Choisie en cinquième position de la Draft 2023, après cinq ans en NCAA, Lou Lopez Sénéchal était destinée à faire carrière en WNBA. Après une blessure qui l’a forcée à manquer sa saison rookie, la Franco-Mexicaine est retournée en Europe, où elle a retrouvé des couleurs avec le club du CB Jairis Alcantarilla, en Espagne. Retour sur le parcours atypique de la native de Guadalajara (Mexique).
« On voit sur votre page Wikipédia que vous avez démarré par le football, comment êtes-vous tombée dans le basket ?
C’est drôle, je n’avais jamais remarqué ça sur ma page Wikipédia [rires]. Mais oui, j’ai toujours aimé jouer au foot, c’est à ça que je jouais avec mes amis et à l’école avant de démarrer le basket à mes huit ans. C’est un sport que j’ai toujours kiffé. Après, quand le moment est arrivé de prendre une décision plus sérieuse, j’ai choisi le basket. C’est un sport que je ne connaissais pas trop, donc je me suis dit, ‘pourquoi pas me lancer dans ça ?’ Mais voilà, le foot c’est toujours quelque chose que j’ai bien aimé faire en dehors d’un club, alors que dans le basket, c’est devenu de plus en plus sérieux.
Pour votre formation, vous n’aviez pas la NCAA en ligne de mire à la base, mais tout a changé après une discussion avec une copine, qui partait pour le Canada. Pourquoi un revirement si soudain dans la vision que vous aviez pour votre carrière ?
C’est surtout qu’au début, le basket, je voyais seulement ça comme un loisir. J’ai été dans le même club du BC La Tronche-Meylan, là où je vivais, pendant plusieurs années. Mais au bout d’un moment, vers mes 17-18 ans, j’avais envie de changement. Je voulais partir étudier à l’étranger pour vivre une nouvelle expérience. À cette époque, les États-Unis, c’était assez inconnu pour moi, et c’est vrai que j’avais une amie qui était partie pour le Canada. C’est là que je me suis dit, ‘si elle le fait, pourquoi pas moi ?’ J’ai pris les choses au sérieux et j’ai vraiment commencé à me renseigner sur les démarches à suivre, mon beau-père, qui est Américain, m’a bien accompagné là-dessus.
« C’était à moi de créer le premier contact »
De là, vous démarrez un parcours atypique, en partant pour l’Irlande, un pays loin d’être reconnu pour ses qualités en matière de basket. Comment est-ce que vous vous êtes retrouvée là-bas ?
C’est vrai que quand on parle basket, on ne pense pas à l’Irlande. Après, ce n’était pas mon plan de base, ça s’est fait un peu au dernier moment. En fait, je devais aller dans une académie aux États-Unis, mais ça a été annulé. On était déjà à la fin de l’été, donc, moi qui voulais partir, j’ai dû trouver une solution de dernière minute. On a cherché des académies en Europe, et la NABA, en Irlande, avec qui j’ai tout de suite été en contact, a été très intéressée.
Là aussi, je ne connaissais pas le pays, mais je me suis dit que même si ce n’était pas les États-Unis, ça restait une académie de basket qui avait pas mal de joueurs et joueuses, et le projet était de les aider à partir pour la NCAA justement. C’était aussi l’occasion pour moi d’apprendre l’anglais, donc j’ai pris ce risque et ça a payé. J’ai passé une super année là-bas. Il y avait principalement des gars, donc ça m’a aussi aidé de m’entraîner avec eux au quotidien pour élever mon niveau.
Ensuite, vous avez réussi à rallier la NCAA, en signant à Fairfield, comment est-ce que vous avez été repérée par cette fac ?
Pendant mon année en Irlande, c’était dur d’être remarquée aux États-Unis, d’avoir des coachs qui peuvent venir me voir. Donc c’était à moi de créer le premier contact en envoyant mes infos ou des vidéos. C’est ce que j’ai fait au début, avec des retours plus ou moins positifs. Quand il y a eu plus d’intérêt, j’ai pris la décision de partir deux semaines aux États-Unis pour visiter cinq universités. J’avais la chance d’avoir une bourse partout, donc le choix de Fairfield s’est vraiment fait sur le basket, le lieu et le cursus. Mais c’est sûr que c’était plus à moi et mon beau-père d’aller vers les universités que l’inverse.

