L'Espagne a remporté le dernier EuroBasket en 2022.

Eurobasket 2025 : Preview du groupe C – L’Espagne gardera-t-elle son titre ?

L’EuroBasket 2025, prévu du 27 août au 14 septembre, se déroulera sur quatre pays hôtes, dont Chypre, qui accueille la phase de groupes à Limassol. Le groupe C, le groupe le plus homogène et l’un des plus jeunes de cet EuroBasket, promet des affrontements musclés et un suspense intense dès les premiers tours. Il oppose six nations aux styles et ambitions variées : Espagne, Grèce, Italie, Géorgie, Bosnie-Herzégovine, et la nation hôte, Chypre.

Les équipes du groupe C de l’EuroBasket 2025

Nation Classement FIBA Meilleur résultat Résultat en 2022
Bosnie-Herzégovine 41e 8e (1993) 18e
Chypre 84e Jamais qualifiée Non qualifiée
Espagne 5e Vainqueur (2009, 2011, 2015, 2022) Vainqueur
Géorgie 24e 12e (2011) 21e
Grèce 13e Vainqueur (1987, 2005) 5e
Italie 14e Vainqueur (1983, 1999) 8e

Les Lys d’Or participent à leur 11ème Eurobasket et tenteront de faire mieux qu’en 1993 et une 8ème place. Adversaire de l’équipe de France lors de la phase de qualification, la Bosnie-Herzégovine s’est montrée capable de faire douter les Bleus lors de leur dernier affrontement en février (courte défaite 76-74). Capables donc de faire trembler les plus grands, la Bosnie-Herzégovine essaiera cet été de rejoindre la phase à éliminations directes. Auteurs d’une préparation en dents de scie, les joueurs d’Adis Bećiragić arrivent à cet Eurobasket avec peu de certitudes.

Le pivot des Hornets, Jusuf Nurkic, sera l’attraction principale de cette équipe bosnienne. Le joueur de 2m13 pèsera sur toutes les raquettes adverses et la plupart des possessions offensives de son équipe passeront par lui. Désormais âgé de 30 ans, il fait figure de vétéran pour cette équipe qui aura bien besoin de son expérience en NBA pour espérer engranger les victoires et atteindre la Riga Arena en Lettonie où se déroulera la phase finale.

Jusuf Nurkic, leader de la Bosnie. Crédits : FIBA.

Le gros point noir de la préparation des Lys d’Or, c’est l’absence confirmée de Dzanan Musa, opéré en urgence à Munich à la suite de douleurs abdominales. Le forfait de l’ancien joueur des Nets (2018-2020) est une grande perte pour la sélection bosnienne.

Auteur de 22,8 points par match lors de l’Euro 2022, Dzanan Musa apportait une menace extérieure complémentaire à Nurkic, rendant les schémas défensifs bien plus difficiles à établir pour leurs adversaires. Sans cette deuxième menace offensive, extérieure cette fois-ci, difficile de voir les Bosniens rejoindre Riga. Bien qu’outsiders dans un groupe très relevé, les Bosniens ne laisseront pas passer leur chance de faire chuter un favori, et chacun de leur match peut nous réserver son lot de belles surprises.

Première participation à un EuroBasket pour Chypre, qui accède au tournoi en tant que co‑hôte et n’a jamais disputé la phase finale auparavant. Équipe novice sur la scène continentale, Chypre a longtemps évolué dans les compétitions de petite taille, avec plusieurs titres aux Jeux des petits États d’Europe (9 médailles d’or)

Récemment qualifiés automatiquement, ils constituent le « témoin » du groupe, avec peu d’ambitions sportives mais beaucoup de fierté nationale. L’enjeux pour eux est de bien jouer à domicile, surprendre l’un ou l’autre favori, et faire découvrir le haut niveau à des joueurs amateurs ou semi‑pros.

Le sélectionneur Sergio Scariolo (pour qui ce tournoi sera le dernier à la tête de la sélection espagnole a dévoilé une pré-liste de 15 joueurs mêlant vétérans titrés et jeunes talents en pleine ascension. Huit champions d’Europe 2022 sont de retour, dont :

  • Willy Hernangómez (pivot, MVP de l’Euro 2022) et son frère Juancho Hernangómez (ailier fort), piliers du secteur intérieur espagnol
  • Dario Brizuela (arrière shooteur), Alberto Díaz (meneur défenseur) et Xabi López-Arostegui (ailier), autant de joueurs de devoir indispensables au style collectif prôné par Scariolo
  • Santi Aldama (ailier-fort des Memphis Grizzlies, 23 ans), grand espoir de la Gen Z espagnole, fait figure de nouveau leader : il avait manqué l’épopée de 2022, mais s’est affirmé en 2024 en étant élu MVP du TQO de Valence avec 17,0 points et 8,0 rebonds de moyenne. Son impact sera scruté de près cette année.

