Tyrese Haliburton Pacers

Les Pacers s’en sortent bien sans Tyrese Haliburton

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La blessure de Tyrese Haliburton nous a tous fait peur. Le joyau des Pacers a grimacé de douleur après un grand écart presque parfait. Comme le meneur n’est pas réputé pour ses talents de gymnaste, nous spéculons tous sur la durée de son absence. Se compte-t-elle en mois, en semaines ? Heureusement, les nouvelles sont rassurantes, Tyrese Haliburton sera réévalué dans quinze jours.

Plus de peur que de mal, certes, sa courte absence reste préjudiciable pour Indiana. Les Pacers tentent de maintenir la tête hors de la zone du Play-in et perdre leur meilleur joueur à ce moment de la saison pouvait soulever des inquiétudes. Or, pour le moment, il n’en est rien. Les hommes de Rick Carlisle se sont imposés lors de leurs 2 premières rencontres sans Haliburton, respectivement face aux Wizards et aux Hawks, avant de tenir tête au champion en titre chez lui et au complet. Comment se porte la meilleure attaque de la ligue sans son chef d’orchestre ? Tentative de réponse en se basant sur les 3 derniers matchs.

Haliburton cette saison, ça vaut quoi ?

Pour ceux qui ont suivi le début de saison d’assez loin, voici une courte séance de rattrapage d’une phrase : Tyrese Haliburton est dans le débat du meilleur playmaker de la ligue. On ne parle plus d’un jeune meneur prometteur ni même d’un futur All Star. Non, ce temps là est révolu pour Hali. Il est le meilleur passeur de la ligue et sera titulaire au All Star Game.

Son importance au sein du collectif des Pacers est capitale. Lorsqu’il est sur le parquet, il assiste plus d’un panier sur deux, 51 % exactement. C’est de loin le meilleur ratio de la ligue, devant Jokic avec 44%. Son impact ne se limite pas qu’à la création pour autrui puisque cette saison, son scoring a aussi progressé. Il marque plus en étant plus efficace. Tyrese est proche du 50-40-90 club, 49-40-87. Quand on regarde son True Shooting Pourcentage, on s’aperçoit qu’il est, là aussi, un des meilleurs de la ligue puisque seulement 6 extérieurs font mieux que lui cette saison.

Si l’on récapitule bien, les Pacers ne perdent pas seulement leur meilleure arme offensive, ils perdent l’une des meilleures armes de la ligue. Désarmé mais pas abattu, le coaching staff des Pacers possède d’autres flèches à leur arc.

Pacers hyper vitesse

Cette saison, les joueurs d’Indiana sont réputés pour jouer vite, très vite. Leur pace, le nombre de possessions jouées par match d’une équipe, est la 2ème plus élevée de la ligue derrière les Wizards. L’équipe prend des shoots tôt et cherche à augmenter le rythme du match pour faire parler leur qualité en transition. Grâce a sa vision de jeu élite, Haliburton est un atout majeur dans ses phases rapides. En effet, le meneur peut réaliser des passes de quarterback pour sanctionner une défense qui met du temps à se positionner ou qui n’imagine pas le ballon parvenir aussi vite et aussi précisément à tel endroit du terrain.

Sans Haliburton, l’ADN de l’équipe n’a pas changé : les joueurs d’Indiana courent toujours autant. Le jeu rapide reste, pour eux, la meilleure option de s’octroyer des points faciles. Et ce, grâce à trois facteurs. Des joueurs à l’aise sur drive comme Ben Mathurin, d’autres dont la pointe de vitesse surprend les défenseurs comme Nembhard, et des menaces à 3 points pour écarter la défense comme Buddy Hield ou Aaron Nesmith. Les Pacers parviennent souvent à créer un surnombre, que ce soit 4 contre 2 ou 5 contre 3, qui permettent au porteur de balle d’avoir toujours plusieurs solutions. Et dans ces cas-là, nul besoin d’une vision de jeu phénoménale pour mettre le panier. De plus, ce surnombre offre de nombreux rebonds offensifs qui se transforment très souvent en points faciles étant donné l’absence d’au moins un défenseur. Dans ce rôle de rebondeur précieux, on peut mentionner Obi Toppin.

