Monaco

Monaco : une saison 2024-25 héroïque, mais sans couronne

Afin d’oublier une saison quelque peu décevante en 2023-24, Monaco ne veut pas réitérer et décide donc de former une base solide pour la saison 2024-25. Pour cela, la direction opte pour un mercato plutôt orienté vers des role players plutôt que des fortes individualités. La principauté voit arriver, au cours de l’été, Nick Calathes, un meneur gestionnaire de grande renommée, son collègue Georgios Papagiannis pour apporter de la taille. Arrivent aussi Vitto Brown, un ailier fort shooter fortement recherché par le club, Juhann Begarin, une pièce pour l’avenir, et Furkan Korkmaz, dont l’aventure sera de courte durée puisqu’il sera remplacé par Jordan Loyd, parti du club quelques mois plus tôt.

Cet article a été écrit par Actu ASM Basket.

Un début compliqué pour Monaco

Cependant le début de saison de saison est en demi-teinte pour nos Roca Boys qui enchaînent les victoires et les défaites : après 9 journées, le bilan est de 6 victoires – 3 défaites (dont un succès annulé administrativement), plaçant Monaco seulement 7ᵉ au classement de Betclic Elite. Malgré ce début compliqué sur la scène nationale, en EuroLeague nous avons connu un départ plutôt encourageant avec un bilan de 6 victoires pour 4 défaites. Après quelques mois, nous sentions comme une atmosphère électrique, des joueurs disons : plus trop au soutien de leur coach.

Dimanche 17 novembre 2024, notre Roca Team s’est inclinée face au Mans sur le score de 74–86. Troisième défaite en Betclic pour 9 matchs disputés. A la fin de la rencontre, la tension était plus que palpable dans les tribunes et sur le terrain également. Les supporters étaient à cran, cela s’est entendu et ressenti quand nous avons quitté les gradins. Le lendemain, la nouvelle est tombée : le départ « d’un commun accord » de Saša Obradović. Annonce choc !

Le coach serbe laisse derrière lui un héritage : deux titres de champion de France (2023, 2024), la Coupe de France (2023), ainsi qu’un Final Four historique en EuroLeague (2023). Rapidement, les rumeurs vont circuler sur les noms potentiels pour remplacer Saša… Celui de Vassili Spanoulis est évoqué, puis va revenir encore et encore jusqu’à l’annonce officielle. Le coach grec est engagé à la tête de l’AS Monaco.

Premier rendez-vous de taille pour le nouveau technicien et sa nouvelle équipe ? La Leaders Cup, compétition que le club n’a plus gagnée depuis 2018. Tirage peu confortable pour les quarts de finale puisque nos Monégasques ont pioché la belle équipe de Bourg en Bresse. Cependant sur le terrain, rideaux ! Monaco a l’air déterminé et s’impose 101-88 avant d’affronter l’ASVEL pour une place en finale. En demie, nouvelle démonstration du club princier qui ne laisse pas le choix aux Villeurbannais en s’imposant 91-78. Direction la finale.

Une finale opposée au Mans vainqueur de Monaco quelques mois auparavant. Comme la fois précédente Monaco part favori et tout le monde les voit déjà avec une main sur le trophée. Mais encore une fois avec une défense solide, un Trevor Hudgins inspiré et une équipe qui joue ensemble, Le Mans réalise un nouveau old-up et s’impose 104-96, privant les Monégasques de titre.

Quelques semaines plus tard, l’AS Monaco aura l’occasion de se venger en coupe de France. Le public de Gaston-Médecin s’attendait à une belle soirée. Une qualification en finale et une Roca Team au complet, prête à frapper fort. Mais au terme d’un match renversant, c’est bien Le Mans qui a créé l’exploit, s’imposant 102-99, dans une ambiance électrique, et au terme d’un combat total.

Dès les premières minutes, on a compris que ce ne serait pas une soirée tranquille pour Monaco. Le Mans, visiblement pas impressionné par l’environnement ou l’adversaire, a mis le feu d’entrée. Le ballon tournait vite, les tirs tombaient dedans, et David DiLeo, en état de grâce, faisait pleuvoir les paniers longue distance (7/8 à 3 points).

Monaco, habitué aux grandes scènes, n’est pas du genre à baisser les bras. Dans le deuxième quart-temps. Elle s’est accrochée. À la pause, tout était relancé. Dans la dernière minute, Monaco revient à une possession. On croit à l’exploit. Mike James va sur la ligne, met le premier, manque le deuxième. Le suspens est à son comble. Mais Le Mans gère. Après la Leaders Cup et la Betclic Élite, cette nouvelle victoire du Mans en demi-finale de Coupe de France mène donc à la conclusion que Monaco ne soulève toujours pas de trophée.

À l’issue d’une saison régulière d’EuroLeague riche en rebondissements, l’AS Monaco se place 4ème. Pour la troisième saison consécutive le Top 4 est acquis. L’ascension fulgurante du club fait de Monaco l’outsider parfait, créant ainsi la volonté d’en faire plus, laissant la possibilité aux supporters de rêver du titre.

