Comme la saison dernière, nous vous proposons une liste de 20 joueurs à suivre cette saison en Euroleague. Commençons aujourd’hui par les joueurs des équipes qui risquent de finir en bas du classement.
Virtus Bologne : Carsen Edwards (arrière, 27 ans)
Statistiques 2024-25 : 20,4 points ; 2,3 rebonds ; 3,3 assists en 29 minutes (Euroleague)
Carsen Edwards arrive avec le statut de meilleur scoreur de l’Euroleague l’année passée avec 20,4 points de moyenne. Il débarque en Italie dans une des équipes les plus modestes de la plus grande compétition européenne. Si le pick 33 de la draft 2019 n’arrive pas dans une formation qui prétend à quoi que ce soit l’année prochaine, sa polyvalence offensive pourrait rapporter gros dans une course au « moins pire classement ». Avec des coups de chaud à plus de 30 points l’année passée, l’ancien joueur des Boston Celtics aura la lourde tâche de porter l’attaque italienne orpheline d’Isaïa Cordinier et Toko Shengelia, leurs deux forces offensives principales pour la saison 2024-2025.
Si son talent offensif est indéniable, son apport défensif laisse à désirer mais soyons francs, il n’a pas été recruté pour cela. Après 2 premières saisons compliquées en Euroleague, l’arrière américain a explosé tous les compteurs l’année dernière. Menace offensive complète, si la saison du Bayern Munich n’a pas été une réussite au classement final, celle de Carsen, elle, est celle d’un grand joueur d’Euroleague.
Reste à voir si ces performances sont symptomatiques d’un coup chaud sur une année et si son vrai niveau n’est pas celui qu’il affichait lors de ses deux premières années, au Fenerbahçe et au Bayern. Cette saison est celle de la confirmation pour Carsen Edwards. Sa réussite définira celle de son club, pour l’instant mal embarqué pour la saison prochaine après avoir perdu ses meilleurs éléments.
Baskonia : Hamidou Diallo (ailier, 27 ans)
Statistiques 2024-25 : 22,5 points ; 7,3 rebonds ; 3,1 assists en 25 minutes (CBA)
Après quelques années passées à se battre pour une place stable en NBA, Hamidou Diallo a choisi l’Euroleague pour relancer sa carrière et s’imposer sur le vieux continent. Baskonia a officialisé l’arrivée de l’ailier américain cet été, un pari ambitieux mais excitant. Connu pour son explosivité, son intensité et sa capacité à attaquer le cercle, l’ancien joueur d’Oklahoma City et de Detroit débarque avec le profil typique du joueur capable d’enflammer une salle à lui tout seul.
Pablo Laso est sans doute venu chercher de la complémentarité sur ce poste 2, puisqu’il le partagera avec Marcus Howard, un pur scoreur et gros shooteur extérieur qui a été un peu en perdition l’an passé, ne tournant qu’à 12,1 points de moyenne en Euroleague (19,1 en 2023-2024), et une perte importante au shoot extérieur (40% en 2023-2024, seulement 33,6% la saison passée). Baskonia ajoute donc de la complémentarité sur ce poste, ce qui pourrait leur permettre d’apporter encore plus de verticalité à leur jeu.
Son recrutement répond à une logique claire pour le club basque, qui a souvent misé sur des postes 2-3 très athlétiques capables d’imposer le rythme. Même vainqueur du concours de Dunk du All Star Game 2019, il ne se limite pas au show puisqu’il a réalisé 4 saisons en NBA (2020-2023) à 10,9 points et 4,7 rebonds de moyenne par match. Certes, dans des équipes en tanking la majeure partie de la saison, mais ce sont de bonnes performances pour un joueur de son profil. Plusieurs interrogations subsistent. L’Euroleague va lui demander une plus grande discipline collective et défensive que ce qu’il a montré en NBA.
Son tir extérieur reste limité, n’ayant jamais dépassé les 30% sur une saison. Défensivement, son physique et son énergie pourraient faire la différence, mais seulement s’il reste discipliné dans ses rotations, là où il pêchait en NBA. Et pour finir, quel est son niveau réel ? Il sort d’une saison NBA compliquée (majoritairement en G-League) et d’une autre en Chine, où le niveau est inférieur à celui proposé en Europe. Toutes ses interrogations et ses accomplissements font d’Hamidou une recrue où les possibilités sont infinies pour cette saison.
ASVEL : Glynn Watson Jr (meneur, 28 ans)
Statistiques 2024-25 : 16,3 points ; 4,0 rebonds ; 4,0 assists en 31 minutes (Betclic Elite)
Le meneur de poche américain continue de sillonner l’Europe puisqu’il a rejoint cet été l’ASVEL, son 8e club depuis 2019 ! S’il est un véritable globe-trotteur, il reste tout de même un joueur extrêmement clutch une fois qu’il enfile les sneakers.
Adepte de pull-up en tout genre, l’ancien joueur de Nebraska en NCAA a montré qu’il était un joueur qui pouvait punir au scoring par de la création individuelle, faisant de lui un joueur qu’il faut surveiller de très près. S’il n’est pas celui qui va le plus au cercle, il compense par son tir qu’il peut armer très rapidement, avec une très bonne réussite compte tenu de la difficulté des tirs qu’il prend (53e centile à l’eFG% la saison dernière).
