La WNBA ne cesse de voir sa cote de popularité monter d’année en année, attirant plusieurs franchises à rejoindre la ligue. Parmi elles, les Valkyries qui montrent de belles choses pour une première année.

La toute nouvelle franchise fait déjà sensation dans la ligue nord-américaine. Les Valkyries ont permis l’arrivée de nombreux fans qui veulent se lancer dans l’aventure WNBA et San Francisco était bien prête pour accueillir ses nouvelles guerrières. 

Les Golden State Valkyries ont attiré plus de 18 000 fans pour leurs trois premiers matchs à la maison, du jamais vu dans l’histoire de la WNBA. L’équipe a tout pour régaler les fans de basket, une belle DA et des joueuses très intéressantes. En tant que nouvelle franchise, il y a dû avoir une draft d’expansion, pas de super star évidemment, mais un vrai collectif qui est en train de se créer. 

L’une des bonnes pioches est Véronica Burton, l’ancienne des Suns du Connecticut, qui réalise une très bonne saison. L’année dernière elle était utilisée en sortie de banc, 31 matchs joués pour seulement 1 en tant que titulaire. A Golden State, elle est une titulaire indiscutable et pourrait même être l’une des candidates pour le titre de MIP. 

La pick n°7 de la draft 2022 a inscrit son record de points cette saison avec 22 unités. Son nouveau rôle augmente donc forcément toutes ses statistiques. Ces dernières sont en nette évolution comparées à la saison précédente : 12.3 PTS (+9.2) ; 4.3 REB (+2.9) ; 5.0 AST (+3.1). Cependant, son shoot pose encore problème, seulement 27.3 % de réussite à3P (-7.8%).Néanmoins, elle compense par son agressivité très efficace, plus de 5 lancers francs tentés par match pour 90% de réussite.

L’autre bonne pioche est la vétérante, Kayla Thornton. Tout comme Burton, elle est une forte défenseuse. La championne 2024 voit aussi son rôle augmenter dans cette nouvelle aventure. Passée de joueuse de rotation à titulaire, elle répond présente. Avec 2.3 interceptions par match, elle occupe la 3e place de toute la ligue.

Pour coacher cette belle équipe, la Baie a réussi à attirer l’ancienne assistante des Las Vegas Aces avec qui elle a été championne, Natalie Nakase. 

Les Golden State Valkyries ont déjà trouvé leur identité, défendre dur - crédit : Getty Image, Thien-An Truong
Les Golden State Valkyries ont déjà trouvé leur identité, défendre dur. Crédit : Getty Image, Thien-An Truong

Déjà l’une des meilleures défenses ?

Natalie Nakase n’a pas perdu de temps pour instaurer une identité forte à l’équipe, la défense ! Les Golden State Valkyries ont un defensive rating de 99.2 soit le 6e de la ligue. Rien d’impressionnant quand on sait qu’il y a 13 équipes dans la ligue. On pourrait se dire que finalement, c’est une défense moyenne, hors celle-ci pourrait être bien meilleure que ce qu’elle en a l’air. 

L’équipe réalise un très bon début de saison dans l’exécution défensive d’autant plus que les joueuses n’ont aucune expérience en tant que collectif. Le matériel mis à disposition a été optimisé, notamment sur les ailes. La Française non draftée Janelle Salaün, Kayla Thornton et la patronne défensive Veronica Burton apportent énormément. 

Les joueuses montrent une agressivité énorme sur les porteuses de balles ou sur les lignes de passes, ce qui permet aux Valkyries d’être la 3e équipe avec le plus d’interceptions par match : 8.8 INT 

Certes, le classement du defensive rating n’est pas impressionnant, mais le talent défensif de l’équipe est bien présent. Puis le calendrier n’est pas en faveur des Valkyries : 2 affrontements face aux championnes en titre, le New York Liberty, toujours invaincu (9-0), un match face au Lynx du Minnesota, également en grande forme (9-1), deux matchs face au Phoenix du Mercury, l’une des belles surprises de ce début de saison (7-4) et un match face aux Aces de Las Vegas. 

Malgré les difficultés rencontrées, l’équipe affiche une défense vraiment respectable au vu des adversaires affrontés. Avec un calendrier plus clément, elle devrait montrer de meilleurs résultats au fur et à mesure de la saison.

Une attaque qui peine à performer

Si la défense collective ou individuelle performe très bien, l’attaque a beaucoup plus de mal. Les Valkyries sont classées 11e sur 13 au niveau de l’offensive rating. L’attaque a du mal à se mettre en rythme et ralentit au fur et à mesure du match, puisque dans la deuxième mi-temps, l’équipe tombe à la 12e place, seule le Sun du Connecticut fait pire. 

Si cette attaque a du mal, c’est bien évidemment par l’absence de star. Aucune joueuse n’est, pour l’instant, capable d’être très efficace avec un gros volume. L’une des seules joueuses qui pourrait débloquer cette équipe offensivement est Tiffany Hayes. Elue meilleure 6e femme de l’année en 2024, elle peut apporter du scoring et un spacing qui pose énormément de problème dans cette équipe. 

Sur les cinq dernières saisons, elle a réalisé trois saisons à plus de 40% à trois points. Malheureusement pour San Francisco, Tiffany Hayes n’a joué que 3 matchs cette saison pour des blessures récurrentes au nez. Les Valkyries doivent donc faire sans et adapter leur 5 majeur en insistant énormément sur le jeu extérieur même sans son absence. 