Là-bas, votre abnégation va payer puisqu’après quatre ans à Fairfield, avec notamment une saison à 20 points de moyenne, vous partez pour UConn. Une université qui a vu passer des grands noms comme Breanna Stewart, Sue Bird ou Diana Taurasi. À quel moment vous êtes-vous rendue compte que vous passiez au step au-dessus là-bas ?
En fait, c’est ce que je voulais, connaître un nouveau challenge. Je sortais d’une superbe expérience à Fairfield, pas seulement au niveau du basket. J’étais une senior, on venait de gagner la conférence et notre coach allait partir, donc pour moi, c’était l’occasion de conclure cette aventure. J’ai eu de la « chance » d’avoir une cinquième année en NCAA grâce au COVID. C’est là que je me suis dit que je voulais aller plus loin, jouer dans une meilleure ligue qui m’aidera plus pour le futur. Honnêtement, je ne pensais même pas que UConn allait me contacter.
Déjà, il y a plus de 300 équipes en NCAA, j’avais pas mal d’options, mais UConn m’a contacté. J’ai réalisé que j’avais la chance de pouvoir rejoindre l’un des meilleurs programmes de l’histoire, donc je n’ai pas réfléchi très longtemps. C’est la première et seule visite que j’ai faite cette année-là. C’était l’occasion d’être coachée par Geno [Auriemma], de jouer avec les meilleures joueuses du pays. Ça me permettait de sortir de ma zone de confort, et à cause des blessures qu’il y avait (NDLR : Paiges Bueckers out pour la saison), j’ai eu un rôle important. Ça m’a beaucoup aidé en tant que joueuse et que personne.
Vous parliez à l’instant du coach, Geno Auriemma, ça fait 40 qu’il est à la tête des Huskies, c’est une vraie légende, qu’est-ce qui le rend différent des autres entraîneurs ?
Il n’essaye pas d’être quelqu’un d’autre, il reste lui-même en toutes circonstances. Il est très réel, exigeant avec ses joueuses, c’est ce qui rend l’équipe vraiment meilleure. Il construit de vraies relations importantes avec ses joueuses. C’est pour ça qu’il ne cherche que celles qui ont le bon état d’esprit, il veut à tout prix éviter qu’il y ait de la toxicité dans le vestiaire. Il est toujours à la recherche de l’excellence, c’est pour ça qu’elles ont gagné douze fois le championnat, et c’est principalement grâce à l’exigence de Geno.
Justement, sous ses ordres, vous avez vous aussi élevé votre niveau de jeu, notamment à 3 points. Avec 44 % de réussite, vous étiez la meilleure shoooteuse de votre conférence, comment expliquer qu’en un an, vous vous soyez autant améliorée dans un compartiment du jeu précis comme celui-là ?
Je savais que mon passage là-bas ne durerait qu’un an, cette certitude-là m’a permis d’être à l’aise dès le début. Je suis arrivée dans une équipe où j’ai été très bien accueillie, mes coéquipières, qui se connaissaient déjà très bien, m’ont directement mis en confiance. Ça m’a donné un vrai boost. Le coach a immédiatement senti que je pouvais avoir un rôle important et me l’a fait comprendre, en me disant qu’il voulait que je shoote et que je sois agressive. On attendait beaucoup de moi là-bas, compte tenu des grosses absences qu’il y avait. Ça plus la confiance qui m’a été accordée, ça m’a permis d’être plus efficace. Après bien évidemment, c’est aussi dû au travail que je faisais pendant et après les entraînements sur mon shoot.
Même si vous n’êtes pas passée par l’INSEP, vous avez eu une année de formation en Europe. De votre vécu, comment compareriez-vous les formations européennes et américaines ?
C’est un peu compliqué pour moi de répondre à ça. J’ai été dans le même club de mes 8 à mes 18 ans, j’ai fait un an en Irlande mais le gros de ma formation s’est passé aux États-Unis. Là-bas, il y a toutes les infrastructures pour t’aider à atteindre ton meilleur niveau. Le gymnase est accessible 24h/24, avec des coachs toujours là pour aider. Je n’avais pas accès à de telles ressources en France. Après, c’est vrai qu’en France et en Europe, ça s’est beaucoup développé, il y a aussi pas mal d’infrastructures. Je n’y suis jamais allée, mais l’INSEP accompagne dès le plus jeune âge, c’est pour ça qu’on a des joueurs qui deviennent connus très tôt via leurs clubs ou les centres de formation.