Le parcours récent de l’Espagne présente des contrastes entre son pedigree de championne et des performances en demi-teinte lors des derniers tournois. Après le sacre européen de 2022, la Roja a connu une Coupe du Monde 2023 décevante (élimination dès la seconde phase, pour une modeste 9e place finale). Aux Jeux olympiques de Paris 2024, les coéquipiers de Rudy Fernández (qui y faisait ses adieux) n’ont pas non plus atteint leurs objectifs, échouant dès la phase de groupe : ils ont été éliminés au bout d’un thriller face au Canada (85-88) qui les a privés de quart de finale. Ces revers ont mis en lumière les difficultés d’une Espagne en transition, parfois en manque de puissance offensive face aux grandes nations.

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les 15 présélectionnés espagnols crédit : https://x.com/ACBCOM

Néanmoins, tout n’est pas négatif dans la dynamique espagnole. Il faut rappeler qu’un mois avant les JO, l’Espagne avait brillamment remporté le Tournoi de Qualification Olympique (TQO) à Valence, décrochant son billet pour Paris. Cette victoire en terrain hostile (notamment face à la France en finale du TQO) a prouvé que la “Grinta” espagnole était intacte et a redonné confiance au groupe. Le jeune Santi Aldama y a explosé au plus haut niveau, étant sacré MVP du tournoi qualificatif un signe prometteur pour l’avenir proche.

Ce groupe C est abordable pour l’Espagne, mais pas dépourvu de dangers. Grèce et Italie représentent des concurrents directs pour la première place, synonyme de tirage plus clément en phase finale. Les Espagnols se souviennent qu’en 2021 aux JO, une défaite en poule les avait condamnés à un quart explosif contre Team USA.

Ils auront donc à cœur de tenir leur rang d’entrée, afin d’éviter un scénario similaire. Chaque match devra être joué avec rigueur, car dans un EuroBasket le moindre relâchement peut coûter cher.

l’Espagne devra lutter pour maintenir son règne. Le défi est de taille, mais c’est souvent dans l’adversité que La Familia donne le meilleur d’elle-même. Les fans espagnols espèrent que la magie opèrera encore, pour écrire une nouvelle page dorée de leur histoire en Europe. Rendez-vous à Limassol pour voir si la couronne ibérique brillera toujours aussi fort ! 

Entre expérience et ambition, la Géorgie confirme sa 6ᵉ participation consécutive à l’EuroBasket, après avoir co-organisé l’édition 2022. Le bilan était mitigé en 2022 avec seulement une victoire durant la phase de poules, mais après deux qualifications historiques (2011, 2015) au-delà du premier tour, l’équipe n’est pas à sous-estimer.

Le duo d’impact est connu : Toko Shengelia et Giorgi Shermadini, des vétérans susceptibles de porter l’équipe à un bon niveau. L’objectif probable est de se hisser dans le top 4 du groupe et rejoindre les huitièmes de finale, misant sur une formule de jeu solide et une défense disciplinée.Toko Shengelia (Géorgie) : "Je veux avoir un impact positif sur mon pays,  sur la société et sur les jeunes"

crédit : basketeurope.com

Emmenée par le meilleur joueur de son histoire – Giannis Antetokounmpo – la Grèce joue gros cet été et se doit de faire mieux qu’à Paris en 2024. Lourdement défaite par l’Allemagne en quarts de finale (63-76), la « Favorite Officielle » de son surnom a une nouvelle fois déçu sur le plan international. En quête d’un podium depuis 2009 et d’un titre depuis 2005, l’Eurobasket 2025 est peut-être la plus belle opportunité qui se présente aux Grecs pour monter sur la boîte.

Giannis Antetokounmpo est évidemment la pièce maîtresse de cette équipe. Capable de porter à lui seul tout un pays, la réussite des Grecs passera obligatoirement par un grand Giannis. Meilleur marqueur lors des Jeux Olympiques avec 25,6 points de moyenne par match, il faudra faire au moins aussi bien pour espérer aller au bout. Le troisième au classement MVP de la dernière saison arrivera à Limassol (Chypre) dans une situation quelque peu particulière. Toujours dans le flou quant à son avenir aux Bucks, Giannis a été privé de matchs de préparation avec sa sélection, la faute à … une assurance impayée par les Bucks désireux de savoir si le Greek Freak sera toujours du côté de Milwaukee la saison prochaine.

Giannis, le facteur X de cet Euro Crédit : BasketNews.com.