Glynn Watson Jr nous a d’ailleurs gratifié d’une performance extraordinaire la saison dernière en inscrivant 48 points (à 14/26 au tir) à Limoges dans une victoire après trois prolongations ! Une performance stratosphérique jamais vu depuis plus de 30 ans, lui qui détient désormais le record de points sur une rencontre depuis 2000, devant les 46 points de David Holston en 2021.
Toute la question est maintenant de savoir comment va-t-il s’adapter à la dureté des défenses d’Euroleague, lui qui a prouvé qu’il pouvait être bien plus qu’un scoreur. Il sera d’ailleurs intéressant de voir comment il s’adaptera à son compère du backcourt, que ce soit Nando De Colo ou Thomas Heurtel. Nul doute que Pierric Poupet saura trouver les ajustements, lui qui a montré l’année dernière qu’il pouvait faire de la magie avec trois bouts de bois.
Si la défense risque d’inquiéter, les Rhodaniens vont tout de même pouvoir frémir avec quelques exploits individuels. Et nul doute que Glynn Watson Jr va très rapidement conquérir le cœur des fans, lui qui est un joueur frisson capable de réaliser de grandes performances. À voir s’il parviendra à être régulier dans ses efforts, avant de pourquoi pas viser un plus grand club européen en 2027 ?
Zalgiris Kaunas : Ignas Brazdeikis (ailier, 26 ans)
Statistiques 2024-25 : 8,2 points ; 3,2 rebonds ; 1,4 assist en 18 minutes (Euroleague)
Déjà beaucoup utilisé par Andrea Trinchieri la saison dernière, Ignas Brazdeikis devrait encore gagner en responsabilités à Kaunas cette saison, sous la houlette de Tomas Masiulis. La faute notamment aux départs d’Alen Smailagić et de Matthew Mitchell sur les ailes. Une grosse influence que l’ancien des Knicks a déjà pu exercer la saison dernière. Notamment en finale du championnat lituanien, où il inscrivit 26 points lors du match 4 décisif, qui permit à Kaunas de rester en vie, avant de remporter le titre au match suivant avec 14 points de l’ailier.
Des performances qui rappellent sa première saison au Zalgiris. Après trois saisons pour autant de franchises en NBA, l’international lituanien avait rejoint le club de sa ville natale pour y démarrer sa carrière européenne en 2022. Fort de son statut d’ancien NBAer, il avait directement été installé comme l’un des leaders offensifs de l’équipe. Un statut que Brazdeikis avait largement honoré, en terminant deuxième meilleur marqueur de Kaunas en EuroLeague cette saison-là, avec 11,6 points de moyenne à 49% au tir.
S’en est suivi une saison à l’Olympiakos, où il a été peu utilisé, avant de revenir en Lituanie l’été dernier. Moins en confiance, pas tout le temps titulaire, Ignas Brazdeikis a peiné à trouver son rythme, surtout à 3 points, où il n’a shooté qu’à 24% cette saison. Une maladresse à longue distance qui ne l’a pas empêché de peser autrement. Plus efficace en drive et à mi-distance, l’ailier a tout de même été un élément clé du Zalgiris cette saison. Comme lors de la victoire des siens face à Berlin (73-53), où il marqua 21 points à 6/11 au tir.
Meilleur élément offensif sur les ailes du Zalgiris la saison à venir, Brazdeikis est attendu au tournant, et a tout pour être le facteur X de la saison des Lituaniens. En effet, avec des joueurs comme Sylvain Francisco, Nigel Williams-Goss ou encore Maodo Lô, qui vont attirer l’attention des défenses adverses, le poste 3 aura de quoi tirer son épingle du jeu. Que ça soit en retrouvant une bonne adresse extérieure, ou en continuant de scorer près du cercle. Le tout en se montrant toujours aussi combatif aux rebonds et utile en défense, comme il l’a déjà fait cette année.
Maccabi Tel-Aviv : Jaylen Hoard (intérieur, 26 ans)
Statistiques 2024-25 : 14,7 points ; 5,0 rebonds ; 1,4 assists en 31 minutes (Euroleague)
Après une saison plus que réussie individuellement, Jaylen Hoard aborde la saison à venir avec un tout nouveau statut. L’international français, prolongé jusqu’en 2028, a été l’une des rares satisfactions du côté de l’équipe israélienne, où il s’est éclaté dans le jeu rapide proposé par Oded Kattash. Il a d’ailleurs terminé avec une très bonne réussite au tir dans un rôle de finisseur qui lui va à merveille.
La force de Jaylen Hoard est sa capacité à être un joueur polyvalent offensivement, capable de punir les mismatchs sur post-up ou de mettre à profit son tir extérieur qu’il a développé. C’est surtout défensivement que son impact est le plus visible, lui qui est capable de switcher sur presque tous les postes ou de venir protéger le cercle en second rideau. Il est un joueur qui apporte du rythme et du stress défensif.
Il reste pour autant un joueur qui doit encore progresser offensivement, à commencer par son tir qui est encore loin d’être élite (32% à trois points en EL la saison dernière), et qui pourrait encore plus lui ouvrir le chemin vers le cercle. Il a également été freiné par les blessures durant la seconde moitié de saison (ischio-jambier), alors même qu’il était l’un des joueurs les plus importants du roster. On attendra surtout de lui qu’il s’affirme comme un véritable leader, tant sur le parquet qu’en dehors, afin de prouver qu’il peut être le visage de son équipe.
