Les Jeux Olympiques de Paris approchent à grand pas. 12 équipes de 5 confédérations, 2 salles hôtes, 3 médailles en jeu. Afin de bien se mettre dans le bain, nous allons faire des previews pour chaque groupe du tournoi, en commençant logiquement par le groupe A. Ce groupe est le plus attendu du public, et promet d’être palpitant.
Les équipes du groupe A
| Nation | Classement FIBA | Meilleur résultat | Résultat à Tokyo |
| Australie | 5e | 3e (2020) | 3e |
| Canada | 7e | 2e (1936) | Non qualifié |
| Espagne | 2e | 2e (1984, 2008, 2012) | 6e |
| Grèce | 14e | 5e (1996, 2004, 2008) | Non qualifiée |
Après avoir enchaîné une 4ème place à la Coupe du Monde 2019 et une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de 2020, l’Australie ressort d’une Coupe du Monde décevante où l’équipe a fini 10e. Malgré cela, le double champion d’Asie en titre arrive dans cette compétition avec des ambitions. L’équipe australienne actuelle n’a peut-être pas autant de stars que les autres grandes nations du monde telles que la France ou les États-Unis, mais il s’agit néanmoins d’un groupe expérimenté composé principalement de vétérans de la NBA comme Joe Ingles et Patty Mills qui ont connu le succès au plus haut niveau.
Patty Mills est un joueur qui a toujours su se surpasser pour l’équipe nationale. L’été dernier, à l’âge de 35 ans, il était toujours le meilleur joueur pour son équipe nationale, finissant deuxième meilleur marqueur, passeur, rebondeur et intercepteur. Constamment présent pour boucher les brèches et remplir les rôles dont son équipe avait besoin. Dans ce qui devrait être son dernier tournoi olympique, il est un joueur à surveiller.
La réussite du tournoi de cet été pourrait dépendre des performances de deux joueurs en particulier : Josh Giddey et Dyson Daniels. Tous deux âgés de 21 ans seulement, ils pourraient jouer un rôle essentiel dans la réussite des Boomers à Paris, bien qu’ils soient les plus jeunes membres de l’équipe australienne.
Giddey s’est déjà imposé comme un passeur d’élite et un organisateur offensif magistral, ce qui lui a valu de recevoir le FIBA Basketball World Cup Rising Star Award l’année dernière après avoir tourné en moyenne à 19,4 points, 5 rebonds et 6 passes décisives par match. Le joueur du Thunder a connu une fin de saison difficile lors des playoffs de la NBA, alors attendez-vous à ce qu’il soit plus agressif et confiant à Paris, alors qu’il participe à ses premiers Jeux olympiques.
Daniels n’est pas une menace offensive comme l’est Giddey, mais il est sans doute déjà le meilleur défenseur de l’équipe des Boomers, surtout sans Matisse Thybulle. Le Pelican excelle dans la défense en un contre un, ce qui pourrait être crucial étant donné que l’Australie se trouve dans le groupe A aux côtés du Canada, qui possède l’un des meilleurs joueurs en un contre un du sport en la personne de Shai Gilgeous-Alexander. Il ne commencera peut-être pas tous les matches, mais il faut s’attendre à ce que Daniels soit assigné à la meilleure menace offensive de l’équipe adverse chaque fois qu’il entrera sur le terrain.
Brian Goorjian, l’entraîneur de l’Australie, a indiqué que son équipe allait utiliser cet été le « Aussie ball », qui consiste à jouer au tempo, à un haut rythme et en descente. Attendez-vous donc à une équipe agressive en attaque et en défense.
Le Canada a fait figure pendant longtemps de géant endormi du basket-ball. Après de nombreux échecs dans les tournois, Canada Basketball a introduit le concept du « noyau d’été » composé de 14 joueurs prêts à s’engager à représenter le Canada pendant trois étés consécutifs. Cela inclut la Coupe du monde 2023, où le pays nord-américain a remporté sa première médaille dans la compétition, finissant 3e. SGA a été nommé dans le 5 majeur du tournoi, Dillon Brooks a été nommé meilleur défenseur, et le pays s’est qualifié pour les Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2000 et l’époque Steve Nash. Pour beaucoup, le Canada est le favori de ce groupe A.
