Installés en tête de la Betclic Elite, les Choletais résistent aux 3 équipes d’Euroleague. Cette performance va-t-elle durer jusqu’au bout de la saison ?
À l’aube de cette nouvelle année, personne ne voyait Cholet Basket afficher un aussi bon niveau de jeu. Il faut rappeler que dès février 2024, les journaux locaux annoncent que Laurent Vila (le coach) et le club n’ont pas trouvé d’accord.
Coach à CB depuis 2021, la nouvelle est à l’époque vue comme une perte pour les supporters du club. En effet, le natif de Céret a beaucoup apporté à cette équipe choletaise et a même été récompensé du prix de coach de l’année en 2023.
Les recherches ne s’éternisent pas. C’est l’assistant coach Fabrice Lefrançois qui prendra la suite de Vila. Mais avant cette promotion, il n’a pas que très peu d’expérience à ce poste. Lefrançois a entraîné en Pro B le club d’ALM Evreux et avant cela encore, était passé chez les féminines à Reims.
Les doutes sont très vite levés. Dès le début de saison, on sent que le coach et son staff s’entendent bien, mais savent surtout se faire respecter par les joueurs. Avec des rotations dignes de celles effectuées par Tuomas Iisalo avec le Paris Basketball l’année dernière, il faut dire que les joueurs ne doivent pas être susceptibles.
Coup de chaud ou pas, les joueurs sont très vite remplacés. Au bout de 3-4 minutes de jeu seulement, il n’est pas étranger de voir toute la second unit déjà en place. Le joueur qui a joué le plus est Cleveland Melvin III avec seulement 24 minutes de moyenne par match. Lefrançois en impose donc auprès de ses joueurs mais n’a pas peur de pousser des soufflantes aux arbitres également. Cela lui a valu plusieurs techniques depuis le début de saison.
Un effectif équilibré
Les joueurs qui composent le banc de Cholet permettent une alternance et une polyvalence au coaching staff. Souvent emmenés par l’arrière Stefan Smith, les 6 joueurs (depuis que Soren Bracq, 17 ans, fait le 11e joueur) qui ne débutent pas le match ont souvent été une arme fatale contre les équipes avec moins de profondeur.
« On a une équipe tellement talentueuse, presque tout le monde dans l’équipe peut scorer minimum 10 points à tous les matchs. Je pense que ça montre la polyvalence de notre effectif », nous a-t-il confié.

Le banc est polyvalent, score et pourtant, il est entre les mains de jeunes joueurs : Nathan De Sousa, 21 ans, Soren Bracq, 17 ans, Mohamed Diawara, 19 ans. Mais cette jeunesse a toujours fait la force de l’équipe des Mauges.
Le centre de formation choletais est aussi une des caractéristiques de la réussite de cette équipe au fur et à mesure des années. Mickaël Gelabale, Rodrigue Beaubois, Nando De Colo, Kevin Séraphin, Rudy Gobert, Killian Hayes, Tidjane Salaün, tous ont un point commun : être passés par l’Académie Gautier avant de s’envoler de l’autre côté de l’Atlantique.
Un pilier bien solide : Bastien Vautier
Désormais double All Star, Bastien Vautier ne sort pas du centre de formation mais commence à se faire un nom, même à Cholet. S’il a réussi l’an passé à emmener Le Portel en playoffs, cette année, il maintient Cholet Basket au 1er rang de la Betclic Elite.
En attaque, le géant chauve en impose énormément et a une palette offensive de très haut niveau. Un bon mouvement au poste, un hook dont lui seul a la recette et des mains très intéressantes (5e meilleur pourcentage au tir – 65,4%). Le pivot amène aussi de la taille. L’ancien de pro B a rapidement gravi les échelons et se retrouve leader offensif d’une équipe qui se bat pour la première place du championnat.
Bastien Vautier a de loin la meilleure évaluation de son équipe avec 15,4 par match. Ses statistiques sont en baisse mais sa production ne l’est pas. Il joue beaucoup moins que l’an passé, a un pourcentage au tir encore très correct (même si en baisse de 5%) et rend surtout meilleur le collectif. On y revient au même point, Cholet se débrouille bien car il a une équipe bien rodée, bien coachée et sans superstar à qui on donne tous les ballons et on regarde.
9 joueurs sur 11 franchissent la barre des 6 points de moyenne par match. Seuls les deux jeunes choletais Nathan De Sousa et Soren Bracq s’en approchent mais n’y sont pas encore. Mais le premier a été en début de saison meilleur passeur de Betclic Elite et son acolyte Bracq en délivre de plus en plus. 7 au compteur lors de l’écrasante victoire de Cholet Basket contre Strasbourg (pour le retour de Vila et Artis à la Meilleraie).
De l’expérience malgré tout
Mais si les deux jeunes meneurs se développent aussi vite, c’est parce qu’à leur côté se trouve T.J Campbell, doublement titré au Skills Challenge en 2022 et 2023. L’Américain est un meneur expérimenté de 37 ans qui connaît bien le championnat. En 2014-2015, il avait remporté avec Nanterre le titre de l’Euro Challenge.
Il est aussi un joueur très clutch et l’a déjà montré à plusieurs reprises cette saison. Lors du dernier match de Coupe d’Europe, c’est lui qui permet à Cholet Basket de proner la première place du groupe grâce à un shoot à trois points à 6 secondes de la fin du match. Le shoot extérieur est d’ailleurs une arme fatale pour lui. Presque 48% de réussite sur 3 tirs tentés.
Un autre vétéran sniper de cette équipe, c’est Cleveland Melvin III. À 33 ans, l’ailier fort a connu pas mal de pays européens au cours de sa carrière. Depuis ses débuts en pro en 2013, il n’a connu qu’une seule saison à moins de 10 points de moyenne. Melvin est un shooteur efficace, bon rebondeur également.
Quels objectifs pour la fin de saison ?
La fin de saison choletaise va être bien chargée. Encore en course sur 4 tableaux différents, les hommes de Fabrice Lefrançois vont avoir fort à faire. Ils sont premiers (égalité) de Betclic Elite, en quarts de finale de Fiba Europe Cup, en 8e de finale de Coupe de France mais aussi en Leaders Cup avec le statut de tête de série numéro une.
Si les playoffs se profilent déjà, il ne faut pas trop s’avancer car CB devra assurer et enchaîner les matchs. La fatigue se fera sûrement ressentir et il ne faudrait pas que cela se traduise par des blessures.

Même si Cholet possède 11 hommes sur qui il peut compter, le club a déjà fait face à certains problèmes comme la blessure de Aaron Wheeler en début de saison ou celles de Jamuni McNeace et Nathan De Sousa.
Les rouge et blanc peuvent bien figurer sur tous ces tableaux et y croient. Avec son panache, son public à la Meilleraie et son effectif jeune et équilibré, le club de Cholet Basket aura des arguments à faire valoir. Est-ce possible de vaincre les équipes d’Euroleague avec qui il lutte depuis des semaines ?