Après une saison pleine d’espoirs, les Hornets font une magnifique draft : ils sélectionnent James Bouknight avec le choix 11, lui qui était attendu un peu plus haut dans les mock drafts, afin de compenser le départ probable de Devonte’ Graham, Kai Jones en 19 via un transfert avec les Knicks, leur permettant d’avoir leur pivot à potentiel compatible avec le rookie prodige LaMelo Ball, JT Thor en 37ème position, un potentiel intriguant de Auburn et enfin Scottie Lewis avec le choix 56, un jeune prodige au niveau lycéen qui a eu du mal en NCAA. Tout ça, en récupérant Mason Plumlee à Detroit en échange de trois cacahuètes pour remplir le poste 5 avec des potentiels départs de Cody Zeller et Bismack Biyombo. Cependant, deux ans plus tard, cette cuvée semble être en grande difficulté pour percer en NBA. Alors, que faut il en penser ?
James Bouknight, le prodige du scoring est-il trop friable mentalement ?
James Bouknight est arrivé après une magnifique saison du côté de UConn, fac qui a historiquement bien réussi chez les Hornets avec des prospects comme Emeka Okafor, Kemba Walker ou encore Jeremy Lamb. «Bouky» était vu avec des très bonnes qualités au scoring, notamment une aisance avec son scoring et un handle très smooth même si il existait des questions sur lui, notamment sur un certain côté trou noir et «bad-shot maker» qui pourraient lui poser problème en NBA.
Depuis 2 ans, James a eu beaucoup de soucis: déjà son premier coach, Borrego, ne le faisait pas jouer et le staff des Hornets lui a fait faire des aller-retours incessants entre la NBA et la G-League tout en ne le faisant pas jouer avec le roster principal, James Borrego lui préférant des vétérans comme Ish Smith ou Isaiah Thomas. Cette situation dégénère jusqu’en février où le coach et le rookie s’embrouillent sur le banc lors d’un match face à Miami. La saison finit tristement pour le jeune arrière avec une trentaine de match au compteur en NBA, le tout à 4 points par match, un temps de jeu en dessous des 10 minutes et un impact inexistant.
Durant l’été, James Bouknight est arrêté pour conduite en état d’ébriété en plein milieu de la nuit, le type d’incident qu’il avait déjà eu par le passé, même à la fac. La saison suivante, Clifford arrive et James Bouknight a la possibilité de vraiment jouer en l’absence de Ball et Martin notamment. Ses performances sont en dents de scie et oscillent entre le correct et l’immonde et dès fin novembre, l’arrière est définitivement sorti de la rotation. En revanche, cette situation va mieux au sophomore qui se refait une jeunesse en G-League avec une moyenne de 18 points, 5 rebonds et avec de bons pourcentages et notamment un match à 44 points face à Austin en fin de saison. Avec les shutdowns de la majorité des cadres à Charlotte, Clifford décide de faire revenir Bouknight, le temps de quelques matchs et même si tout n’est pas parfait, il fait deux magnifiques performances face aux Bulls puis face aux Raptors.
Mais alors que pensez de Bouknight? Est-il trop instable mentalement pour qu’une équipe comme Charlotte, pas très bien réputée dans le milieu pour régler ce genre de soucis, s’occupe de lui et le développe? Est-il encore dans les plans du management, sachant qu’il n’a quasiment pas joué de la saison? Est ce que le rookie Bryce McGowens de la draft 2022 n’aurait pas déjà pris sa place devant et James ne pourra donc pas la récupérer ?
Kai Jones, le freak du Texas qui demande du temps
Kai Jones est dans un cas différent de «Bouky». En terme de temps de jeu, on a grosso modo les mêmes, c’est à dire entre 60 et 70 matchs en 2 ans, le tout avec des temps de jeu en dessous de 10 minutes, mais le cas global est bien différent, mais pas forcément plus rassurant. Kai est un prospect bahamien qui sort de l’université de Texas. Un «late bloomer» du basket, qui montre non seulement des facultés physiques et athlétiques formidables mais aussi des qualités techniques très surprenantes pour son poste et son age à la fac: un potentiel au shoot intéressant (à titre de comparaison, Kai tourne à 38.2% de loin à la fac en prenant 1.3 tirs de loin et Myles Turner, aujourd’hui stretch 5 reconnu, tournait à 27.4% de loin en prenant 1.8 tirs de loin, même si il existe une énorme différence dans le pourcentage aux lancers en faveur de Turner), des flashs de handle pas dégueu pour s’approcher du cercle, des coast-to-coast rapide où il finit tout seul ou encore un panel de move au près bien plus complet qu’on ne le pense.
