De Bob Cousy à Bill Russell, de John Havlicek à Larry Bird, de Paul Pierce à Jayson Tatum, les Celtics ont vu certains des meilleurs joueurs de tous les temps enfiler la tunique verte et blanche à travers les décennies. Des stars, des icônes, respectées dans le Massachusetts et au-delà pour la grandeur de leur talent, pour le niveau exceptionnel et leur impact sur le sport. Cependant, il n’y a pas qu’eux qui sont admirés à Boston : les chouchous du public des Celtics sont nombreux. Des role players, ces joueurs de fond du banc avec lesquels le public a su raisonner. Des joueurs qui sont devenus à leur tour des noms que les fans qui les ont vu jouer n’oublieront jamais. De part leur dévouement pour les celtes, de part leur style de jeu ou même d’autres facteurs. Aujourd’hui, nous allons revenir ensemble sur ces joueurs.
Notez que nous allons parler de joueurs qui n’étaient pas très reconnus hors de Boston. Quelqu’un comme Marcus Smart était certes un role-player, mais il était reconnu à travers la ligue comme étant un des meilleurs défenseurs qu’elle avait à offrir.
Ed Pinckney
Edward Pinckney, ou juste Ed, est arrivé à Boston à la fin de l’ère Larry Bird en 1989, quand ce dernier commençait à ralentir avec des douleurs au dos chronique. Il a quitté les Celtics alors qu’ils entraient dans leur traversée du désert en 1994. Ed était un role player qui avait tendance certains soir à exploser et afficher le potentiel qu’un ancien numéro 10 de la draft avait.
22 points et 11 rebonds contre les Spurs en mars 1989. 17 rebonds face au Magic en avril 1991. 16 points et 18 rebonds face aux Warriors en février 1992. 21 points et 22 rebonds face aux Bucks en avril 1994.
Ce genre de matchs, avec sa capacité remarquable à prendre des rebonds offensifs et son attitude, lui ont permis d’être un chouchou du public du côté du Boston Garden. Un homme poli et aimable sur le parquet et en dehors, Ed est un joueur toujours apprécié parmi les fans d’un certain âge.
Walter McCarty
Les jeunes fans ne doivent pas avoir entendu parler de lui. Mais Walter McCarty était adoré pendant la période sombre des Celtics. Cette ère post-Larry Bird et pré-Big 3. Entre 1997 et 2004, il était un stretch 4 avant l’heure, aimé pour son style peu orthodoxe.
Sa manière de jouer lui permettait de se démarquer dans une période peu enthousiasmante pour les fans de Boston. Mais c’est son énergie, sa volonté de se battre, et son amour pour les gros tirs qui l’ont transformé en favori du TD Garden. Quand quelqu’un comme Tommy Heinsohn ne peut pas s’empêcher de crier “I LOVE WALTER” en commentant un match, vous savez que ce joueur aura marqué Boston. Tom l’adorait, tout comme le reste de la Celtics Nation.
Brian Scalabrine
Le plus connu de tous les chouchous, le White Mamba. Ce surnom est légèrement ironique puisqu’il ressemble et agit comme un citoyen lambda. Mais c’est aussi un signe d’affection. Dans une interview accordée à ESPN en 2012, il a expliqué qu’il s’entraînait comme s’il allait jouer chaque match dans son intégralité. Même s’il était sur le banc des remplaçants. Brian Scalabrine était un homme tellement sympathique pour de nombreux athlètes non professionnels qu’on ne pouvait s’empêcher de l’encourager lorsqu’on le voyait sur le terrain.
Les fans reconnaissaient que même s’il n’allait pas beaucoup jouer, il allait le faire en donnant tout ce qu’il avait. Il faisait des choses ordinaires. Il parlait avec des gens ordinaires. Quand il fallait, il n’hésitait pas à affronter ses détracteurs en personne pour leur montrer pourquoi il avait joué dans la ligue pendant 11 ans. Sonsens de l’humour l’a aussi aidé à devenir si populaire. On se rappelle toujours de sa réponse à un journaliste qui l’avait questionné sur le fait qu’il avait gagné un titre sans avoir joué une seule seconde à travers les playoffs.
« Peut-être que maintenant on peut dire que je n’ai pas joué une seconde, mais dans cinq ans, vous allez oublier. Dans dix ans, je serai toujours un champion. Dans 20 ans, je dirai à mes enfants que j’ai probablement été titulaire, et dans 30 ans, je leur dirai probablement que j’ai obtenu le MVP. Je ne suis donc pas trop inquiet ».