L’équipe des Golden State Valkyries est celle qui tente le plus de tirs à trois points par match (32.1). En revanche, elle est l’équipe qui a le moins bon pourcentage avec seulement 27.3%, soit une efficacité très faible. Seulement quatre joueuses dépassent les 30% d’adresse extérieure, ce qui n’aide pas pour faire fonctionner une attaque.

Heureusement, San Francisco trouve d’autres solutions pour performer un minimum. Tout d’abord, le nombre de ballons récupérés via des interceptions, un domaine où elles sont déjà presque élite, leur permet forcément de jouer beaucoup de contres attaques et ainsi d’inscrire des paniers faciles. 

Deuxièmement, la recherche de mismatch réussit parfois aux Valkyries. Des ballons transmis pour Temi Fagbenlé ou Kayla Thornton, qui leur offrent quelques situations simples pour marquer. Mais cette recherche comporte beaucoup de risques pour cette franchise, car pour les trouver, les passes ne sont pas toujours simples. La circulation du ballon n’est pas toujours très bonne, ce qui fait des Valkyries la 2e équipe qui perd le plus de ballon avec 16.8 TOV par match.

Janelle Salaün et Carla Leite, les 2 jeunes rookies qui cartonnent aux Valkyries - crédit : Golden State Valkyries
Janelle Salaün et Carla Leite, les 2 jeunes rookies qui cartonnent aux Valkyries . Crédit : Golden State Valkyries

Le pari français qui paye

Lors de la Draft d’expansion, les Valkyries ont sélectionné la Française Carla Leite en provenance des Dallas Wings. Alors qu’elle n’avait joué aucun match dans la grande ligue, la franchise franciscaine a quand même tenté le pari. 

Son rôle est pour l’instant très irrégulier, utilisée en sortie de banc, l’une des chouchou de la fanbase est en grande difficulté avec son tir extérieur, seulement 12.5%. Cependant, l’énergie qu’elle apporte fait du bien dans la rotation. Lors de son match contre les Aces d’Aja Wilson, elle a réalisé sa 2e meilleure pointe au scoring avec 15 points en 26 minutes et le panier pour emmener son équipe en prolongation. Alors qu’elle n’avait joué que 19 minutes lors des 4 derniers matchs cumulés. Un véritable facteur X pour Natalie Nakase qui compte sur elle. 

C’est la joueuse qui s’entraîne le plus, je dois la faire sortir de force de la salle d’entraînement. »

L’autre pari payant est celui de Janelle Salaün, rookie et non draftée, elle a tout pour impressionner. Dans une attaque bien sombre, elle en est la lumière. Installée en tant que titulaire, elle apporte le spacing qu’il faut dans une équipe en manque, 40% à 3 points pour 5 tentatives par match. 

On voit très clairement que prendre des tirs ne lui fait pas peur. Des tirs à 3 points en mouvement, des mid-range contestés n’est pas un défi qui lui fait peur. Elle est la 2e joueuse qui prend le plus de tirs chez les Valkyries, derrière Kayla Thornton. Outre l’attaque, elle a également montré plusieurs flashs très intéressants en défense.

L’EuroBasket, un obstacle inévitable

L’un des doutes, que les observateurs pouvaient avoir, c’est comment cette équipe va gérer l’EuroBasket. Car chez les Valkyries, énormément d’européennes sont présentes et ont acquis un rôle important.

L’Italienne Cecilia Zandalasini n’a joué que 4 matchs pour 2 titularisations. Cependant elle a intégré le 5 majeur depuis peu et s’est avérée très importante surtout dans le secteur offensif. Le point faible des Valkyries va devoir évoluer sans sa meilleure snipeuse : 47.1% pour 4.3 tentatives. 

Julie Vanloo va rejoindre la Belgique pour défendre son titre de championne d’Europe. La compétition se déroulera du 18 au 29 juin 2025. La meneuse apporte beaucoup dans la création en sortie de banc, elle est la 2e joueuse qui réalise le plus de passes décisives chez les Valkyries. Vanloo est aussi une leader, on l’aperçoit très souvent communiquer avec ses coéquipières et notamment avec les Françaises.

Janelle Salaün va rejoindre l’équipe de France pour rejoindre son coach Jean-Aimé Toupane. La Française va manquer aux Valkyries pour sa défense mais surtout pour son attaque.

Une base solide pour rêver plus grand

Pour leur première saison en WNBA, les Golden State Valkyries ont d’ores et déjà réussi un pari audacieux : susciter l’engouement populaire tout en posant les bases d’un projet sportif cohérent. Leur défense intense, leur collectif soudé et l’émergence de joueuses sous-estimées constituent un socle prometteur. Malgré des lacunes offensives évidentes et un manque de stars établies, l’équipe montre une identité claire, un potentiel d’évolution réel et une capacité à surprendre, y compris face aux adversaires les plus coriaces. San Francisco a désormais une équipe de WNBA à son image : ambitieuse, innovante et déterminée.

Le chemin reste encore long, notamment avec l’EuroBasket qui va priver les Valkyries de plusieurs éléments clés à un moment charnière de la saison. Mais ces absences pourraient aussi servir d’accélérateur de croissance pour certaines joueuses et renforcer le groupe. Si les résultats ne sont pas encore spectaculaires, le projet est en place, la dynamique est positive et les fondations semblent solides. Pour une franchise encore en rodage, les Valkyries incarnent déjà bien plus qu’un simple ajout à la ligue : elles sont peut-être le début d’un nouveau souffle pour la WNBA.

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