Aujourd’hui, mercredi 6 décembre, nous ouvrons la case n°6 du calendrier de l’Avent by Le Roster. Cette case contient une histoire, que vous avez peut-être déjà entendu parler. Celle d’un homme qui défia, le 27 janvier 1976, les lois de la gravité, et rentra pour toujours dans l’histoire. Cet homme, c’est le Dr. J, Monsieur Julius Erving.
Vous connaissez sûrement, au moins de nom, qui est Julius Erving. Un joueur extraordinaire, un phénomène athlétique, qui en 16 ans de carrière, 5 en ABA et 11 en NBA, au sein des Sixers, va révolutionner le jeu. Certains le surnomment le premier LeBron, pour ce côté explosif, aérien et dominant. Julius Erving est un top 20 All-Time, et au-delà du simple talent, a forgé une véritable legacy, en faisant un des joueurs les plus populaires et respectés de la Grande Ligue, et ce encore aujourd’hui.
Mais au lieu de simplement parler de sa carrière, revenons sur le moment qui a fait Dr. J. Nous sommes en 1976, et Julius Erving évolue à ce moment dans l’American Basketball Association, le concurrent direct de la NBA. Erving, qui évolue au sein des Nets de New York, ancêtres des actuels Brooklyn Nets, est déjà, après 5 ans de basket pro, une force de la nature. Il suffit de regarder les stats durant cette saison : 29.3 points, 11 rebonds, 5 assists, 2.5 steals, 1.9 blocks. Toute sa carrière en ABA ainsi qu’en NCAA, personne ne pouvait arrêter Julius.
Cependant, en 1976, l’ABA est en train de mourir. Alors que sa concurrente de la NBA commence à prendre le virage de la modernité, l’ABA manquait de couverture télévisée, et vivait à perte. Alors, durant cette 9ème saison, elle se savait condamné. Mais avant de partir, elle souhaitait effectuer un dernier baroud d’honneur. Et comment le faire mieux que d’organiser un concours de dunks ?
Le premier Dunk Contest de l’histoire
Organisé le 27 janvier 1976, ce concours prend place lors du ABA All-Star Game, à Denver, et précisément durant la mi-temps opposant les Nuggets à une équipe de All-Stars de la Ligue. Ce concours est tout simplement une nouveauté : personne, NBA et ABA inclus, n’avait organisé un Dunk Contest dans son histoire. Et pour faire les choses proprement, la ABA va réunir dans ce Slam Dunk Contest 5 des plus gros talents de la Ligue, tous des monstres.
Il y avait le All-Star Larry Kenon, des Spurs ; mais surtout 4 joueurs qui sont aujourd’hui parmi les 100 meilleurs joueurs All-Time et tous Hall of Famers. D’abord, on a Artis Gilmore, le dominant pivot de Kentucky tout juste sacré champion ABA ; mais aussi George Gervin, légende absolue des Spurs ; David Thompson, le local de l’étape ; et évidemment notre protagoniste, double MVP en titre, Julius Erving. Il y a du très très beau monde.
Fait pour être légendaire
La règle est simple : 2 minutes, 5 dunks a réaliser à la suite, dont deux imposés : un positionné sous le cercle, un autre où on doit partir entre la ligne des lancers et celle des pointillés, qui forme la raquette, soit un dunk lointain. L’ordre est le suivant : Gilmore, Gervin, Kenon, Thompson, Erving. Et ce sont ces deux-là qui vont produire un duel de haut vol, littéralement.
Sur son premier dunk, David Thompson va réaliser… un 360 degrés à partir de la ligne de fond, sans élan. C’est quelque chose d’absolument unique pour l’époque, personne ne l’a jamais fait devant la télévision, et cela marque durablement les esprits. Sauf qu’il y en avait bien un qui était décidé à ne pas perdre ce jour-là, et c’était Julius Erving. Lors de son tour, son premier dunk est un dunk à deux ballons, sans élan. Egalement quelque chose de particulièrement difficile. Le duel était lancé.
