Bienvenue dans ce nouveau volet de la vision des scouts. Pour finir l’année 2024 en beauté, on vous parle des risers du moment, des joueurs qui sont en chute libre et qui doivent se reprendre pour 2025 ainsi que du départ de Jay Larranaga et de l’impact que ça aurait sur les prospects de Miami.
Pendant ce temps-là, en Grèce
Du côté du Peristeri B.C., club dans la banlieue d’Athènes, il y a un jeune prospect sur le poste de swingman qui va intéresser bon nombre de scouts. En effet, Neoklis Avdalas, jeune grec de 18 ans, fait de très bonnes performances ces derniers temps. Que ce soit dans le cadre de la première division grecque ou dans celui de la Basketball Champions League, Avdalas performe.
En effet, on a vu le prospect de 18 ans envoyé 23 points dans le match contre Kolossos mais aussi un match à 11 points, 5 rebonds et 3 assists contre l’UCAM Murcia. Deux performances qui signent peut être le grand lancement d’un potentiel intriguant d’un pays qui galère à apporter de nouveaux bons jeunes talents en NBA.
Dans les qualités de Neoklis Avdalas, on retrouve son physiques et ses qualités athlétiques qui sont totalement NBA ready alors même qu’il n’a que 18 ans. Il est grand mais aussi très rapide, très long et possède un first step puissant. Si il manque de force (ça viendra en NBA, c’est la meilleure ligue du monde pour faire prendre des muscles à un joueur), tout le reste va marcher en NBA sans aucun doute. Dans le jeu, on a un super défenseur très (parfois trop) actif qui se démarque par une polyvalence et une capacité à faire du playmaking défensif. En attaque, on a un joueur qui comprend bien le jeu et qui sait cutter au bon moment mais aussi de scorer derrière un écran, que ce soit en shootant ou en allant au drive, ou encore attaquer des close-outs en retard.
Dans le registre des points à travailler du grec, on retrouve sa proactivité défensive qui devient trop souvent une hyperactivité qui le mène à gamble et à faire des fautes un peu bêtes en cherchant l’interception ou en faisant une aide qui ouvre l’adversaire. En attaque, son tir manque encore de régularité mais il doit surtout travailler son handle. Sans écran, il se retrouve incapable de passer l’épaule par un handle rapide et imprévisible et quand on est un joueur skinny comme Avdalas, passer l’épaule devient vite un défi.
Alex Toohey, le crack australien qui commence à se démarquer
Alex Toohey est un ailier australien qui joue du côté de Sydney. Si la hype autour du jeune était réelle, elle s’est calmée au fur et à mesure de la saison avec des performances décevantes, liés à un manque d’efficacité au scoring. Après avoir envoyé un beau match contre Melbourne en début de mois, il a enchainé trois matchs marquants ces derniers temps :
- 10 points, 5 rebonds et 2 interceptions contre Brisbane
- 21 points, 11 rebonds et 2 interceptions dans la victoire contre les Breakers de Karim Lopez
- 25 points, 4 rebonds, 3 interceptions et 1 contre malgré la défaite serrée comme Illawarra
Le profil de Alex Toohey, c’est bien différent de Neoklis Avdalas. Si on commence par les défauts du joueur des Kings, on doit évidemment parler de l’aspect physico-athlétique. AT est un ailier qui est plutôt lent, avec un premier pas faible et qui n’est pas du tout explosif. Logiquement, on parle d’un joueur défensif limité qui peut se faire dépasser très facilement et qui a beaucoup de mal à venir contest dès lors qu’il a un peu de retard. L’autre gros défaut de Toohey, c’est son tir extérieur qui rentre peu. Sur la saison pleine, on a 30.5% de loin et 67.9% aux lancers. Même sur les 3 dernières bonnes performances du joueur, on a 5/15 de loin avec un 1/4 contre Brisbane et un 1/5 sur les Breakers.
En revanche, si les scouts sont intéressés par son profil, c’est parce que Alex Toohey est l’exemple typique du joueur autonome. Que ce soit ses déplacements sur le terrain, son exploitation de l’espace, sa position des mains, des bras ou des jambes sur le terrain, ça en fait un joueur qui est une menace constante et qui sait contribuer. L’ailier est pertinent sur le terrain. En drive, il est efficace avec sa protection du ballon et son toucher de haut niveau. Son parcours est très intéressant et nous conseillons à tout le monde son interview du 30 novembre sur Symbiose.
Le géant de Qingdao : Hansen Yang
On a déjà eu l’occasion de parler du big man chinois lors d’un passage sur les phases de qualification mais les dernières performances qu’il offre en CBA sont tellement titanesques qu’il faut développer et présenter ce joueur qui pourrait être un candidat à la draft sérieux pour 2025 pour un pays qui n’a pas eu de joueurs draftés depuis Zhou Qi et Wang Zhelin.
On va faire le listing de quelques performances qu’a sorti le géant sur le mois de décembre histoire de bien savoir de quoi on parle ici:
- 30 points, 15 rebonds, 3 assists et 2 contres pour battre Fujian le 2 décembre
- 31 points, 15 rebonds, 3 assists, 2 interceptions et 3 contres dans la défaite contre Shandong le 7 décembre
- 24 points et 13 rebonds à 10/12 aux tirs contre les Nanjing Monkey Kings de Lin Wei, un autre prospect chinois, le 16
- Deux performances en 20-10 avec 5 et 3 contres, le 21 et le 25 décembre, contre Tianjin. Lors de ces deux performances, Hansen Yang a envoyé 2 tirs à 3 points, soit 4/5 de loin sur les 2 matchs.