Le légendaire Nick Calathes n’ayant pas été retenu, Kostas Sloukas sera à surveiller de près lors de cet Euro. Le meneur du Panathinaikos aura fort à faire pour mettre Giannis dans les meilleurs dispositions. Préservé lors de la préparation, il n’a participé qu’à la défaite contre la Serbie (défaite 66-76) où il a marqué 11 points et délivré 1 passe décisive en 26 minutes. Si le poste de meneur est très exigeant, il l’est encore plus lorsque l’on doit remplacer le meilleur passeur de l’histoire de l’Euroleague et que l’on est coaché par Vassilis Spanoulis.

En parlant de Vassilis Spanoulis, son coaching sera aussi à suivre de près. Finaliste de Betclic Élite, de Leaders Cup et surtout de l’Euroleague, Spanoulis a montré qu’il était capable de grandes choses sur un banc, mais pas encore de gagner. Réussira-t-il à mettre dans les meilleures dispositions l’un des tout meilleurs joueurs – Giannis Antetokounmpo – de la planète ? La réponse à cette question décidera certainement du vainqueur de cet Eurobasket 2025.

Absente des JO de Paris 2024, la Squadra a le profil parfait pour faire douter les plus grosses écuries de cet Eurobasket. Vainqueurs en 1983 et 1999, les Italiens n’ont plus connu de podium international depuis 2004, lors des Jeux Olympiques d’Athènes. Deux huitièmes places sur les deux dernières grandes compétitions (l’Eurobasket 2022 et la Coupe du Monde 2023), les hommes du fantasque Gianmarco Pozzecco espèrent faire mieux. Ils ne pourront pas compter sur Paolo Banchero qui a préféré Team USA et Donte DiVincenzo qui souhaite jouer pour la Squadra, mais doit se remettre d’une blessure. Pozzecco peut tout de même compter sur un effectif de qualité.

Tout d’abord, Simone Fontecchio sera l’un des atouts offensifs majeurs de l’Italie. Il est de ces joueurs qui se transforment lorsqu’ils jouent en FIBA pour leur pays. Quasiment 20 points de moyenne aux JO de Tokyo en 2021, il a explosé lors du dernier Euro : 19,4 points de moyenne, à 45% à 3 points. Ces performances lui ont permis de passer un cap dans sa carrière, il a en effet rejoint la NBA où il s’est fait une place d’abord dans l’Utah puis à Détroit. Il vient tout juste de rejoindre le Heat, où il pourra prétendre à une place dans la rotation. Mais avant cela, il y a l’Euro où il jouera un rôle clé dans l’animation offensive des Bleu et Blanc.

Fontecchio, un atout majeur pour l’Italie Crédit : Giannis Askounis

Les Italiens pourront aussi compter sur des joueurs d’expérience avec Danilo Gallinari (37 ans) et Nicolo Melli (34 ans). Le premier vient de remporter son premier titre en carrière, avec les  Vaqueros de Bayamon à Porto Rico et a récemment annoncé à la Gazetta Dello Sport sa retraite internationale après l’Euro. L’ancien joueur des Nuggets a annoncé vouloir finir en beauté avec une médaille : « Il me manque une médaille avec l’équipe nationale, et ensuite je pourrai être heureux ». Le second est aussi tout fraîchement titré et est passé par la NBA, Nicolo Melli, vainqueur de l’Euroleague avec le Fenerbahce, aura de grosses minutes au poste 4 et un rôle important des deux côtés du terrain.

Donte DiVincenzo étant indisponible, c’est Darius Thompson qui occupera la place de joueur naturalisé de l’effectif. Le nouveau joueur de Valence aura pour tâche de remplacer au mieux l’arrière des Minnesota Timberwolves. L’année dernière il tournait à 9,5 points et 4,5 passes de moyenne en Euroleague avec l’Anadolu Efes.

Cette Italie n’est pas la plus séduisante mais elle possède beaucoup de joueurs de talent prêts à tout pour faire briller leur pays. Une chose est sûre, toutes les équipes qui se trouveront sur le chemin de Gianmarco Pozzecco et de ses hommes devront se méfier.

Prédictions

La première place de ce groupe semble destinée aux Grecs qui se doivent d’assumer leur statut de prétendant sérieux au titre dès les phases de poules. L’Espagne qui vient défendre son titre n’a pas engrangé beaucoup de confiance en préparation et semble loin de son niveau affiché en 2022. La Roja sera à la lutte avec l’Italie et la Bosnie-Herzégovine pour se placer au mieux derrière la Grèce avant la phase à élimination directe.

La Géorgie reste à surveiller et n’est pas à enterrer. Toko Shenglia et ses coéquipiers sont capables de créer la surprise et d’accrocher une quatrième place significative d’une qualification pour la phase finale à Riga. Malheureusement pour Chypre, les 5 sélections qu’elle reçoit semble bien mieux armées pour lutter pour une qualification. Cette première participation restera quand même une grande fête pour le basket chypriote.

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