Arrive le second dunk, qui est le dunk imposé. Alors que tout le monde a réalisé un dunk assez classique durant leur tour, tout de même assez difficile, Julius Erving va innover. Car Julius Erving n’est pas comme tout le monde. Et ce qui se passa lors de ce second dunk va rentrer dans l’histoire.
Et Dr. J arriva
Julius commence à se préparer. Sauf que devinez quoi ? Le Doc ne voulait pas faire comme les autres. Il s’avance, va jusqu’à la ligne des lancers, et puis recule complètement de l’autre côté du terrain avec des grands pas. La salle s’élève. Attendez, il va vraiment faire ça ? Personne n’imaginait ça possible : cela repousserait les limites de la gravité, ce n’est pas possible, ce n’est pas humain !
Mais Julius Erving n’est pas humain. Et il ne l’a jamais été. Julius Erving s’élance, décolle de la ligne des lancers, et défie les lois de la gravité en claquant un dunk mémorable et entré dans l’histoire, le free throw dunk. Le dunk en entier est visible à une minute de la vidéo.
Imaginez vous le choc pour l’époque : un joueur, un humain, vient de dunker en prenant son élan à 4.6 mètres du panier. Sur ce dunk, rien ne semblait pouvoir stopper Julius Erving, et surtout pas le principe de la gravité. Julius Erving… volait. La salle est debout, et n’en revient pas. Avec ce dunk-là, Julius Erving est devenu Dr. J, et va marquer durablement le monde du basket.
David Thompson, le seul capable encore de le concurrencer, s’était raté sur son 4ème dunk, alors que Julius mettra ensuite, en restant concentré, le reste des dunks avec une facilité déconcertante. Et ses dunks restaient compliqués ! Julius Erving remporte ainsi le tout premier Slam Dunk Contest de l’histoire, et va marquer les esprits. Oui, ce jour-là, ce 27 janvier 1976, la légende était née.
La légende se poursuit
Après ce concours de dunks mémorable, la ABA disparaît, et fusionne avec la NBA, qui commence à sérieusement se développer. Les Denver Nuggets, San Antonio Spurs, New York Nets et Indiana Pacers intègrent la Grande Ligue. Ses stars, comme nos protagonistes du Slam Dunk Contest, mais aussi George McGinnis, Dan Issel, ou le futur MVP Moses Malone, rejoignent ainsi la NBA. Julius atterrit pour sa part à Philadelphie, après un contentieux opposant les Nets aux Knicks, qui refuseront d’ailleurs Erving. Oui, on est passé très près de Julius Erving aux New York Knicks. Dr. J passera 11 ans en NBA, tous à Philadelphie, sera MVP en 1981, et également champion en 1983, aux côtés du dominant Moses Malone. C’est le seul titre des SIxers de l’histoire, jusqu’à aujourd’hui.
Concernant le concours de dunks, il n’apparaîtra qu’en 1984 en NBA, également à Denver. Le Docteur y participera, mais ne gagnera pas cette fois, en perdant en finale face à un joueur bondissant des Suns, Larry Nance Sr. Mais son free throw dunk est complètement rentré dans la légende, et un homme va le reproduire deux fois dans ces conditions en 1987 et en 1988, le faisant marquer l’histoire avec ce dernier. Cet homme, c’est un jeune arrière de Chicago, nommé Michael Jordan.
Julius Erving, c’était un sacré personnage. C’était le premier joueur volant. Avant Air Jordan, avant King James, il y avait Dr. J. Aujourd’hui, quand le public l’applaudit chaleureusement, il ne s’y trompe pas. Car cet homme fut le premier à repousser les limites de l’imaginable, et ce en un seul dunk.
En ayant (ré)inventé l’art du dunk avec le free throw dunk, Julius Erving a marqué le basket de son emprunte. La legacy de Dr. J est bien vivante, et avec les phénomènes athlétiques qui composent la NBA, elle continuera à l’être pour de nombreuses années !
[…] Island, pour aller jouer dans le New Jersey. Une des conséquences qui est lié à cela est que Julius Erving, triple MVP en titre de la ABA, a dû partir des Nets. Imaginez, on aurait eu un duo Julius Erving/Bernard King… Ca aurait pu être quelque chose, […]