Alors certes, il y a d’autres performances moins bonnes que ça dans le lot mais c’est fort malgré tout. En plus, c’est une occasion de détailler en profondeur son profil. Dans le positif, on peut noter sa taille et globalement son physique. Mesuré à 2m16, Hansen Yang possède une longue envergure qui en fait un shot blocker et rim protector très naturel qui peut même se permettre d’avoir un peu de retard sur l’action grâce à sa marge physique. Techniquement, on est sur un joueur très avancé avec une grande compréhension du jeu et une capacité à trouver les failles de la défense adverse facilement avec son jeu de passe et sa taille qui en fait une tour de contrôle suprême. Au poste bas, il sait faire parler son toucher et son footwork exceptionnel pour se créer des espaces et de scorer. En plus, c’est un joueur qui n’a pas peur du contact et qui provoque beaucoup de lancers. Enfin, son tir se développe rapidement et bien même si il manque un peu de confiance aujourd’hui, il a quand même 42.9% de loin (sur un petit volume) et une augmentation de 6.1% sur son pourcentage aux lancers francs au moment où on écrit ses lignes.
Dans ses défauts, on doit noter son manque de puissance physique. C’est probablement le point le plus inquiétant quand on pense la scalabilité de son profil et quand on sait à quel point son jeu au poste est important. Si il peut galérer en CBA contre des joueurs physiquement pas aussi dingues, l’adaptation en NBA peut être compliqué. De plus, sa vitesse latérale est très faible et c’est compliqué de l’imaginer switcher dans un contexte NBA même si il bouge très bien ses pieds. De plus, on a besoin de plus de volume en tir extérieur pour parler d’une qualité mais ça devrait venir.
Au global, on a un joueur complet qui a un énorme potentiel de hub offensif très efficace. Evidemment, il subsiste un grand débat sur la capacité de Hansen Yang à projeter ses qualités qu’il a montré en CBA, en CDM U-19, en phase de qualifications ou en Summer League dans la NBA véritable. Cependant, son talent est trop grand pour ne pas lui donner sa chance.
Hansen Yang's performance earlier today against the Tianjin Pioneers:
— Draftstack (@TheDraftstack) December 25, 2024
20 points
3 assists
10 rebounds
2 steals
3 blocks
2/3 3PT (66.7%)
6/11 FGM (54.5%)
30 minutes
Yang is one of the most intriguing international prospects 💯. He already has 12 double-doubles this season 🔥 pic.twitter.com/0LCoOOJGz1
Qui doit se reprendre en 2025 ?
On passera incessamment sous peu en 2025 et il est intéressant de se demander quel joueur nous a déçu sur le début de saison et doit absolument revenir au niveau pour avoir sa place à la draft 2025 ? Voici quelques exemples.
Tyon Grant-Foster : L’ailier de Grand Canyon s’était fait une énorme hype après les soucis de santé sur une saison du haut niveau en Arizona. On aurait pu pensé qu’il aurait tenté sa chance mais nan, il décide de refaire une année universitaire à GCU pour augmenter sa côte. Pour le moment, c’est la mission est complètement ratée: si défensivement, il fait largement le travail avec son physique d’ailier idéal, en attaque, c’est l’enfer. On a un horrible 30.3% aux tirs, 14.0% de loin et 67.2% aux lancers francs mais également un ratio ast/tov négatif avec 2.4 assists pour 3.0 turnovers. Son niveau est tellement décevant que le coach Bryce Drew a fini par le mettre sur le banc et quand on voit sa performance contre St Louis, on peut douter qu’il changera d’avis sous peu.
Kwame Evans Jr : Si on avait pu voir une belle saison freshman, la saison sophomore de KEJ est bien décevante. Après un gros premier match contre UC-Riverside en opener de saison, la suite a été très légère pour l’ailier. Si défensivement il peut apporter, le niveau offensif était largement abyssal à tous les niveaux, ce qui a mené Dana Altman à le bencher très clairement. Dernièrement, ça va un peu mieux donc on verra comment ça évolue mais Kwame Evans doit retrouver un tir et un rôle efficace en attaque si il veut entendre son nom à la draft 2025
Le départ de Jim Larranaga : du temps de jeu pour Jalil Bethea ?
On a appris récemment que, comme Tony Bennett en début de saison, le coach iconique de Bowling Green State, George Mason et Miami va quitter son poste de Head Coach du côté de la Floride. Apparemment, ce sera Bill Courtney, ancien coach de Cornell, qui prendra l’interim. Une info qui est intéressante quand on sait que Jalil Bethea, freshman avec beaucoup de talent au scoring, galère à obtenir son temps jeu. Peut être que l’arrivée d’un nouveau coach va lui ouvrir de la place et des occasions et ce sera intéressant à surveiller pour 2025. Même réflexion pour la saison d’autres prospects comme Matt Cleveland ou Austin Swartz qui verront peut être leur rôle évoluer ou encore des jeunes que Courtney pourrait nous sortir du chapeau comme Divine Ugochukwu ou Paul Djobet.