Alors que les légendes actuelles se font vieilles, la question du futur visage de la ligue revient très souvent : Wembanyama ? Dončić ? Et si finalement Anthony Edwards ne serait pas un bon prétendant ?
Il le dit sans détour : Anthony Edwards ne veut pas devenir le nouveau visage de la NBA. Avoir ce statut implique forcément beaucoup de choses et ANT le sait très bien. Il affirme ne pas vouloir s’occuper des obligations, de la surveillance, des critiques incessantes qui accompagnent un tel rôle. « Je veux juste jouer au basket, rentrer chez moi pour jouer aux jeux vidéo et passer du temps avec ma famille et mes amis », explique-t’il.
Quand les journalistes lui demandait s’il pensait être un grand candidat pour être le futur visage de la ligue, il replica sans être touché “Nan pas vraiment, c’est pour ça qu’il ont eu Wemby”
Pourtant, dans le monde du sport, certaines destinées ne s’évitent pas. Un tel statut ne se revendique pas, il se décerne. Le public ne choisit pas seulement les plus talentueux : il est attiré par les personnalités fortes. Par l’impitoyable caractère de Michael Jordan assoiffé de victoire, la « Mamba Mentality » de Kobe Bryant ou encore le génie unique de LeBron James, Stephen Curry et Kevin Durant.
Quoi qu’en dise Edwards, les projecteurs sont braqués sur lui naturellement. Impossible d’échapper à son charisme brut et à son style de jeu spectaculaire : un savant mélange de tirs longue distance et de dunks fracassants, les deux ingrédients les plus électrisants pour les fans actuels de basket. Son Trashtalk, sa hargne, le public ne peut qu’être fasciné devant un tel joueur.
Un duel de générations
Le dernier exemple en date ? Un dimanche soir devenu presque mythique. Face aux Lakers de LeBron James et Luka Dončić, Edwards n’a pas esquivé la confrontation, bien au contraire. Affronter une légende comme le King et l’un des meilleurs joueurs actuels comme Luka Magic en Playoffs devrait faire peur mais pas pour Ant-Man.
Anthony Edwards a su élever son niveau jusqu’à jouer l’un de ses meilleurs matchs lors du match 4 où il finit à 43 points – 9 rebonds – 5 passes. Ses célébrations devenues virales, son duel de regard face à Dončić, son combat physique avec LeBron, Anthony Edwards avait prévenu. Il veut montrer que ces Wolves sont des vrais chasseurs. “ Tu (LeBron James) ne vas pas passer la nuit à nous marcher dessus.”
Le résultat est sans appel : 4-1 pour Minnesota face à l’un des prétendants pour être le futur visage de la ligue. Les Wolves viennent donc de franchir le premier tour pour la deuxième année consécutive, une première dans l’histoire de la franchise.
Le goût de la lutte
Rien de ce que réalise Anthony Edwards n’est anodin. Sa trajectoire est faite d’obstacles surmontés, de défis relevés. Dès l’adolescence, il a su se construire dans l’adversité, perdant sa mère et sa grand-mère à 14 ans, s’accrochant à sa fratrie et à sa passion du basket pour avancer.
Sur le terrain, il incarne ce mélange unique de talent brut et d’esprit de compétition. Donte DiVincenzo le résume bien : « Tout au long de la saison, que ce soit dans les hauts et les bas, avec différents joueurs dans l’équipe et en essayant de mettre tout le monde à l’aise, ce gars sait comment gagner. »
Les fans s’accrochent à son énergie et sa capacité à élever son niveau quand la pression est maximale. Ce qui peut lui faire défaut, reste sa maturité. Ant reste très jeune , seulement 23 ans et parfois immature. Depuis 2023, Anthony Edwards est père de plusieurs enfants qui lui impliquent forcément plus de responsabilités, la maturité pourrait commencer à venir. Tout juste la fin du match 4 des playoffs, Ant sort d’un 4e quart temps XXL et d’un match à 43 points. Cependant la première chose qu’il exprime en interview sur le terrain, c’est de féliciter ses coéquipiers “Naz Reid, Jaden McDaniels, Donte DiVincenzo, ces gars-là ont été formidables dans le moment décisif.”
Le palmarès se construit
Les trophées ne sont toujours pas là mais Edwards augmente son carnet de victimes. L’année dernière, il éteint les critiques en éliminant Kevin Durant et Devin Booker lors du premier tour, avant de faire tomber Nikola Jokić et ses Nuggets lors d’un game 7, pourtant champions en titre.
Cette année en éliminant des Lakers, pourtant ambitieux, qui plus est, une équipe symbole de la puissance marketing de la NBA, c’est 2 nouveaux joueurs hors pair qui s’écroulent face à lui. Il ajoute un nouveau chapitre à sa légende naissante. Un récit qu’il enrichit match après match, sourire aux lèvres mais regard de tueur. Au prochain tour il pourrait même éliminer les Warriors de Curry, Butler et Green, de quoi bien allonger son carnet.
Alors, il est peut-être temps de changer de perspective. Il ne s’agit plus de se demander pourquoi Anthony Edwards refuse d’être le futur visage de la ligue. Il faut désormais se demander comment il pourrait ne pas l’être.Le jeune loup fait de très gros progrès à seulement 23 ans. Cependant pour être véritablement le visage de la ligue, il faudra d’autres exploits et des trophées. Surtout que le Slovène (Luka Dončić) et le Français (Victor Wembanyama) ont probablement quelques coups d’avance pour les fans.