McConnell, l’autre meneur

Autre atout présent dans l’effectif, TJ McConnell. Le meneur n’est pas un joueur flashy ni une future star. C’est un membre important du banc et un joueur expérimenté du haut de ses 31 ans et 9 saisons en NBA. En l’absence d’Haliburton, c’est le seul vrai meneur de l’effectif. Et ça s’est vu.

Chose importante à savoir sur McConnell, c’est une teigne. Il est réputé pour sa défense agressive au point d’attaque et ses mains actives qui offrent des interceptions en pagaille, et donc du jeu en transition. Il y a 3 ans, il a même réalisé un triple double avec 10 interceptions. Cette saison, il intercepte un peu plus d’un ballon par match en à peine 16 minutes. L’avoir sur le terrain, c’est la certitude de quelques contre-attaques faciles. Cela se traduit aussi dans les chiffres puisqu’il possède le meilleur défensive rating individuel de l’effectif.

Autre chose à savoir, son impact a fait beaucoup de bien contre Washington et Atlanta. Comme précisé précédemment, il est le seul pur meneur sans Hali, et ce rôle est prépondérant au basket. Sur demi-terrain, McConnell porte beaucoup la balle contrairement à ses coéquipiers. Mais sur ces deux matchs, ça s’est avéré bénéfique puisqu’il a souvent créé ou vu des décalages avant d’offrir un shoot ouvert à ses coéquipiers. Son apport se remarque d’autant plus lorsqu’il n’est pas sur le terrain : le jeu demi-terrain d’Indiana est moins léché et plus laborieux. Le natif de Pittsburgh offre un vrai plus. Cela s’est traduit dans les chiffres puisque face à Atlanta, il réalise son plus haut total de passes décisives de la saison avec 14 unités.

Contre les Wizards, on l’a vu ciblé les faiblesses de la défenses adverses : ici Tyus Jones et Corey Kispert. McConnell est petit, 1m85, et dispose naturellement d’appuis plus fréquents ainsi qu’un point de gravité bas qui lui offrent un avantage de vitesse sur ses adversaires. Si le mauvais défenseur le marque trop haut, il se fera distancer. Et ce, alors que le handle de TJ n’est pas au-dessus de la moyenne et que ses qualités athlétiques n’ont rien d’effrayantes. C’est un joueur intelligent qui connaît ses faiblesses ainsi que celles de ses adversaires et qui sait les exploiter quand le match up lui est favorable.

Cependant, le meneur possède un défaut majeur : ce n’est pas un shooteur. Sur ses 8 premières saisons en NBA, son pourcentage à 3 points est d’à peine 35%. Ce n’est pas génial, mais rien de catastrophique pour autant. C’est cette saison que les chiffres sont alarmants avec un horrible 6% de paniers rentrés derrière l’arc. En témoigne ses paniers marqués contre les Wizards : ils sont tous dans la raquette.

Son incapacité à rentré des 3 points est très préjudiciable pour les Pacers. Leur spacing en souffre et contre Denver, c’est tout le jeu de l’équipe qui en a pâti. La défense des Nuggets s’est parfaitement ajustée au meneur adverse en laissant plusieurs mètres d’espace devant lui.

Résultat, 2 tirs totalement ouverts pris par le meneur et 0 paniers marqués. Contre Atlanta et les Wizards, il n’en a tenté aucun. Son profil et son utilisation amènent à une réflexion tout autre : et si ce n’était pas ce que devrait ou pourrait être Killian Hayes en NBA ? Mais bon, ce sera pour un autre moment ou un autre article.

Sans roue de secours

Le projet Pacers est tout frais. L’éclosion d’Haliburton ne date pas de Mathusalem et la volonté du Front Office de faire de lui la figure de proue de l’effectif non plus. C’est pourquoi, en l’absence du meneur, les carences du roster sautent aux yeux.

Dans un premier temps, qui est la seconde option ? Qui est le leader sur le parquet lorsque Tyrese n’est pas là ? Ces questions sont sans réponse positive puisque les profils présents chaque soir n’apportent pas les garanties nécessaires. Les premières possessions face aux Wizards témoignent de ce manque d’option secondaire : les joueurs semblaient perdus avec des pertes de balle très évitables, des transitions forcées et des isolations pour Myles Turner.

