Durant toute la préparation de l’Équipe de France avant les Jeux Olympiques, Vincent Collet a insisté sur l’aspect défensif. Un esprit qui semble être adopté par l’ensemble de l’effectif. Mais cette dernière est-elle vraiment aussi performante que souhaitée ?
Mettre les barbelés
Depuis quelques années, le jeu de l’Équipe de France repose énormément sur la défense. Elle a été la clé des titres depuis le début du mandat de plus de 10 ans de Vincent Collet. De Tony Parker à Victor Wembanyama, l’aspect défensif est une exigence du staff, et a permis de gagner des médailles lors de toutes les grandes compétitions. Le meilleur symbole en est ce contre de Nicolas Batum sur le slovène Klemen Prepelic lors des précédents Jeux Olympiques de Tokyo, envoyant la France en finale.
En 2024, pour les JO en France, l’esprit reste le même : défendre à tout prix. En interview, Vincent Collet nous disait :
« [Face aux grosses équipes], il ne suffit pas de bien défendre : il faut très bien défendre. »
Un effectif construit pour défendre
Ces propos ne se reposent pas sur rien. L’effectif façonné par le staff français est particulièrement basé sur la défense. Sur les 12 joueurs retenus par Vincent Collet, au moins 6 à 8 sont catégorisés comme bons défenseurs. Le duo au poste 1 Andrew Albicy – Frank Ntilikina, l’ailier Bilal Coulibaly, ou encore les Twin Towers Victor Wembanyama – Rudy Gobert, sont des exemples de l’esprit défensif que veut insuffler le staff à son effectif pour les Jeux Olympiques.
Rudy Gobert, nommé 4 fois Défenseur de l’Année en NBA, nous confie :
« Mes forces défensives en NBA restent mes forces ici. Les règles sont même plus valorisantes ici pour moi, le fait qu’il n’y ait pas de 3 secondes défensives, qu’il n’y ait pas de goaltending, c’est un avantage. C’est vraiment important qu’en tant qu’équipe que notre identité défensive doit être construite autour de nos forces principales : c’est ce qui nous a permis de gagner les médailles qu’on a gagné auparavant, et j’espère que l’on va continuer. »
Des joueurs qui ne sont également pas identifiés comme défenseurs connaissent les efforts à faire dans ce domaine. Interrogé sur l’importance de fermer la raquette, le pivot du Bayern Munich Matthias Lessort, peu réputé pour sa défense, nous répond :
« Peu importe l’équipe que l’on joue, le but est de ne pas donner de paniers faciles. Contre la Serbie, on a donné trop de paniers facile dans la raquette : des layups, des rebonds offensifs… Peu importe l’équipe que l’on va affronter, fermer la raquette est une clé »
Des progrès à faire
Mais la défense française reste à améliorer. Lors de la préparation de ces Jeux, terminée avec un bilan de 1 victoire pour 5 défaites, la défense a régulièrement failli.
Contre la Serbie, Nikola Jokic s’est baladé dans une raquette pourtant censé être infranchissable. Face au Canada, les attaques répétées des extérieurs, comme Shai Gilgeous-Alexander ou Andrew Nembhard, ont annihilé tout plan défensif. Enfin, face à l’Australie, une dernière possession mal gérée a offert un panier facile de Dyson Daniels et entraîné une courte défaite.
Mais surtout, la défense française reste plus faible dans l’impression dégagée de celle d’autres équipes, comme les canadiens qui ont impressionné. L’équipe de Jordi Fernandez possède deux gros défenseurs en Luguentz Dort et Dillon Brooks, mais c’est l’ensemble du travail de l’équipe qui est à saluer. De son côté, l’Equipe de France est très loin d’avoir mis les barbelés, et c’est inquiétant.
Ces difficultés défensives ont été bien identifiées par le staff. Après le match face à la Serbie, Vincent Collet nous avouait :
« Il y a des choses qu’on doit grandement améliorer. On a beaucoup moins bien défendu [face à la Serbie] que dans les matchs précédents. On s’est éloigné de notre identité. »
Mais à quelques heures des Jeux, l’Équipe de France a encore du travail. Le premier match face au Brésil le 27 juillet arrive vite. Il ne reste que peu de temps afin de faire de cette équipe un cauchemar pour toute équipe.
L’Équipe de France doit encore travailler. Elle possède toutes les armes pour y arriver, mais l’alchimie peine à se développer sur le plan défensif. La trouver est urgent, car le succès à la maison en dépend.
[…] Tout n’était pas parfait cela dit, la France s’est relâchée en fin de match et a failli laisser le Brésil revenir dans la rencontre. Des pertes de balle évitables et de la stagnation en attaque ont coûté aux Bleus de bonnes occasions, mais Vincent Collet a de quoi être rassuré après cette préparation compliquée. […]