Le nom le plus marquant de ce groupe très talentueux est sans aucun doute celui de Gilgeous-Alexander. Au cours des deux dernières saisons, le natif de Toronto, âgé de 25 ans, s’est imposé comme l’un des plus grands talents de la NBA, terminant deuxième l’année dernière dans la course au titre de MVP. Lors de la Coupe du monde, il a mené le Canada sur la voie de l’histoire en remportant des victoires contre la France, médaillée d’argent à Tokyo 2020, l’Espagne, double vainqueur de la Coupe du monde, et les États-Unis, champions olympiques en titre, dans le match pour la médaille de bronze (avec un double-double de 31 points et 12 passes décisives à la clé).
Jamal Murray, champion NBA 2023, devait participer aux Philippines l’année dernière, mais il s’est retiré en août, invoquant la nécessité d’un temps de récupération supplémentaire après le titre remporté par les Denver Nuggets en juin. Cette année, il est présent et forme un tandem mortel avec SGA. Les deux joueurs sont non seulement d’excellents marqueurs, mais aussi de bons playmarkers, capable de créer pour les autres et pas juste eux-même. Ils sont également très athlétiques et mobiles.
Jamal et Shai vont recevoir la plupart des éloges, mais ils ne sont pas les seuls joueurs à suivre pour le Canada aux Jeux Olympiques. Pour commencer, un autre joueur du Thunder, Luguentz Dort, s’est forgé une réputation de force défensive d’élite dans la NBA, chargée de garder les meilleurs joueurs de l’équipe adverse à tout moment de la soirée. Dillon Brooks, comme Dort, est connu pour ses compétences défensives ; l’ailier des Houston Rockets n’aura pas peur de se salir les mains, lui qui s’est bâti une réputation de vilain joueur.
Ensuite, il y a R.J. Barrett, un ailier de 1,98 m qui a connu une renaissance de sa carrière cette année après avoir été transféré à Toronto. Slasher et tireur, il sera l’une des principales options offensives du Canada tout en étant serviable en défense. Parmi les autres talents de la NBA sur lesquels Team Canada s’est appuyé pendant la Coupe du monde, citons Nickeil Alexander-Walker, Dwight Powell et Kelly Olynyk le capitaine.
Le Canada possède une énorme force offensive pour ces Jeux Olympiques, notamment à 3 points. Cependant, le problème de cette équipe vient dans la protection de l’arceau, en tant qu’équipe qui bloque peu et prend peu de rebonds. L’absence de Zach Edey n’aide pas à ce sujet.
L’Espagne est arrivé dans ce groupe A par la petite porte. Après une 9e place décevante pour leur défense de titre, la Familia a dû passer par le tournoi de qualification olympique qu’elle a remporté devant son public. Malgré cela, le champion d’Europe en titre est toujours un candidat dangereux pendant les Jeux Olympiques.
Lors de l’EuroBasket et de la Coupe du Monde, le leader de l’équipe était Willy Hernangómez. Le joueur de Barcelone est le MVP du championnat d’Europe en 2022 et est constamment le meilleur marqueur et rebondeur de son équipe. Il est une présence tenace et dangereuse à l’intérieur qui demande beaucoup de respect. Son acolyte principal est Santi Aldama. Lors du tournoi qualificatif, il est passé à un cap supérieur pour aider son équipe à participer aux Jeux Olympiques et est la deuxième option offensive de l’équipe, en plus d’être le meilleur protecteur d’arceau de l’équipe.
Lorenzo Brown était absent l’été dernier, mais il est de retour cette fois-ci. Brown est un meneur surdimensionné, doté d’un physique très intrigant. Du haut de son mètre quatre-vingt-seize, il est capable de scruter la défense sans entrave, en faisant preuve d’une formidable vision du terrain et d’une créativité naturelle. En plus de cela, il faut également respecter sa capacité à marquer si vous êtes la défense. Et en défense, il est très collant sur le périmètre, offrant un bon premier rideau. Il apporte une autre dimension à l’organisation espagnole qui avait grandement besoin de lui.