Kai n’a quasiment pas joué de sa première saison malgré un énorme manque à combler sur les postes intérieurs, qui étaient souvent comblés par des ailiers forts trop léger en 5 (PJ Washington, Jalen McDaniels, etc) jusqu’à l’arrivée de Montrezl Harrell à la trade deadline. Sur la deuxième saison, il jouait un peu plus et nous a sorti quelques bons matchs sous Clifford mais est resté une rotation de fond sur les postes intérieurs.
L’un des problèmes de Kai est d’abord la définition de son poste, compliqué de dire si le bahamien est un ailier fort ou un pivot, à la fois trop léger pour jouer pivot et manque de maîtrise de sa technique pour être un ailier fort en NBA à aujourd’hui. L’autre soucis est que Kai Jones se cherche encore dans son jeu, et ça se voit beaucoup: son QI Basket n’a rien d’excellent, ses placements offensifs comme défensifs sont parfois douteux et il peut être assez irrégulier avec son tir.
Cependant, entre les espoirs entre vu à la fac, les bonnes performances qu’il propose au sein du Greensboro Swarm, même si ça gagne pas beaucoup, et les quelques matchs très intéressants avec l’équipe nationale des Bahamas lors des qualifications pour la CDM 2023, y’a fort à parier que Kai en a encore sous la pédale et que Clifford est le genre de coach qui saura en faire quelque chose, si tant est que celui ci arrive à avoir du temps de jeu régulier et une bonne place dans la rotation, ce qui n’est pas gagné pour autant, surtout avec l’arrivée de Mark Williams qui en quelques mois a officiellement pris la place de pivot du futur à Charlotte, le rôle qu’aurait du occuper Kai Jones.
JT Thor, fils d’Odin
Des 4 prospects sélectionnés lors de la draft 2021, le forward de Auburn est sûrement celui qui s’en sort le mieux. Si l’année rookie n’a pas été brillante, la saison sophomore a été très intéressante. Déjà, JT était un prospect défensif très intriguant, notamment avec un combo de physique et de mobilité qui pourrait lui permettre de défendre les 5 postes et un potentiel de shooting qui ferait de Thor, à l’avenir, un excellent profil de 3&D sur les postes de forward.
À ses débuts en NBA, JT a eu du mal offensivement, son shoot n’étant pas au niveau et ses coachs s’entêtant à l’utiliser en catch & shooter, le rendant inefficace offensivement car son tir de loin n’en est qu’à l’état de potentiel. Heureusement, cette saison, Steve Clifford a fait travailler le jeune JT et a beaucoup vanté son éthique de travail, un travail qui porte ses fruits si on en croit les derniers matchs: sur les quatorze derniers matchs, Thor tourne à 9 points, 4 rebonds mais surtout un superbe 41.5% de loin avec près de 4 tirs de loin tentés.
Toute la question autour du jeune Thor est sur son potentiel offensif: Peut-il maintenir un tir efficace de manière constante? Peut-il être plus qu’un shooteur? Son dribble et sa capacité de création peut elle évoluer pour le voir passer un cap offensivement et ne pas rester bloqué à l’état de shooteur en off-ball?
Qu’attendre de nos jeunes issus de la Draft 2021 ?
Pour JT Thor, la suite ne devrait pas poser de soucis, surtout si son tir se stabilise par la suite tout en sachant que Clifford l’aime bien pour son hustle et son énergie. Pour les deux autres, c’est autre chose. La draft 2022 ne les aide pas en plus, vu que Mark a pris la place de Kai Jones dans le rôle du pivot de l’avenir aux Hornets et que McGowens a les faveurs de Clifford bien devant Bouknight dès son année rookie. On ne peut pas dire si ces jeunes joueurs sont définitivement sans avenir à Charlotte ou ailleurs mais dans tous les cas, briller en Caroline du Nord pour Kai et James serait un bel exploit et une bonne nouvelle pour les Hornets.