Les Jeux Olympiques de Paris approchent à grand pas. 12 équipes de 5 confédérations, 2 salles hôtes, 3 médailles en jeu. Afin de bien se mettre dans le bain, nous allons faire des previews pour chaque groupe du tournoi, et après le groupe A et le groupe B, nous arrivons au dernier groupe, le groupe C.
Les équipes du groupe C
Nation | Classement FIBA | Meilleur résultat | Résultat à Tokyo |
Etats-Unis | 1er | 1er (16 reprises) | 1er |
Porto Rico | 16e | 4e (1964) | Non qualifié |
Serbie | 4e | 2e (1996, 2016) | Non qualifié |
Soudan du sud | 33e | Première participation | Ne s’est pas inscrit |
Cela fait quelques temps qu’on attend de revoir une véritable armada américaine, et depuis quelques années, la perspective d’une ultime réunion entre légendes de la NBA à Paris en 2024 se murmurait. Après l’échec à la coupe du monde 2023 et une pauvre 4ème place, en perdant consécutivement face à l’Allemagne en demie puis le Canada en petite finale, les USA ont décidé d’envoyer les meilleurs joueurs du monde. C’est notamment la dernière danse pour LeBron James et Stephen Curry, eux qui ont toujours rêvés de jouer ensemble. Mais le reste de l’effectif est tout autant incroyable avec des All-Star en pagaille.
Il est difficile de lister les points forts de cette équipe tant elle est complète, avec une profondeur de banc exceptionnelle. Les dernières équipes américaines pouvaient afficher des faiblesse à l’intérieur et une inexpérience des compétitions FIBA, mais pas cette année. Anthony Davis, Bam Adebayo et Joël Embiid, qui a finalement choisi son camp, sont bien présents sous les cercles, et aucun joueur ne va découvrir le monde FIBA et certains sont mêmes multiples médaillés avec team USA.
L’un des points faibles des américains est certainement le coaching. Les récentes compétitions ont montré les limites de Steve Kerr à la tête de cette équipe, particulièrement sur le plan tactique. Les premiers matchs de préparation n’effacent pas ces inquiétudes avec des tentatives de line-up parfois incompréhensibles, en alignant 3 arrières en titulaire.
On peut également se poser la question de la hiérarchie et de la gestion des égos dans une équipe pareil. Anthony Edwards a d’abord déclaré que les joueurs autour de lui devaient s’adapter à son jeu. Et même si on a pu ne pas prendre au sérieux cette phrase, le premier match de préparation face au Canada va finalement dans ce sens. Il est compliqué d’établir une hiérarchie claire tant cette équipe est dominante et talentueuse, et le joueur qui aura le plus ballon dans les mains changera certainement à chaque match.
Enfin le dernier point d’interrogation est la condition physique, avec pas mal de joueurs injury prone et la présence de 3 joueurs des Boston Celtics, équipe ayant remportée les dernières finales NBA et donc ayant jouée une centaine de matchs. D’ailleurs Kawhi Leonard a quitté les siens, afin de rester en forme pour la saison prochaine, KD n’a pas encore joué à cause d’une élongation au mollet tandis que Joël Embiid revient d’une longue blessure. Mais heureusement pour eux, les JO ne se jouent qu’en 6 matchs maximum.
Les américains font évidemment figure d’immense favori de la compétition, et donc de cette poule C. Depuis 2019, l’hégémonie des USA sur le basket mondiale n’est plus de mise et bien que ce soit eux que l’on voit tout rafler, le niveau des autres équipes vont les obliger à se batailler pour remporter l’or.
Durant le dernier mondial, le Soudan du Sud bat l’Angola, permettant sa qualification aux JO 2024. Seule nation africaine finalement qualifiée, l’ascension de cette équipe est fulgurante. Mais cet exploit n’est pas que lié au basket mais bien à l’Histoire de ce pays. Pour commencer, l’état du Soudan du Sud n’est officiel que depuis 2011 et est le siège de nombreuses violences. Beaucoup d’habitants doivent fuir le pays dès leurs plus jeunes âges pour éviter les guerres civiles. Parmi eux, on peut citer Luol Deng, qui durant sa carrière représenta le Royaume-Uni, mais qui depuis 2019, a pris en main la fédération. Il explique avoir construit un projet autour de cette équipe, notamment en donnant de sa poche, alors qu’aucun terrain de basket n’existe dans ce pays.
Pour commencer, il recrute au poste de coach, Royal Ivey, ancien joueur NBA et actuel assistant d’Ime Udoka aux Houston Rockets. Puis il convainc Carlik Jones, un meneur scoreur de se naturaliser. Le garçon est tout de même MVP de la G-League en 2023 mais ne parvient pas à rester dans un roster NBA et décide finalement d’exporter ses talents en Chine. Absolument époustouflant lors du dernier mondial avec 20 points et 11 passes de moyenne, il est le clair leader de cette équipe des Bright Stars.
Les deux autres meilleurs joueurs ont également au plus haut niveau et sont Maryal Shayok, un arrière passé par les Sixers, l’équipe G-League des Celtics et le Fenerbahçe. Et Wenyen Gabriel un ailier fort alternant G-League et NBA notamment avec les Lakers.
Le reste du groupe est composé de joueurs évoluant dans des championnats moins importants mais assez relevé comme le championnat australien et le championnat français pour Peter Jok.
33ème au classement FIBA, soit le plus petit rang de la compétition, et avec un manque évident de joueurs au plus haut niveau, le Soudan du Sud n’a pas beaucoup de chances dans cette poule mais l’important est ailleurs. Les 12 basketteurs présents à Paris ne seront que les 6ème et 18ème athlètes sud-soudanais à participer aux jeux ! Le Soudan du Sud est donc un petit poucet dans le monde du basket, mais un petit poucet dans le monde tout court. Le fait de participer à cet évènement relève déjà de l’exploit et dépasse le simple cadre du basket-ball … mais pourquoi ne pas rêver plus grand ?
