Première preview pour la future saison de Betclic Elite, et pour celle-ci, focus sur un club historique du championnat de France : l’Élan Chalon. Après huit ans sans playoffs, le club bourguignon a retrouvé la phase finale de Pro A cette année 2024-2025, après une superbe fin de saison. Suite à des années dans le ventre mou du championnat, et un passage de deux saisons en deuxième division, le club double champion de France veut retrouver son statut de place forte du championnat, en se qualifiant pour les playoffs une deuxième année consécutive.
2024-2025 : retour en playoffs
- Betclic Elite : 7e de saison régulière, 15 victoires / 15 défaites
- Playoffs Betclic Elite : éliminé en quart de finale contre l’ASVEL (2-1)
- Coupe de France : éliminé en 1/16e de finale contre l’Alliance Sport Alsace
En démarrant cette saison 2024-2025, l’Élan n’affiche pas d’ambitions immenses. Sortant d’une saison moyenne, 14e de Betclic Elite, les Bourguignons entament la saison suivante avec l’objectif premier de se maintenir dans l’élite.
Après un début de saison catastrophique (2 victoires pour 8 défaites), l’Élan Chalon se sépare de Savo Vučević et engage Elric Delord, marquant le début du renouveau chalonnais. Le nouvel entraîneur insuffle un nouveau style de basket à Chalon. Il assume les largesses défensives de l’effectif (13e défense du championnat), en misant avant tout sur le talent offensif de son groupe (5e attaque).
Portée par des joueurs de talent comme Jeremiah Hill (15,2 points de moyenne), l’équipe bourguignonne régale son public et accroche une 7e place, synonyme de play-in. Chalon y balaye Dijon (106-85) et retrouve les playoffs, huit ans après le titre de 2017, synonyme de qualification en Coupe d’Europe cette année.
En playoffs, l’Élan Chalon s’incline face à l’ASVEL mais ne démérite pas. Ils arrachent le game 2 devant un Colisée bouillant, mais n’auront pas les ressources nécessaires pour renverser les Villeurbannais dans leur antre. La saison est réussie, et la ferveur chalonnaise est plus que retrouvée.
La culture du club c’est l’idée qu’on s’en fiche du score, on s’en fiche de l’adversaire. Tout ce qui compte c’est nous et nous devons toujours jouer comme on le souhaite. – Elric Delord au micro du Roster
Le moment fort de cette saison
Si l’équipe rouge et blanche doit retenir un moment marquant de sa saison, il s’agit sans aucun doute du retour en playoffs de Betclic Elite. Après huit ans, le Colisée, réputé comme l’une des salles les plus chaudes de France, était en ébullition, impatient d’accueillir l’ASVEL. Une ambiance des grands soirs dès l’entre-deux, entretenue par des joueurs de l’Élan en très très grande forme.
Le festival offensif de Jeremiah Hill, le poster de Zac Cuthbertson sur monsieur Théo Maledon : l’Élan Chalon a prouvé ce soir-là que cette équipe avait sa place parmi les meilleurs du championnat.

crédit : Elan Chalon
Les mouvements de l’intersaison
Départs :
- Dušan Ristić : meilleur shooteur à 3 points du championnat (50 %), l’intérieur serbe s’envole du côté du Japon, très très certainement contre la volonté du club bourguignon.
- Michael Stockton : pourtant très utilisé par Elric Delord, le meneur de 36 ans n’a pas été prolongé par la direction.
- Olivier Cortale : après 2 ans à Chalon, le pivot n’aura jamais vraiment convaincu sous le maillot rouge et blanc. Il retourne en Pro B à Denain, après presque 6 mois sans jouer la moindre minute.
- Brandon Paul : l’ailier américain, arrivé en cours de saison, aura plus que convaincu sous ses nouvelles couleurs. Il débarque au Mexique à Monterrey, ne fermant pas totalement la porte à un éventuel retour en Saône-et-Loire un jour…
- Željko Šakić : malgré une belle saison, le joueur croate n’a pas été conservé par l’Élan.
