Poussé à la sortie par les Grizzlies après des playoffs plus que compliqué, Dillon Brooks fait désormais les beaux jours de Houston. Et tout ça, toujours avec folie, mais aussi un début de raison…
Lors de la free agency, le canadien a posé ses valises dans le Texas, assorti d’un contrat dégressif de 86 millions sur quatre ans. Sortant de playoffs plus que compliqués avec Memphis, les doutes sont, au départ, nombreux. Réputé comme un joueur entêté au possible, au moins fou voire même égoïste, cela ne semble pas correspondre pour entourer une équipe de jeunes. Mais pourtant, Udoka et son staff ont réussi à en tirer du positif.
À Houston, Brooks n’a pas changé de statut, mais de rôle. Jamais autant utilisé avec 31.4 minutes par match, il s’est pourtant mis en retrait offensivement. C’est notamment ce qui agaçait les fans de Memphis, sa fâcheuse tendance à croquer. En terre texane, c’est bien différent. « Dillon the Villain » n’a pas pris aussi peu de tirs – 11 – depuis sa saison sophomore. Il n’a jamais aussi peu impliqué dans la conclusion des actions de son équipe depuis son année rookie, avec un usage rate de 18.5%.
Le natif de l’Otario n’est pas pour autant moins utilisé, il l’est juste mieux. Une sélection de shoots nettement améliorée, bénéficiant au collectif. Entre Fred VanVleet, Jalen Green, Alperen Sengun et Jabari Smith, Dillon Brooks doit clairement être le joueur le moins utilisé. C’est plutôt le cas, même s’il prend 0,3 tir de plus que le numéro 3 de la Draft 2022. Mais surtout, ce sont des tirs bien plus cohérents qu’à Memphis.
Cette saison, les midrange ne correspondent qu’à 5% de ses points, soit, en proportion, trois fois moins qu’en 2020-2021. 6% de ses tirs sont des longs two – les pires tirs en terme de rendement -, alors que ces tirs représentaient jusqu’à 17% de ses tirs les saisons précédentes. Dillon Brooks ne cherche plus, ou moins, à créer ses tirs, profitant de la création des joueurs autour de lui. Trois quarts de ses paniers viennent d’une passe décisive, ça correspond bien mieux au profil du joueur !
Ce changement d’approche en attaque lui permet d’attendre une réelle efficacité. Il n’a jamais été aussi adroit à 3 points avec 38.8%, à près de 5 tentatives par match. Avec un effective field goal de 54.8% et un true shooting de 58.1%, là encore il n’avait jamais atteint de tels chiffres en carrière. Il tire moins qu’avant, dans de meilleurs spots, et logiquement ça devient valable pour son équipe. On a parfois tendance à l’oublier, mais c’est intrinsèquement On est encore loin du nouveau Jokic, mais y’a quand même de sacrés progrès. Chapeau Dillon Brooks !
En défense, pas de nouveautés. Dillon Brooks est toujours le fou du bus, omnubilé par son adversaire du soir. C’est amusant à voir, mais toujours autant utile. Vu qu’en défense, les images sont bien plus parlantes que des mots, exemple en novembre dernier où il avait tenu LeBron sous les 20 points :
Malgré que les Rockets ne soient pas devenus contender avec l’arrivée du canadien, le projet se concrétise. Un joueur essentiel dans un effectif qui veut se consolider et commencer à gagner. Défenseur élite, shooter qui commence à devenir plus qu’honnête, c’est ce que recherchent tous les front offices. Le joueur de 28 ans coûtera à peine plus d’un dixième du cap space dans la dernière année de son contrat. Aux Rockets ou ailleurs, Dillon Brooks devrait encore faire partie d’équipes compétitives pour les prochaines années…
[…] feuille de statistiques ne rend pas justice à Dillon Brooks. Sa sélection de tirs peut parfois être discutable. Sa nature expressive ne convient certainement […]