Let the party start, South Sudan 🔥#FIBAWC x #WinForSouthSudan 🇸🇸 x #Paris2024 pic.twitter.com/AXD1GyQNRH
— FIBA (@FIBA) September 2, 2023
Toujours dans les têtes de liste pour les compétitions internationales, la Serbie a remporté la médaille d’argent du dernier mondial, sans Nikola Jokic et Vasilije Micic, signe de la profondeur de cette équipe. Cependant, le pivot est bien présent cette année et les serbes sont naturellement parmi les favoris pour repartir avec une médaille. 4ème nation au classement FIBA, l’équipe de Serbie n’a jamais remporté un titre international et il faut remonter à l’équipe de Yougoslavie, aux débuts des années 2000, pour voir une médaille d’or apparaitre. D’ailleurs ce n’est que la deuxième participation de ce pays au tournoi de basket des Jeux Olympiques, après la médaille d’argent de 2016.
Et pour la phase de poule, les serbes n’auront pas le temps de s’échauffer et seront opposer aux Etats-Unis dès le premier match de la compétition. s’ils veulent finir premier. La bande des -ic a toutes les armes pour faire trembler le monde. Elle est composée principalement de joueurs référencés d’Euroleague, de Bogdan Bogdanovic et d’un multiple MVP en la personne de Jokic.
Comme pour les États-Unis, l’équipe est polyvalente, complète et expérimentée. Elle peut proposer de l’alternance avec une attaque orientée avec des porteurs de balle sur les lignes arrières, dont Vasilije Micic, ancien MVP de l’Euroleague, ou de l’ancrage au poste bas avec Nikola Jokic. L’intégralité des joueurs, à l’exception de Milutinov le pivot, peuvent dégainer à 3 points sans hésitation. Du côté défensif, les serbes n’ont pas à rougir et on peut citer Aleska Avramovic qui s’envoie des pressions tout terrain sur les meneurs adverses.
Le plus gros point faible de cette équipe est le mental, pour un groupe qu’on a souvent vu craquer. Dernier exemple en date, à l’euro 2022, alors qu’ils sont grands favoris de la compétition. Ils perdent en 8ème de finale face à l’Italie tandis qu’ils menaient de 14 points dans le match. La Serbie alterne le très chaud et le très froid à chaque compétition internationale, alors espérons, pour eux, qu’ils restent sur les tendances du dernier mondial et des matchs de préparation. La Serbie est taillée pour arracher l’or, mais pour cela ils devront ne pas craquer mentalement et enfin briser la malédiction des finales (et petites finales) perdues.
En surprenant la Lituanie lors de la finale du TQO, les porto ricains sont les derniers qualifiés de cette poule C. Les forces de Porto Rico se basent principalement sur ses arrières, qui plus est, de petites tailles. Pour commencer, Tremont Waters (1m78), une des vedettes du dernier mondial avec 20 points et 9 passes de moyenne. Notamment bien connu, en France et de Victor Wembanyama avec qui il a partagé les couleurs des Mets92, bien que le meneur était jaloux de l’exposition médiatique du français, déclenchant une bagarre dans le vestiaire parisien, avant de quitter le club.
Ensuite, comment ne pas parler de José Alvarado (1m83), maître voleur et meneur remplaçant des Pelicans. Durant le TQO, il s’est affirmé comme le leader et l’âme de cette équipe, et il en a été récompensé par le trophée de MVP du TQO. De plus, on peut citer, Jordan Howard (1m80), véritable gâchette à 3 points (10/15 lors du TQO), qui sort du banc pour faire souffler les deux meneurs cités plus haut.
En contrepartie, le secteur intérieur est assez faible. George Conditt IV, ancien pensionnaire d’IOWA est le seul intérieur au niveau, mais surtout seul joueur dépassant les 2m05 ! Et hormis les 3 premiers joueurs cités, le reste de l’équipe évolue dans le championnat local, d’un niveau assez inférieur aux championnats européens.
Lors de leur qualification, on a vu l’équipe partager ce moment d’exception avec une ancienne star de cette nation et désormais General manager de l’équipe national, Carlos Arroyo. C’est ce meneur qui avait réussi, en 2004, l’exploit de battre la team USA de l’époque, ce qui pourrait bien inspirer José Alvarado et sa bande.
À l’image de ses meilleurs joueurs, le Porto-Rico fait office de petit poucet mais également de potentiel poil à gratter pour les grosses nations que sont les Etats-Unis et la Serbie.
Prédictions
Sauf énorme surprise, il est clair que la Serbie et les Etats-Unis vont se disputer la première place et ceux dès le premier match. S’ils veulent poursuivre dans la compétition, le Porto Rico et le Soudan du Sud doivent faire parti des deux équipes, meilleure troisièmes qui seront repêchées. Dans un premier temps, seul le vainqueur de leurs affrontements aura cette chance. Le match avait déjà eu lieu, lors de la dernière coupe du monde, se terminant sur une courte victoire des nord-américains 101-96 après prolongations.
Mais la qualification s’annonce compliquée car va se jouer au goal average, entre les 3 équipes qui seront troisièmes de poule. Or, le niveau des autres groupes semblent plus homogènes et cela implique, pour nos deux équipes, d’éviter des grosses défaites face aux armadas serbes et américaines.
Le grand favori de la compétition, Team USA, se retrouve dans ce groupe. N’hésitez pas à marquer dans vos agendas les dates des matchs du groupe C qui devraient être intenses.