Pas qualifiée pour un final four depuis 2016, l’équipe basque cherche à retrouver ses glorieuses années. Malgré quatre qualifications consécutives en playoffs d’Euroligue entre 2005 et 2008, jamais Vitoria n’a réussi à accéder au graal. Cette année encore, Baskonia ne semble pas en mesure de remporter le titre final, notamment à cause des mercatos XXL des deux clubs grecs, l’Olympiakos et le Pana. Malgré tout, l’équipe espagnole peut nourrir des espoirs cette saison.
Retour sur la saison 2024 : Encourageant, mais finalement décevant…
Après un début de saison en dent de scie (1 victoire sur les 5 premiers matchs), Baskonia parvient à remonter au classement grâce à son big three. Markus Howard finit meilleur scoreur de la saison avec 19,5 points de moyenne à 40% de loin, nous gratifiant de performances surnaturelles (35 points contre le Real Madrid, 34 contre Bologne, 33 contre Monaco) malgré une certaine irrégularité. En sortie de banc, Chima Moneke a quant à lui imposé sa puissance physique à l’intérieur, réalisant par exemple un match à 19 points et 13 rebonds contre l’ASVEL. Enfin, Codi Miller McIntyre a réalisé quelques performances surnaturelles, dont ce triple-double légendaire contre le club rhodanien (11 points, 11 rebonds, 20 assists).
Pourtant, avec 18 victoires en 34 matchs, Baskonia n’a pas réussi à faire mieux qu’une huitième place synonyme de play-in. Opposé au Maccabi Tel-Aviv, les Espagnoles subissent la domination de l’équipe israélienne, portée par Lorenzo Brown (29 points à 7/8 de loin) et Wade Baldwin (26 points), s’inclinant lourdement 113 à 85. Au-delà du résultat final, l’équipe espagnole perd Moneke suite à sa blessure à la cheville. Opposé à la surprenante équipe de Bologne pour le dernier match qualificatif de ce play-in, c’est Howard qui va prendre ses responsabilités. Malgré une adresse douteuse (9 sur 26 au tir), il inscrit 28 points et permet à son équipe de s’imposer 89 à 77.
Sauf qu’en playoffs, Baskonia se retrouve opposé à l’ogre madrilène, qui a fini premier de la régulière avec 27 victoires en 34 matchs. Les deux premières rencontres dans la capitale espagnole se soldent par deux défaites cinglantes. Mais dès son retour à domicile, Baskonia se remet à y croire. Mais c’est sans compter sur le talent et l’expérience de l’effectif madrilène, qui permet au Real Madrid de s’imposer en fin de rencontre. Sweep 3-0, la marche était trop haute et le Real trop fort pour que Vitoria puisse espérer autre chose qu’une sèche défaite en 3 matchs.
Sans Moneke, mais avec le reste de l’équipe présent, Baskonia n’a pas su exister et sort de la compétition en étant la seule équipe à s’être fait sweepée. Également privés de playoffs en Liga ACB, les Basques se tournent donc vers l’intersaison.
Des départs marquants
Tout d’abord, un des points les plus attendus de cette période de transfert, la prolongation de Markus Howard. Et seulement 15 jours après l’élimination en Euroleague, la nouvelle tombe: l’arrière shooteur prolonge jusqu’en 2028 sur les terres basques. Courtisé notamment par la Roca Team, Baskonia s’assure une grosse adresse extérieure et une quinzaine de points par match (minimum).
Ensuite, le cas de Cody Miller-McIntyre. Sortant d’une saison rookie plus qu’intéréssante, il lui restait seulement un an de contrat avec l’équipe de Vitoria. Et début juillet, après un mois de rumeurs, CMM s’engage finalement avec l’Étoile Rouge, récent vainqueur de l’ABA League. Coup dur pour Baskonia, qui perd un joueur clé de la saison précédente.
Coté Chima Moneke, de nombreux bruits de couloir alimentaient les rumeurs. Courtisé par le Pana, le Partizan, ou encore l’Etoile Rouge, les rumeurs les plus insistantes l’envoyait du coté du Partizan Belgrade. Des accords avaient même été soi-disant trouvés entre le joueur et le club, enclin à payer son buyout, obstacle majeur dans la réalisation du deal. Cette clause à 1.5M € était l’élément principal de la faisabilité du transfert qui, au final, ne s’est jamais réalisé.
Démentie par le joueur lui-même, la rumeur en restera à ce stade. Seulement, de nombreux éléments ont laissé penser que Moneke serait déçu que l’affaire n’ait pas eu lieu, et son expression lors de la photo traditionnelle du média day n’a fait qu’alimenter cette idée. Mais à l’heure où j’écris ceci, Chimdog est toujours un joueur de l’équipe basque, pour le plus grand bonheur des fans du club.