Ils restent :
- Akram Naji : jeune joueur issu du centre de formation, il a effectué un bon début de saison avec les Espoirs, et signant quelques bonnes perfs chez les pros. Il a ensuite été beaucoup moins utilisé par Elric Delord, pointant du doigt son attitude. Akram Naji possède des qualités indéniables mais a besoin de reprendre confiance.
- Yanis Tonnelier : aussi issu du centre de formation, il est monté en puissance au fil de la saison. Le jeune intérieur a fini l’année en apothéose avec un gros match 2 contre l’ASVEL, acclamé par son public. Cette année sera celle de la confirmation pour lui.
- Lionel Gaudoux : capitaine de la formation chalonnaise, il entame sa 4e saison en Saône-et-Loire. Puissant et combatif, Lionel Gaudoux sera un acteur très important de l’Élan Chalon la saison prochaine.
- Yohan Choupas : shooteur solide, défenseur régulier, Yohan Choupas est le genre de soldat qui ne peut que faire du bien dans une équipe. Il rempile pour une deuxième saison à Chalon.
- Zac Cuthbertson : défenseur d’exception, l’Américain est devenu incontournable dans le 5 rouge et blanc. Sa prolongation pour une saison était l’une des priorités à Chalon… c’est chose faite.
- Jeremiah Hill : c’est le très gros coup de l’intersaison chalonnaise. Véritable génie offensif, le Camerounais prolonge à l’Élan pour deux saisons. Chouchou du Colisée, le « MVP » chalonnais reste chez lui.
Arrivées :
- Mathéo Leray : deuxième meilleur passeur du championnat l’an dernier (6,4 passes décisives/match), le Français devra confirmer sa première « vraie » saison excellente dans l’élite.
- Clarence Nadolny : c’est l’une des plus grosses interrogations de l’intersaison bourguignonne. À 24 ans, Clarence Nadolny va découvrir l’élite du basket français. Défenseur solide, explosif et capable de scorer, il devra prouver qu’il a sa place dans une équipe de première division.
- Justyn Mutts : l’Américain de 26 ans va découvrir la France en provenance d’Israël. L’ailier sort d’une bonne saison avec l’Hapoel Afula, inscrivant 14,5 points et 8,8 rebonds de moyenne en championnat. Bon défenseur, actif dans la peinture des deux côtés du terrain, le joueur semble tout de même limité offensivement loin du cercle.
- Chris Johnson : joueur complet, ayant disputé plus de 147 matchs en NBA, l’Américain de 35 ans est l’une des recrues phares chalonnaises. Cependant, le joueur est arrivé en retard et blessé avec le groupe rouge et blanc, de quoi compliquer son intégration. N’ayant toujours pas validé sa visite médicale, rien ne certifie la présence du poste 3/4 à Chalon. Pour pallier ce manque lors de la présaison, l’Élan Chalon a fait appel au très expérimenté Charles Kahudi pour devenir partenaire d’entraînement. L’international français n’a cessé de montrer qu’il souhaitait rester en Saône-et-Loire, notamment à notre micro. Affaire à suivre…
- Obinna Anochili-Killen : l’intérieur nigérian arrive après un parcours très solide en NCAA. Pivot moderne, mobile et capable de tirer de loin, sa palette offensive se veut ultra-complète. À 24 ans, il découvrira l’Europe et la France, pour les deux prochaines saisons.
- Nate Darling : poste 2-3, le Canadien est réputé pour sa capacité à scorer. Sniper à 3 points, gros bosseur, il découvre l’Europe après une saison NBA et cinq en G-League. International canadien et sélectionné pour l’AmeriCup, le joueur n’a cependant pas pu réaliser la présaison avec le club bourguignon, de quoi potentiellement retarder son intégration.