Quand on regarde les trois joueurs avec l’usage pourcentage le plus élevé derrière Haliburton on tombe sur 3 hommes :

TJ McConnell. Son cas a été abordé plus haut, on connaît ses qualités et ses faiblesses.

Myles Turner. Le pivot ne brille pas particulièrement balle en main. Il perd plus de ballons, 1,5 par match, qu’il ne crée d’assists, 1,3 par match. Turner est intéressant sous le panier et possède un shoot correct sans être une menace à 3 points, 33% de loin. Ce n’est ni une seconde ni troisième option offensive en NBA.

Bennedict Mathurin. Son cas est sans doute le plus intéressant des trois joueurs cités sous ce prisme-là. Le canadien est un sophomore aux qualités offensives évidentes qui est amené à avoir une longue carrière dans la grande ligue. Cependant, son rôle et son utilisation par Rick Carlisle posent question.

Au début du quatrième quart temps contre les Nuggets, alors que les Pacers étaient toujours dans le match, Mathurin avait tous les ballons. En l’espace de 3 minutes à peine, on l’a vu être utilisé de pleins de différentes façons : en post-up, en iso, porteur de balle sur pick and roll et un floater sur drive. Donner la balle et varier le jeu du sophomore n’est absolument pas une mauvaise chose, au contraire. Cependant le timing est à revoir. Les Pacers n’ont pas su suivre le rythme des champions en titre qui se sont envolés. S’il y avait eu une vraie seconde option dans l’effectif, Bennedict n’aurait pas eu à endosser ce rôle. Il n’a ni l’expérience ni les qualités pour le devenir à court terme.

De plus, son manque de vision de jeu devient un frein si la création dépend trop de lui. Ce n’est pas un trou noir comme peut l’être Cam Thomas, mais l’on sent que son premier objectif est le panier. D’abord le drive, puis le shoot, puis la passe. S’il est utilisé en bout de chaîne, ce n’est pas un problème. Or, avec l’absence d’Haliburton, ce n’est pas toujours le cas.

Cette action illustre parfaitement ces propos avec un Mathurin qui cherche à jouer vite et s’enfonce dans la raquette des Wizards où se trouvent 3 joueurs alors qu’Hield et Toppin attendent la balle derrière l’arc.

Les 2 paniers coups de cœur

Terminons cet article avec deux possessions qui ont particulièrement retenu mon attention.

Tout d’abord celle-ci qui s’organise autour d’un floppy. McConnell a la balle en main et temporise le temps qu’Hield se démarque à 3 points. Isaiah Jackson pose son écran plus au large qu’attendu, Gafford ne le suit pas pour gêner la pénétration d’Hield. C’est déjà trop tard, l’espace laissé à Jackson est trop important le retard de Kispert offre à Hield le temps d’ajuster une bonne passe pour son pivot qui dunke facilement. Ce système simple sera réutilisé plusieurs fois par les hommes de Carlisle.

Ensuite, ma préférée face aux Hawks. Ici, on a Toppin balle en main défendu par Dejounte Murray. Il s’oriente de façon à réaliser un dribble handoff pour Buddy Hield. Murray lui laisse alors quelques mètres pour anticiper le switch et Hield ainsi que son défenseur se rapprochent en s’éloignant du panier. Sauf qu’il s’agissait d’une feinte. Toppin attaque le panier en profitant de la poche d’espace créée. Bogdanovic et Capela sont obligés de venir en aide et libèrent leur joueur. Toppin sert intelligemment son pivot qui n’a plus qu’à dunker.

Les Pacers doivent encore tenir quelques matchs avant le retour d’Haliburton. D’ici là, ils ne devraient pas s’écrouler et perdre l’intégralité de leurs matchs. Ils ont les moyens d’embêter leurs adversaires en jouant sur leurs forces.

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Damian Lillard indique l'heure

Je n'apprécie que les équipes de fond de tableau et et les busts en qui plus personne ne croit. Les Pistons et Killian Hayes en figure de proue.

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