NBA Combine

NBA Combine : qui est le numéro 1, qui est le prospect le plus dominant de tous les temps ?

Le NBA Combine, un événement incontournable pour tout fan de sport américain, il y a quelques jours, en parcourant Youtube, je suis tombé sur une vidéo : « The Most Dominant NFL Combine performances« . Étant curieux je me suis demandé qui était CE joueur dans la NBA que nous connaissons ? Qui serait le plus dominant ? Est-ce que c’est un grand nom du basketball ou juste un joueur tombé dans les abysses de l’univers sportif américain ? Vous allez être surpris !

Un laboratoire à prospects

Le NBA Combine est un événement se déroulant sur plusieurs jours un mois environ avant la Draft NBA. Les joueurs universitaires éligibles y effectuent des tests médicaux, physiques et techniques. Un large panel de joueurs professionnels, de coachs, de managers, de scouts et d’insiders sont présents. C’est l’occasion pour les candidats de faire grimper leur cote. De bonnes (ou mauvaises…) performances peuvent avoir un impact direct sur le classement, le futur salaire, la crédibilité ou tout simplement sur la carrière globale d’un jeune joueur.

Des joueurs comme Shabazz Muhammad ou Michael Porter Jr ont vu leur cote baisser à cause d’échec à des tests médicaux ou physiques. A l’inverse,  des records ou des performances qui font forte impression ont permis par exemple à Keon Johnson d’être drafté plus haut que ce qui était annoncé dans les projections.

Le NBA Combine se divise donc en 5 parties : des tests médicaux où les futurs professionnels vont être analysés de fond en comble, au-delà des mesures classiques (taille, envergure, poids), les mains, les pieds, l’indice de masse graisseuse, la pression sanguine vont être mesurés et des résultats de tests cardiaque (électrocardiogramme, échocardiographie), de tests orthopédiques (stabilité articulaire, récupération des blessures) et des tests d’endurance et de résistance vont êtres analysés.

Graphique illustrant les mensurations des différents participants au NBA Combine 2018. Crédit : Reddit

Des tests physiques font également partie du NBA Combine, ils visent à analyser les capacités athlétiques et biomécaniques des joueurs. À travers des exercices de force (développé couché), de puissance (tests de détente verticale avec et sans élan ), d’agilité pour mesurer la capacité d’un joueur à être réactif et sa capacité à changer de direction rapidement (lane agility drill et shuttle run) et enfin la vitesse (sprint sur 3/4 du terrain).

Les tests techniques, eux, se découpent en deux parties : les tirs en mouvement et les tirs statiques à différentes distances du panier, qui vont de la ligne à 3 points « High School » (15 ft.) jusqu’à la ligne à 3 points NBA (23 ft. 9 in.), en passant par la ligne « College » (20 ft. 9 in.). En plus de ces exercices de tir, les joueurs vont participer à des oppositions qui vont du 2v2 aux 5v5. Ces petits affrontements vont permettre aux représentants des franchises NBA présents au NBA Combine d’analyser le sens tactique, collectif et individuel des joueurs.

Bronny James en plein exercice de tir lors du NBA Combine 2024. Credit : Jeff Haynes/NBAE via Getty Images.

Des interviews avec les médias ou des entretiens avec des coachs viennent clôturer l’événement. Ils sont utiles pour comprendre et connaître la maturité, le professionnalisme, les motivations et la mentalité du joueur. Ça sert également à répondre à des questions de complémentarité et d’ambition avec l’équipe qui peut potentiellement le drafter.

Les résultats de ces tests peuvent faire changer drastiquement la vision ou les attentes qu’ont les fans, les médias et les franchises vis à vis de tel ou tel joueur. 