Après votre cursus en NCAA, vous vous êtes présentée à la Draft WNBA, où vous avez été choisie en cinquième. Qu’est-ce que cela vous a fait d’entendre votre nom si tôt dans la Draft ?
Ça a été un choc, je ne m’attendais pas à être appelée au premier tour. J’étais prête à être appelée à n’importe quel moment. Ça a été un mélange d’excitation et de soulagement d’avoir entendu mon nom. J’étais très stressée, c’était quelques semaines après la fin de saison à UConn, beaucoup de choses s’enchaînaient. Mais ça a été un super moment. Ma famille n’était pas là, mais j’ai pu partager ça avec des gens qui comptaient beaucoup pour moi à cette époque. Ça n’arrive qu’une fois dans une vie, c’est un moment vraiment spécial.

Malheureusement, une grave blessure vous a fait manquer votre saison rookie. Comment avez-vous géré la déception que l’on imagine que cela a pu créer en vous ?
C’est une blessure que j’avais déjà sur la fin de mon année à UConn, donc j’étais déjà préparée à cette éventualité. On a essayé de trouver des solutions pour que mon genou aille mieux. Au final, l’opération a été inévitable. Mais j’étais prête à ça, même avant ma Draft, je savais que je pouvais manquer une partie de la saison ou plus. L’important, c’était de prendre soin de moi et d’être bien physiquement à mon retour.
Même si c’était évidemment compliqué, parce que j’avais pas mal de pression du fait que j’arrivais en WNBA, beaucoup de personnes m’ont aidé. Des kinés notamment qui étaient là tous les jours pour moi. Malgré tout, j’étais dans une nouvelle ville, loin de mes amis et des personnes que je connais, donc je me sentais parfois un peu seule, même si j’avais le soutien de ma famille à distance. En fait, à la fois j’étais frustrée de ne pas pouvoir jouer, mais je savais aussi que c’était pour le mieux.
« Des fois, tu te demandes si tu es au bon endroit »
Finalement, votre carrière pro démarre en République Tchèque, avec le BK Brno, là aussi c’est un pays qui n’est pas forcément connu pour le basket. Qu’avez-vous pensé du niveau du championnat où trois internationales françaises (Pauline Astier, Valériane Ayayi et Janelle Salaün) évoluent aujourd’hui ?
Je n’y ai été que pendant quelques mois, d’octobre à fin décembre [2023]. C’était ma première année en pro. Je ne savais pas vraiment où aller en Europe, et j’ai eu une bonne opportunité avec cette équipe. La ligue tchèque est loin d’être la meilleure, mais le club jouait l’EuroCup, donc il y avait aussi une coupe d’Europe. J’avais l’impression que c’était la bonne option pour me remettre à jouer, et quand j’étais là-bas, les choses sont plutôt bien passées.
Mais, au niveau de comment je me sentais par rapport à l’équipe, je me suis posé des questions. Dans une carrière, des fois, tu te demandes si tu es au bon endroit, et j’ai senti que ça n’était pas le cas en République Tchèque. C’est pour ça que, dès la mi-saison, j’ai cherché un nouveau club. C’est là que j’ai atterri au Jairis [Alcantarilla] où j’ai terminé cette saison-là. J’ai senti que c’était le bon moment pour faire ce changement, et au final, ça a très bien tourné pour moi en Espagne.
Après cette découverte du monde pro, vous avez obtenu vos premières minutes en WNBA avec les Dallas Wings. Mais vous avez tout de même été très peu utilisée. Comment est-ce que vous avez géré le fait de passer de titulaire en Europe à remplaçante en WNBA ?
C’est sûr que ça a été un coup dur, mentalement surtout. Je savais qu’en allant en WNBA, la meilleure ligue du monde, ça serait compliqué, que ma place ne serait pas garantie. Mais une fois que j’étais dans l’équipe, ça a été difficile car je bossais dur, j’essayais de donner le meilleur de moi-même, et je n’étais pas récompensée par des minutes les soirs de matchs. Ce sont des choses qui arrivent à énormément de joueuses, c’est très dur de faire sa place en WNBA.
