des profils comme Andrew Nembhard et TJ McConnell, 2 véritables pitbulls de petite taille qui profitent de leur agilité et leur centre de gravité bas pour chiper des ballons.

On a aussi vu une zone 2-3 durant quelques possessions, ce qui a eu le mérite de freiner, quelque peu, l’hémorragie côté Pacers. A la défense de s’adapter pour le match de samedi désormais.

https://twitter.com/larelevenba/status/1882586509347557389

Siakam, l’arme sur post-up

Pascal Siakam est un des joueurs qui réalise le plus de post-up de la ligue. C’est un exercice dans lequel il excelle et que Carlisle utilise beaucoup. En début de match, les Pacers ont insisté dans cet aspect du jeu et cela a fonctionné. Siakam a provoqué des switchs pour se retrouver face à Devin Vassell notamment. L’arrière, lui rendant une dizaine de centimètres et davantage de kilos, ne pouvait rien faire face au Camerounais. De plus, des joueurs que Siakam peut cibler ainsi, les Spurs en possèdent plusieurs : Vassell, Jones, Castle, Paul.

Si les Spurs décident d’aider, Siakam possède le passing pour exploiter le décalage créé. Avoir une menace de scoring sur post-up, c’est aussi la porte ouverte pour créer du jeu dangereux partout ailleurs sur le parquet. Pour approfondir un peu plus, j’en ai fait un thread en début de saison. Affaire à suivre lors du match de samedi en tout cas.

https://twitter.com/larelevenba/status/1854115368559681566

Une ambiance pas au niveau ?

C’est une des principales critiques autour de l’évènement depuis sa création : l’ambiance dans la salle. Bercy a sonné creux lors des précédents Paris Game, en partie à cause d’un public non initié au basket. En effet, une partie du public présent dans la salle vient assister à un évènement sportif plus qu’à un match de basket. Ce ne sont pas ces derniers qui vont mettre le feu aux poudres et enflammer Bercy à chaque dunk.

Cependant, la présence de Wemby pouvait insinuer que cette année, le public serait plus vocal, plus enthousiaste à l’idée d’encourager l’idole nationale. Et bien, après le match 1, il faut croire que la transformation de Bercy n’a pas eu lieu. Selon les personnes présentes sur place, l’arène n’était pas au niveau de l’évènement, une nouvelle fois. Malgré un match de qualité, malgré la présence des Spurs, malgré la performance XXL de Wemby.

https://twitter.com/BenjaminMoubech/status/1882517220372496597

Il semblerait que malgré tous les espoirs des fans, Bercy ne devienne jamais une salle de basket. Et ce n’est pas grave. Cela n’empêchera personne de profiter pleinement de l’évènement samedi. Ceux qui voudront hurler sur les nouveaux step back de Toppin hurleront, ceux qui voudront les filmer les filmeront.

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