crédit : Elan Chalon
L’effectif 2025-2026
- Meneurs : Mathéo Leray, Akram Naji
- Arrières : Jeremiah Hill, Clarence Nadolny, Yohan Choupas
- Ailiers : Nate Darling, Chris Johnson, Zac Cuthbertson
- Ailiers forts : Justyn Mutts, Lionel Gaudoux
- Pivots : Obinna Anochili-Killen, Yanis Tonnelier
L’effectif de l’Élan Chalon semble, à première vue, très équilibré. À l’extérieur, le duo Jeremiah Hill – Mathéo Leray est parti pour faire beaucoup de dégâts.
Certes, le tandem franco-camerounais n’est pas réputé pour être le plus efficace en défense… mais les présences de Clarence Nadolny et Yohan Choupas, apportant beaucoup d’énergie défensive, viendront compenser ces quelques manquements, qui ne sont de toute façon pas flagrants.
C’est au poste 3 que l’Élan semble avoir frappé le plus fort : la prolongation de Zac Cuthbertson et l’ajout de Chris Johnson, accompagnés de Nate Darling, semblent être le mélange parfait de talent offensif et de rigueur défensive. Au poste d’ailiers forts, le club rouge et blanc alignera deux joueurs solides et combatifs dans la raquette. La raquette bourguignonne sera certainement difficile à pénétrer l’an prochain. Cependant, ce poste 4 ne semble tout de même pas être le plus créatif offensivement.
Les quelques interrogations que l’on peut soulever sont au poste de pivot. Yanis Tonnelier est jeune et n’a encore aucune saison pro dans les jambes. Anochili-Killen assure seul ce poste 5 (bien qu’il puisse être épaulé par Gaudoux), alors que lui-même aborde sa première saison dans un véritable championnat professionnel, après 5 ans à l’Université de Marshall en NCAA.
L’effectif est complet et fourni, avec 12 joueurs, capable d’assumer le championnat et la Coupe d’Europe, que Chalon retrouve aussi cette saison.
Le joueur à suivre : Mathéo Leray, la saison de la confirmation ?

crédit : Elan Chalon
Nous en parlions précédemment, Mathéo Leray sort d’une très belle saison avec La Rochelle en Betclic Elite, avec 7,9 points et surtout 6,4 passes décisives de moyenne. En quelques apparitions en présaison, il s’est déjà imposé comme l’un des leaders offensifs chalonnais. Il met du rythme, libère des espaces pour ses coéquipiers et incarne une énergie positive que le Colisée n’a pas mis longtemps à ressentir lors d’un entraînement ouvert au public et d’un match amical face aux Lions de Genève. Cette année, et lors des trois prochaines saisons, Mathéo Leray aura un rôle central dans une équipe solide du championnat.
Depuis le début de ma carrière, je progresse chaque saison. Je veux faire une saison encore meilleure que l’année dernière. […] On espère remporter des titres nationaux, comme la Leaders Cup, la Coupe de France, et performer en championnat. – Mathéo Leray au micro du Roster
L’avis du rédacteur : une équipe à suivre de près
L’Élan Chalon sort d’une très belle saison, marquant le retour en playoffs du club bourguignon. Les principaux cadres sont restés et les faiblesses, notamment défensives, ont l’air d’avoir été gommées. Sur le papier, et en quelques aperçus de présaison, l’équipe semble taillée pour accrocher les playoffs une deuxième année consécutive.
La direction a misé sur des contrats longs, d’au moins deux ans, symbole de la volonté de créer un projet solide.
Cependant, il est difficile d’avoir des certitudes lorsque la moitié de l’équipe a changé, et que 4 recrues sur 6 vont découvrir la Pro A. Sur le papier, l’effectif bourguignon est complet et solide, mais Elric Delord et son staff ne sont pas à l’abri d’erreurs de casting.
Alors que Chalon s’était imposé depuis 20 ans comme un club incontournable de Pro A, cette disette de 8 ans sans playoffs a envoyé un mauvais signal à l’ensemble du championnat de France. Ce retour parmi les meilleurs doit être confirmé cette année pour que l’Élan Chalon montre à tous qu’il est bel et bien un club emblématique de Betclic Elite.