Je me suis dit qu’il fallait que je continue de donner le meilleur aux entraînements. Ça aurait pu porter ses fruits, mais voilà, des fois ça ne passe pas, et tu apprends de ça. Quand je suis retournée en Europe, j’étais encore plus motivée, car je savais que j’allais recevoir du temps de jeu. Au final, c’était un mal pour un bien. J’ai essayé de profiter un maximum là-bas, parce que c’est une expérience que beaucoup de joueuses recherchent, faire partie des douze membres d’un effectif en WNBA, ça n’est pas donné à tout le monde. […] Même si j’en ai un peu souffert mentalement, je m’en suis servi comme source de motivation pour devenir plus forte.
Comme vous disiez, vous êtes ensuite retournée en Espagne avec le Jairis. Cette saison, vous avez remporté la Coupe de la Reine pour la première fois de l’histoire du club, en étant élue MVP de la finale, est-ce qu’on peut dire que c’est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Non, mais c’est top 2 [rires]. C’est sûr que c’est un de mes meilleurs souvenirs. C’était un moment où j’avais encore des doutes, des incertitudes. On a disputé cette compétition en se disant qu’on n’avait rien à perdre, qu’on n’était pas du tout favorites, même si on est une bonne équipe et qu’on savait qu’on avait nos chances. On passe les quarts, puis les demis, tout se déroulait bien pour nous, c’était un sentiment assez unique. Tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice, toutes les équipes n’ont pas la connexion qu’on avait, j’ai la chair de poule rien que d’en parler. C’est au moins top 2 de mes meilleurs souvenirs en carrière.
Lou Lopez Sénéchal sur ses débuts en 3×3 : « Ça a été une superbe découverte »
Et donc, quel est votre meilleur souvenir en carrière ?
Le titre de champion de conférence avec Fairfield. Cette fois-ci, ce n’était pas inattendu, c’était ce qu’on recherchait. C’était le fruit de quatre ans de travail dans cette université. Quand tu recherches quelque chose, tu travailles et tu donnes le meilleur de toi-même pour l’accomplir et que tu y arrives enfin pour conclure tes quatre années avec ton équipe, c’est le top !
Cette saison, il y a eu un autre tournant dans votre carrière, vous avez connu votre première sélection en équipe de France de 3×3. Est-ce vous pouvez nous raconter comment ça s’est passé ?
Pendant ma saison en Espagne, j’ai été contactée par le coach de l’équipe de France de 3×3. Il m’a expliqué qu’il était nouveau, et qu’il y aurait une semaine en février où il allait faire venir beaucoup de joueuses. C’était tout nouveau pour moi, je n’avais jamais fait de 3×3 à haut niveau, et j’ai vraiment kiffé. C’est totalement différent du 5×5 au niveau du rythme. J’en avais déjà vu de l’extérieur, mais de vivre ça, ça a été une superbe découverte. Donc voilà, j’ai gardé contact avec le coach, et je suis prête à y retourner si l’opportunité se présente.
Pour rester sur le plan international, vous avez connu en 2023 votre première sélection en équipe de France de 5×5, cette année en 3×3. Est-ce que vous avez les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028 en ligne de mire pour une de ces deux disciplines ?
Alors, oui et non. Dans ma carrière, je n’ai pas souvent été avec l’équipe de France. Bien sûr, en tant que joueuse, j’y pense, mais j’essaie de prendre les choses pas à pas, d’être consciente des opportunités qui s’offrent à moi. Mais bien évidemment, je suis totalement ouverte à l’idée d’avoir de nouvelles expériences en équipe de France que ça soit de 3×3 ou de 5×5. Il y a encore pas mal de temps avant les JO, d’ici-là, je vais garder les pieds sur terre et voir comment tout se déroule.
Lou Lopez Sénéchal : « J’aimerais avoir plus d’expérience en WNBA »
Vous êtes née au Mexique, d’un père mexicain, mais vous avez grandi en France, avec votre mère française. Au moment de choisir le pays que vous alliez représenter, est-ce qu’il y a eu une hésitation entre les deux ?
À vrai dire, pas vraiment. J’ai une attache particulière avec les deux pays, j’y ai de la famille, donc de ce côté-là je n’ai pas de choix à faire. En revanche, au niveau du basket, quand il a été temps de prendre une décision, j’ai eu beaucoup plus de contacts en France qu’au Mexique. Quand je suis sortie de l’université, j’ai plus parlé avec Jean-Aimé Toupane qu’avec les représentants mexicains. Les choses se sont faites naturellement à partir de là. Et puis, d’un côté, je savais qu’il y avait plus de concurrence en équipe de France, mais j’étais contente de la bonne relation qui s’était créée, c’est là-dessus que mon choix s’est fait.