Les monstres du NBA Combine

Pour savoir qui est le plus dominant, je vais prendre en compte les mensurations et les six exercices qui composent les tests physiques (détente à l’arrêt et en mouvement, 3/4 sprint, lane agility drill, shuttle run et le bench press). Sur les 1606 joueurs qui ont participé au NBA Combine depuis la standardisation de l’événement en l’an 2000, seul 228 d’entre eux peuvent prétendre au titre du « prospect le plus dominant de tous les temps ». Car oui, seuls ceux qui ont participé ou qui ont été référencé sur les six exercices peuvent prétendre à être nommés comme tel.

Mais avant de montrer qui est le plus dominant, je vous propose de regarder qui détient le record dans quelques catégories composant le NBA Combine. Les records de taille, d’envergure et de hauteur debout avec les bras levés sont tous les trois détenus par le titan Tacko Fall avec des chiffres complètement absurdes de 2m29, 2m54 et 3m11. Le prix du plus gros mangeur reste inchangé depuis 21 ans, il est détenu par le malheureux Marcus Chris est ses 151 kg sur la balance.

Tacko Fall à côté de Kareem Abdul-Jabbar (2m18). Crédit : Reddit

Lors du NBA Combine 2021 Keon Johnson était littéralement monté sur un nuage. Il détient les deux records de détente (avec et sans élan), sur ses deux sauts il a atteint une hauteur d’1m22 et d’1m05, lunaire, surtout quand on voit qu’il met 2 et 3cm aux seconds. Pour le prochain record, on a sûrement affaire à un mister Olympia. En 2003, Jason Keep soulève 27 fois la fameuse barre de 84 kilos. Sur les 1072 scores référencés sur l’exercice, seuls 9 ont dépassé les 25 répétitions et seulement 4 ont atteints les 26 répétitions.

Ensuite sur les tests d’agilité, de vitesse et de sprint, ils sont détenu respectivement par Jamison Brewer (9.65s), Devon Dotson (2.22s) et Cookie Belcher (2.91s). Pour le premier et le troisième ils sont d’actualité depuis 2001, le second a su se démarquer de sa cuvée exceptionnelle sur l’exercice, sur les 25 meilleurs temps, 24 l’ont été lors du NBA Combine 2020.

Alors, qui est le plus dominant ?

J’ai retenu trois profils, parmi tout ceux qui ont participés aux six exercices physiques, ceux que j’ai choisi sont les trois meilleurs, les plus polyvalents, ce sont ces trois joueurs qui ont obtenu les meilleures moyennes. À la troisième marche du podium on retrouve Peyton Silva, un petit meneur qui n’impressionne pas par son gabarit (1m85 pour 84 kilos et 1m90 d’envergure) mais qui au contraire va être très surprenant lors des tests physiques du NBA Combine 2013, se classant parmi les tous meilleurs de sa cuvée, de sa position et même de tous les temps lors des différents exercices.

Sur les 332 meneurs qui ont participé au combine NBA depuis 2000, Peyton Silva s’est classé 27e et 16e aux deux tests de détente, 32e aux exercices d’agilité et au shuttle run avec des temps de 10.59s et 2.93s, il finit également 22e au développé couché, après avoir soulevé 15 fois la fameuse barre de 84 kilos (son poids..). Malheureusement le 3/4 sprint lui fera défaut, les limites humaines sont logiques, on ne peut pas être puissant et rapide à la fois, avec un temps de 3.16s il finira à la 87e position sur l’exercice.

Peyton Silva se fera drafté en 56e position par les Detroit Pistons lors de la Draft 2013, il alternera les passages entre la G-League et la NBA jusqu’à l’été 2015. Il fera ensuite six bonnes années en Europe, notamment avec l’ALBA Berlin ou il remportera deux championnats allemands et une coupe d’Allemagne en étant un joueur majeur de l’effectif.

Peyton Silva sous les couleurs de l’ALBA Berlin. Crédit : Eurohoops

Le second drafté en 2017 par les Boston Celtics est le plus jeune des trois (30 ans), c’est Semi Ojeleye. Il est beaucoup plus impressionnant que le 3e, que ce soit sur le plan physique qu’athlétique, avec ses 1m98 pour 110kg. Il a fini 4 fois, sur les 6 exercices, dans le top 10 des meilleures performances de tous les temps par rapport à son poste (ailier-arrière). Il termine seulement 26e sur 137 au 3/4 sprint, 16e sur le shuttle run et 10e au test d’agilité. Le plus impressionnant, c’est qu’il terminera 8e et 7e aux deux tests de détente verticale, et une incroyable 3e place au développé couché.