Après deux titres consécutifs, Monaco visait le three peat. Crédit : Icon Sport

La belle épopée européenne

En parlant de titre, toujours rien, éliminé de la Leaders cup, échec en coupe de France. Alors il ne reste plus que deux choses : le championnat, et la coupe d’Europe et cette place est synonyme de playoffs et de par le classement, Monaco rencontrera le FC Barcelone: deux fois champions d’Europe et 28 fois d’Espagne, un CV XXL qui attend notre Roca Team. Cette dernière s’est d’ailleurs inclinée lors de ses deux matchs de saison régulière contre le Barça. Il faudra donc laisser ses tripes sur le terrain pour espérer l’emporter.

Le premier match a lieu à Monaco. Les visages des joueurs sont fermés, concentrés, les supporters sont eux plein d’espoirs, mais personne n’a oublié la désillusion de l’an passé avec l’élimination par Istanbul au match 5. Une fois le coup de sifflet donné, c’est la surprise. Personne ne s’y attendait: le Barça ne marque pas, le Barça ne défend pas, le Barça n’y est pas.

Au début du 4eme quart temps, Barcelone est mené 80-61 quand les premiers signes de frustration apparaissent. Thomas Satoransky, donne un grand coup d’épaule à Matthew Strazel provoquant une faute antisportive, et se mettant à dos l’entièreté de la salle. C’est ainsi que, portés par ses arrières, Mike James, Elie Okobo et Mazzhew Strazel, ainsi que par Daniel Theis, Monaco remporte le premier match 97-80. Mais ce n’est que le début, il faudra encore en gagner 2.

Au match 2, Monaco trouve toujours les solutions et domine en tout point une équipe de Barcelone méconnaissable. Mam Jaiteh et Alpha Diallo font de Gaston Médecin une forteresse imprenable et l’emportent 92-79. Plus qu’un, un seul match pour accéder à la deuxième demi-finale de son histoire et Monaco aura 3 chances pour le faire. « Après le deuxième match à Monaco, je me suis dit : “Mec, ces gars sont comme une meute de hyènes. Ils sont tenaces. Mais nous, on est un groupe de lions. On doit avoir la mentalité du lion”. Tels sont les propos de Justin Anderson à l’issue du match 2, comparant les joueurs du rocher à un groupe de hyènes, de quoi alimenter les tensions qui règnent entre les joueurs.

En Catalogne, le 3eme match est serré mais les Barcelonais l’emportent 100-89, en effet l’irrégularité qui caractérise les Monégasques finit par frapper. Il serait donc bien de gagner ce 4eme match pour ne pas avoir à vivre un game 5 décisif comme l’an dernier, mais les joueurs de Spanoulis ne sont plus aussi dominants, le 4eme match est perdu 79-72, ce voyage en Espagne est une désillusion, une égalisation synonyme de match décisif à Monaco. Le grand jour est arrivé, qui de Monaco ou du FC Barcelone gagnera ces quarts de finale ?

Les Espagnols mènent à la fin du premier quart temps, 15-19. Il va falloir proposer mieux pour espérer quelque chose. Dans le deuxième temps, notre secteur intérieur est impacté par les fautes. Le coach monégasque doit alors jouer avec son banc. Ainsi Giorgos Papagiannis fait son entrée, l’oublié du banc, lui qui ne joue plus depuis l’arrivée de Daniel Theis, après tout il n’a plus grand chose à perdre. Et si c’était lui le sauveur ?

Le deuxième quart temps de Monaco se solde par un 30-20, énorme quart temps offensif qui nous permet de mener 45-39 à la mi-temps. La deuxième partie du match n’est plus que question de maîtrise et Monaco se fait peur, Barcelone remonte, Anderson nargue mais Monaco n’à jamais douté. À 7 secondes de la fin, Monaco ne mène plus que d’un point. Le ballon est entre les mains espagnoles, s’ils marquent ils gagneront, si Monaco défend bien ils iront en demies. Toute la salle est debout, certains se cachent les yeux.

Kevin Punter traverse le terrain balle en main, Monaco défend bien, le meneur barcelonais ne trouve pas de solutions, il va falloir shooter. Le ballon quitte ses mains, le temps s’arrête et c’est toute une ville qui cesse de respirer le temps que la balle fasse son choix…C’est dehors ! Le shoot est complètement raté et Monaco continue d’écrire l’histoire du basket français en accédant aux demies finales de l’EuroLeague. Les lions sont morts ce soir…

Quelques semaines plus tard, c’est l’heure du moment décisif, le Final Four à Abu Dhabi. Les joueurs vont disputer le deuxième de l’histoire du club (2 ans après le premier). Le 23 mai à 22h, Monaco affronte l’Olympiakos, ce même club qui l’avait éliminé en 2023. Et quelle vengeance : victoire sur le score de 78‑68 ! Défense héroïque de Mam Jaiteh, Jaron Blossomgame et Alpha Diallo, attaque collective fluide… c’est la première finale de l’histoire du club ! Une fierté immense puisque seul le Limoges CSP l’avait fait en 1993 pour un club français.