Cet été, vous avez décidé de manquer la saison de WNBA pour raisons personnelles. Est-ce que cela reste malgré tout dans vos plans pour le futur, surtout compte tenu de tous les changements qui pourraient avoir lieu au niveau de l’organisation ?
Oui, ça reste une option. Je ne me ferme aucune porte. La décision que j’ai prise ne valait que pour cet été. Je ne sais pas comment ça sera les prochaines années mais j’aimerais avoir plus d’expérience en WNBA. J’espère qu’il y aura des changements car c’est compliqué de jouer en Europe et en WNBA, que ça soit au niveau des règles, ou en termes de mental et de physique. Ça demande beaucoup de la part des joueuses. C’est pour ça que j’ai pris du repos cet été. J’enchaînais beaucoup et j’avais besoin de prendre du recul pour reprendre de la bonne manière [avec le Jairis].
Après, dans le futur, je ne sais pas comment ça va être exactement. Je sais qu’il va y avoir des changements au niveau des règles et des contrats en WNBA. Mais je vais jouer en Espagne cette saison, ça va se terminer quand la WNBA démarre. Donc, des fois, c’est dur de changer et de passer d’une équipe à une autre comme ça. Sur le plan personnel, je n’ai pas encore pris de décision, j’ai encore mes droits avec Dallas, mais ma priorité c’est de me sentir bien là où je suis et de jouer. C’est ce que je retrouve en Europe. Même si j’ai déjà 27 ans, ce n’est que ma troisième saison en pro et je veux avoir une longue carrière, donc pour l’instant j’ai juste envie de prendre du plaisir.
Justement, cet été, vous avez prolongé au Jairis. Alors que, comme vous disiez à Gigantes, l’effectif a beaucoup changé, quels vont être vos objectifs cette saison ?
C’est sûr qu’on a une nouvelle équipe, on est quatre joueuses à être revenues. Ça fait quand même une petite base de joueuses qui étaient là l’année dernière, c’est super important. On a des objectifs assez clairs, rester dans le top 5 du championnat, faire mieux que les deux dernières années en play-offs (NDLR : éliminations en quarts de finale) et toujours faire partie des meilleures équipes d’Espagne. C’est la quatrième année du club en première division, les gens ont des attentes envers nous maintenant, et de notre côté, on est conscientes qu’on peut faire encore mieux.
Au niveau de l’EuroCup, c’est clair qu’on veut aller plus loin que l’année dernière parce qu’on ne s’attendait pas à sortir en huitièmes. C’est important si on veut montrer qu’on est l’une des meilleures équipes espagnoles. En Coupe de la Reine, on verra si on peut conserver notre titre. Mais voilà, c’est les objectifs qu’on veut atteindre cette saison.
Dans une interview donnée à Basket Europe, Lisa Berkani, qui a joué dans le club de ta ville natale, Guadalajara, parlait du championnat mexicain comme d’une ligue avec un bon niveau de jeu, une sorte d’antichambre de la WNBA avec beaucoup d’Américaines. Vu le lien qui vous lie avec ce pays, est-ce que vous avez déjà pensé à aller jouer là-bas ?
Oui, c’est une option qui pourrait être totalement envisageable pour moi dans le futur. Je ne sais pas vraiment quand, mais, comme cet été par exemple, je retourne souvent au Mexique voir ma famille à Guadalajara. C’est sûr que c’est une option, surtout si je peux jouer pour ma ville natale où ma famille habite. Surtout que c’est une ligue différente, elle se passe de mai à juillet, il y a beaucoup de bonnes joueuses qui y vont car elles ne sont pas en WNBA, et la ligue devient de plus en plus compétitive. Jouer au Mexique, c’est une option que je garde en tête, et à vrai dire, j’en ai envie.
Pour clore cette interview, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la saison à venir ?
Je dirais déjà la réussite, j’entame une nouvelle saison, j’ai enfin pu faire la préparation avec l’équipe. Donc la réussite, et puis de prendre du plaisir aussi. C’est très important de trouver cet équilibre entre le plaisir et le succès ! »