En abandonnant le projet (médiocre) entrepris depuis 2020, les Bulls ont assainis leurs finances. Crédit : Chicago Bulls via Twitter

Les Bulls respirent (enfin) financièrement

Si la politique sportive laisse à désirer sur de nombreux points, Chicago est parvenu à nettoyer son salary cap et gagne en flexibilité.

Cet article a été écrit par Aurélien Annecca.

Le départ prévisible de Zach Lavine

Zach LaVine parti, c’est une page qui se tourne dans l’Illinois. Débarqué en 2017 dans l’échange envoyant Jimmy Butler a Minnesota, l’arrière est un shooteur d’élite qui s’est développé pour devenir un attaquant plus complet, de niveau All Star. Malgré cela, Chicago a été incapable de capitaliser dessus.

En contrepartie, les dirigeants ont obtenu Zach Collins, un joueur que les fans des Spurs adoraient voir sur le banc, Tre Jones, un meneur de plus, le cinquième de l’effectif, ainsi que Kevin Huerter, dont Sacramento cherchait à tout prix à se débarrasser. Sans oublier un pick de draft… qui leur appartenait déjà. Celui-ci était protégé top 10 et serait parti à San Antonio en cas de malchance à la lottery. Désormais, il appartient à la franchise, qu’importe sa position. Ce trade est un échec complet pour Arturas Karnisovas. Un de plus.

Le seul mérite du dirigeant : avoir assaini la banque. Zach LaVine gagne 45 millions de dollars cette saison. L’an prochain, son salaire passera à 47 millions et il possède une player option à 49 pour la saison 2026-27. A lui seul, le joueur représente 30% du salary cap. Malgré son incroyable talent, l’arrière n’a jamais prouvé qu’il en était à la hauteur. Un souci pour la franchise, bloquée financièrement, et qui ne parvenait pas à trouver un partenaire de transfert, bien que le All Star était sur le marché depuis de nombreux mois. En remplaçant ce gros contrat par trois plus petits, le Front Office a fait une belle opération financière. Dorénavant, Lonzo Ball est le joueur le mieux payé avec 21 millions de dollars.

Alex Caruso et Zach Lavine, deux (très) bons joueurs dont les Bulls ne sont pas parvenus à tirer l’entièreté de la valeur. Crédit : Usa Today Sports

Nikola Vucevic, symbole de l’incapacité des Bulls à trouver des trades

Le départ de LaVine aurait dû être le début d’une reconstruction totale. Sans lui, l’équipe n’a presque plus aucune chance de faire les Playoffs. Il aurait fallu aller jusqu’au bout du processus et se séparer de Nikola Vucevic.

A un an et demi de la fin de son contrat, le pivot évolue toujours en 20/10 et est en feu à 3 points cette saison. Avec un contrat à environ 20 millions de dollars, c’est assez simple de le transférer. Pourtant, les dirigeants ont conservé le joueur. Faute d’offre ou choix volontaire ? Le Monténégrin entrera en contract year lors de la prochaine intersaison, mettant les Bulls dans une situation compliquée. Il est peu probable qu’une franchise fasse une offre mirobolante pour s’attacher les services du joueur. Une occasion manquée par Karnisovas. Encore une.

Comment accumuler des assets de qualité en se séparant des joueurs un par un, à des moments où leur valeur n’est plus la meilleure ?

La situation salariale des Bulls sur les quatre prochaines saisons. Crédit : Spotrac

Heureusement pour lui, les finances retournent au vert. Plus aucun contrat n’est trop cher ou trop long dans l’effectif, de quoi rebondir sur un nouveau cycle. En cas de superstar disponible dans les prochaines semaines, ou prochains mois, les dirigeants auront de quoi intéresser. Si la direction sportive s’oriente vers un développement des jeunes, ces derniers auront du temps de jeu. La franchise pourra rapidement payer, voire surpayer, des vétérans pour les encadrer.

Vucevic sera en fin de contrat en 2026, mais ce n’est pas le seul : Kevin Huerter, Zach Collins et Jevon Carter (s’il active sa player option) le seront également. Lonzo Ball, qui a prolongé pour 20 millions de dollars sur deux ans, et Jalen Smith ont des deals allant jusqu’en 2027 tandis que Tre Jones est agent libre dans quelques mois à peine. Si les différents éléments mentionnés ne semblent pas destinés à avoir un rôle prépondérant pour le futur, d’autres joueurs de l’effectif vont nécessiter une réflexion.

Josh Giddey en premier lieu. Obtenu en échange de Caruso, l’Australien sera Restricted Free Agent la saison prochaine et était éligible à une prolongation dès l’été dernier. Cependant, les dirigeants négocient souvent dans les derniers instants. Dès lors, il faudra se mettre autour d’ici peu. La franchise à la main sur lui et pourra matcher toutes les offres. Pour autant, le fera-t-elle à n’importe quel prix ? Ensuite, Coby White et Ayo Dosunmu. Tous les deux sont jeunes, ont des contrats formidables pour leur apport et peuvent prolonger lors de l’intersaison à venir. Ils seront libres en 2026, nécessitant de prendre une décision dans les prochains mois.

L’année 2025 sera déterminante pour les Bulls concernant leur direction. Sportivement, il est clair que l’objectif ne sera plus de gagner des matchs. Financièrement, le salary cap est nettoyé. Tout semble indiquer un nouveau cycle à venir, avec des responsabilités pour les jeunes. La fin d’une ère est arrivée et les dirigeants n’ont déjà que trop tardé pour lancer le chantier de la reconstruction. Tous les éléments sont en place pour qu’elle s’installe. Et il le faut : Chicago a besoin de renouveau afin de redevenir (enfin) une place forte en NBA.

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