Enfin, Usman Garuba sera l’un des sixièmes hommes à suivre durant ce tournoi. Un rebondeur et défenseur agressif à l’intérieur, il est également capable d’espacer et tirer à mi-distance si nécessaire. Il apporte du tonus nécessaire quand les titulaires comme Willy sont sur le banc.
L’Espagne mélange un jeu physique à l’intérieur, capable de contrôler la raquette des deux côtés du terrain, à un style de jeu très altruiste, où le ballon circule beaucoup et où le jeu ne dépend pas que d’un seul joueur. Lors de la dernière Coupe du Monde, leur défense sur le périmètre était questionable, mais avec le retour de Brown, ceci devrait être un problème moindre.
Lors de l’été dernier, Giannis Antetokounmpo a dû s’absenter et la Grèce a dû se contenter d’une 15e place. Giannis était de retour cet été et a mené son équipe lors du tournoi de qualification olympique, permettant à la sélection hellénique de participer aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2008. Les grecs arrivent donc dans ce groupe A avec une grande envie d’impressionner.
La Grèce a présenté sa nouvelle équipe cet été. Le sélectionneur Vassilis Spanoulis a trouvé le bon équilibre entre Nick Calathes et Thomas Walkup lorsqu’il s’agit de mettre en place des schémas et de passer le ballon. Nick était absent l’été dernier lui aussi. A 35 ans, ces Jeux représentent sa première et dernière apparition sur la plus grande scène du basket-ball international. Il compte bien démontrer une nouvelle fois pourquoi il est l’un des meilleurs organisateurs offensifs d’Europe.
En l’absence de Nick et Giannis, Thomas était le meilleur joueur grec en 2023, en tant que meilleur passeur et intercepteur et un des meilleur marqueur de son équipe. D’après ce qui a été vu pendant le TQO, Nick devrait être l’organisateur principal, tandis que Thomas sera surtout utilisé pour ses qualités de marqueurs et défenseurs.
Georgios Papagiannis était le meilleur intérieur grec l’été dernier, et devrait pouvoir apporter ses talents au rebond et au contre ainsi qu’une option secondaire offensivement pour permettre à son équipe de tenir face aux autres nations du groupe A.
Mais sans aucun doute, la star de cette équipe et la star de ce groupe A est Giannis. L’ancien MVP va participer à ses premiers Jeux Olympiques, et il a démontré lors de l’EuroBasket 2022 où il fut le meilleur marqueur à quel point il peut être redoutable dans le basket FIBA. Un monstre des deux côtés du terrain qui sera bien accompagné à l’intérieur, mais aussi avec des tireurs redoutables en sortie de banc comme Vasileios Toliopoulos ou Konstantinos Mitoglou sur qui il peut compter.
Sans leur leader, la Grèce était une des pires attaques de la Coupe du Monde. Mais avec lui, on devrait pouvoir revoir une équipe qui, comme à l’EuroBasket, était une machine offensive. En plus de cela, la défense grecque, à l’intérieur et à l’extérieur, sera de haute qualité. La principale crainte serait une trop grande dépendance de Nick pour organiser et Giannis pour marquer. Le coach devra mettre en place des systèmes plus variés afin de ne pas être trop prévisible dans des matchs face à des équipes d’élite.
Prédictions
Le Canada est le grand favori de ce groupe A et il est probable qu’ils sortent de ce groupe en finissant premier. Après avoir vu comment ils ont joué lors de la Coupe du Monde et avec la présence de Jamal Murray, il est difficile de parier contre eux.
La bataille pour la deuxième place sera très intense, mais l’Espagne avec son collectif bien huilé et en place depuis des années devrait avoir l’expérience pour prendre le dessus. Il ne reste donc que la Grèce et l’Australie, et l’équipe d’Europe du Sud devrait être celle qui arrache la troisième place et se qualifie parmi les meilleurs troisièmes de la phase de poule.
Cela dit, faire des prédictions certaines avec un groupe comme celui-ci est très compliqué, et il est très probable qu’aucune d’entre-elles ne soit vraie. Telle est la beauté de ce groupe A. N’hésitez pas à marquer dans vos agendas les dates des matchs qui devraient être intenses.
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