Matt Costello s’en va à Valence, le nouveau pensionnaire d’Eurocup. Chris Chiozza et Jordan Theodore ne sont pas conservés, tandis que Dusko Ivanovic est remercié par le club espagnol pour la quatrième (!!!) fois.
Рекордер Евролиге по броју асистенција на једној утакмици и најбољи асистент лиге у сезони 2023/24 нови је кошаркаш Црвене звезде Меридианбет!
Welcome to Crvena zvezda, @CMMPatience! 🔴⚪️#kkcz #WeAreTheTeam pic.twitter.com/GAtElXqpGw
— KK Crvena zvezda Meridianbet (@kkcrvenazvezda) July 3, 2024
Nouveaux visages pour une nouvelle dimension ?
Mais Baskonia ne compte pas faire moins bien que l’année dernière. Et pour cela, il fallait recruter. En premier lieu, Timothé Luwawu Cabarrot. L’ailier français s’engage à Vitoria seulement un après être revenu en Europe et une expérience plus que mitigé à l’ASVEL. Point faible de Vitoria l’année précédente, les ailes seront renforcées par les recrues, et notamment avec TLC.
Pour compenser le départ de CMM, Ognjen Jarmaz est le candidat choisi par les Basques. Venant du Partizan, le Serbe de 29 ans sort d’une saison à 3 points de moyenne en Euroleague. Assez moyen sur le papier, cette signature tardive semblait plutôt être une manière de compléter l’effectif. Étincelant en Eurocup l’année dernière, Kamar Baldwin va découvrir l’Euroleague. En provenance de Trento, en Italie, l’arrière americain sera un joueur à suivre, en lui souhaitant une adaptation à la Cody Miller-McIntyre.
Sur les lignes arrières, Baskonia a également ajouté un ancien NBAer avec Trent Forrest en provenance des Hawks. Joueur d’équipe, l’Américain qui va découvrir l’Europe cette année pourrait être une des bonnes surprises de la saison. Ajouter à cela un Donta Hall en recherche de temps de jeu et vous obtiendrez un des effectifs les plus kiffants de cette saison. Préparez les appareils photos, il va y avoir du trafic aérien à Baskonia.
Mais pour gérer tout cela, il fallait quelqu’un avec des principes, avec de la poigne. Et pour cela, quoi de mieux que Pablo Laso. L’ancien coach du Real Madrid et du Bayern Munich, double vainqueur de l’Euroleague et coach de l’année en 2018 avec la Maison Blanche, revient à la maison. Originaire de Vitoria, le coach espagnol débarque à la tête de l’équipe après avoir joué pour le club de 1984 à 1995.
Victime d’une crise cardiaque en plein match de playoffs ACB il y a 2 ans, son contrat est résilié par le Real Madrid. Le Bayern Munich va saisir l’opportunité, mais dans un marasme collectif et avec un effectif trop limité pour espérer quelque chose en Euroleague, le tacticien Basque va rester seulement un an.
Pour finalement revenir à la maison, et s’atteler à un nouveau défi, celui de faire revenir Baskonia au sommet du basket européen.
Nouvel effectif pour de nouveaux objectifs ?
Pour débuter sa saison, 7 matchs de préparation étaient au programme pour Vitoria, dont 5 contre des équipes espagnoles. Monaco était également au programme, ainsi que l’équipe italienne de Trieste, le Pallacanestro Trieste.
Et nous avons vu une équipe avec différents visages : une belle victoire contre Monaco, ou encore une large victoire face à Trieste. Mais également une claque reçue par Malaga, 102 à 69. Aie. Défait également par Tenerife et Zaragoza, Baskonia n’a pas rassuré tous les observateurs. Mais la préparation reste la préparation, et dans une dizaine de jours, nous aurons enfin des premiers éléments de réponses sur cette équipe remaniée.
Pas qualifiée en playoffs d’ACB League la saison dernière, l’équipe basque doit rassurer en commençant bien sa saison, tant en Europe qu’en Espagne. Avec des gros questionnements sur la mène et la compensation du départ de Miller-McIntyre, les critiques vont fuser lors des premières mauvaises performances de l’équipe. À eux de nous montrer de quoi cette équipe est capable. Et Pablo Laso devra également trouver des solutions afin d’optimiser le potentiel de cet effectif.
Sortant d’une saison mitigée mais encourageante, Baskonia va chercher à faire mieux que l’année précédente. En recrutant des joueurs jeunes, inexpérimentés pour certains, le club Basque compte sur son nouveau coach, Pablo Laso, un natif de la région, pour emmener cette équipe le plus loin possible. Et même si, sur le papier, l’équipe n’a pas l’effectif le plus garni, rien ne leur (nous) interdit de rêver…