Greg Stiemsma
La saison 2011-12 était très difficile pour de nombreuses équipes au niveau des blessures. Pour Boston ce n’était pas différent. Jeff Green était absent toute la saison à cause d’une opération au cœur. Chris Wilcox a vu sa saison s’arrêter en mars en raison d’une irrégularité cardiaque. Jermaine O’Neal a dû subir une intervention chirurgicale au poignet gauche, ce qui l’a rendu out pour la saison. Et avant ça, divers intérieurs ont dû s’absenter.
C’est dans ce contexte que Stiemsma obtient des minutes, et il a immédiatement fait effet. Dès son début en NBA, il contre 6 tirs contre les Hornets. Quelques matchs plus tard, il plante 13 points et 7 rebonds sur la tête des Wizards. Boston a trouvé un intérieur sur qui compter en sortie de banc.
Il n’était certainement pas le plus talentueux des intérieurs. Mais c’était un joueur qui avait les crocs, qui se battait sur le parquet et surtout, un don pour le contre qui a même amené Tommy Heinsohn à comparer ses capacités à celles de son ancien coéquipier Bill Russell.
Si avec le recul, et même déjà à l’époque, cette comparaison était exagérée, c’est un témoignage de l’impact que Greg a eu sur le public. 55 matchs de saison régulière et 19 matchs de playoffs. Il faisait partie de la dernière épopée du Big 3 qui ira jusqu’au match 7 des finales de conférence cette année là.
Jonas Jerebko
Le suédois a passé deux ans à Boston. Il était apprécié pour l’énergie, la détermination qu’il apportait ainsi que sa qualité de tir, parfois décisifs, notamment contre son ancienne équipe, les Pistons, en décembre 2015.
Mais ce qui a vraiment cimenté sa place en tant que joueur mémorable des Celtics, c’est ce match 3 des finales de la Conférence Est en 2017 face aux Cavaliers de Cleveland. Pour remettre le contexte, Boston venait de perdre le match 2 à la maison avec 44 points d’écart. Et au début du 3e match à Cleveland, l’équipe semblait partie pour se prendre une nouvelle défaite écrasante.
Rentra alors Jonas Jerebko. Il a envoyé quelques coups à Deron Williams, notamment un écran assez dur. Il a envoyé Kevin Love au sol, s’est tenu au-dessus de l’ailier fort et lui a dit de se lever et d’arrêter de faire des flops. Son agressivité, en plus de ses 10 points marqués, ont sonné la révolte. Il a permis à Boston de revenir dans le match, après 21 points de retard, pour au final remporter la rencontre. Ce match a fait de Jerebko un joueur qui sera toujours apprécié par les fans de cette ère.
Daniel Theis
Lorsque Daniel Theis est devenu champion du monde cet été, nombreux furent les fans de Boston heureux pour lui. Tel est l’impact que l’allemand a laissé sur Boston au cours de ses deux passages, entre 2017 et 2021, et pour son retour en 2022.
En plus d’avoir été présent lors des parcours mémorables des Celtics en 2018, 2020, et 2022, les fans de Boston ont apprécié sa polyvalence défensive. Sans compter sa capacité au tir, mais aussi les différents aspects du jeu qui ne s’affichent pas dans les statistiques. Ceux qui ont vu Tatum devenir une superstar au cours de la saison 2019-20 se rappellent comment il a amélioré son jeu en pick and roll. Un grand facteur derrière ça ? Les écrans que donnait Theis. Pas étonnant que Jayson était content de le revoir en 2022.
C’est aussi un homme qui a montré une grande passion à chaque fois qu’il allait sur le parquet des Celtics et qui a exprimé son amour pour la ville de la côte Est, déclarant en 2022 :
« Boston est une ville formidable. Le temps pourrait être meilleur certains jours, mais Boston est ma maison. Nous avons les meilleurs supporters du monde. Nous avons tellement de bons restaurants différents où aller si vous aimez le steak, les pâtes, les fruits de mer, il y a tellement d’options. Il y a de superbes endroits au bord de l’eau pour boire un café et s’asseoir, ce sont mes activités préférées à Boston. »
Pas étonnant donc que même quand il ne joue plus pour les verts et blancs, les fans suivent de près ce que fait Theis et ne souhaitent que le meilleur pour lui… Ainsi que de le revoir à Boston un jour, évidemment.
Il y a plein d’autres joueurs dont nous aurions pu parler. Les Leon Powe, Luigi Datome, Shane Larkin, Tacko Fall et bien d’autres encore. Mais il faut s’arrêter quelque part.
Quel chouchou vous a marqué ? Que vous soyez fans de Boston ou pas, on a tous eu ce ou ces joueurs qu’on adore alors qu’ils ne sont pas des stars.