Une première mi-temps à jeter, une deuxième à encadrer. Ce Game 5 face au Magic résume parfaitement la série des Celtics : un passage en demi-finale mérité, mais loin d’être serein. Score final 4-1 pour Tatum et compagnie, mais une victoire qui laisse quelques bleus, autant physiques que tactiques. Et si ce premier tour sonnait finalement comme un avertissement ?
Cet article a été écrit par Sacha François.
4-1 oui… mais cinq batailles. Contrairement à ce que le score global peut laisser croire, les Celtics ont dû charbonner. Sur les cinq rencontres, jamais plus de +5 à la mi-temps. Rien à voir avec les dominations tranquilles du Thunder ou des Cavs, qui ont souvent plié leurs matchs dès la pause. À Boston, chaque match a été une lutte physique, intense, crispante.
Jrue Holiday out depuis le Game 3, et un Tatum qui traîne sa blessure au poignet suite à sa chute au Game 1. La série a laissé des traces. Alors oui, 4-1, c’est propre sur le papier, mais dans les jambes, ça pique.
Pour ce qui est de ce match 5, c’est le résumé de tout ce qui rend Boston inquiétant et injouable, une équipe parfois frustrante, souvent géniale. En première mi-temps, c’est un naufrage offensif, 0/6 à trois points et seulement 8 lancers-francs tentés et 9 pertes de balle, une aberration pour le Mazzulla basketball. Un vilain -2 à la pause et des bretelles à remonter pour Joe.
Et visiblement, le discours est bien passé. La deuxième mi-temps est un bijou de basketball, seulement 2 pertes de balle, une réussite insolente à longue distance. Une défense et une attaque d’Orlando qui ne savent plus quoi faire ni tenter. À l’image d’un Paolo Banchero frustré, qui passe une bonne partie de la fin de série sur le banc à se plaindre et s’énerver, notamment à cause d’un certain Jaylen Brown, qui a pris un malin plaisir à provoquer des lancers sur toute l’équipe du Magic et à donner des coudes au passage.
Et Boston l’a compris, Franz Wagner est bon, mais pas derrière l’arceau. « Laissons-le rénover le TD », ont dû se dire les C’s. Résultat un 36 – 16 dans le 3e quart-temps. Tatum peut lever les bras et chauffer la salle, car Boston attend désormais son adversaire en demi.
Les failles des Celtics exposées… mais des réponses trouvées
Il faut le dire cette série a mis en lumière plusieurs faiblesses des Celtics. La défense du Magic, meilleure défense à 3 points de la ligue, a su casser le rythme. Boston passe de 48 tirs à 3 points tentés par match en saison régulière à seulement 31 dans la série. Même chute au niveau des passes décisives : 26 de moyenne en régulière, 20 face à Orlando. La machine du Massachusetts a été enrayée.
Mais là où beaucoup attendaient la chute, les Celtics ont répondu intelligemment. On le sait en playoffs, les détails comptent. Rebond, intensité, lancers-francs. Et devinez quoi ? Boston, 30e en lancers tentés en saison régulière, est actuellement 3e en playoffs. Une transformation qui montre une chose, ce groupe s’adapte et trouve des solutions. « Nous sommes une équipe intelligente, on est capable de gagner de différentes manières. Et c’est ça qui fait de nous une excellente équipe. » explique Tatum en sortie de Game 5.
Une métamorphose dont il est la tête d’affiche, son absence au Game 2, la première de sa carrière en playoffs, lui à permis d’analyser et de se corriger d’un mauvais Game 1. JT provoque et réalise un parfait 37/37 sur la ligne lors des 3 derniers matches de la série. Une réussite et un nombre de tentatives rare pour ses habitudes. Tatum évolue de plus en plus son jeu et s’adapte de mieux en mieux, de quoi rassurer la Celtics Nation.
Cap donc sur les demi-finales de conférence. Knicks ou Pistons, peu importe le prochain tour s’annonce encore plus physique. En sortie de qualification, le coach des c’s a été interrogé sur son futur adversaire et les points clé et comme à son habitude, une réponse rapide claire et net, « le rebond et l’intensité ». Car entre KAT et Josh Hart ou Jalen Duren et Ausar Thompson, la bataille des airs va être violente. Et vu l’implication moyenne de Boston au rebond offensif depuis le début des playoffs, faudra serrer les vis.
Boston passe, mais Boston est prévenu. À eux de montrer qu’ils ont retenu la leçon. Prochain arrêt : les demi-finales face aux Knicks. Prochaine mission : prouver que ce groupe n’a pas juste du talent, mais aussi du répondant pour un back-to-back historique.