Deux jours plus tard, Monaco a rendez-vous avec l’histoire pour le plus grand match de SON histoire. La finale de l’EuroLeague 2025 débute. Face à un Fenerbahçe solide, Monaco entame bien la rencontre, mène deux fois de neuf points (13‑4 puis 32‑23). Mais les Turcs infligent un 11‑0 fatal juste avant la fin du 3ᵉ quart, avant d’enchaîner dans le dernier (27‑19) pour s’imposer 81‑70.

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Mike James et Monaco ont brillé sur la scène européenne. Crédit : monacolife

Les yeux rivés sur le three peat monégasque

Lâcher un titre à la dernière marche après un parcours héroïque, oui ça fait mal… Mais ce Final Four est une étape de plus vers la légitimité européenne de Monaco. Détermination, collectif et fierté jusque dans la défaite. Mais la saison n’est pas terminée, avec toujours 0 trophée au compteur Monaco doit s’assurer de garder son titre de champion de France qu’elle possède depuis 2023.

En quarts de finale Monaco affronte sa bête noire, Le Mans. Mais cette fois-ci, nos Monégasques ne se sont pas laissés abattre et se qualifient en demie en l’emportant 2-1. Dans un contexte compliqué, sans l’avantage du terrain et avec les absences de Mike James et Daniel Theis, la série face à l’ASVEL s’annonce plus difficile que prévue. Et on le voit au match 1, où Monaco s’incline en étant dominé de bout en bout.

Mais Monaco revient plus fort au match 2 et égalise en l’emportant de 17 points. Une réponse de caractère, un signe fort de la capacité de Monaco à se ressaisir quand tout semble perdu. La série revient donc en principauté la balle au centre. Monaco prend les commandes de la série 2‑1 grâce à une rencontre solide, défensive et collective. Match 4 et première balle de série pour Monaco. Dans un match où l’ASVEL semble être bien meilleur, Monaco réalise l’impensable pour éviter un match 5 à l’extérieur qui semblait déjà écrit.

Monaco revient de loin après avoir été menée jusqu’à 15 points à 5’33 de la fin. Dans un finish incroyable, la Roca Team signe un 20‑0 dans les dernières minutes et s’impose 91-86 et rejoint Paris en finale ! Un money time qui restera à coup sûr dans l’histoire du championnat de France. Ça y est ! Nous y sommes ! Les finales LNB 2025, Monaco peut réaliser le three-peat (2023, 2024 et 2025) et de l’autre côté Paris veut remporter le premier championnat de son histoire.

Toujours privée de ses deux cadres, Monaco connaît un début de série cauchemardesque à Paris et rentre à Monaco bredouille. 0-2, une humiliation. Monaco n’a plus le choix et devra, une nouvelle fois, réaliser l’impensable pour espérer quelque chose. Une seule équipe dans l’histoire du championnat à été championne après avoir été menée 2-0 en finale. Match 3 Monaco rallume la brèche grâce à un énorme troisième quart-temps. Un premier sursis pour éviter le sweep et se redonner confiance.

Deux jours plus tard, lors du Match 4, on sent la machine relancée, l’adhésion du public, et une équipe qui se bat les uns pour les autres. Porté par Strazel, 20 points et Okobo, 19 points, Monaco égalise et repousse Paris à une confrontation finale historique ! Monaco aura l’occasion de rentrer dans l’histoire… Match 5, épilogue, quoi qu’il arrive ça sera le dernier match de la saison.

Dans une Adidas Arena chaude bouillante et à guichets fermés, les fans de basket français vont assister à la conclusion de la saison 2024-25. Dès l’entame, Monaco met le feu sur des tirs extérieurs, affirmant sa volonté offensive malgré l’absence de Mike James. Mais Paris réplique et mène à la pause. En deuxième mi-temps, Monaco semble prendre les devants. Strazel est clutch et Diallo dunk pour créer un mini break de +7 qui refroidit l’enceinte parisienne. Mais une nouvelle fois, Paris recolle et le suspens devient total.

Paris, poussé par la force d’un match 5 à domicile, va ajuster sa défense et T.J. Shorts enclenche le dernier run décisif avec les cinq premiers points du dernier quart, suivi par Nadir Hifi qui l’enfonce à trois points avec sang-froid. Monaco a cru aux derniers exploits et même si le cœur saigne, ce match 5 restera une pièce d’anthologie. Notre valeureuse équipe s’incline donc 3-2 et cède son titre aux Parisiens.

Même si cette saison n’a pas eu le final attendu, elle n’est pas totalement blanche. Des émotions, des moments d’histoire et le plaisir de soutenir cette Roca Team. Une nouvelle page se tourne pour filer vers une nouvelle saison qui s’annonce, on l’espère, plus radieuse… Daghe Munegu.

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