Tout comme Peyton Silva, Semi est un joueur plus puissant que rapide, même si son résultat de 3.16s au 3/4 sprint reste impressionnant pour son gabarit. Ce n’est que 0,08s de plus que Dwayne Wade qui est réputé pour sa vitesse, à tel point qu’il est surnommé « The Flash », mais aussi 0,02s de moins qu’Andre Iguodala par exemple (ce petit manque de vitesse a peut-être dû faire défaut une fois ou deux dans sa carrière..). Même s’il restera six ans en NBA, Semi n’aura jamais eu l’occasion de s’imposer dans la Grande Ligue. Il joue actuellement à Valence dans la ligue espagnole.

Semi Ojeleye sous les couleurs des Celtics. Crédit : Celticswire

Attaquons-nous maintenant à la raison de cet article, le joueur qui, d’après les critères, est le plus dominant de tous les temps. Sur les six exercices différents, il est arrivé 5 fois dans le top 10 et 4 fois dans le top 5 par rapport à son poste (140 ailiers fort-pivot depuis 2000). Si on augmente la tranche à tous les joueurs (1606) qui ont participé au NBA Combine depuis 2000, il s’est classé 5 fois dans le top 250, dont 2 fois dans le top 30.

À son poste, en prenant toutes les performances depuis 2000, il est arrivé 27e au développé couché, 7e au test de détente verticale avec élan, à la 3e position au 3/4 sprint et au test d’agilité, 2e au shuttle run, et une grosse première place au test de détente sans élan. C’est une performance tout simplement exceptionnelle. Il saute plus haut que des ailiers, court plus vite que des arrières et est plus agile que des aeneurs, le tout avec un gabarit de 2m10 pour 110 kilos, je le redis, c’est exceptionnel comme performance. 

À titre de comparaison, le linebacker Vic Beasley est celui qui est considéré comme le prospect le plus dominant du NFL Combine avec une moyenne en percentile de 96.7%. Notre protagoniste, lui, a atteint le score de 95.14% avec 20 cm et 5kg de plus, dans un sport ou la dimension physique et athlétique est bien moins importante qu’au football américain. Je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, ce monstre de performances n’est autre que Cody Zeller, surprenant non ?

Paul Banks a parfaitement résumé dans son scouting report le type de joueur qu’était Cody Zeller : 

Il n’y a pas beaucoup de joueurs de 2m10 qui ont la combinaison de talent, d’athlétisme et de sens du jeu de Zeller.

Nul doute que c’est grâce à ses performances au NBA Combine 2013 qui a poussé les Bobcats de Charlotte à le choisir en 4e position (il ne faut pas négliger le fait que c’était l’une des draft les plus faible de l’histoire), Cody restera 8 ans à Charlotte, avant de naviguer à travers les franchises NBA depuis 5 ans. Il est sur sa fin de carrière, il aura été un bon rôle player apprécié partout dans la ligue. Il aura même fait partie du run du Miami Heat en 2023.

Cody Zeller vs Nikola Jokic en finale NBA 2023. Crédit : Getty Images

Au final, quelle importance faut-il donner au NBA Combine ? La plupart des records et des grosses performances ont été réalisés par des joueurs qui n’ont jamais vraiment su s’imposer dans la meilleure ligue du monde. Certes c’est impressionnant, satisfaisant et même surprenant de voir ces chiffres, mais à la fin, les meilleurs joueurs sont ceux qui n’ont rien à prouver. Stephen Curry ou encore Nikola Jokić ne se sont pas construits sur des records physiques, mais sur leur talent et leur capacité à dominer dans un cadre compétitif avant même leur entrée en NBA.

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